Liban: Une proche collaboratrice de Riad Salameh interrogée par des juges européens

Des militaires à la retraite enlèvent une barricade de barbelés devant la banque centrale du Liban lors d'une manifestation réclamant des ajustements à l'inflation pour leurs pensions, à Beyrouth, le 30 mars 2023 (Photo, AFP/Archives).
Des militaires à la retraite enlèvent une barricade de barbelés devant la banque centrale du Liban lors d'une manifestation réclamant des ajustements à l'inflation pour leurs pensions, à Beyrouth, le 30 mars 2023 (Photo, AFP/Archives).
Short Url
Publié le Samedi 29 avril 2023

Liban: Une proche collaboratrice de Riad Salameh interrogée par des juges européens

  • Hoayek est interrogée en tant que suspecte dans une affaire de blanchiment d'argent
  • L'affaire concerne des comptes bancaires européens appartenant au gouverneur Riad Salameh et à son frère Raja Salameh

BEYROUTH: Une délégation judiciaire européenne a achevé vendredi le deuxième procès avec Marianne Hoayek, assistante du gouverneur de la banque centrale du Liban.

Hoayek est interrogée en tant que suspecte dans une affaire de blanchiment d'argent impliquant des comptes bancaires européens appartenant au gouverneur Riad Salameh et à son frère Raja Salameh.

La délégation judiciaire de l'UE a également interrogé Madeleine Shaheen, assistante de Marwan Khaireddine, président de la banque Al-Mawarid.

La délégation est dirigée par la juge française Aude Buresi et comprend un procureur de Munich et des enquêteurs du Luxembourg.

Une source judiciaire a révélé à Arab News: «La délégation a posé une centaine de questions à Mme Hoayek. Elle a répondu à chacune des questions.»

Hoayek a assisté au procès sans son avocat et elle a été interrogée sur son rôle au sein de la Banque du Liban et de ses opérations financières, ainsi que sur son travail en tant que conseillère exécutive de Salameh depuis avril 2020.

Le premier juge d'instruction de Beyrouth, Charbel Abou Samra, chargé de l'exécution des autorisations européennes, ainsi que la juge Helena Iskandar, cheffe de l’autorité des affaires au ministère de la Justice, représentant l'État libanais dans sa plainte contre Salameh, ont participé à ces deux procès. 

La juge Buresi a commencé à interroger Khaireddine en France il y a plusieurs semaines dans le cadre d'accusations qui comprennent «l'association à une bande criminelle dans le but de détourner des fonds publics, l'abus de confiance et la corruption d'un fonctionnaire public».

La délégation européenne a indiqué à la justice libanaise que Khaireddine, qui est récemment rentré à Beyrouth, devait s'abstenir d'entrer dans sa banque, Al-Mawarid Bank, ou de communiquer avec Riad Salameh, Raja Salameh, Nadi Salameh (fils de Riad Salameh), Hoayek, Marwan Khoury, Nabil Aoun et Antoine Salameh.

L'accusation française a fourni des informations sur l'assistance offerte par Khaireddine à Riad Salameh, à son frère, à son fils et à ses proches par le biais de comptes financiers, ce qui aurait facilité les opérations de blanchiment d'argent.

«Le Liban n'est pas obligé d'exercer un contrôle sur Khaireddine sur le sol libanais», a signalé la source judiciaire.

Le procureur général Ghassan Oueidat devrait demander officiellement aux autorités judiciaires françaises de lui fournir une copie des enquêtes menées sur Khaireddine.

La délégation judiciaire européenne doit interroger mardi les auditeurs financiers Samir Gholam, de Gholam & Co. Auditing, et Walid Nakfour d'Ernst & Young, à condition que Raja Salameh et l'ancien directeur de l'organisation et du développement de la BDL Raja Abu Asali soient interrogés mercredi.

Raja Salameh ne s'est pas présenté aux procès prévus mardi et mercredi derniers, son avocat ayant présenté une excuse médicale.

La délégation judiciaire européenne interrogera l'auditeur financier de Deloitte, Nada Makhlouf, jeudi prochain.

Les auditeurs financiers susmentionnés contrôlent les comptes de la BDL depuis les années 1990.

La délégation européenne devrait interroger le ministre des Finances intérimaire, Youssef Khalil, vendredi prochain.

Selon une source judiciaire, la délégation judiciaire étrangère n'est pas habilitée à inculper officiellement les personnes interrogées sur le sol libanais, mais peut prendre les mesures qu'elle juge appropriées après leur retour dans leur pays.

La juge Buresi devrait interroger Riad Salameh à Paris le 16 mai. Reste à savoir si le gouverneur se présentera devant la justice française.

L'enquête financière française sur la fortune de Riad Salameh a débuté en juillet 2021, parallèlement aux enquêtes menées dans d'autres pays européens et en Suisse.

En mars 2022, la France, l'Allemagne et le Luxembourg ont gelé 132 millions de dollars américains (1 dollar américain = 0,90 euro) d'actifs libanais à la suite de l'enquête qui visait Salameh, ses deux frères et ses proches, accusés de blanchiment d'argent et de détournement de fonds publics au Liban pour une valeur de plus de 330 millions de dollars et 5 millions d'euros, respectivement, entre 2002 et 2021.




 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Liban: deux morts dans une frappe israélienne à Baalbeck 

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien. (AFP)
Short Url
  • L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco
  • Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées mercredi dans une frappe israélienne contre une voiture dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

L'agence nationale d'information ANI a rapporté que la frappe avait été menée par un "drone israélien" dans la ville millénaire qui abrite un ensemble de temples romains classés au patrimoine mondial de l'Unesco.

Ni ANI ni le ministère n'ont fourni d'autres précisions sur ce raid ou sur l'identité des victimes.

Israël mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à plus d'un an de conflit, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien.

Sous pression américaine et craignant une intensification des frappes israéliennes, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli par la guerre.

Selon Beyrouth, l'armée libanaise doit achever ce désarmement d'ici trois mois en ce qui concerne le sud du pays, proche de la frontière avec Israël.

 


Attaques israéliennes à Doha: le Qatar s'entretient avec la présidente de la CPI

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, préside le sommet sur l'urgence arabo-islamique 2025 à Doha, au Qatar. (QNA/AFP)
Short Url
  • Le Qatar explore des recours légaux contre Israël après une frappe à Doha ayant tué plusieurs membres du Hamas et un agent de sécurité qatari
  • Bien que simple observateur à la CPI, Doha intensifie ses démarches diplomatiques et judiciaires pour demander des comptes à Israël

DOHA: Un haut représentant du Qatar a rencontré mercredi la présidente de la Cour pénale internationale (CPI) alors que Doha cherche à engager des poursuites contre Israël après des frappes sans précédent sur son territoire, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères qatari.

Mohammed Al-Khulaifi, qui a été chargé d'entreprendre d'éventuelles démarches légales après l'attaque israélienne, s'est entretenu avec la juge Tomoko Akane à La Haye, a indiqué le ministère.

Le pays du Golfe explore "toutes les voies juridiques et diplomatiques disponibles pour s'assurer que les responsables de l'attaque israélienne contre le Qatar rendent des comptes", a précisé jeudi auprès de l'AFP un responsable qatari, s'exprimant sous couvert d'anonymat en raison de la sensibilité des discussions.

Le Qatar, en tant qu'État observateur à la CPI, ne peut pas saisir directement la cour.

La frappe meurtrière menée la semaine dernière à Doha, visant des dirigeants du mouvement islamiste palestinien Hamas, a déclenché une vague de critiques à l'international, les Nations unies condamnant une "violation choquante du droit international". Elle a aussi valu à Israël une rare réprobation du président américain Donald Trump.

Israël et le Qatar, pays médiateur dans les négociations en vue d'une trêve à Gaza, sont tous deux alliés des États-Unis.

Le Hamas a affirmé que ses principaux dirigeants politiques, installés au Qatar avec l'aval de Washington depuis 2012, avaient survécu à l'attaque qui a tué cinq de ses membres, ainsi qu'un membre des forces de sécurité qataries.

À l'issue d'un sommet extraordinaire lundi à Doha, la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique ont appelé "tous les Etats (...) à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

En 2024, la CPI a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza.

L'offensive israélienne, qui a fait plus de 65.000 morts dans le territoire palestinien selon les chiffres du Hamas, fiables selon l'ONU, a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

La CPI a également émis des mandats d'arrêt contre l'ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant et le commandant militaire du Hamas Mohammed Deif, tué depuis par Israël.


L'Arabie saoudite et le Pakistan signent un pacte de défense mutuelle

Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le chef de l'armée pakistanaise, le maréchal Syed Asim Munir (à droite), le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (2e à droite), le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif (2e à gauche) et le ministre saoudien de la Défense photographiés après la signature d'un pacte de défense historique à Riyad, le 17 septembre 2025. (PMO)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane reçoit le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif au palais d'Al-Yamamah à Riyad, mercredi. (SPA)
Short Url
  • Le pacte marque une étape majeure dans le renforcement des liens sécuritaires et économiques entre deux alliés de longue date
  • L'accord de Riyad transforme des décennies de coopération militaire en un engagement sécuritaire contraignant

​​​​​ISLAMABAD : Le Pakistan et l’Arabie saoudite ont signé mercredi un « Accord stratégique de défense mutuelle », s’engageant à considérer toute agression contre l’un des deux pays comme une attaque contre les deux, renforçant ainsi la dissuasion conjointe et solidifiant des décennies de coopération militaire et sécuritaire.

Cet accord intervient moins de deux semaines après les frappes aériennes israéliennes à Doha visant des dirigeants du Hamas, un événement ayant intensifié les tensions régionales et souligné l’urgence pour les États du Golfe de renforcer leurs partenariats sécuritaires.

L'accord de Riyad marque également une volonté des deux gouvernements de formaliser leurs liens militaires de longue date en un engagement contraignant.

Le pacte a été signé lors de la visite officielle du Premier ministre Shehbaz Sharif à Riyad, où il a rencontré le prince héritier et Premier ministre Mohammed ben Salmane au palais Al-Yamamah. Accompagnés de ministres et responsables militaires de haut niveau, les deux dirigeants ont passé en revue ce que le bureau de Sharif a qualifié de relation « historique et stratégique » entre les deux nations, en discutant également des développements régionaux.

« L’accord stipule que toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux », a déclaré le communiqué conjoint.

Il décrit le pacte comme un reflet de l’engagement commun des deux gouvernements à renforcer la coopération en matière de défense et à œuvrer pour la sécurité et la paix dans la région et dans le monde.

Depuis des décennies, l’Arabie saoudite et le Pakistan entretiennent des liens étroits sur les plans politique, militaire et économique. Le Royaume accueille plus de 2,5 millions de ressortissants pakistanais — la plus grande communauté d’expatriés pakistanais — et a souvent soutenu financièrement Islamabad lors de crises économiques. La coopération en matière de défense a inclus des formations, des achats d’armes et des exercices militaires conjoints.

Le nouvel accord formalise cette coopération sous la forme d’un engagement de défense mutuelle, une étape qui, selon de nombreux analystes, place cette relation au même niveau que d’autres partenariats stratégiques dans la région.

Bien que le communiqué n’ait pas précisé les mécanismes de mise en œuvre, il a souligné que l’accord visait à développer les aspects de la coopération en matière de défense et à renforcer la dissuasion conjointe face à toute agression.

Cette visite intervient également alors que le Pakistan cherche à renforcer ses liens avec les États du Golfe, dans un contexte de défis économiques persistants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.pk