Trois combattants du Hamas accusés du meurtre d'Israélo-Britanniques tués par Israël

Israël a annoncé avoir abattu jeudi lors d'une opération militaire à Naplouse, en Cisjordanie occupée, les meurtriers présumés de trois israéliennes. (AFP).
Israël a annoncé avoir abattu jeudi lors d'une opération militaire à Naplouse, en Cisjordanie occupée, les meurtriers présumés de trois israéliennes. (AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 04 mai 2023

Trois combattants du Hamas accusés du meurtre d'Israélo-Britanniques tués par Israël

  • «Les meurtriers de Léa, Maïa et Rina Dee le 7 avril (...) ont été tués dans des échanges de tirs avec les forces de sécurité israéliennes à Naplouse»
  • Jeudi matin, les autorités palestiniennes avaient annoncé que l'armée israélienne prenait d'assaut la vieille ville de Naplouse

NAPLOUSE: Trois combattants palestiniens du Hamas, accusés d'avoir tué par balles le mois dernier trois Israélo-Britanniques, ont été abattus jeudi matin par les forces israéliennes lors d'une incursion militaire à Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Le mouvement islamiste Hamas a indiqué dans un communiqué que les trois hommes, Hassan Qatnani, Moaz al-Masri et Ibrahim Jibril, étaient membres de sa branche armée.

Qatnani et al-Masri ont "assassiné Léa (Lucy), Maia et Rina Dee le 7 avril dans une attaque par balles près de Hamra", en Cisjordanie, a de son côté indiqué le Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien.

Ils ont été tués jeudi "durant une opération conjointe du Shin Beth, de l'armée et de la police", a indiqué cette source dans un communiqué, en précisant qu'un complice avait également été tué dans les échanges de tirs.

"Pendant une heure et demie, j'ai entendu des explosions et des coups de feu", a déclaré à l'AFP Reda Abou Dhair, 52 ans, un témoin ayant vu, après le raid, de la fumée sortir de la maison où se cachaient les trois hommes et dont le toit a été détruit.

Le ministère palestinien de la Santé a lui rapporté la mort de trois "martyrs" palestiniens dans une opération israélienne à Naplouse, la grande ville palestinienne du nord de la Cisjordanie.

«Nous vous trouverons»

Abdelatif al-Qanou, un porte-parole du Hamas, organisation au pouvoir dans la bande de Gaza mais aussi active en Cisjordanie occupée, a assuré que "la résistance procédera(it) avec détermination" pour "venger le sang des martyrs".

Lucy Dee, 48 ans et ses filles Rina et Maia, âgées respectivement de 16 et 20 ans, habitantes de la colonie israélienne d'Efrat, entre Bethléem et Jérusalem, avaient été tuées par balles dans le nord de la Cisjordanie le 7 avril.

Leo Dee, le mari et père des trois victimes, a déclaré jeudi être "réconforté".

L'opération israélienne "a été menée d'une façon qui n'a mis en danger ni les vies des soldats israéliens ni de civils palestiniens", a-t-il salué dans un communiqué.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a également réagi, évoquant dans un communiqué "un message à l'adresse de ceux qui nous attaquent et qui veulent nous attaquer". "Que ça prenne un jour, une semaine ou un mois, soyez assurés que nous vous réglerons vos comptes, a-t-il affirmé. Qu'importe l'endroit où vous tentez de vous cacher, nous vous trouverons."

Bastion de groupes armés, le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, est le théâtre de violences depuis plus d'un an.

Le 22 février, 11 Palestiniens incluant des combattants avaient été tués et plus de 80 personnes blessées par balles dans un raid israélien à Naplouse, le plus meurtrier depuis 2005.

Trêve

L'incursion militaire israélienne de jeudi en zone autonome palestinienne intervient après une flambée de violences en début de semaine entre des groupes armés de la bande de Gaza et Israël, consécutive à la mort d'un Palestinien, responsable du Jihad islamique, en grève de la faim dans une prison israélienne.

Un Palestinien a été tué et cinq autres blessés, dans la nuit de mardi à mercredi, dans des frappes israéliennes sur Gaza, menées en représailles à des tirs de roquettes vers le sol israélien. Une trêve a été annoncée mercredi matin par le mouvement armé Jihad islamique et l'Egypte, un médiateur traditionnel. Israël n'a pas commenté.

Le nombre de Palestiniens tués depuis le début de l'année s'élève désormais à 105. Dix-neuf Israéliens, une Ukrainienne et un Italien ont été tués au cours de la même période, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.

Ces statistiques incluent, côté palestinien, des combattants et des civils parmi lesquels des mineurs, et côté israélien, en majorité des civils parmi lesquels des mineurs, et trois membres de la minorité arabe.


Israël: le ministre de la Défense avertit qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays

Un an après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne maintient toujours cinq positions dans le sud du Liban, avec des fortifications et des voies d'accès élargies, selon des images satellites analysées par l'AFP. (AFP)
Un an après le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne maintient toujours cinq positions dans le sud du Liban, avec des fortifications et des voies d'accès élargies, selon des images satellites analysées par l'AFP. (AFP)
Short Url
  • Israël avertit qu’aucun calme ne reviendra au Liban tant que sa propre sécurité ne sera pas garantie, intensifiant ses frappes malgré la trêve et affirmant vouloir désarmer le Hezbollah
  • L’Égypte tente de désamorcer les tensions, tandis que l’application du cessez-le-feu reste bloquée : l’armée libanaise dit vouloir démanteler les positions du Hezbollah, mais Israël et les États-Unis accusent Beyrouth de traîner

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien a averti mercredi qu'il n'y aura "pas de calme" au Liban sans sécurité pour son pays, alors qu'Israël a intensifié ses opérations militaires au Liban ces dernières semaines, en dépit d'un accord de cessez-le-feu.

"Nous ne permettrons aucune menace contre les habitants du nord, et une pression maximale continuera à être exercée et même s'intensifiera", a déclaré Israël Katz lors d'une intervention devant le parlement israélien, avançant pour preuve "l'élimination" dimanche à Beyrouth du chef militaire du Hezbollah.

"Il n'y aura pas de calme à Beyrouth ni d'ordre et de stabilité au Liban tant que la sécurité de l'Etat d'Israël ne sera pas garantie", a ajouté M. Katz en affirmant que son pays allait désarmer le Hezbollah.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères a déclaré mercredi que son pays oeuvrait à la désescalade des tensions entre Israël et le mouvement armé libanais soutenu par l'Iran.

"Nous craignons toute escalade et nous sommes inquiets pour la sécurité et la stabilité du Liban", a déclaré ce ministre, Badr Abdel Ati, après sa rencontre avec le président libanais Joseph Aoun à Beyrouth mercredi.

"Nous engageons des efforts considérables pour épargner au Liban tout risque, ou toute atteinte, concernant sa sécurité", a-t-il ajouté.

Israël a frappé le Liban à plusieurs reprises malgré la trêve, affirmant régulièrement cibler les membres et les infrastructures du Hezbollah pour empêcher le groupe de se réarmer, ce qu'il nie être en train de faire.

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kilomètres entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Ce dernier invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban, dont l'accord de cessez-le-feu stipule pourtant que l'armée israélienne doit se retirer.


Soudan: le chef de l'armée exhorte Trump à mettre fin à la guerre

Des filles soudanaises qui ont fui El-Fasher reçoivent une aide humanitaire au camp de déplacés d'Al-Afad, à Al-Dabba, dans le nord du Soudan, mardi. (AFP)
Des filles soudanaises qui ont fui El-Fasher reçoivent une aide humanitaire au camp de déplacés d'Al-Afad, à Al-Dabba, dans le nord du Soudan, mardi. (AFP)
Short Url
  • Abdel Fattah al-Burhane appelle Donald Trump à intervenir pour imposer la paix au Soudan
  • Alors que les violences s’intensifient, les initiatives internationales peinent à avancer

PORT-SOUDAN : Le chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhane, en guerre depuis avril 2023 contre un groupe paramilitaire rival, a appelé mercredi le président américain Donald Trump à instaurer la paix.

« Le peuple soudanais se tourne désormais vers Washington pour la prochaine étape : s’appuyer sur l’honnêteté du président américain et travailler avec nous — ainsi qu’avec ceux dans la région qui recherchent sincèrement la paix — pour mettre fin à cette guerre », écrit le dirigeant de facto du Soudan dans une tribune publiée dans The Wall Street Journal.

Les tentatives de paix entre Burhane et son ancien adjoint, le chef des Forces de soutien rapide (FSR), Mohamed Hamdan Dagalo, ont échoué à maintes reprises au fil d’un conflit ayant fait des dizaines de milliers de morts, déplacé 12 millions de personnes et provoqué les pires crises de faim et de déplacement au monde.

Trump s’est intéressé pour la première fois à cette guerre la semaine dernière, promettant d’y mettre fin après avoir été exhorté à s’impliquer par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane.

« Le consensus parmi les Soudanais est que M. Trump est un dirigeant qui parle directement et agit avec détermination. Beaucoup estiment qu’il a la capacité de s’opposer aux acteurs étrangers qui prolongent notre souffrance », écrit Burhane.

Les États-Unis et les Émirats arabes unis, aux côtés de l’Arabie saoudite et de l’Égypte, tentent actuellement de négocier une trêve.

Dans son texte de 1 200 mots publié mercredi, Burhane affirme qu’il s’agit de choisir « entre un État souverain qui tente de protéger ses citoyens et une milice génocidaire déterminée à détruire des communautés ».

Le gouvernement de Burhan est reconnu au niveau international, et en janvier, les États-Unis ont déterminé que la RSF avait commis un génocide dans la région occidentale du Darfour.

Mais ses propres forces ont également été accusées d’exactions depuis le début de la guerre, notamment d’avoir visé des civils et bombardé sans discrimination des zones résidentielles.

Le militaire de carrière, qui avait collaboré avec Dagalo en 2021 pour écarter les civils d’un gouvernement de transition, écrit mercredi : « J’ai longtemps reconnu que les FSR étaient une poudrière. »

Le chef des FSR, Dagalo, dont les combattants avaient été initialement recrutés par Khartoum pour mener ses guerres dans les périphéries du Soudan, était devenu le bras droit de Burhane après le soulèvement de 2018-2019.

Un long conflit de pouvoir, resté latent, a finalement explosé en guerre ouverte le 15 avril 2023.


Tunisie: l'ambassadeur UE convoqué par le président Saied pour «non respect des règles du travail diplomatique» 

Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés. (AFP)
Short Url
  • Le président Saied a exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques"
  • L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents

TUNISIE: Le président tunisien Kais Saied a convoqué mardi Giuseppe Perrone, ambassadeur de l'Union européenne, pour "lui exprimer une protestation ferme concernant le non-respect des règles diplomatiques", selon un bref communiqué officiel diffusé mercredi à l'aube qui ne précise pas les faits reprochés.

Le président Saied a également exprimé à son interlocuteur son rejet du "recours à des pratiques en dehors des cadres officiels reconnus par les usages diplomatiques".

Lundi, M. Perrone avait reçu Noureddine Taboubi, chef du principal syndicat tunisien UGTT -- qui a récemment menacé de déclencher une grève générale pour obtenir des hausses salariales -- et avait salué "le rôle important" de l'organisation "en faveur du dialogue social et du développement économique" en Tunisie, selon un communiqué de la délégation européenne à Tunis.

L'UGTT, ancienne co-lauréate du Prix Nobel de la Paix en 2015 pour sa contribution à la phase de démocratisation de la Tunisie, après la révolution de 2011 et la chute du président Zine El Abidine Ben Ali, revendique plus de 700.000 adhérents.

Le diplomate européen avait "réaffirmé sa volonté de poursuivre le dialogue avec l'UGTT et de continuer à soutenir la Tunisie sur les plans social et économique, dans divers secteurs", selon la même source. De son côté, le secrétaire général de l'UGTT avait appelé à renforcer et développer la coopération entre la Tunisie et l'Union européenne.

La semaine passée, M. Taboubi a présidé une réunion de l'UGTT où il a apporté son soutien à différents mouvements de grève en cours dans le secteur privé pour réclamer des augmentations de salaires. Il a salué le succès d'une grève générale ayant eu lieu dans la grande ville de Sfax (centre-est) et menacé d'organiser prochainement une grande grève au niveau national.

"L'organisation se dirige vers une grève générale pour défendre les acquis matériels et sociaux des travailleurs face aux difficultés quotidiennes".

M. Taboubi a dénoncé "une baisse du pouvoir d'achat" des Tunisiens face à "des conditions de vie précaires sur le plan des transports, de la santé et de la maladie", défendant "leur droit syndical à se défendre" afin d'obtenir "un salaire décent qui leur fait défaut actuellement".

Le salaire minimum en Tunisie est d'environ 520 dinars (150 euros) pour 48 heures par semaine. Le taux d'inflation reste très élevé notamment pour les produits alimentaires. Il est récemment revenu à environ 5% après avoir atteint un pic de 10% en 2023.