En Algérie, l’accélération de l’ouverture du capital des banques publiques

Pour adapter le secteur bancaire aux mutations internationales, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné l’accélération du processus de réforme du secteur de la finance. (Fournie)
Pour adapter le secteur bancaire aux mutations internationales, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné l’accélération du processus de réforme du secteur de la finance. (Fournie)
Short Url
Publié le Mercredi 26 avril 2023

En Algérie, l’accélération de l’ouverture du capital des banques publiques

  • Selon le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, la réalisation de cet objectif est vitale pour l’État et elle doit être confiée aux meilleurs experts
  • Yazid Benmouhoub, directeur général de la Bourse d’Alger, a estimé lors d’une déclaration à la presse nationale que l’ouverture du capital des banques publiques via la Bourse d’Alger «est importante et rassurante pour le marché»

PARIS: Pour adapter le secteur bancaire aux mutations internationales, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné l’accélération du processus de réforme du secteur de la finance, notamment à travers l'activation de l’ouverture du capital des banques publiques et la numérisation des établissements financiers.

En effet, lors du Conseil des ministres du 2 avril 2023, ce dernier a demandé aux autorités publiques concernées d’accélérer l’ouverture du capital en suivant «une méthode scientifique et savamment étudiée qui encourage le changement de l’ancien mode de gouvernance, reposant essentiellement sur l’administration au lieu de l’efficience économique».

Selon le président algérien, la réalisation de cet objectif est vitale pour l’État et elle doit être confiée aux meilleurs experts qu’ils soient issus de compétences nationales ou de bureaux d’études étrangers. «L’objectif de la numérisation n’est pas seulement de moderniser les transactions administratives, mais il relève de la sécurité nationale et il vise à servir le citoyen, notamment à travers la définition exacte des biens de l’État et des individus», affirme-t-il, en mentionnant l’importance du principe de transparence dans la mise en œuvre de la réforme du secteur financier, pilier de l’économie nationale.

PHOTO
Yazid Benmouhoub a estimé que l’ouverture du capital des banques publiques via la Bourse d’Alger «est importante et rassurante pour le marché». Il souligne que ce «sera un excellent coup d’accélérateur pour le marché boursier». (Photo,fournie)

Catalyseur pour le marché boursier

L’ouverture du capital des banques publiques est-elle un catalyseur pour le marché boursier? Pour le professeur en économie Brahim Guendouzi, le secteur bancaire, dominé par six banques publiques avec un total de 86% des actifs, a besoin d’un nouveau souffle. «Il est temps de ne plus se contenter de la seule intermédiation bancaire qui a montré ses limites dans le financement des entreprises et des investissements.»

De son côté, Yazid Benmouhoub, directeur général de la Bourse d’Alger, a estimé lors d’une déclaration à la presse nationale que l’ouverture du capital des banques publiques via la Bourse d’Alger «est importante et rassurante pour le marché». Il souligne que ce «sera un excellent coup d’accélérateur pour le marché boursier».

Il est temps de ne plus se contenter de la seule intermédiation bancaire qui a montré ses limites dans le financement des entreprises et des investissements.

Brahim Guendouzi

M. Benmouhoub considère que cette initiative «ouvrira la voie aux autres établissements financiers publics et privés pour venir se coter à la Bourse d’Alger», et il rappelle que des mesures incitatives à l’introduction en bourse ont été mises en place par le gouvernement comme la réduction de l’impôt sur les bénéfices (IBS). «Les revenus générés par les opérations boursières et les dividendes sont totalement exonérés d’impôts, ce qui est unique dans le monde.»

Interrogé par Arab News en français sur les modalités appliquées pour assurer la réussite de cette opération, l’expert financier Souhil Meddah précise qu’il s’agit d’opérations d’offres publiques de vente (OPV) qui se feront à l’avantage de l’actionnaire principal: le Trésor public. «Avec l’ouverture du capital, il n’y aura pas d’incidences financières sur la trésorerie des banques puisqu’elles dépendent des règles de la Banque d’Algérie en matière de ratio de prudence, de solvabilité, de liquidités, de financement et de réserves fractionnaires et obligataires.»

PHOTO
Pour optimiser l’impulsion du secteur dans le financement de l’économie nationale, Souhil Meddah plaide pour la filialisation des activités des banques, qui seraient, par la suite, introduites en bourse. (Photo, fournie)

Quel apport dans le financement de l’économie?

Concernant l’apport dans le financement de l’économie, M. Meddah précise que «le changement peut être opéré dans le cas de partenariats avec de grandes banques internationales, cotées sur les places boursières internationales et spécialisées dans la commercialisation des produits financiers». L’expert explique que «la mise en œuvre de tels partenariats va permettre aux banques étrangères d’avoir une minorité qui garantirait leur implication dans le management et la disponibilité des produits commercialisés».

Ainsi, Souhil Meddah indique que la mise en œuvre de ce procédé nécessite un assouplissement des dispositifs réglementaires, notamment en ce qui concerne les investissements sur portefeuilles étrangers qui garantiraient, entre autres, la facilitation des opérations en cas de cession de titres. Il ajoute qu’il est important «de veiller à ce que le ratio de revenus sur titres ne baisse pas, car c’est un élément important pour inciter l’implication des investisseurs qui ont pour intérêt l’aspect commercial et économique».

Enfin, pour optimiser l’impulsion du secteur dans le financement de l’économie nationale, M. Meddah plaide pour la filialisation des activités des banques, qui seraient, par la suite, introduites en bourse.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
Short Url
  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
Short Url
  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Short Url
  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com