Lutter contre les diktats des réseaux sociaux: Place aux «désinfluenceurs»?

Une publicité pour TikTok est affichée à l'Union Station à Washington, DC, le 3 avril 2023. (AFP).
Une publicité pour TikTok est affichée à l'Union Station à Washington, DC, le 3 avril 2023. (AFP).
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Publié le Mardi 02 mai 2023

Lutter contre les diktats des réseaux sociaux: Place aux «désinfluenceurs»?

  • Une étude en 2019 a révélé que 61% des consommateurs font davantage confiance aux recommandations des influenceurs
  • Derrière le glamour et les nouvelles tendances se cache une vérité peu enviable

BEYROUTH: Swipez, stop, likez, achetez. À l'ère de la production de masse et des influenceurs des réseaux sociaux, le consumérisme est devenu une norme sociétale. L'attrait des produits à la mode promus par les «influenceurs», qu'il s'agisse de vêtements, de gadgets, de maquillage ou de styles de vie, a hypnotisé les masses. 

Les industries du style de vie et de la beauté représentent 22,36% de toute la promotion payée sur Instagram en 2021 selon Statista, avec 84% des influenceurs qui sont des femmes. 

Une autre étude en 2019 a révélé que 61% des consommateurs font davantage confiance aux recommandations des influenceurs qu'aux publicités émanant directement des marques (38%). 

@honestphoebe #stitch with @Meredith Duxbury can we just stop with the gasping now does it really still work as a sales technique??? (No hate to Meredith btw a lot of people do this) #deinfluencing #meredithduxbury #makeup #beautytok #influencer #influencerinthewild ♬ original sound - Honest Beauty

Mais derrière le glamour et les nouvelles tendances se cache une vérité peu enviable. Cette vérité, les «désinfluenceurs» en pleine ascension tentent de la faire partager à leurs abonnés. 

@marketdamp ? Les influenceurs t’arnaquent ? - #influenceur #tiktokacademie #placementdeproduit #dropshipping #telerealite #lmvsmonde5 ♬ Pavor [Hip Hop] - Instrumental - Cuarta Pared Studio

La qualité plutôt que la quantité, les valeurs plutôt que les tendances 

L'art du «De-influencing», désormais célèbre sur TikTok et Instagram, s'oppose à tout ce que ces plates-formes ont connu jusqu'à présent. 

Des pratiques non durables et polluantes sont à l'origine de la production de ces nouveaux «produits à la mode». Le résultat? Des ravages sur l'environnement, tandis que les travailleurs des pays en développement sont soumis à de mauvaises conditions de travail et à de faibles salaires. 

@geminipousse c’est frustrant de devoir se taire ? #influenceur #influenceurs #mensonge #pourtoi #youtube ♬ son original - Speed’FrenchSong ?

Ce nouvel art, apparu en 2020, est un mouvement qui encourage les individus à résister à l'attrait constant du consumérisme et à faire des choix conscients qui correspondent à leurs propres valeurs. 

Sauver sa santé mentale 

Les «désinfluenceurs» reprochent aux influenceurs des réseaux sociaux de promouvoir un mode de vie irréaliste et de fixer des normes malsaines pour leurs abonnés: une vie parfaite, des vacances de rêve, une peau sans défaut, un corps bien formé – et des achats «indispensables» afin d’obtenir tout cela.  

@amoudaxtiktok

La peau a une texture ✅

♬ son original - amoudax

Il en résulte une perte d'estime de soi et un sentiment d'inadéquation chez les internautes qui se comparent à la vie des influenceurs. Or, les désinfluenceurs sont en train de changer la donne. 

La tendance s'étend par exemple aux mamans, qui apprennent à leurs consœurs à ne pas acheter des produits superflus présentés comme essentiels au bien-être de leur enfant. 

Le marketing d'influence implique que les marques de mode et de beauté paient des influenceurs pour promouvoir leurs produits sur les réseaux sociaux.

Plus favorable à l'environnement 

Le marketing d'influence implique que les marques de mode et de beauté paient des influenceurs pour promouvoir leurs produits sur les réseaux sociaux. 

À titre d’exemple, les influenceurs sur TikTok favorisent surtout les vêtements de la marque chinoise controversée Shein, un géant du fast fashion («mode éphémère») qui est connu pour ses pièces «trendy». 

Cependant, plusieurs rapports publiés l'année dernière révèlent que l'entreprise a commis des violations choquantes des droits de l'homme et que son modèle n'est pas respectueux de l'environnement, ce qui amène de nombreuses personnes à se demander comment sa popularité continue de monter en flèche parmi les consommateurs. 

@luxury_access Vous en pensez quoi du fast fashion ? ?#fastfashion#katemiddleton#secondemain#vetement#shein ♬ son original - Luxury Access

En rejetant la mode éphémère et la consommation excessive, les «désinfluenceurs» encouragent les pratiques durables et la réduction du gaspillage. Cette évolution vers une consommation consciente est meilleure pour l'environnement, car elle réduit l'empreinte carbone de l'industrie de la mode et favorise une production éthique. 

@aphaia_mode Aujourd’hui, on ne peut plus ne pas etre au courant #stopfastfashion ♬ WHY ARE PPL USING THIS SOUND - John Phillips

Mettre fin à la «hustle culture» 

La désinfluence est un outil puissant pour mettre fin à la culture de la pression («hustle culture») qui imprègne notre société.

Les influenceurs véhiculent souvent l'idée que la réussite passe par de longues heures de travail et le sacrifice du bien-être personnel. Se lever à 5 heures du matin, s'entraîner dans une salle de sport parfaite, manger des protéines de haute qualité qui coûtent moins cher grâce à leur code de réduction... Cette culture de la productivité constante peut conduire à l'épuisement professionnel, au stress et même à des problèmes de santé physique. 

Les personnes «désinfluencées», quant à elles, accordent la priorité à l'autonomie, à la santé mentale et à l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Cette tendance à donner la priorité au bien-être personnel plutôt qu'à la productivité est essentielle pour une société plus saine et plus heureuse. 

Dire non au gaspillage 

La désinfluence est plus qu'une simple tendance; c'est un mouvement vers une société qui valorise la consommation consciente et un mode de vie plus sain. À mesure que la prise de conscience des problèmes provoqués par le gaspillage augmente, la société commence à revendiquer une évolution vers des pratiques plus durables et plus éthiques de la part de tous les secteurs d'activité. 

Les influenceurs et les consommateurs doivent s'engager dans cette évolution vers une approche plus réfléchie. Il est temps de créer un avenir de qualité dans lequel la durabilité et les choix conscients sont normalisés, sans pour autant devoir prendre des décisions systématiquement «influencées». 


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com