A Gaza, les taxes du Hamas passent mal auprès des commerçants

Une photo prise le 29 avril 2023 montre un vendeur palestinien présentant des vêtements sur un marché de la ville de Gaza. (Photo par SAID KHATIB / AFP)
Une photo prise le 29 avril 2023 montre un vendeur palestinien présentant des vêtements sur un marché de la ville de Gaza. (Photo par SAID KHATIB / AFP)
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Publié le Dimanche 30 avril 2023

A Gaza, les taxes du Hamas passent mal auprès des commerçants

  • Le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza avait déjà publié en juillet 2022 une liste de 24 produits sur lesquels il augmentait les taxes, parmi lesquels le lait maternisé, l'eau en bouteille, les jus de fruit ou certains vêtements comme les je
  • Dans la grande distribution, des négociants ont déjà réduit les importations, de peur que la justice décide d'introduire les taxes rétroactivement

Gaza, Territoires Palestiniens : Lorsque le Hamas a annoncé en mars de nouvelles taxes à l'exportation et à l'importation dans la bande de Gaza, des commerçants se sont mis en grève après une rare action en justice contre une politique fiscale qu'ils jugent «injuste».

Le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza avait déjà publié en juillet 2022 une liste de 24 produits sur lesquels il augmentait les taxes, parmi lesquels le lait maternisé, l'eau en bouteille, les jus de fruit ou certains vêtements comme les jeans.

Du jour au lendemain, le prix du lait pour nourrissons a été multiplié par quatre et celui de l'eau par 15, ajoutant aux difficultés quotidiennes des habitants de la bande de Gaza, où le taux de chômage atteint 45%, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Les commerçants ont dû acquitter leur facture sous peine de voir leurs produits bloqués au point de passage entre Gaza et Israël, qui impose un strict blocus sur le micro-territoire palestinien depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Wassim Al-Hilou, patron d'une entreprise d'import-export et membre de la Chambre de commerce locale, estime qu'«augmenter ainsi (les taxes) est déraisonnable», arguant que les Gazaouis en payent aussi auprès d'Israël et de l'Autorité palestinienne.

Selon lui, elles nuisent à une économie déjà «défaillante».

Jugeant la situation intenable, plus de 40 commerçants du secteur alimentaire et d'autres de l'habillement ont saisi un tribunal du Hamas en octobre. La hausse des taxes a été gelée, en attendant que la cour se prononce.

Mais lorsque le gouvernement du Hamas a annoncé en mars de nouvelles taxes sur l'exportation de poissons et l'importation de fruits, les négociants ont fait savoir que la coupe était pleine.

Les importateurs de fruits se sont mis en grève pendant deux semaines, avant de trouver un accord avec les autorités qui ont annulé les taxes.

Mais côté pêche, le gouvernement du Hamas n'a pas reculé.

A Gaza, mince bande de terre coincée entre Israël, l'Egypte et la mer Méditerranée, le secteur halieutique est essentiel et emploie 4.500 personnes. Plusieurs milliers de tonnes de poissons sont acheminées chaque mois vers Israël et la Cisjordanie occupée, d'après le syndicat de la pêche.

- «Extorsion» -

Dans la grande distribution, des négociants ont déjà réduit les importations, de peur que la justice décide d'introduire les taxes rétroactivement, explique Riyad Sawafiri, de la Chambre de commerce.

La quantité d'eau en bouteille, dont les 2,3 millions d'habitants dépendent dans un territoire où l'accès à l'eau potable est quasi nul, a ainsi été divisée par deux.

Ossama Nofal, directeur de la planification au ministère de l'Economie à Gaza, justifie la politique fiscale comme devant «soutenir l'économie locale» et notamment servir à améliorer les infrastructures existantes de dessalement de l'eau de mer.

Mazen Al-Ajleh, économiste à Gaza, la compare à de l'«extorsion» et affirme que le Hamas a imposé de nouvelles taxes sans réflexion réelle.

Les habitants, qui doivent déjà faire face au blocus israélien, à la pauvreté et au chômage, ne peuvent les supporter, dit-il à l'AFP, estimant que le gouvernement du Hamas devrait au moins annuler les taxes sur l'importation des matières premières.

Face à la colère des commerçants, des négociations se sont tenues avec les autorités, en parallèle de la plainte déposée.

La taxe de 10 shekels (environ 2,5 euros) d'abord imposée sur chaque vêtement importé a été annulée pour 600.000 jeans et 150.000 longues tuniques pour femmes, explique ainsi le secrétaire du syndicat des commerçants du textile, Nahed al-Souda.

Mais la pilule reste dure à avaler pour M. al-Souda, pour qui la décision d'imposer une nouvelle taxe reste fondamentalement «injuste» et les volumes échappant à ce nouvel impôt sont extrêmement faibles par rapport à l'activité du secteur.


Les gardes-frontières saoudiens déjouent une opération de contrebande de qat

Le qat est un stimulant doux illégal consommé en Arabie saoudite. (FILE/SHUTTERSTOCK)
Le qat est un stimulant doux illégal consommé en Arabie saoudite. (FILE/SHUTTERSTOCK)
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  • Les gardes-frontières de la région de Jazan ont déjoué une tentative de contrebande de 180 kg de qat
  • Plusieurs individus ont été appréhendés dans le cadre de cette opération

RIYAD: Les gardes-frontières de la région de Jazan, en Arabie saoudite, ont réussi à déjouer une tentative de contrebande de 180 kg de qat, une substance stimulante douce illégale largement consommée dans le pays. La cargaison illicite a été saisie et plusieurs individus ont été appréhendés dans le cadre de cette opération.

Le qat, un arbuste à fleurs originaire de la péninsule Arabique, est connu pour ses feuilles qui agissent comme un stimulant lorsqu'elles sont mâchées. 

Les agences de sécurité saoudiennes ont encouragé le public à signaler toute information relative à la contrebande ou au trafic de drogue en composant le 911 à La Mecque, à Riyad et dans les régions orientales, et le 999 dans le reste du Royaume. 

Pour des informations supplémentaires, les personnes intéressées peuvent également contacter la Direction générale du contrôle des stupéfiants en appelant le 995 ou en envoyant un courriel à l'adresse [email protected]. Tous les signalements sont traités de manière confidentielle.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israéliens et Palestiniens s'accusent mutuellement de «génocide» à l'ONU

Des ambulanciers égyptiens transfèrent une Palestinienne blessée du côté égyptien du poste frontière de Rafah, le 30 novembre 2023, après son évacuation de la bande de Gaza (Photo, AFP).
Des ambulanciers égyptiens transfèrent une Palestinienne blessée du côté égyptien du poste frontière de Rafah, le 30 novembre 2023, après son évacuation de la bande de Gaza (Photo, AFP).
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  • Mme Asour a dénoncé «une vaste campagne de répression digitale, comprenant la désinformation, la censure des voix palestiniennes»
  • Dima Asfour a estimé que «la catastrophe d'origine humaine» résultant des bombardements massifs et de l'offensive terrestre de l'armée isrtaélienne

GENÈVE: Représentantes israélienne et palestinienne ont échangé lundi au Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève des accusations mutuelles de "génocide" à propos de la guerre à Gaza, à la veille du 75e anniversaire de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.

"Les attaques (commises par) le Hamas le 7 octobre étaient motivées par une idéologie génocidaire", a déclaré Yeela Cytrin, conseillère juridique de la mission israélienne à Genève devant les diplomates réunis au siège européen de l'ONU.

La représentante palestinienne Dima Asfour a estimé que "la catastrophe d'origine humaine" résultant des bombardements massifs et de l'offensive terrestre de l'armée isrtaélienne dans la bande de Gaza constituaient "un cas d'école de génocide".

La Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, adoptée le 9 décembre 1948 par l'Assemblée générale de l'ONU, a été le premier traité consacré aux droits de l'homme de l'histoire des Nations unies, avant la Déclaration universelle des droits de l'homme.

Elle a été adoptée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, mettant en relief l'horreur de l'Holocauste et soulignant l'obligation d'empêcher et de punir de tels actes génocidaires.

75 ans plus tard 

Pourtant, "75 ans plus tard, les Juifs sont toujours la cible d'attaques, et ressentent toujours la violence de l'antisémitisme et de la haine des Juifs", a déclaré Mme Cytrin. "Le Hamas et ses partisans ont encouragé l'éradication du peuple juif sur les réseaux sociaux depuis des années", a-t-elle ajouté.

"Avant même que les corps des victimes du 7 octobre refroidissent, l'antisémitisme a explosé à la fois hors ligne et en ligne", a-t-elle poursuivi.

Le représentant de l'Iran a affirmé qu'Israël était l'auteur d'un "horrible génocide" contre les Palestiniens tandis que les représentants d'autres pays musulmans ont accusé les dirigeants israéliens d'"incitation au génocide".

"Des signes avant-coureurs de génocide doivent nous inciter à agir", a déclaré Mme Asour se référant à la Convention sur le génocide.

Pourtant, "au cours des huit dernières semaines, après avoir diffusé publiquement des appels génocidaires, Israël s'est mis à larguer sur Gaza des tonnes d'explosifs ayant un énorme pouvoir destructeur", a déclaré l'oratrice palestinienne.

Mme Asour a dénoncé "une vaste campagne de répression digitale, comprenant la désinformation, la censure, le harcèlement en ligne et le bannissement" des réseaux sociaux, destinée selon elle à faire taire les voix palestiniennes.

Elle a appelé les "entreprises technologiques et les réseaux sociaux à prendre immédiatement des mesures pour protéger leurs utilisateurs des préjudices en ligne à la lumière du génocide qui se déroule en Palestine".


L’aide saoudienne réservée aux Palestiniens se poursuit

À ce jour, l'agence d’aide saoudienne KSrelief a livré 573 tonnes de matériel via l'aéroport international d'Al-Arich, en Égypte (SPA).
À ce jour, l'agence d’aide saoudienne KSrelief a livré 573 tonnes de matériel via l'aéroport international d'Al-Arich, en Égypte (SPA).
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  • L'agence d’aide saoudienne KSrelief a déjà livré 573 tonnes de matériel via l'aéroport international d'Al-Arich, en Égypte
  • KSrelief a également expédié trois navires depuis Djeddah à destination de Port-Saïd en Égypte, transportant 401 conteneurs, dont 258 contenant du matériel médical

RIYAD: L'aide saoudienne destinée aux Palestiniens dans la bande de Gaza, touchés par le conflit entre Israël et le Hamas, continue d'être acheminée. 

À ce jour, l'agence d’aide saoudienne KSrelief a livré 573 tonnes de matériel via l'aéroport international d'Al-Arich, en Égypte.

Au total, 24 avions ont transporté des colis alimentaires, des sacs pour abris, des tentes, des couvertures, des matelas, des vêtements d'hiver, des aliments secs pour bébés, des dattes et du matériel médical. 

De plus, l’agence a également dépêché des ambulances, dont 14 sur 20 sont déjà arrivées dans la bande de Gaza.

KSrelief a acheminé plusieurs ambulances vers l'aéroport d'Al-Arish en Égypte, dont 14 ayant déjà atteint la bande de Gaza, sur un total de 20 attendus prochainement. (SPA)
KSrelief a acheminé plusieurs ambulances vers l'aéroport d'Al-Arish en Égypte, dont 14 ayant déjà atteint la bande de Gaza, sur un total de 20 attendus prochainement. (SPA)

KSrelief a également expédié trois navires depuis le port de Djeddah à destination de Port-Saïd en Égypte, transportant 401 conteneurs, dont 258 contenant du matériel médical destiné aux hôpitaux locaux, tandis que les 143 restants étaient chargés de provisions alimentaires et d'abris à destination de Gaza

Par ailleurs, Ahmed ben Ali al-Baïz, représentant de KSrelief, s’est réuni à Riyad dimanche avec le coordinateur résident des Nations unies au Yémen, David Gressly. Au cours de cette rencontre, ils ont échangé sur des questions relatives à l'aide humanitaire et aux affaires humanitaires au Yémen.

Dimanche également, des responsables de KSrelief et du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) en Somalie ont signé un accord de coopération visant à apporter un soutien d'une valeur de 1,5 million de dollars (un dollar = 0,92 euro) à l'Institut technique de Burao en Somalie.

KSrelief a également expédié trois navires depuis le port de Djeddah à destination de Port-Saïd en Égypte, transportant 401 conteneurs, dont 258 contenant du matériel médical pour répondre aux besoins des hôpitaux locaux. (SPA)
KSrelief a également expédié trois navires depuis le port de Djeddah à destination de Port-Saïd en Égypte, transportant 401 conteneurs, dont 258 contenant du matériel médical pour répondre aux besoins des hôpitaux locaux. (SPA)

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com