Marion Siéfert, pas de deux entre numérique et théâtre

La réalisatrice française Marion Siefert, pose lors d'une séance photo au Théâtre de l'Odéon à Paris, le 27 avril 2023. (Photo JOEL SAGET / AFP)
La réalisatrice française Marion Siefert, pose lors d'une séance photo au Théâtre de l'Odéon à Paris, le 27 avril 2023. (Photo JOEL SAGET / AFP)
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Publié le Vendredi 05 mai 2023

Marion Siéfert, pas de deux entre numérique et théâtre

  • Dans «Daddy», sa nouvelle création présentée au Théâtre de l'Odéon à Paris à partir du 9 mai, l'héroïne a 13 ans et tombe dans les filets de Julien, qui a le double de son âge, à travers «Daddy», un jeu vidéo
  • Ce qui l'intéresse, c'est de «rendre visible ce qui est tacite dans l'univers numérique», notamment ses effets pervers lorsqu'il permet «l'abus et l'exploitation des corps»

Paris, France : Elle a monté une pièce jouée en temps réel sur scène et sur Instagram et va en présenter une autre sur l'emprise des jeux vidéo: grâce au théâtre, Marion Siéfert veut rendre «visible ce qui est tacite» dans l'univers numérique.

Il serait toutefois erroné de penser que l'autrice et metteuse en scène française est une fan du monde virtuel et des réseaux sociaux.

«Je ne suis pas du tout +geek+, je n'ai jamais joué aux jeux vidéo. Ce ne sont pas des espaces que j'aime», affirme-t-elle dans un entretien avec l'AFP.

Ce qui l'intéresse, en revanche, c'est de «rendre visible ce qui est tacite dans l'univers numérique», notamment ses effets pervers lorsqu'il permet «l'abus et l'exploitation des corps».

Dans «Daddy», sa nouvelle création présentée au Théâtre de l'Odéon à Paris à partir du 9 mai, l'héroïne a 13 ans et tombe dans les filets de Julien, qui a le double de son âge, à travers «Daddy», un jeu vidéo dans lequel elle peut «réaliser» son rêve de devenir actrice.

«Il va lui acheter des scènes de films à jouer, des tenues, du maquillage pour la mettre en valeur. Elle va le suivre dans son jeu mais son rêve va virer au cauchemar», explique-t-elle. «Il a l'air d'un prince charmant, le type de personne dont on peut tomber amoureuse quand on a 13 ans, mais il va en profiter et un abus va s'instaurer».

- Le virtuel rendu concret

La metteuse en scène trentenaire a déjà abordé des personnages d'adolescent et d'enfant dans ses pièces («Le Grand Sommeil», «_jeanne_dark_») mais jamais aussi directement la question de l'emprise à travers le virtuel.

«Avant d'écrire cette pièce avec Matthieu Bareyre, j'ai parlé énormément avec de jeunes personnes qui avaient connu l'abus, parfois uniquement de manière numérique, à travers FaceTime ou des plateformes. La pièce est gorgée de réel», raconte-t-elle.

Elle dit avoir lu également à propos d'une femme qui, dans le métavers, «a vécu l'agression de son avatar comme du viol».

«L'intensité de ces expériences immersives laisse des traces sur le corps, sur le psychisme, et c'est tout l'intérêt de représenter ça au théâtre, où on a de vrais corps», précise encore la metteuse en scène.

«Ca rend concret ce que ce nouveau capitalisme numérique fait aux corps et aux vies (...), que ce soit sur les réseaux sociaux, où on a tendance à mettre en vente la personne qu'on est, ou dans le virtuel, où on peut acheter des avatars», ajoute-t-elle.

Dans «_jeanne_dark_», présenté comme «le premier spectacle en live sur Instagram et au théâtre», elle avait montré, à travers la comédienne Helena de Laurens, le personnage d'une adolescente complexée qui s'expose à la fois devant des spectateurs dans la salle et en ligne à travers des écrans des deux côtés de la scène.

L'image projetée faisait fortement concurrence à la présence physique de l'actrice.

Dans «Daddy», «c'est l'inverse: je montre qu'on peut représenter le virtuel avec des moyens purement théâtraux», affirme Marion Siéfert. «On voit l'adolescente en famille, avec les écrans et le jeu qu'elle joue».

«A une époque où on est plongé dans nos écrans, c'est important de voir au théâtre ce que cela fait à nos sociétés et comment cela modifie la manière dont on se construit», développe l'autrice.

Elle-même a eu maille à partir avec le numérique, puisque sa diffusion en direct de «_jeanne_dark_» a été coupée à plusieurs reprises, l'algorithme identifiant de «la nudité», alors qu'il s'agissait d'un geste mimé.

«Le fait qu'ils ne puissent pas distinguer une fiction du réel, c'est assez effrayant», dit-elle.


La rappeuse saoudienne Asayel évoque son premier single, «Asliyah»

Asayel Bishi est une rappeuse, chanteuse et compositrice saoudienne. (Photo fournie)
Asayel Bishi est une rappeuse, chanteuse et compositrice saoudienne. (Photo fournie)
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DUBAÏ: La rappeuse, chanteuse et compositrice saoudienne Asayel Bishi (qui n'utilise que son prénom en tant qu'artiste) a sorti son premier single, «Asliyah», sur MDLBeast Records. Dans ce single, selon un communiqué de presse, elle «s'adresse aux détracteurs et aux sceptiques avec un sourire enjoué, ses mots sont empreints d'argot Hejazi (Bishi est née et a grandi à La Mecque mais vit aujourd'hui à Djeddah) et d'une sagesse surprenante pour son âge».

La chanson est présentée comme «une déclaration d'intention» et servira, pour la plupart, d'introduction à la musique de Bishi. Son flow, sur ce morceau en tout cas, est délibéré, plus proche d'une performance parlée que d'un rap. Et c'était une décision consciente, dit-elle.

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Elle a sorti son premier single, «Asliyah», sur MDLBeast Records. (Photo fournie)

«Je raconte une histoire. Je ne rappe pas vraiment et je ne chante pas», dit-elle. «C'est comme si je parlais à quelqu'un. Ce sont des choses qui me sont vraiment arrivées et que je veux que les gens sachent. En gros, je raconte comment les gens se sont moqués de mon style. Et les raisons pour lesquelles ils n'aiment pas mon style. Et à la fin, je dis: ‘OK, je suis là. Et j'entre en scène’.»

La vidéo colorée qui l'accompagne a été tournée dans les rues de Djeddah.  

«Tous les lieux de tournage sont très connus ici. Le réalisateur (Ahmed Lebleb) voulait montrer qu'ici, à Djeddah, on peut faire toutes ces choses (créatives). Il ne s'agit pas seulement de la plage et de la natation», explique Bishi.  

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La vidéo colorée qui l'accompagne a été tournée dans les rues de Djeddah. (Photo fournie).

«Asliyah», explique Bishi à Arab News, est la première chanson qu'elle a écrite en arabe.  

À mes débuts, j'écrivais en anglais, mais quand j'ai commencé à travailler avec MDLBeast, ils m'ont dit: «OK, maintenant tu dois te concentrer sur le côté arabe parce que tu dois communiquer avec ta communauté», dit-elle. «Ils m'ont aussi parlé d'autres artistes – locaux – que je devrais écouter, comme Moayad et Dafencii.  

Le changement a été inspirant, explique Bishi. «J'ai désormais un but», dit-elle. «Je veux le faire pour m'améliorer, mais aussi pour encourager d'autres filles à sortir et à chanter, à se produire, à écrire, à rapper... à construire cette communauté musicale féminine.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Louvre: un groupement franco-américain aménagera le département des Arts de Byzance et des Chrétientés en Orient

Le musée du Louvre à Paris. (Photo, AFP)
Le musée du Louvre à Paris. (Photo, AFP)
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  • Créé officiellement en 2022 et encore en cours de constitution, ce département rassemble plus de 20.000 œuvres,
  • Fondé en 2004 par Kulapat Yantrasast, architecte né en Thaïlande, formé au Japon et basé à Los Angeles, WHY est un cabinet de design multidisciplinaire.

PARIS : Le musée du Louvre a annoncé jeudi choisir un groupement franco-américain réuni autour de l'architecte californien Kulapat Yantrasast et son agence WHY pour concevoir la scénographie de son nouveau département des Arts de Byzance et des Chrétientés en Orient.

"À l'unanimité des membres du jury du concours international de scénographie, le Louvre a retenu la proposition du groupement franco-américain WHY-BGC (agence d'architecture et de scénographie basée à Paris, NDLR) pour concevoir la scénographie des salles du neuvième et nouveau département du musée, consacré aux Arts de Byzance et des Chrétientés en Orient", écrit le Louvre dans un communiqué.

Créé officiellement en 2022 et encore en cours de constitution, ce département rassemble plus de 20.000 œuvres, des origines de l'image chrétienne jusqu'au début du XXe siècle, sur une aire géographique s'étendant de l'Éthiopie à la Russie, des Balkans au Levant et à la Mésopotamie.

WHY-BGC "proposera également une nouvelle présentation des collections d'antiquités romaines (qui retracent l'activité artistique du bassin méditerranéen du IIe siècle avant J.C. au IVe siècle après J.C). L'ensemble (5.500 m2) constituera la plus importante refonte muséographique menée par le Louvre depuis la création des salles du département des Arts de l'Islam" en 2012, précise le musée.

Fondé en 2004 par Kulapat Yantrasast, architecte né en Thaïlande, formé au Japon et basé à Los Angeles, WHY est un cabinet de design multidisciplinaire. Il a acquis une solide réputation dans le domaine de l'architecture culturelle en remportant plusieurs concours internationaux. Le Metropolitan Museum of Art de New York lui a commandé la transformation de son aile Rockefeller, consacrée aux arts d'Afrique, d'Océanie et des Amériques, qui ouvrira en 2025.

BGC studio a été créée en 2009 par Giovanna Comana et Iva Berthon Gajšak. La scénographie d'exposition est devenue son domaine de prédilection avec de nombreuses réalisations dans les musées parisiens. Elle est aussi présente à l'international, notamment en Italie, au Maroc, dans les Emirats arabes unis et en Chine.


Le Festival de théâtre du Golfe à Riyad renoue avec la tradition et favorise les échanges culturels régionaux

Le 14e Festival de théâtre du Golfe a débuté par une cérémonie d'ouverture à laquelle ont participé d'éminentes personnalités des scènes théâtrales du Golfe et des pays arabes. (X : @MOCPerformArt)
Le 14e Festival de théâtre du Golfe a débuté par une cérémonie d'ouverture à laquelle ont participé d'éminentes personnalités des scènes théâtrales du Golfe et des pays arabes. (X : @MOCPerformArt)
Le 14e Festival de théâtre du Golfe a débuté par une cérémonie d'ouverture à laquelle ont participé d'éminentes personnalités des scènes théâtrales du Golfe et des pays arabes. (X : @MOCPerformArt)
Le 14e Festival de théâtre du Golfe a débuté par une cérémonie d'ouverture à laquelle ont participé d'éminentes personnalités des scènes théâtrales du Golfe et des pays arabes. (X : @MOCPerformArt)
Le 14e Festival de théâtre du Golfe a débuté par une cérémonie d'ouverture à laquelle ont participé d'éminentes personnalités des scènes théâtrales du Golfe et des pays arabes. (X : @MOCPerformArt)
Le 14e Festival de théâtre du Golfe a débuté par une cérémonie d'ouverture à laquelle ont participé d'éminentes personnalités des scènes théâtrales du Golfe et des pays arabes. (X : @MOCPerformArt)
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  • Pour la première fois depuis 1988, le festival est organisé en Arabie saoudite, célébrant un riche héritage de collaboration théâtrale dans le Golfe
  • L'événement, qui se déroule du 10 au 17 septembre, rassemble des artistes, des interprètes et des personnalités culturelles des pays du Conseil de coopération du Golfe afin de promouvoir les échanges artistiques régionaux

RIYAD: Le 14e Festival de théâtre du Golfe a débuté à Riyad, marquant un grand retour après une interruption de huit ans.

Pour la première fois depuis 1988, le festival est organisé en Arabie saoudite, célébrant ainsi un riche héritage de collaboration théâtrale dans le Golfe.

L'événement, qui se déroule du 10 au 17 septembre, rassemble des artistes, des interprètes et des personnalités culturelles de tous les pays du Conseil de coopération du Golfe afin de promouvoir les échanges artistiques régionaux.

Organisé au théâtre universitaire Princesse Nourah bent Abdulrahman, le festival a débuté par une cérémonie d'ouverture à laquelle ont participé d'éminentes personnalités des scènes théâtrales du Golfe et des pays arabes.

Le festival comprendra une série de représentations théâtrales compétitives, des ateliers et des discussions visant à améliorer la production et la collaboration.

L'événement rend également hommage aux esprits créatifs, en reconnaissant leurs contributions à la forme d'art par une série de prix.

S'exprimant au nom du ministre saoudien de la Culture, prince Badr ben Abdullah ben Farhan, Sultan Al-Bazie, directeur général de la Commission du théâtre et des arts du spectacle, a souligné l'importance du festival.

"Le festival est une nuit de la culture du Golfe, célébrant le théâtre comme une plateforme de créativité qui a enrichi la mémoire culturelle et favorisé la collaboration entre nos nations sœurs", a-t-il déclaré.

Al-Bazie a également souligné le soutien que les secteurs culturels reçoivent de la part des dirigeants de l'Arabie saoudite, notant que le festival reflète la vision du Royaume pour faire progresser la scène théâtrale du Golfe.

"L'événement s'inscrit dans notre engagement à créer un paysage culturel prospère dans le Golfe qui renforce l'identité nationale, encourage le dialogue avec le monde et stimule la viabilité économique des arts", a-t-il ajouté.

Dans un commentaire exclusif accordé à Arab News, Al-Bazie a fait part de ses espoirs pour l'avenir du festival.

Il a déclaré: "Le festival revient après huit ans d'absence et est organisé périodiquement dans les pays du CCG".

"Il continuera à se renforcer et à évoluer vers un travail institutionnel visant à promouvoir l'aide, la production théâtrale, la formation et les efforts conjoints. Ce sont tous des espoirs que nous voulons réaliser dans les années à venir".

Avec son riche mélange de spectacles, de conférences et d'échanges culturels, le Festival de théâtre du Golfe devrait consolider le rôle de Riyad en tant que plaque tournante de la collaboration artistique régionale.

L'événement ne se contente pas de raviver des traditions de longue date, il ouvre également la voie à un avenir plus durable et plus dynamique pour le théâtre du Golfe.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com