Au Liban, les réfugiés syriens vivent dans la hantise d'être renvoyés chez eux

Sur cette photo d'archive prise le 17 mars 2020, des réfugiés syriens se tiennent sur le balcon d'un immeuble en construction qu'ils utilisent comme abri dans la ville de Sidon, au sud du Liban (Photo, AFP).
Sur cette photo d'archive prise le 17 mars 2020, des réfugiés syriens se tiennent sur le balcon d'un immeuble en construction qu'ils utilisent comme abri dans la ville de Sidon, au sud du Liban (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 28 avril 2023

Au Liban, les réfugiés syriens vivent dans la hantise d'être renvoyés chez eux

  • Au cours des dernières semaines, l'armée libanaise a mené des raids pour arrêter puis expulser des Syriens en situation irrégulière
  • Les autorités libanaises réclament que les Syriens réfugiés au Liban rentrent chez eux, en dépit du refus de Damas de les accueillir

BEYROUTH: Depuis qu'ils se sont réfugiés au Liban après avoir fui la guerre en Syrie, Samer et sa famille ont supporté les privations et les intimidations, se croyant au moins en sécurité. Mais la semaine dernière, son frère a été renvoyé vers Damas où il a été arrêté.

"Notre plus grande peur est qu'il disparaisse" et "qu'on n'entende plus jamais parler de lui", confie cet homme de 26 ans qui, comme les autres Syriens interrogés par l'AFP, a utilisé un nom d'emprunt pour des raisons de sécurité.

Au cours des dernières semaines, l'armée libanaise a mené des raids pour arrêter puis expulser des Syriens en situation irrégulière, au moment où s'exacerbe un sentiment antisyrien dans le pays touché par une très grave crise économique. Selon une source humanitaire, 450 personnes ont été arrêtées et au moins 66 ont été expulsées.

Les autorités libanaises estiment à deux millions le nombre de Syriens ayant quitté leur pays en guerre depuis 2011 pour le Liban voisin, soit environ la moitié de la population libanaise. Près de 830 000 d'entre eux sont enregistrés auprès des Nations unies.

La semaine dernière, l'armée a effectué une descente dans l'appartement du frère de Samer dans une banlieue de Beyrouth, l'arrêtant avec sa femme et ses enfants puis les renvoyant en Syrie.

«Changements démographiques»

Participant, tout comme son frère, aux manifestations contre le régime en 2011 dont la répression a déclenché la guerre, il a été arrêté dès son retour, et Samer n'a plus de nouvelles.

"Nous avons peur de subir le même sort", dit Samer.

Depuis que le gouvernement de Damas a repris le contrôle de la majeure partie de la Syrie, les autorités libanaises réclament que les Syriens réfugiés au Liban rentrent chez eux, en dépit du refus de Damas de les accueillir.

Amnesty International a appelé lundi les autorités libanaises à "cesser les déportations illégales de réfugiés syriens", par crainte qu'ils ne soient "torturés ou persécutés" à leur retour.

Les responsables libanais rendent les ressortissants syriens responsables de l'aggravation de la crise économique qui sévit depuis l'automne 2019 et a conduit le pays au bord de l'effondrement.

Le ministre des Affaires sociales Hector Hajjar a même récemment mis en garde contre "les dangereux changements démographiques" qui feront des Libanais "des réfugiés dans leur propre pays".

Des localités ont pris certaines mesures contre les Syriens ces dernières années, leur imposant par exemple un couvre-feu nocturne, des utilisateurs sur Internet les dépeignent comme de dangereux criminels.

Des médias libanais avancent de leur côté que les réfugiés syriens reçoivent une aide généreuse de l'ONU alors que les Libanais s'enfoncent dans la misère, avec la dégringolade vertigineuse de la livre libanaise (LL).

Interrogée par l'AFP, l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a indiqué qu'elle versait une aide matérielle et financière à seulement 43% des réfugiés.

"Le maximum pour une famille vulnérable (…) ne dépasse pas les 8 millions de LL par mois", soit environ 80 dollars par mois, a affirmé un porte-parole du HCR.

«Je préfère mourir»

Depuis les récents raids de l'armée libanaise, beaucoup de réfugiés, dont la vaste majorité vit dans la misère, n'osent plus sortir de chez eux.

Abou Salim, un Syrien de 32 ans, a avoué qu'il dormait désormais dans un entrepôt sur son lieu de travail avec 20 autres compatriotes, "parce que nous avons peur d'être arrêtés".

Disant avoir déjà passé six ans en prison dans son pays, il craint l'expulsion plus que tout. "Si on me ramène en prison, je n'en sortirai plus", dit-il.

Un transfuge de l'armée syrienne, Ammar, est également cloîtré chez lui, inquiet de la campagne au vitriol contre les Syriens sur les réseaux sociaux.

"Pourquoi tant de haine? Qu'avons-nous fait pour mériter ça? Nous avons juste fui pour échapper à la mort", regrette cet homme de 31 ans, père d'un nouveau-né.

Comme d'autres Libanais ou Syriens qui fuient la pauvreté, il lui reste l'émigration clandestine vers l'Europe, malgré les risques de naufrage en Méditerranée: "Je préfère mourir en mer que revenir en Syrie".


L'Arabie saoudite et l'Iran réaffirment leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin

Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Une réunion organisée par Téhéran a rassemblé mardi des responsables saoudiens, iraniens et chinois. (SPA)
Short Url
  • Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a participé mardi à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint

RIYAD : L’Arabie saoudite et l’Iran ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin lors d’une réunion tenue mardi à Téhéran.

Le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, Waleed Al-Khureiji, a assisté à la troisième réunion du Comité tripartite conjoint entre l’Arabie saoudite, l’Iran et la Chine.

Les parties saoudienne et iranienne « ont réaffirmé leur engagement à mettre en œuvre l’Accord de Pékin dans son intégralité, ainsi que leur volonté de renforcer les relations de bon voisinage entre leurs pays, dans le respect de la Charte des Nations unies, de la Charte de l’Organisation de la coopération islamique et du droit international », a indiqué l’Agence de presse saoudienne dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Iran ont également salué le rôle positif continu joué par la Chine ainsi que son soutien constant à la mise en œuvre de l’Accord de Pékin.

De son côté, la Chine a réaffirmé sa disponibilité à poursuivre son soutien et à encourager les démarches entreprises par le Royaume et l’Iran pour développer leurs relations dans divers domaines.

Les trois pays ont salué les progrès continus dans les relations saoudo-iraniennes et les perspectives qu’ils offrent à tous les niveaux, a ajouté la SPA.

Les trois pays ont également appelé à une cessation immédiate des agressions israéliennes en Palestine, au Liban et en Syrie.

Ils ont en outre condamné tout acte portant atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iran.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'armée israélienne dit avoir frappé des infrastructures du Hezbollah au Liban

Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Des véhicules de l'ONU passent devant des bâtiments détruits par l'offensive aérienne et terrestre menée par Israël contre le Hezbollah dans le sud du Liban, vue depuis la ville la plus septentrionale d'Israël, Metula, le dimanche 30 novembre 2025. (AP)
Short Url
  • L’armée israélienne affirme avoir frappé plusieurs infrastructures du Hezbollah dans le sud du Liban, dont un site de lancement, un complexe d’entraînement et des installations militaires, malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Le contexte reste tendu depuis l’assassinat de Hassan Nasrallah en 2024, tandis que Washington presse Beyrouth de désarmer le Hezbollah, une demande rejetée par le groupe et ses alliés

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé tôt mardi avoir frappé des infrastructures du mouvement islamiste Hezbollah pro-iranien dans le sud du Liban.

Les forces armées israéliennes ont indiqué "avoir frappé des infrastructures appartenant à l'organisation terroriste Hezbollah dans plusieurs zones du sud du Liban", dont un site de lancement utilisé pour des attaques contre Israël, dans un communiqué publié sur plusieurs réseaux sociaux.

Elles disent avoir ciblé également un complexe d'entraînement de la force al-Radwan, une unité d'élite, des champs de tir, des zones d'entraînement aux armes pour divers types d'armes et des structures militaires appartenant au Hezbollah.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe chiite pro-iranien, Israël continue de mener des attaques régulières le visant dans ses bastions libanais, et d'occuper cinq points frontaliers dans le sud du Liban.

Israël avait menacé début novembre d'intensifier ses attaques au Liban, accusant le mouvement de se "réarmer".

Le Hezbollah a été fortement affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les États-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe, un plan auquel le Hezbollah et ses alliés s'opposent en invoquant notamment la poursuite d'une présence israélienne sur le territoire libanais.


Accord Arabie saoudite-Qatar pour une liaison ferroviaire à grande vitesse

Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani du Qatar est accueilli par le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à son arrivée à Riyad. (X : @Spagov)
Short Url
  • L’Arabie saoudite et le Qatar lancent une ligne TGV de 785 km reliant Riyad à Doha, achevée d’ici six ans et destinée à transporter plus de 10 millions de passagers par an
  • Le projet, estimé à 115 milliards de SR, vise à renforcer l’intégration régionale, stimuler commerce et tourisme, et soutenir la transition vers des transports durables

RIYAD: L’Arabie saoudite et le Qatar ont signé lundi un accord pour construire une ligne ferroviaire à grande vitesse reliant les deux pays.

L’annonce est intervenue à l’issue d’une rencontre à Riyad entre le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et l’émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, tenue dans le cadre du Conseil de coordination saoudo-qatari.

La liaison ferroviaire, qui connectera l’aéroport international King Salman de Riyad à l’aéroport international Hamad de Doha, constituera une première pour les deux nations et réduira le temps de trajet entre les deux capitales à seulement deux heures.

Selon un communiqué conjoint, le projet devrait être achevé d’ici six ans et créer 30 000 emplois dans les deux pays. Une fois opérationnel, il transportera plus de 10 millions de passagers par an.

Les dirigeants ont assisté à la signature de l’accord au palais Al-Yamamah à Riyad, où ils ont également coprésidé la huitième session du Conseil de coordination qataro-saoudien.

L’accord a été signé par le ministre saoudien des Transports et des Services logistiques, Saleh Al-Jasser, et par le ministre qatari des Transports, cheikh Mohammed ben Abdulla ben Mohammed Al-Thani. Il est considéré comme une étape stratégique visant à renforcer la coopération, l’intégration développementale et le développement durable, et à démontrer un engagement commun en faveur de la prospérité régionale.

La ligne à grande vitesse s’étendra sur 785 km et accueillera des trains capables de dépasser les 300 km/h. Plusieurs arrêts sont prévus entre les deux aéroports, notamment à Hofuf et Dammam.

Le service devrait considérablement améliorer les déplacements ferroviaires dans la région et stimuler le commerce ainsi que le tourisme. Le bénéfice économique pour les deux pays est estimé à 115 milliards de riyals saoudiens (30,6 milliards de dollars).

Conçue avec des technologies de pointe et une ingénierie intelligente, la ligne contribuera également à la durabilité environnementale en réduisant les émissions de carbone et en soutenant la transition vers des modes de transport plus efficaces et innovants. Elle constitue l’un des projets clés soutenant le développement régional et renforçant la connectivité ainsi que l’intégration au sein des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Au cours de la réunion du conseil, les deux parties ont souligné la solidité de leurs liens économiques, avec un commerce bilatéral en 2024 en hausse de 634 % depuis 2021, à 930,3 millions de dollars (hors réexportations).

Le cheikh Tamim était accompagné lors des discussions par le Premier ministre, cheikh Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim Al-Thani, ainsi que par d’autres hauts responsables.