À Khartoum, le manque d'argent liquide complique la survie

Des Soudanais font la queue pour du pain devant une boulangerie à Khartoum, le 18 avril 2023 (Photo, AFP).
Des Soudanais font la queue pour du pain devant une boulangerie à Khartoum, le 18 avril 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 29 avril 2023

À Khartoum, le manque d'argent liquide complique la survie

  • Depuis le début des violences le 15 avril, les banques ont baissé leurs rideaux, et les applications en ligne cessent de fonctionner à chaque coupure d'électricité ou d'Internet
  • Les enveloppes d'argent liquide, qui arrivaient avec les voyageurs, ne viennent plus depuis que l'aéroport a fermé

LE CAIRE: Ils n'avaient déjà ni eau courante ni électricité ni réseaux de communication stables. Désormais, les cinq millions d'habitants de Khartoum comptent leurs derniers billets dans un pays au système bancaire quasi inexistant, avant même le conflit qui ravage le Soudan.

Depuis le début des violences le 15 avril, les banques ont baissé leurs rideaux, et les applications en ligne cessent de fonctionner à chaque coupure d'électricité ou d'Internet. Les enveloppes d'argent liquide, qui arrivaient avec les voyageurs, ne viennent plus depuis que l'aéroport a fermé.

Pour Khaled al-Tijani, rédacteur en chef du journal Elaf, "dans les semaines à venir, il va y avoir un sérieux problème" parce que "personne n'a pu mettre de l'argent liquide de côté, tant les combats ont éclaté par surprise".

Khartoum s'est réveillée au bruit des bombes un samedi matin du ramadan, un mois de jeûne observé par les musulmans et durant lequel les habitants veillent traditionnellement jusqu'à l'aube et se lèvent tard.

Les deux généraux au pouvoir depuis leur putsch d'octobre 2021 venaient de se retourner l'un contre l'autre, déployant dans les rues des milliers de combattants: des soldats pour Abdel Fattah al-Burhane, et des paramilitaires pour Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti".

Depuis, les autorités ont recensé plus de 500 morts dans la capitale et des milliers de blessés, mais les Soudanais redoutent un bilan bien plus lourd: plusieurs corps jonchent les rues – inaccessibles en raison des combats – et n'ont de ce fait pas pu être répertoriés.

Dans ce chaos, "les gens ont utilisé les billets qu'ils avaient sur eux pour acheter de quoi manger quand la guerre a éclaté, donc ils n'ont plus rien en poche", explique l'analyste soudanais Hamid Khalafallah.

Et désormais, impossible de se rendre à la banque pour en obtenir plus. "Les fonds sont bloqués: même quand on a des économies, cela ne sert à rien", assure-t-il.

«Aucune rentrée d'argent»

Dans ces conditions, "il est très difficile de fuir Khartoum ou le Soudan sans liquidités".

Achraf en a fait l'expérience. Quand il a décidé de mettre sa famille à l'abri en Egypte, à plus de 1 000 kilomètres au nord de la capitale, il a dû se plier aux conditions du chauffeur de bus.

"Je n'avais que des dollars et il voulait des livres soudanaises car c'est avec ça qu'il achète de l'essence. Il a fini par accepter mes dollars, mais à 400 livres pour un dollar, alors que le taux officiel est de 600", raconte-t-il.

La valeur de la monnaie américaine "est désormais au bon vouloir de celui qui accepte de la changer", confirme M. Tijani.

Le taux pourrait encore varier, prévient un commerçant étranger établi à Khartoum "car la demande pour la livre a explosé".

Et, rappelle M. Khalafallah, "la guerre a commencé le 15 du mois, quand les salaires n'avaient pas encore été payés".

"Le secteur informel et ses travailleurs journaliers n'ont plus aucune rentrée d'argent", renchérit Kholood Khair, fondatrice du centre de recherche Confluence Advisory à Khartoum. Les autres n'ont pas pu se rendre au travail depuis deux semaines.

Ils "s'entraident ou recourent au troc, en espérant la fin de la guerre pour bientôt", observe Khaled al-Tijani.

«Fermé jusqu'à nouvel ordre»

D'autres comptent sur le paiement de leur salaire d'avril via des applications en ligne. Mais il faut s'armer de patience en attendant que l'électricité et Internet fonctionnent simultanément pour que le transfert puisse être effectué.

Quant à l'argent de la diaspora, il n'arrive plus pour le moment. Western Union indique avoir "suspendu ses services à Khartoum jusqu'à nouvel ordre (...) parce que (ses) agents ne peuvent plus travailler en sécurité".

Tous ces outils étaient déjà plus répandus à Khartoum qu'ailleurs dans le pays, où seuls 31% des habitants sont connectés à Internet, selon Data Reportal.

Les autres, habitués à vivre avec des banques autarciques après deux décennies d'embargo international, ont toujours préféré garder leurs économies en espèces.

Dans le chaos de Khartoum, franchir un check-point avec des biens précieux est risqué, plusieurs personnes ayant rapporté la confiscation de leur argent par des paramilitaires.

Certains partent alors avec seulement quelques affaires, parfois "en 4X4, pour traverser le désert et supporter la longue route", relate Mme Khair. Néanmoins, "la voiture peut aussi être volée. Des gens l'ont vécu".


Quatre années passées dans une entreprise est une preuve de loyauté

Dr Nada Al-Hassan, et la directrice des opérations de la Nestlé Academy, Dr Aseel Shawli, ont partagé certaines stratégies transformatrices visant à promouvoir un leadership inclusif dans la région lors de la conférence Leaders Stage. (Photo AN par Jaafer Alsaleh)
Dr Nada Al-Hassan, et la directrice des opérations de la Nestlé Academy, Dr Aseel Shawli, ont partagé certaines stratégies transformatrices visant à promouvoir un leadership inclusif dans la région lors de la conférence Leaders Stage. (Photo AN par Jaafer Alsaleh)
Dr Nada Al-Hassan, et la directrice des opérations de la Nestlé Academy, Dr Aseel Shawli, ont partagé certaines stratégies transformatrices visant à promouvoir un leadership inclusif dans la région lors de la conférence Leaders Stage. (Photo AN par Jaafer Alsaleh)
Dr Nada Al-Hassan, et la directrice des opérations de la Nestlé Academy, Dr Aseel Shawli, ont partagé certaines stratégies transformatrices visant à promouvoir un leadership inclusif dans la région lors de la conférence Leaders Stage. (Photo AN par Jaafer Alsaleh)
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  • Les délégués présents au sommet et salon des ressources humaines à Riyad ont entendu que la diversité générationnelle et les divergences d'opinions sur l'évolution de carrière constituaient des défis à relever.
  • Les experts ont abordé les effets de l'IA sur le marché du travail et ont exploré les stratégies que les entreprises doivent adopter pour « pérenniser » leurs talents et s'adapter à l'évolution du monde du travail.

RIYAD : Lors d'une table ronde organisée mardi dans le cadre d'une conférence sur les ressources humaines à Riyad, les participants ont appris qu'un employé qui occupe le même poste pendant quatre ans est considéré comme fidèle sur le marché du travail actuel.

Cette remarque, formulée lors du Sommet et salon des ressources humaines, a été faite par Syed Azharudin, directeur de la formation et du développement organisationnel chez Ajex, une entreprise de services logistiques, qui a cité une étude récente sur les tendances de la main-d'œuvre. La diversité générationnelle est un facteur qui doit être pris en compte, a-t-il ajouté.

« Le plus grand défi pour le secteur des ressources humaines est que différentes générations travaillent ensemble, comme les générations X, baby-boomers, Y, Z et bientôt Alpha. Il n'est donc pas possible d'adopter une approche globale », a-t-il déclaré.

Il a également ajouté que les personnes issues des générations les plus récentes sont plus susceptibles d'être des « job-hoppers ». Une étude menée par le cabinet de conseil technologique mondial FDM Group a révélé que les répondants de la génération Z étaient 13 % plus susceptibles que leurs homologues n'appartenant pas à cette génération de considérer leur poste actuel comme un tremplin vers une meilleure carrière. 

Au cours d'autres sessions, des experts en ressources humaines ont discuté des effets de l'intelligence artificielle sur le marché du travail et ont exploré les stratégies que les entreprises doivent adopter pour « pérenniser » les talents et s'adapter à un environnement professionnel en constante évolution. Alors que les technologies en constante évolution font la une des journaux, ils se sont penchés sur une question brûlante : à quoi ressemblerait l'avenir si le travail humain était remplacé par l'IA ?

« Nous n'allons pas perdre nos emplois, mais nous devons également nous assurer que nous utilisons ces outils de manière efficace et innovante », a déclaré Eid Alkhaldi, directeur de la gestion de la relève chez Saudi Telcom Company.

Au cours d'une autre discussion, Nada Al-Hassan, directrice de la formation et du développement au ministère saoudien de l'Investissement, a évoqué les moyens de promouvoir un leadership inclusif dans la région.

« Il existe de nombreuses réussites et initiatives dans tous les secteurs gouvernementaux en Arabie saoudite », a-t-elle déclaré, soulignant en particulier le programme de développement des ressources humaines Vision 2030 et le programme de saoudisation Tawteen.

Le Sommet et salon des ressources humaines, qui a débuté le 15 juin, se poursuivra jusqu'au 19 juin. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com  


L'Arabie saoudite célèbre la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse des Nations unies

Selon l'ONU, le monde doit restaurer environ 1,5 milliard d'hectares de terres d'ici 2030 pour lutter contre la désertification et bâtir un avenir durable. (@MEWA_KSA)
Selon l'ONU, le monde doit restaurer environ 1,5 milliard d'hectares de terres d'ici 2030 pour lutter contre la désertification et bâtir un avenir durable. (@MEWA_KSA)
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  • L'événement vise à attirer l'attention sur la nécessité urgente de relever les défis croissants.
  • Le royaume met actuellement en œuvre 86 initiatives et programmes représentant un investissement total de plus de 705 milliards de riyals saoudiens (188 milliards de dollars), couvrant tous les aspects de l'économie verte.

DJEDDAH : L'Arabie saoudite a célébré la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse des Nations unies, un événement de sensibilisation annuel qui se tient le 17 juin.

Cette journée vise à attirer l'attention sur la nécessité urgente de relever les défis croissants liés à la dégradation des sols, à la désertification et à la sécheresse.

D'après l'agence de presse saoudienne, le ministère de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture a déclaré que cet événement soulignait l'importance de la restauration des terres en tant que moteur d'opportunités.

Il contribue à sensibiliser le public au rôle essentiel que jouent les écosystèmes sains dans la création d'emplois, l'amélioration de la sécurité alimentaire et hydrique, ainsi que dans le renforcement de la résilience économique, a ajouté le ministère.

Il a également mis en avant la diversité géographique et climatique du pays, qui abrite une biodiversité unique adaptée à toute une gamme de conditions climatiques. 

Le Royaume a lancé plusieurs initiatives environnementales majeures, notamment l'Initiative verte saoudienne, qui vise à planter 10 milliards d'arbres au cours des prochaines décennies.

Le royaume met actuellement en œuvre 86 initiatives et programmes représentant un investissement total de plus de 705 milliards de riyals saoudiens (188 milliards de dollars), couvrant tous les aspects de l'économie verte.

Ces initiatives s'alignent sur les objectifs fondamentaux de l'Initiative verte saoudienne, à savoir réduire les émissions de carbone, développer le reboisement national et protéger les écosystèmes terrestres et marins.

Plus de 313 000 hectares de terres dégradées à travers le pays ont été restaurés et 115 millions d'arbres ont été plantés.

Le MEWA a également lancé l'Initiative de sensibilisation à l'environnement, qui vise à accroître les connaissances environnementales et à soutenir les objectifs de développement durable. 

Le plan souligne également l'importance de l'engagement communautaire et de la collaboration intersectorielle, des institutions publiques aux entités privées et à but non lucratif.

Dans le cadre de ses efforts pour surveiller les habitats marins, le ministère a mené des études approfondies sur le terrain le long de la côte de la mer Rouge, couvrant plus de 600 sites de récifs coralliens, 200 sites d'herbiers marins et 100 zones de mangroves.

Selon les données de l'ONU, la désertification, la dégradation des sols et la sécheresse figurent parmi les défis environnementaux les plus urgents actuellement, affectant jusqu'à 40 % de la surface terrestre. 

Alors que la Décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030) touche à sa fin, il est urgent d'accélérer les efforts de restauration à l'échelle mondiale.

Si les tendances actuelles se poursuivent, le monde devra restaurer 1,5 milliard d'hectares de terres d'ici 2030, créant ainsi une économie de la restauration évaluée à plus de 1 000 milliards de dollars.

La planète perd actuellement des terres saines à un rythme équivalent à la destruction de quatre terrains de football par seconde.

Munira Al-Hazani, présidente et fondatrice de la Société botanique saoudienne, a déclaré à Arab News : « Aujourd'hui, alors que nous commémorons la Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse, la Société botanique saoudienne renouvelle son engagement indéfectible à préserver le patrimoine botanique inestimable du Royaume et à relever les défis environnementaux critiques qui menacent nos terres. 

« Lors de cet événement prestigieux, la SABS a eu le privilège de présenter sa mission à travers un pavillon dédié. Ce jardin botanique inspirant incarne notre engagement commun en faveur d'une gestion responsable de l'environnement et de solutions durables.

« En cette journée cruciale, j'exhorte tous les secteurs – gouvernemental, privé et civil – à s'unir autour d'un objectif commun. »

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


80 % des adultes saoudiens ont déclaré utiliser régulièrement des outils d'IA

Les résultats de l'étude ont été dévoilés mardi lors d'un événement organisé à Riyad. (Photo AN)
Les résultats de l'étude ont été dévoilés mardi lors d'un événement organisé à Riyad. (Photo AN)
Les résultats de l'étude ont été dévoilés mardi lors d'un événement organisé à Riyad. (Photo AN)
Les résultats de l'étude ont été dévoilés mardi lors d'un événement organisé à Riyad. (Photo AN)
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  • L'étude a consisté en un sondage réalisé auprès de 1 059 adultes et 370 chefs d'entreprise basés dans le royaume en mars 2025.
  • L'étude a révélé que les particuliers et les entreprises adoptent l'IA, 53 % des entreprises du royaume utilisant au moins un outil d'IA dans leurs processus de travail.

RIYAD : Une étude a révélé que 80 % des adultes saoudiens utilisent désormais des outils d'intelligence artificielle, dont un sur trois de manière régulière.

Ce chiffre est presque le double du nombre d'adultes américains qui déclarent utiliser l'un des chatbots basés sur un modèle linguistique à grande échelle, soit 52 % selon une récente étude de l'université Elon.

Anthony Nakache, directeur général de Google pour la région MENA, a déclaré à ce sujet : « Ces résultats démontrent clairement que la technologie et la collaboration peuvent libérer le potentiel et que nous pouvons contribuer directement à l'ambition du Royaume et à sa vision pour l'avenir. » Il a réalisé ce rapport en collaboration avec l'agence de recherche Public First.

L'étude consistait en un sondage mené auprès de 1 059 adultes et 370 chefs d'entreprise basés dans le Royaume en mars 2025. 

Elle a également interrogé des particuliers et des entreprises sur leur expérience de l'utilisation des technologies et des services de données de Google.

L'étude a révélé que les particuliers et les entreprises adoptent l'IA, 53 % des entreprises du royaume utilisant au moins un outil d'IA dans leurs processus de travail.

Environ 90 % des adultes en Arabie saoudite estiment que devenir une superpuissance de l'IA devrait être une priorité absolue et 88 % des entreprises conviennent que l'IA représente une opportunité importante pour l'économie saoudienne.

L'étude s'est également penchée sur l'utilisation de Gemini de Google en Arabie saoudite et a révélé que 53 % des adultes ont déclaré avoir utilisé l'assistant IA, un utilisateur sur trois l'utilisant désormais quotidiennement.

Le rapport a révélé que 86 % des utilisateurs ont convenu que cet outil les aidait à être plus productifs. 

Au total, 90 % des employés du secteur public ont déclaré que les outils basés sur l'IA les aidaient à être plus productifs au travail, et 70 % ont déclaré que leur travail serait plus difficile sans y avoir accès.

« Ce rapport reflète notre investissement dans l'accélération du parcours ambitieux du Royaume vers une économie diversifiée et axée sur l'IA », a ajouté M. Nakache.

« Grâce à des investissements importants, à des partenariats locaux solides et à nos outils basés sur l'IA, nous apportons une valeur économique substantielle et donnons les moyens d'agir aux individus, aux entreprises et aux communautés », a-t-il déclaré.

Public First est un cabinet de conseil en politique et stratégie mondial, spécialisé dans la modélisation économique et les études d'opinion. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com