L’Europe: Troisième pôle dans un nouvel ordre international?

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une visite au lycée Bernard Palissy, un lycée professionnel français à Saintes, dans l'ouest de la France, le 4 mai 2023. (Photo Thibaud MORITZ / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors d'une visite au lycée Bernard Palissy, un lycée professionnel français à Saintes, dans l'ouest de la France, le 4 mai 2023. (Photo Thibaud MORITZ / POOL / AFP)
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Publié le Vendredi 05 mai 2023

L’Europe: Troisième pôle dans un nouvel ordre international?

  • Depuis l'arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée en 2017, mais aussi après le déclenchement de la guerre en Ukraine, les Allemands ont rejeté l'autonomie européenne
  • Dans un monde caractérisé par l'incertitude et les problèmes systémiques, l’UE vit un dilemme autour de sa place dans le système international

PARIS: Au retour de sa visite d'État en Chine, le 9 avril 2023, le président français, Emmanuel Macron, a de nouveau plaidé pour «l'autonomie stratégique» de l'Europe. Il a souligné les dangers d'entraîner le vieux continent dans des crises qui empêcheraient l'Union européenne (UE) de devenir moins dépendante de la puissance américaine et de se transformer en troisième pôle dans le système international aux côtés des États-Unis et de la Chine.

Les déclarations de M. Macron ont aussitôt déclenché une tempête diplomatique et médiatique en France et à l'étranger. Beaucoup ont pensé que cette position était «irresponsable» et qu'elle briserait la nécessaire unité du monde occidental dans le contexte de la guerre en Ukraine et de la tension autour de Taïwan. Cependant, l'indépendance stratégique européenne n'est pas un objectif facile à atteindre, non seulement en raison de l’influence de Washington mais aussi en raison d'un défaut structurel de l'UE, d'une division entre ses membres, et surtout à cause d'un obstacle allemand.

Ambition française et obstacle allemand

Le président français s’inscrit dans une vision gaullo-mitterrandienne: la France est sans aucun doute un pays allié des États-Unis, mais elle entend «être un allié et non pas un vassal».

L'autonomie stratégique européenne n'est pas un nouveau concept. C'est un projet français datant du début de la 5e République, et le général de Gaulle tenta de le faire passer sans succès auprès du chancelier allemand Konrad Adenauer lors de la conclusion du traité de l'Élysée entre les deux pays, le 22 janvier 1963. Mais de nombreux responsables allemands ont soupçonné des arrière-pensées françaises derrière l'idée d'émancipation européenne. Ainsi, le Bundestag a ajouté un préambule au traité, le vidant de toute substance stratégique et mettant la coopération européenne dans le giron de l'Organisation du traité de l’Atlantique nord (Otan).
C’est là l’ancienne Histoire chargée entre Paris et Berlin. Les réserves allemandes sont aussi liées à la compétition franco-allemande pour le leadership du continent.

Depuis l'arrivée d’Emmanuel Macron à l’Élysée en 2017, mais aussi après le déclenchement de la guerre en Ukraine, les Allemands ont rejeté l'autonomie européenne. L’Allemagne ne s'est peut-être pas totalement débarrassée de son passé, ce qui explique au moins en partie son alignement sur les États-Unis concernant l'Ukraine, où les engagements de la Seconde Guerre mondiale pèsent encore lourd.

Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, et l'adhésion des pays d'Europe centrale et orientale à l'UE, nous assistons sans aucun doute à un déplacement du centre de gravité de l'Europe vers le nord et l'est.

En outre, Paris observe avec inquiétude l’évolution du rôle régional de l'Allemagne et sa nouvelle position géopolitique, manifestée par le rapprochement avec l'Europe à dominante nord-est (appelée autrefois par l'ancien secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld «la nouvelle et jeune Europe» par rapport à la vieille Europe de l’Ouest), qui correspond d'ailleurs à la sphère d'influence allemande classique (espace vital).

Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, et l'adhésion des pays d'Europe centrale et orientale à l'UE, nous assistons sans aucun doute à un déplacement du centre de gravité de l'Europe vers le nord et l'est. De plus, les répercussions de la guerre en Ukraine ont confirmé ce déplacement avec le renforcement du front oriental de l'Otan mené par la Pologne. Ce changement cache des tensions entre la France et l'Allemagne, et un rétablissement des rapports de force et de la scène européenne globale.

Dissensions intraeuropéennes

Il ressort clairement qu'il existe un large fossé entre les souhaits et les visions de M. Macron et les faits et les orientations. Pour le président français, l’objectif est louable et réaliste. Il insiste: «L’indépendance stratégique» devait être une bataille en Europe. Mais c’est resté sans suite, notamment dans le domaine de la défense. Avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, les Européens se sont rangés derrière Washington. Il a été confirmé que la cristallisation du pôle de défense européen est hors de portée et que le retour de l'Allemagne à la militarisation pour la première fois après sa défaite s’effectue au sein de l'Otan.

Dans ce contexte, le système commun de défense aérienne en Europe est conduit par l’Allemagne, en coopération avec les États-Unis, la Grande-Bretagne et Israël, ainsi que d’autres pays. Mais il exclut la France et l’Italie!

Cet exemple et d’autres faits conduisent à penser que l’autonomie prônée par Macron est un vœu pieux, en raison du positionnement des élites et des autorités européennes «atlantiques» (de la Pologne à l’Italie) et surtout des Allemands qui mènent la danse dans l’UE actuelle.

Jusqu’à nouvel ordre, l’Europe demeure un «pôle commercial et économique» et «un nain géopolitique». Ainsi, les mutations mondiales et les intérêts nationaux pourraient amener certains pays européens à envisager une «Europe à géométrie variable» au sein de l’Union, permettant la constitution d’une «Europe des nations», c’est-à-dire une alliance d’États européens forts.

Dans un monde caractérisé par l'incertitude et les problèmes systémiques, l’UE vit un dilemme autour de sa place dans le système international.

 


Proportionnelle: Bayrou consulte mais les avis divergent

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  • Le Premier ministre recevra chacun des chefs de partis et des présidents de groupes parlementaires représentés à l'Assemblée nationale, suivant un ordre lié à leur importance numérique
  • François Bayrou défend un scrutin à la proportionnelle intégrale, dans tous les départements, pour les élections législatives, alors que depuis l'instauration de la Ve République, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours

PARIS: François Bayrou entame mercredi avec le Rassemblement national une série de consultations des forces politiques sur la proportionnelle, que lui-même réclame depuis longtemps mais sur laquelle les désaccords restent nombreux.

Le Premier ministre recevra chacun des chefs de partis et des présidents de groupes parlementaires représentés à l'Assemblée nationale, suivant un ordre lié à leur importance numérique.

La cheffe de file des députés RN Marine Le Pen, qui forment le groupe le plus important à l'Assemblée, et le président du parti à la flamme Jordan Bardella seront ainsi reçus en premier à 10H00.

Suivra un entretien jeudi 1er mai à 17H00 avec le président du groupe macroniste et du parti Renaissance Gabriel Attal. Il sera accompagné par le député Pierre Cazeneuve, qui a mené une analyse comparative des différents modes de scrutin.

François Bayrou défend un scrutin à la proportionnelle intégrale, dans tous les départements, pour les élections législatives, alors que depuis l'instauration de la Ve République - à l'exception des législatives de 1986 -, les députés sont élus au scrutin uninominal majoritaire à deux tours.

Le RN réclame lui aussi la proportionnelle, mais avec une prime majoritaire pour la liste arrivée en tête. "La tripolarisation de la vie politique entraîne une absence de majorité", a soutenu mardi Mme Le Pen, qui "n'imagine pas que le Premier ministre (...) puisse reculer sur ce sujet".

"Moins pire" 

En discutant de cette revendication commune avec le RN, François Bayrou espère sans doute faire baisser la tension avec l'extrême droite, qui fait planer la menace d'une motion de censure contre son gouvernement.

Le RN dénonce l'absence de perspectives législatives sur la proportionnelle, sur l'immigration ainsi que sur la feuille de route énergétique (programmation pluriannuelle de l'énergie, PPE). François Bayrou l'a à cet égard ménagé lundi en reportant la date de publication d'un décret sur la PPE.

Mais le Premier ministre n'est pas assuré d'avoir cette fois le soutien des macronistes, traversés par moult "interrogations", selon Pierre Cazeneuve.

En 2018, le président Emmanuel Macron avait souhaité l'instauration d'un système mixte avec 15% des députés élus à la proportionnelle, puis la réforme avait été abandonnée.

Or les députés Renaissance considèrent désormais que le mode de scrutin actuel est "le moins pire", car la "distorsion" entre le nombre de voix et le nombre de députés "n'existe plus" dans l'Assemblée actuelle, et ce changement n'est "pas forcément une priorité" pour les Français au vu du nouveau contexte international, a expliqué M. Cazeneuve lors d'un point presse.

Cumul des mandats 

Gabriel Attal et Pierre Cazeneuve entendent jeudi élargir le débat à la question de "l'efficacité de l'action publique", en reparlant de la réduction du nombre de parlementaires et de la "simplification du millefeuille administratif".

Mais ils jugent "délétère" de proposer la proportionnelle en échange du cumul des mandats, soutenu avec force par François Bayrou.

Le président du parti Horizons Edouard Philippe défend pour sa part le scrutin majoritaire, qui "impose un lien entre un député et les électeurs d'un territoire". Il pourrait soutenir la proportionnelle "si était rétablie la possibilité de cumuler un mandat exécutif local et le mandat parlementaire".

Les indépendants du groupe Liot sont "plutôt largement très défavorables" à réformer le mode de scrutin, selon son président Laurent Panifous.

A droite, Les Républicains (LR) y sont fermement opposés, comme l'a rappelé Laurent Wauquiez.

"La proportionnelle aboutira à ce qu'on va institutionnaliser le chaos politique qu'on connaît en ce moment", a tonné le patron de la droite dimanche, avant de critiquer mardi la "hiérarchie des priorités" du gouvernement dans un pays "qui est ruiné" et "où il y a une telle explosion de l'insécurité et de l'immigration", au vu des "menaces" sur le plan international.

Le gouvernement souhaite pouvoir légiférer à ce sujet "avant la fin de la session parlementaire si le débat est mûr", a précisé mercredi sa porte-parole LR Sophie Primas.

D'autres partis, notamment à gauche, souhaitent une évolution du mode de scrutin.

Mais le PS est divisé. L'ancien président François Hollande est pour, tandis que son Premier secrétaire Olivier Faure est contre à titre personnel.

Le député PS Emmanuel Grégoire a rappelé mardi que "derrière ce mot un peu vague de proportionnelle, se cache une subtilité immense, immense, de déclinaisons pratiques".


Assemblée: la gauche s'insurge contre le refus d'une minute de silence pour la victime de la mosquée du Gard

La députée de La France Insoumise - Nouveau Front Populaire et présidente de la commission parlementaire des affaires économiques, Aurélie Trouve, s'exprime lors d'une déclaration du gouvernement et d'un débat parlementaire sur la souveraineté énergétique de la France à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 28 avril 2025. (AFP)
La députée de La France Insoumise - Nouveau Front Populaire et présidente de la commission parlementaire des affaires économiques, Aurélie Trouve, s'exprime lors d'une déclaration du gouvernement et d'un débat parlementaire sur la souveraineté énergétique de la France à l'Assemblée nationale française, à Paris, le 28 avril 2025. (AFP)
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  • La gauche s'est insurgée mardi contre l'absence de minute de silence à l'Assemblée nationale en hommage à Aboubakar Cissé, tué de plusieurs dizaines de coups de couteau vendredi dans une mosquée du Gard
  • Le parti de gauche a annoncé avoir essuyé un refus de Mme Braun-Pivet au motif qu'il "n'y a pas de minute de silence pour des cas individuels", a rapporté Aurélie Trouvé, députée LFI

PARIS: La gauche s'est insurgée mardi contre l'absence de minute de silence à l'Assemblée nationale en hommage à Aboubakar Cissé, tué de plusieurs dizaines de coups de couteau vendredi dans une mosquée du Gard.

La France insoumise, qui appelle à une "mobilisation nationale contre l'islamophobie" le dimanche 11 mai, a demandé à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qu'une minute de silence soit observée mardi en ouverture de la séance des questions au gouvernement.

Le parti de gauche a toutefois annoncé avoir essuyé un refus de Mme Braun-Pivet au motif qu'il "n'y a pas de minute de silence pour des cas individuels", a rapporté Aurélie Trouvé, députée LFI (Seine-Saint-Denis).

La question a été soulevée en conférence des présidents, mais n'a pas recueilli de majorité de voix selon une source parlementaire, qui souligne que cette instance a décidé fin janvier "de ne plus faire de minutes de silence pour des cas individuels".

"On n'est pas sur un cas individuel, on est sur un meurtre islamophobe, sur un climat islamophobe dans le pays, et ne pas rendre hommage à Aboubakar Cissé est une très grave faute politique", a déploré le député LFI Thomas Portes.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s'est dit sur X "scandalisé par le refus de Yaël Braun-Pivet d'accorder une minute de silence en hommage à Aboubakar Cissé". "Cet hommage républicain doit être rendu dans l'hémicycle", a abondé sur le même réseau social le patron des députés PS Boris Vallaud.

Benjamin Lucas, porte-parole du groupe écologiste, a lui-aussi regretté l'absence de cette minute de silence qui "aurait été un bon signal" envers "nos compatriotes musulmans qui sont insultés, injuriés en permanence".

Une décision également "vivement regrettée" par Stéphane Peu, chef du groupe communiste à l'Assemblée nationale. Son groupe posera mardi après-midi une question au gouvernement sur le meurtre d'Aboubakar Cissé.

Réunis autour de membres de la famille d'Aboubakar Cissé, mardi à l'Assemblée nationale, plusieurs leaders de gauche dont Olivier Faure et l'écologiste Marine Tondelier, ont insisté pour que cette minute de silence puisse avoir lieu.


Le procès d'un ex-rebelle syrien pour complicité de crimes de guerre s'est ouvert à Paris

Il s'agit du deuxième procès qui se tient en France concernant les crimes commis en Syrie, après un premier tenu par défaut en mai 2024 visant de hauts dignitaires du régime syrien, condamnés pour la disparition forcée et la mort de deux Franco-Syriens. (AFP)
Il s'agit du deuxième procès qui se tient en France concernant les crimes commis en Syrie, après un premier tenu par défaut en mai 2024 visant de hauts dignitaires du régime syrien, condamnés pour la disparition forcée et la mort de deux Franco-Syriens. (AFP)
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  • Cet ancien membre de Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam), âgé aujourd'hui de 36 ans, conteste les accusations, affirmant n'avoir eu qu'un "rôle limité" dans ce groupe prônant la charia et qui combattait le régime syrien
  • Placé en détention provisoire depuis janvier 2020, il comparaît pour complicité de crimes de guerre et entente en vue de la préparation de crimes de guerre. Il est notamment soupçonné d'avoir aidé à enrôler des enfants ou des adolescents

PARIS: Le procès d'un ex-rebelle salafiste, Majdi Nema, pour complicité de crimes de guerre commis entre 2013 et 2016 en Syrie, s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de Paris, qui peut le juger en vertu du principe de la compétence universelle de la justice française.

Cet ancien membre de Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam), âgé aujourd'hui de 36 ans, conteste les accusations, affirmant n'avoir eu qu'un "rôle limité" dans ce groupe prônant la charia et qui combattait le régime syrien.

Placé en détention provisoire depuis janvier 2020, il comparaît pour complicité de crimes de guerre et entente en vue de la préparation de crimes de guerre. Il est notamment soupçonné d'avoir aidé à enrôler des enfants ou des adolescents dans les rangs des "Lionceaux de l'islam" et à les former à l'action armée.

Pour ces faits, il encourt 20 ans de réclusion criminelle.

Echanges tendus 

Avant même l'ouverture des débats, les échanges ont été tendus entre les avocats de la défense, Mes Romain Ruiz et Raphaël Kempf, et le président de la cour d'assises, Jean-Marc Lavergne, ce dernier ayant refusé que l'accusé s'exprime en anglais, et exigé qu'il s'exprime dans sa langue maternelle, l'arabe.

Une injonction ignorée par Majdi Nema. Appelé à décliner son identité, l'accusé à la forte corpulence et aux rares cheveux coiffés en catogan, a répondu en anglais. "Il n'y a aucune preuve des faits qu'on me reproche", a-t-il déclaré d'emblée, qualifiant l'affaire de "purement politique".

Il s'agit du deuxième procès qui se tient en France concernant les crimes commis en Syrie, après un premier tenu par défaut en mai 2024 visant de hauts dignitaires du régime syrien, condamnés pour la disparition forcée et la mort de deux Franco-Syriens.

Ex-officier de l'armée syrienne, Majdi Nema avait fait défection en novembre 2012 pour rejoindre Zahran Alloush, fondateur et commandant en chef de Liwa al-Islam, devenu JAI en 2013. Ce groupe avait pris dès 2011 le contrôle de la Ghouta orientale, au nord-est de Damas, et est aujourd'hui soupçonné d'être impliqué dans la commission de crimes de guerre commis notamment au préjudice de la population civile.

Connu sous le nom de guerre d'Islam Alloush, il affirme avoir quitté la Ghouta orientale fin mai 2013 pour rejoindre la Turquie, d'où il agissait comme porte-parole de JAI, ce qui prouverait qu'il n'a pu commettre les crimes reprochés. Il dit avoir quitté le groupe en 2016.

En novembre 2019, il était arrivé en France pour suivre comme étudiant un cycle de conférences à l'Institut de recherche sur le monde arabe et musulman de l'université Aix-Marseille.

Compétence contestée 

Alors qu'une plainte avait été déposée en France contre JAI quelques mois auparavant, il avait été interpellé en janvier 2020 et mis en examen par un juge du pôle crimes contre l'humanité du tribunal de Paris.

Au terme de la procédure, il avait aussi été renvoyé devant les assises pour complicité de disparitions forcées. Il était mis en cause, en tant que membre de JAI, dans l'enlèvement le 9 décembre 2013 de quatre militants des droits humains, dont l'avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, jamais retrouvés.

Mais la cour d'appel de Paris a annulé ces poursuites en novembre 2023 pour des raisons procédurales, même si elle affirmait dans son arrêt que "Jaysh al-Islam doit être considéré comme responsable de la disparition" des quatre activistes. Ce qui avait été ensuite validé par la Cour de cassation.

Pendant l'instruction, la défense de Majdi Nema a contesté le principe de la compétence universelle de la justice française, qui lui permet de juger un étranger pour des crimes contre l'humanité ou des crimes de guerre commis à l'étranger contre des étrangers, mais la Cour de cassation a rejeté son pourvoi.

Avant le procès, les avocats de l'accusé ont souligné que la chute en décembre 2024 du régime de Bachar al-Assad ouvrait de nouvelles perspectives et posait la "question de la légitimité" de ce procès.

Pour Me Marc Bailly, avocat de plusieurs parties civiles dans ce dossier, "en l'état actuel, il est impossible de faire un procès en Syrie pour ces crimes".

Verdict prévu le 27 mai.