A Paris, les grands chefs étrangers à la rescousse de leur cuisine d'enfance

Quand Enrique Casarrubias, fils de boucher qui vendait des tacos dans un marché au Mexique avant d'être formé en France dans des établissements gastronomiques, ouvre son propre restaurant Oxte, ses confrères mexicains n'y croient guère: "tu vas directement dans le mur". (AFP).
Quand Enrique Casarrubias, fils de boucher qui vendait des tacos dans un marché au Mexique avant d'être formé en France dans des établissements gastronomiques, ouvre son propre restaurant Oxte, ses confrères mexicains n'y croient guère: "tu vas directement dans le mur". (AFP).
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Publié le Lundi 01 mai 2023

A Paris, les grands chefs étrangers à la rescousse de leur cuisine d'enfance

  • Alan Geaam estime que pour faire rayonner la culture culinaire de son pays, il faut faire évoluer les recettes vers "l'élégance et le raffinement" de la cuisine française
  • Comme lui, des chefs étoilés grec, brésilien ou mexicain installés à Paris mettent le savoir-faire français au service des cuisines de leur enfance

PARIS: "Ma maman n'est pas d'accord avec ce que je fais ici: chez nous, on ne mange pas comme ça", s'amuse Alan Geaam, premier et seul chef libanais étoilé dans son restaurant gastronomique à Paris.

Cet autodidacte, qui a fui le Liban en 1999, estime que pour faire rayonner la culture culinaire de son pays, il faut faire évoluer les recettes vers "l'élégance et le raffinement" de la cuisine française.

Comme lui, des chefs étoilés grec, brésilien ou mexicain installés à Paris mettent le savoir-faire français au service des cuisines de leur enfance, auxquelles collent des clichés (basique, trop gras, trop pimenté...), quitte à s'attirer la réprobation des puristes.

Quand Enrique Casarrubias, fils de boucher qui vendait des tacos dans un marché au Mexique avant d'être formé en France dans des établissements gastronomiques, ouvre son propre restaurant Oxte, ses confrères mexicains n'y croient guère: "tu vas directement dans le mur".

Goûts d'enfance

"Je voulais montrer une cuisine mexicaine différente", alors que la fast-food mexicaine devenait à la mode, raconte à l'AFP Enrique Casarrubias, une étoile Michelin.

Sucré-salé, acidité, amertume, piment "exhausteur de goût mais qui ne brûle pas la langue": ces goûts qu'on retrouve dans ses assiettes viennent de ses souvenirs d'enfance.

"Le trou normand mexicain -des fruits frais avec jus de citron, sel et piment-, je mangeais ça en sortant de l'école. J'ai rajouté le mezcal quand j'ai grandi".

Il décline le mole, sauce à base de piment et chocolat, autour des betteraves, carottes ou en version verte (tomates vertes, jalapeño, graines de courge, cacao, cannelle, coriandre, persil).

"Je vais chercher jusqu'à ce que je trouve le goût de mon enfance", même si "ce n'est pas une cuisine qui existe vraiment au Mexique", relève-t-il.

"On ne peut pas aller chercher une étoile Michelin avec la cuisine traditionnelle libanaise", assure Alan Geaam.

Taboulé en trois textures, y compris sous la forme d'une sphère d'eau, cacahuètes en trompe-l'oeil à base de foie gras ou baklava allégé avec des fruits de saison: il habille ses souvenirs avec des techniques culinaires françaises.

"Le taboulé, on le fait depuis 1.000 ans, personne n'y a touché. Aujourd'hui, cette cuisine a besoin de jeunesse", dit Alan Geaam.

Auréolé d'un macaron Michelin depuis 2018, il a bâti un véritable quartier gastronomique libanais dans le quartier du Marais à Paris avec des bistrots servant galettes, shawarma ou pizzas libanaises, et s'apprête à ouvrir sa première table éphémère à l'étranger, dans un palace en Suisse.

Raphaël Rego cuisine dans son restaurant Oka, 1 étoile, avec des produits brésiliens... cultivés en France ou venant d'Amazonie pour dévoiler des facettes méconnues de la cuisine brésilienne.

"Au début, les Brésiliens ne comprenaient pas. Aujourd'hui, l'étoile me donne la visibilité nécessaire" pour ce projet multiculturel unissant les producteurs, souligne le chef, qui prépare un festival de la gastronomie brésilienne à Paris.

Sa moqueca (ragoût de poisson) façon bouillabaisse est la preuve que la puissance gastronomique n'est pas dans les recettes figées.

Caricature?

"D'où vient la moqueca? Les uns disent de Vitoria (sud-est), d'autres de Bahia (nord-est). Je vais utiliser un condiment safrané français, du lait et de la noix de coco, des légumes de saison, des fruits de mer... Et les gens se retrouvent à la fois à Vitoria et à Salvador", capitale de Bahia.

Philip Chronopoulos, chef grec du Palais Royal, s'est lui longtemps interdit de tomber dans la caricature en puisant dans ses origines.

C'est pendant le Covid qu'il revoit sa table, en y introduisant de forts marqueurs grecs - pain qu'on trempe dans l'huile d'olive, feta (en glace), tarama (avec du foie gras), spanakopita (tourte aux herbes et à la feta assaisonnée de vin jaune du Jura).

C'est avec ce menu qu'il reçoit en 2022 sa deuxième étoile Michelin.

"J'aimerais bien devenir encore plus grec dans mes assiettes", confie-t-il. Un pari difficile, surtout en hiver, pour cette "cuisine de soleil" qui "n'a pas tant que ça de spécialités".


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com