L'ONU redoute un exode massif du Soudan où les combats font rage

Des citoyens américains et d'autres nationalités débarquent d'un navire de la marine américaine pour échapper au conflit, au port maritime de Djeddah, Arabie saoudite, le 1er mai 2023. (Reuters)
Des citoyens américains et d'autres nationalités débarquent d'un navire de la marine américaine pour échapper au conflit, au port maritime de Djeddah, Arabie saoudite, le 1er mai 2023. (Reuters)
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Publié le Mardi 02 mai 2023

L'ONU redoute un exode massif du Soudan où les combats font rage

  • Jusqu'à présent, au moins 73 000 personnes sont arrivées dans les pays voisins du Soudan depuis que les combats ont éclaté à la mi-avril
  • La majorité des personnes ont pour l'instant fui vers le Tchad et le Soudan du Sud

KHARTOUM: De violents combats secouent lundi Khartoum, malgré l'annonce d'une trêve entre l'armée et les paramilitaires, dont les affrontements ont conduit le Soudan au bord d'une "catastrophe" et pourraient forcer "plus de 800.000 personnes" à fuir le pays, selon l'ONU.

A Khartoum, la capitale de cinq millions d'habitants, un témoin a dit à l'AFP avoir entendu "huit frappes d'avion militaire" tandis que des tirs et des explosions résonnent encore dans différents quartiers.

Selon un bilan encore très sous-évalué, plus de 500 personnes ont été tuées et 5.000 blessées depuis le 15 avril, date à laquelle deux généraux, ayant pris les commandes du pays après un putsch en 2021, ont commencé à se livrer une féroce bataille.

Ces affrontements entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemedti, pourraient pousser à la fuite "plus de 800.000 personnes", alerte l'ONU.

Déjà 75.000 personnes sont déplacées à l'intérieur de ce pays de 45 millions d'habitants. Au moins 20.000 ont fui vers le Tchad et des dizaines de milliers d'autres ont rejoint l'Egypte, la Centrafrique, le Soudan du Sud et l'Ethiopie.

Et la nouvelle trêve de trois jours décrétée dans la nuit par les deux belligérants n'y change rien, assurent les experts: comme toutes les précédentes, elle signifie en réalité que les couloirs sécurisés pour les évacuations des étrangers sont maintenus et que les négociations, qui se tiennent à l'étranger, se poursuivent.

Le conflit a pris de court les habitants du pays, l'un des plus pauvres au monde, mais aussi la communauté internationale.

«Vitesse sans précédent»

"L'échelle et la vitesse à laquelle se déroulent les événements au Soudan (sont) sans précédent", a jugé dimanche l'ONU, qui a dépêché à Nairobi le chef de l'agence humanitaire des Nations unies Martin Griffiths.

Pour ce dernier, la "situation humanitaire atteint un point de rupture": les pillages massifs ont "épuisé la plupart des stocks" des organisations humanitaires sur place, dans un pays où un tiers des habitants souffraient déjà de la faim avant la guerre.

La situation sanitaire dans le pays est depuis des décennies une "catastrophe", a déclaré l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Aujourd'hui, a expliqué à l'AFP le directeur régional de l'OMS, Ahmed Al-Mandhari, "seuls 16% des hôpitaux de Khartoum opèrent à pleine capacité", les autres ont été bombardés, occupés par des belligérants, ou bien n'ont plus de personnel et de stocks.

Premier signe encourageant en plus de deux semaines de combats ininterrompus: le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est parvenu dimanche à acheminer huit tonnes d'aide. Mais cela ne permettra de soigner, selon lui, que "1.500 blessés".

L'OMS a annoncé avoir envoyé "six containers d'équipements médicaux par bateau à Port-Soudan" (est) et s'engager à payer "le fuel distribué dans différents hôpitaux" pour faire marcher les générateurs.

De son côté, le Programme alimentaire mondial a dit reprendre ses activités suspendues après la mort de trois de ses employés.

«Ils les ont tués»

A Khartoum, le piège se referme sur les habitants: quand ils ne fuient pas, ils restent barricadés, essayant de survivre malgré les pénuries de nourriture, d'eau et d'électricité, ou encore des balles perdues qui transpercent murs et fenêtres.

Après des évasions de prison, des pillages de banques et des combats jusque dans des maisons, l'Etat de Khartoum a donné "congé jusqu'à nouvel ordre" aux fonctionnaires.

La police, elle, s'est déployée dans la capitale, contrastant avec son absence ces dernières semaines.

L'ONU s'inquiète particulièrement de la situation au Darfour-Ouest, où une centaine de personnes ont été tuées dans des combats auxquels, selon elle, participent des civils.

Cette région a été marquée par la sanglante guerre civile déclenchée en 2003 entre la dictature d'Omar el-Béchir et des minorités ethniques.

Au Tchad voisin, arrivés à dos d’âne, à cheval, sur des charrettes ou à pied, des réfugiés disent avoir été pris pour cible par les FSR du général Daglo.

"Ils ont attaqué notre village et lorsque certains d'entre nous ont voulu sortir de leur maison, ils les ont tués", raconte Bousseyna Mohamed Arabi, 37 ans.

«Efforts timides»

Sur le plan diplomatique, les efforts se poursuivent: Ryad veut convoquer l'Organisation de la coopération islamique après avoir reçu un émissaire du général Burhane. La Ligue arabe --profondément divisée sur le Soudan-- a reporté pour sa part à mardi la suite de ses discussions.

Plusieurs pays continuent les évacuations. Deux navires américain et saoudien ont ainsi évacué lundi près de 500 personnes vers l'Arabie saoudite.

Cet "exode reflète une réalité bien sombre", regrette Alex de Waal, spécialiste du Soudan. "Les Etats-Unis comme les autres puissances ne faisant que des "efforts timides et tardifs pour arrêter les combats et aider les Soudanais."

Le putsch d'octobre 2021 avait refermé la parenthèse de la transition démocratique entamée à la chute en 2019 du dictateur Omar el-Béchir.

Lors de commentaires télévisés, Isaias Afwerki, président de l'Erythrée voisine, a estimé que la guerre au Soudan visait "à déterminer qui était le (véritable) auteur de la révolution soudanaise".


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
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  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
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  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
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  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.