Après une première lourde facture, Fox News face à la plainte d'une experte en désinformation

L'an dernier, Nina Jankowicz a été nommée à la tête du nouvellement créé Conseil de gouvernance sur la désinformation, un organe officiel américain chargé de combattre les contre-vérités pouvant être considérées comme des menaces à la sécurité intérieure. (AFP)
L'an dernier, Nina Jankowicz a été nommée à la tête du nouvellement créé Conseil de gouvernance sur la désinformation, un organe officiel américain chargé de combattre les contre-vérités pouvant être considérées comme des menaces à la sécurité intérieure. (AFP)
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Publié le Lundi 24 avril 2023

Après une première lourde facture, Fox News face à la plainte d'une experte en désinformation

  • Une experte en désinformation, victime d'un torrent de menaces en ligne, souhaite engager des poursuites contre la chaîne préférée des conservateurs aux Etats-Unis
  • Sa campagne de levée de fonds en ligne, visant à engager des poursuites contre le groupe, a récolté jusqu'ici la moitié de son objectif de 100 000 dollars

WASHINGTON: Après un historique accord à l'amiable de 787,5 millions de dollars annoncé mardi, de nouveaux soucis judiciaires se profilent à l'horizon pour Fox News: une experte en désinformation, victime d'un torrent de menaces en ligne, souhaite engager des poursuites contre la chaîne préférée des conservateurs aux Etats-Unis.

"C'était un peu comme si on m'enterrait vivante", a déclaré à propos de cette campagne de harcèlement Nina Jankowicz, qui a conseillé des Etats étrangers et écrit deux livres sur la désinformation, lors d'un entretien avec l'AFP.

L'an dernier, l'experte a été nommée à la tête du nouvellement créé Conseil de gouvernance sur la désinformation, un organe officiel américain chargé de combattre les contre-vérités pouvant être considérées comme des menaces à la sécurité intérieure.

Mais dès ses débuts, le projet a été cloué au pilori de tous les côtés: les conservateurs l'ont qualifié de "ministère de la Vérité", référence à l'ouvrage "1984" de George Orwell, tandis que les associations de libertés civiles l'ont vu comme un vecteur de censure étatique, au moment où divers pays à travers le monde utilisent des lois anti-"fake news" pour réprimer leurs critiques.

Seulement quelques semaines après la création du Conseil, Nina Jankowicz a démissionné et l'organisation, affiliée au département de la Sécurité intérieure, a été dissoute en quelques mois.

Avalanche de menaces 

L'experte de 34 ans n'est pour autant pas sortie du viseur des présentateurs de Fox News qui l'ont qualifiée d'"adepte de théories du complot" et d'"idiote utile" de l'administration Biden qui "concocte de la désinformation".

Avec sa démission, une avalanche de menaces de mort et de viol s'est abattue sur elle, explique Nina Jankowicz, qui exprime sa déception envers l'Etat, qui n'a pas su la protéger.

Elle insiste cependant pour dire qu'une grande partie du problème provient de Fox News, qu'elle accuse de tirer un profit pécuniaire de la désinformation.

Et l'experte, qui espère déposer plainte le mois prochain contre la chaîne, n'est pas la seule dans ce cas.

Fox News, joyau de l'empire médiatique du magnat Rupert Murdoch, s'est résolue mardi à payer 787,5 millions de dollars pour mettre fin aux poursuites de Dominion Voting Systems. Cette entreprise de machines de vote électronique accusait la chaîne d'avoir proféré des mensonges à l'antenne en marge de la présidentielle de 2020, affirmant que l'entreprise avait truqué les résultats en faveur de Joe Biden face à Donald Trump.

En amont d'un procès contre Dominion qui n'aura finalement pas lieu, une quantité impressionnante d'échanges avait été rapportée par les médias américains, montrant que de hauts responsables de Fox News étaient prêts à répandre des contre-vérités sur l'élection par peur de perdre leur audimat en faveur de chaînes concurrentes, jugées potentiellement plus fidèles à Donald Trump.

«Abreuvé» de mensonges 

Selon Nina Jankowicz, l'accord est "une victoire pour la vérité".

"Mais cela ne résout pas le problème auquel des individus comme moi font face, à savoir qu'obtenir justice pour les mensonges proférés à notre propos est cher et inaccessible si vous n'êtes pas soutenu par un fonds d'investissement", estime-t-elle.

"Qu'est-ce qui empêche Fox et d'autres de s'en prendre à des cibles +faciles+ s'il n'y a pas d'effet dissuasif?", s'interroge l'experte, aujourd'hui vice-présidente de l'ONG Center for information resilience.

Sa campagne de levée de fonds en ligne, visant à engager des poursuites contre le groupe, a récolté jusqu'ici la moitié de son objectif de 100.000 dollars.

"Fox News a irrémédiablement changé ma vie quand ils ont abreuvé leurs dizaines de millions de spectateurs de mensonges à mon égard", souligne Nina Jankowicz dans une vidéo accompagnant sa page de levée de fonds.

Des présentateurs de Fox News s'étaient notamment moqués d'elle à l'antenne en diffusant une de ses vidéos TikTok de 2021, dans laquelle elle adapte une chanson de "Mary Poppins" pour parler de désinformation.

L'un des commentateurs de la chaîne la décrit alors comme "cinglée".

"Des dizaines de milliers de personnes m'ont harcelée en ligne, des centaines m'ont violemment menacée", déplore l'experte.

Fox News n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP sur les poursuites potentielles de Nina Jankowicz.

Sa plainte devrait s'ajouter aux autres tourments judiciaires de la chaîne. Celle-ci fait également face à une plainte en diffamation de Smartmatic, une autre entreprise de services de vote électronique, qui réclame 2,7 milliards de dollars.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.