Soudan: Des Etats et des institutions internationales se félicitent de la prolongation de la trêve

Les membres de la marine saoudienne au port maritime de Djeddah aident les civils de différentes nationalités qui ont été évacués du Soudan le 27 avril 2023 pour échapper à la guerre qui fait rage (Photo, REUTERS).
Les membres de la marine saoudienne au port maritime de Djeddah aident les civils de différentes nationalités qui ont été évacués du Soudan le 27 avril 2023 pour échapper à la guerre qui fait rage (Photo, REUTERS).
Des Soudanais fuyant la violence dans leur pays, près de la frontière entre le Soudan et le Tchad à Koufroun, au Tchad, le 27 avril 2023 (Photo, Reuters).
Des Soudanais fuyant la violence dans leur pays, près de la frontière entre le Soudan et le Tchad à Koufroun, au Tchad, le 27 avril 2023 (Photo, Reuters).
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Publié le Vendredi 28 avril 2023

Soudan: Des Etats et des institutions internationales se félicitent de la prolongation de la trêve

  • Le mécanisme trilatéral et les pays de la Quadrilatérale exhortent les groupes belligérants au Soudan à œuvrer en faveur d'une trêve «plus durable»
  • Les combats se sont étendus à la vaste région du Darfour, où le conflit couve depuis que la guerre civile a éclaté il y a vingt ans

RIYAD: Les membres du mécanisme dit trilatéral et de la Quadrilatérale ont salué vendredi l'annonce faite par les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide de prolonger le cessez-le-feu actuel de soixante-douze heures et ont appelé à sa pleine mise en œuvre.

«Nous saluons également leur volonté d'engager un dialogue en vue d'établir une cessation des hostilités plus durable et de garantir un accès humanitaire sans entrave», ont déclaré les deux groupes dans un communiqué commun publié par l'agence de presse saoudienne. Cette déclaration a également été publiée par le département d'État américain.

«Cette phase initiale de diplomatie visant à établir un processus afin de parvenir à une cessation permanente des hostilités et à des arrangements humanitaires contribuera à l'action sur le développement d'un plan de désescalade, comme décrit dans le communiqué de l'Union africaine du 20 avril, approuvé par la Ligue des États arabes, l'Union européenne, la Troïka et d'autres partenaires bilatéraux», a indiqué le communiqué.

Le mécanisme trilatéral comprend l'Union africaine, l'Autorité intergouvernementale pour le développement et les Nations unies. La Quadrilatérale est composée de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Royaume-Uni et des États-Unis.

Les combats se poursuivent

Cette déclaration commune intervient alors que des informations font état de la poursuite des violences dans la capitale Khartoum et dans la région occidentale du Darfour, en dépit des accords de cessez-le-feu.

Au moins 512 civils et combattants ont été tués depuis que les combats ont éclaté le 15 avril entre les forces armées soudanaises dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan et le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR) dirigé par le général Mohammed Hamdan Dagalo.

Le dernier bilan fait état de 4 200 blessés.

Des dizaines de milliers de personnes ont fui ce pays appauvri d'Afrique du Nord. Au total, 2 744 personnes, dont 119 Saoudiens et des personnes de 76 autres pays, ont été transportées du Soudan vers l'Arabie saoudite depuis le début du processus d'évacuation mis en exécution par l’Arabie saoudite le 24 avril.

L'évacuation la plus importante a eu lieu le 26 avril, transportant 1 687 personnes de 58 nationalités différentes depuis Port-Soudan.

Après avoir renversé un gouvernement civil reconnu par la communauté internationale lors d'un coup d'État en octobre 2021, Al-Burhan et Dagalo sont aujourd'hui engagés dans une lutte de pouvoir qui menace de déstabiliser une région fragile.

L'armée soudanaise a déclaré mercredi qu'elle avait accepté un nouveau cessez-le-feu de trois jours jusqu'à dimanche, après celui qui devait expirer jeudi soir. Jeudi, l'armée a réitéré son intention de prolonger la trêve et a affirmé qu'elle l'honorerait unilatéralement.

Réagissant pour la première fois, les forces de soutien rapide (FSR) ont déclaré jeudi qu'elles approuvaient elles aussi, une nouvelle trêve de soixante-douze heures à compter de vendredi.

L'armée soudanaise a signalé qu'elle contrôlait la plupart des régions du Soudan et qu'elle était en train de vaincre un important déploiement des FSR à Khartoum, où certains quartiers résidentiels se sont transformés en zones de guerre.

Malgré une accalmie partielle des combats depuis le début du premier cessez-le-feu de soixante-douze heures, des frappes aériennes et des tirs antiaériens ont été entendus jeudi dans la capitale et dans les villes voisines d'Omdurman et de Bahri, selon des témoins et des journalistes de Reuters.

Les combats se sont étendus à la vaste région du Darfour, où le conflit couve depuis que la guerre civile a éclaté il y a vingt ans.

L’association d'avocats de Darfour, un groupe de défense des droits, a déclaré qu'au moins 52 personnes avaient trouvé la mort lors d'attaques menées par des «milices» bien armées contre des quartiers résidentiels de la ville d'El Geneina, ainsi que contre son principal hôpital, son principal marché, des bâtiments gouvernementaux et plusieurs abris pour les personnes déplacées à l'intérieur du pays.

Des miliciens issus de tribus arabes nomades sont entrés dans El Geneina alors que les combats entre les FSR et l'armée soudanaise créaient un vide sécuritaire ces derniers jours, a révélé un habitant qui a préféré l’anonymat par crainte de représailles. Ils ont été affrontés par des membres armés de la tribu Masalit, et les affrontements se sont étendus à toute la ville.

(Avec Reuters)

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


En Tunisie, un décret présidentiel contre les « fausses informations» menace les libertés

Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
Le président tunisien Kais Saied s'adresse aux journalistes après avoir voté aux élections locales de 2023 dans la localité de Mnihla, dans la province de l'Ariana, à la périphérie de Tunis, le 24 décembre 2023. (Photo, AFP)
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  • En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54
  • La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali

TUNIS: La multiplication des poursuites judiciaires en Tunisie contre des journalistes et personnalités publiques depuis la publication d'un décret visant à combattre ce que le gouvernement considère comme de "fausses informations" est devenu une "menace" pour la liberté d'expression encourageant "l'autocensure", déplorent des ONG et des professionnels des médias.

Le 13 septembre 2022, le président Kais Saied a promulgué le "décret 54" qui punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique".

La même peine peut être appliquée en cas de diffusion "de nouvelles ou de faux documents (...) visant à diffamer d'autres personnes, de porter atteinte à leur réputation, de leur nuire financièrement ou moralement". Le temps de détention double "si la personne visée est un agent public", selon le décret controversé.

En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites au nom du décret 54, affirme à l'AFP le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Zied Dabbar.

En dépit de ses objectifs officiels, ce "décret-loi n'a par exemple jamais été appliqué aux cas de cyberattaques", note-t-il.

Pour le célèbre chroniqueur radio Haythem Mekki, le texte vise "à faire taire les voix indésirables au pouvoir, ce qui explique les multiples poursuites lancées contre des personnes qui n'ont fait que critiquer les autorités".

Objet lui-même d'une enquête sur la base du décret 54 pour une publication sur l'état de la morgue de l'hôpital de Sfax (centre), ce journaliste estime que le texte a "réussi à intimider les milieux médiatiques et gravement affecté la liberté d'expression".

"On n'ose quasiment plus critiquer le président, ni en faire un objet de satire alors qu'à un moment on avait des guignols (des marionnettes humoristiques, ndlr) pour tous les responsables de l'Etat", constate-t-il. "La chape de plomb est là et pèse lourd", déplore M. Mekki.

La liberté d'expression était considérée comme le principal acquis de la Révolution de 2011 qui a fait chuter le dictateur Zine El Abidine Ben Ali. Mais depuis le coup de force en juillet 2021 du président Saied, par lequel il s'est octroyé tous les pouvoirs, plusieurs ONG et l'opposition ont déploré un recul des droits et libertés.

"Climat de peur" 

Selon l'ONG américaine Human Rights Watch, le pouvoir tunisien utilise ce décret "pour étouffer et intimider un large éventail de critiques".

Pour le professeur en science de l'information, Sadok Hammami, "ce décret-loi n'est pas du tout une réponse à la désinformation ni aux +fake news+ puisqu'il vise plus particulièrement des personnalités publiques et politiques".

"Le climat actuel décourage les professionnels des médias et instaure une atmosphère de peur, de censure et d'autocensure", selon lui.

"Aujourd'hui, les gens craignent de s'exprimer pour ne pas subir les foudres du décret 54", confirme à l'AFP Hamza Belloumi, un animateur de télévision vedette.

Son émission hebdomadaire qui dévoile des affaires de corruption ou des sujets sociaux sensibles, s'appuyait sur les témoignages de personnes "qui avaient le courage de parler, mais sont beaucoup plus réticentes aujourd'hui". "Soit elles n'acceptent pas de parler, soit elles réclament des garanties d'anonymat", regrette-t-il, soulignant avoir "énormément réduit" le nombre de reportages.

Même si "l'idée du texte était motivée par une bonne volonté, son utilisation est mauvaise. Il est devenu un instrument pour museler la parole", ajoute-t-il.

Fin février, 40 députés ont déposé une demande au Parlement pour réviser le décret mais son examen est "entravé par le président" de la Chambre, accuse le président du SNJT.

L'avocat et militant politique Ayachi Hammami, poursuivi depuis janvier en vertu du décret après une intervention radiophonique sur la situation des magistrats, déplore "une instrumentalisation des lois pour frapper fort les voix opposantes, les écarter et faire peur aux Tunisiens".

"Il est temps de réviser ce décret surtout à l'approche de la présidentielle (prévue à l'automne, ndlr) qui exige le plus grand niveau de solidarité entre les acteurs médiatiques, politiques et socio-économiques", abonde le député indépendant Mohamed Ali.

 

 


Une offensive israélienne sur Rafah «pourrait conduire à un bain de sang» selon le chef de l'OMS

Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
Des enfants réagissent alors qu'ils fuient suite aux bombardements israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 29 avril 2024, dans le contexte du conflit en cours dans le territoire palestinien entre Israël et le groupe militant Hamas. (AFP)
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  • Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour «anéantir » selon lui les dernières brigades du Hamas
  • Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville

GENÈVE: Une offensive terrestre de l'armée israélienne sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, "pourrait conduire à un bain de sang", a mis en garde le chef de l'Organisation mondiale de la santé vendredi sur le réseau social X.

"L'OMS est profondément préoccupée par le fait qu'une opération militaire à grande échelle à Rafah, Gaza, pourrait conduire à un bain de sang et affaiblir davantage un système de santé déjà à genoux", écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus, à propos de la ville où sont massés 1,2 million de Palestiniens venus y chercher refuge.

Pour l'heure, l'armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benjamin Netanyahu veut lancer une offensive terrestre pour "anéantir" selon lui les dernières brigades du Hamas, mouvement qu'il considère comme terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Les Européens, l'ONU et les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont tous demandé avec force à M. Netanyahu de renoncer à une offensive terrestre sur la ville.

Outre le coût en vies humaines, une offensive serait "un coup dur pour les opérations humanitaires dans l'ensemble de la bande de Gaza" car Rafah "est au coeur des opérations humanitaires", a averti vendredi le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève.

Le 7 octobre, une attaque de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En représailles à l'attaque du Hamas, l'armée israélienne a lancé une offensive de grande envergure -aérienne puis terrestre- dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.622 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


La Sûreté publique saoudienne publiera samedi les instructions pour obtenir le permis d’entrée à La Mecque avant la saison du Hajj

La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d'entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj. (Photo, AFP)
La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d'entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj. (Photo, AFP)
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  • La Direction générale des passeports a déclaré qu’elle avait commencé à délivrer des permis d’entrée électroniques pour les travailleurs à La Mecque
  • Tout résident saoudien souhaitant obtenir un permis doit présenter une demande auprès des autorités compétentes

RIYAD: La Direction générale de la sûreté publique d’Arabie saoudite a annoncé qu’elle publierait samedi des instructions à l’intention des résidents souhaitant obtenir l’autorisation d’entrer à La Mecque avant le début de la saison du Hajj, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Elle a par ailleurs expliqué que tout résident saoudien souhaitant obtenir un permis doit présenter une demande auprès des autorités compétentes et a indiqué que ceux qui n’obtiennent pas les permis nécessaires se verront interdire l’accès à la Ville sainte.

La Direction générale des passeports a également déclaré avoir commencé à délivrer des permis d’entrée électroniques pour les travailleurs à La Mecque afin de simplifier les procédures d’entrée pour les résidents pendant la saison du Hajj.

Le service numérique, accessible via la plate-forme en ligne Absher et le portail Muqeem du ministère de l’Intérieur, permettra à ceux qui souhaitent obtenir un permis d’entrée de soumettre leurs documents en ligne sans avoir à se rendre en personne dans les bureaux de passeports.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com