Fitch abaisse la note de l'Egypte à B, perspective négative

L'agence de notation Fitch a abaissé vendredi d'un cran la note de l'Egypte, de B+ à B (Photo, AFP).
L'agence de notation Fitch a abaissé vendredi d'un cran la note de l'Egypte, de B+ à B (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 06 mai 2023

Fitch abaisse la note de l'Egypte à B, perspective négative

  • «Le risque de financement externe a augmenté compte tenu des besoins élevés de financement», a détaillé Fitch
  • Fitch évoque «un contexte de forte incertitude sur la trajectoire du taux de change et de réserves de liquidités externes réduites»

WASHINGTON: L'agence de notation Fitch a abaissé vendredi d'un cran la note de l'Egypte, de B+ à B, et l'a assortie d'une perspective négative, laissant ainsi entendre qu'elle pourrait l'abaisser encore dans les prochains mois, inquiète de la situation économique du pays.

"Le risque de financement externe a augmenté compte tenu des besoins élevés de financement", a détaillé Fitch, évoquant "un contexte de forte incertitude sur la trajectoire du taux de change et de réserves de liquidités externes réduites".

"Nous voyons un risque qu'une nouvelle transition retardée vers un taux de change flexible entame davantage la confiance et, potentiellement, retarde le programme du FMI", a précisé l'agence de notation.

Et son action "reflète également une détérioration marquée des paramètres de la dette publique", souligne Fitch. L'agence estime que si la trajectoire des coûts face aux recettes, y compris une nouvelle détérioration de ces coûts, n'est pas inversée, cela "mettrait en péril la viabilité de la dette à moyen terme".

Fin avril, l'agence de notation S&P avait révisé la perspective de la note de la dette égyptienne, la passant de "stable" à "négative", du fait des "importants besoins de financement externe" qu'elle anticipe concernant les finances publiques.

L'Egypte traverse l'une des pires crises économiques de son histoire. En un an, la livre égyptienne a perdu la moitié de sa valeur face au dollar, tandis que les réserves en devises du pays ont fondu.

L'économie égyptienne a été durement touchée après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a déstabilisé les investisseurs internationaux et les a amenés à retirer des milliards de ce pays.

La guerre a fait monter en flèche les prix du blé. Or, l'Egypte est l'un des plus grands importateurs de céréales au monde.

L'Egypte avait obtenu un prêt du FMI en décembre, mais les trois milliards de dollars qui lui seront versés sur près de quatre ans pèsent peu: le seul service de la dette pour 2022-2023 s'élève à 42 milliards de dollars.

Et le gouvernement, en janvier, s'est de nouveau adressé au FMI en vue de la mise en place d'un plan d'aide. Il a, dans cette optique, lancé une série de réformes, notamment de privatisation d'un certain nombre d'entreprises publiques ou appartenant à l'armée.

La dette internationale égyptienne s'est envolée depuis 2013, année de l'arrivée au pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi, qui a renversé Mohamed Morsi, élu un an plus tôt.


La participation de l'Arabie saoudite au WEF renforce la pression mondiale en faveur de l'innovation et de l'IA

La participation de l'Arabie saoudite s'inscrit dans le cadre de sa stratégie nationale pour les données et l'IA, qui vise à positionner le pays parmi les 10 premières nations de l'indice des données ouvertes et les 20 premières pour les données évaluées par les pairs et les publications sur l'IA d'ici à 2030. (Photo Fournis)
La participation de l'Arabie saoudite s'inscrit dans le cadre de sa stratégie nationale pour les données et l'IA, qui vise à positionner le pays parmi les 10 premières nations de l'indice des données ouvertes et les 20 premières pour les données évaluées par les pairs et les publications sur l'IA d'ici à 2030. (Photo Fournis)
Short Url
  • Abdullah Al-Swaha, a souligné que la présence du Royaume à la réunion annuelle de Davos, qui se tient du 20 au 24 janvier, intervient à un moment charnière, alors que le monde passe de l'ère numérique à l'ère de l'intelligence artificielle.
  • M. Al-Swaha a indiqué que le forum offrait une scène mondiale pour présenter les progrès du Royaume en matière de développement, d'économie et de technologie dans le cadre de la Vision 2030.

RIYADH : La participation active de l'Arabie saoudite au Forum économique mondial souligne son engagement à faire progresser les initiatives mondiales visant à renforcer l'économie numérique, à encourager l'innovation et à tirer parti de l'intelligence artificielle, a déclaré un haut responsable.

Le ministre des communications et des technologies de l'information, Abdullah Al-Swaha, a souligné que la présence du Royaume à la réunion annuelle de Davos, qui se tient du 20 au 24 janvier, intervient à un moment charnière, alors que le monde passe de l'ère numérique à l'ère de l'intelligence artificielle.

La participation de l'Arabie saoudite s'inscrit dans le cadre de sa stratégie nationale pour les données et l'IA, qui vise à positionner le pays parmi les 10 premières nations de l'Open Data Index et les 20 premières pour les données évaluées par les pairs et les publications sur l'IA d'ici 2030.  

La stratégie vise également à attirer 30 milliards de SR (7,9 milliards de dollars) d'investissements directs étrangers cumulés et 45 milliards de SR d'investissements locaux dans les données et l'IA d'ici la même année.

Dans une déclaration à l'Agence de presse saoudienne, M. Al-Swaha a indiqué que le forum offrait une scène mondiale pour présenter les progrès du Royaume en matière de développement, d'économie et de technologie dans le cadre de la Vision 2030.

Il a souligné la collaboration de l'Arabie saoudite avec la communauté internationale pour exploiter l'IA en tant qu'outil vital pour propulser le développement durable et atteindre des objectifs mondiaux communs.  

Il a souligné que ces efforts visent à améliorer la qualité de vie, à soutenir l'économie numérique et à créer de nouvelles opportunités d'emploi dans divers secteurs, contribuant ainsi à un avenir durable et prospère pour tous.

Au début du mois, le ministère des communications et des technologies de l'information, en collaboration avec l'université des sciences et technologies du roi Abdallah et la société de conseil Hello Tomorrow, a publié un rapport soulignant les avancées de l'Arabie saoudite dans le domaine des technologies profondes.

Le rapport révèle que près de 50 % des startups du Royaume spécialisées dans les technologies profondes se concentrent sur le développement de l'intelligence artificielle et de l'internet des objets. Il note également que plus de 43 startups à forte croissance en Arabie saoudite ont collectivement obtenu plus de 987 millions de dollars de financement d'ici 2022.

L'augmentation du financement a été attribuée à un écosystème d'investissement en pleine expansion, qui s'est classé parmi les trois premiers au Moyen-Orient et en Afrique du Nord pour le volume de financement et les transactions.

En septembre 2024, une analyse réalisée par le cabinet de conseil mondial Strategy& Middle East prévoyait que le secteur technologique saoudien pourrait augmenter son bénéfice d'exploitation de 15 milliards de SR d'ici 2028 grâce à l'adoption de l'IA générative.

L'étude a suggéré qu'une croissance de la marge de 15 points de pourcentage est réalisable si les entreprises technologiques capitalisent sur la demande de matériel et d'infrastructure avancés tout en développant et en commercialisant de nouveaux cas d'utilisation de l'IA générative.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le ministre saoudien des affaires étrangères dirigera la délégation du Royaume au Forum économique mondial de Davos

Le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, dirigera la délégation du Royaume qui participera à la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos la semaine prochaine. (X/@MEPSaudi)
Le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, dirigera la délégation du Royaume qui participera à la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos la semaine prochaine. (X/@MEPSaudi)
Short Url
  • Le forum de cette année, dont le thème porte sur "La collaboration à l'ère de l'intelligence", se déroule dans un contexte de fortes tensions géopolitiques.
  • La participation du Royaume sera axée sur la présentation de son programme de réformes Vision 2030, qui remodèle l'économie de l'Arabie saoudite en cherchant à se diversifier et à ne plus dépendre des recettes pétrolières.

LONDRES : Le ministre des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, dirigera la délégation du Royaume qui participera à la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos la semaine prochaine, a indiqué samedi un communiqué du ministère de l'Economie et de la Planification.

Le forum de cette année, qui a pour thème "La collaboration à l'ère de l'intelligence", se déroule dans un contexte de fortes tensions géopolitiques, de faible croissance économique et d'impact transformateur des technologies de pointe.

La délégation saoudienne s'entretiendra avec des leaders mondiaux du gouvernement, du monde des affaires et de la société civile afin d'aborder ces questions et d'explorer les possibilités d'innovation, de développement durable et d'autonomisation de l'homme, ajoute le communiqué du ministère.

La participation du Royaume sera axée sur la présentation de son programme de réformes Vision 2030, qui remodèle l'économie de l'Arabie saoudite en cherchant à se diversifier et à ne plus dépendre des recettes pétrolières.

Le prince Faisal sera accompagné de Majid Al-Qassabi, ministre du commerce, d'Ahmed Al-Khateeb, ministre du tourisme, d'Adel Al-Jubeir, ministre d'État aux affaires étrangères et envoyé pour les affaires climatiques, et de Khalid Al-Falih, ministre de l'investissement.

Mohammed Al-Jadaan, ministre des finances, Abdullah Alswaha, ministre des communications et des technologies de l'information, Bandar Alkhorayef, ministre de l'industrie et des ressources minérales, et Faisal Al-Ibrahim, du ministère de l'économie et de la planification, qui dirige le partenariat du Royaume avec le WEF, seront également présents au niveau ministériel.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Comment l'Arabie saoudite intègre des pratiques durables dans l’industrie de la mode

De gauche à droite : Une création étonnante de Khoja, ornée de motifs complexes et abstraits qui rendent hommage aux récits culturels tout en exhalant une élégance moderne ; une création audacieuse et artistique de Nasibah Hafiz, qui met en valeur la mode durable grâce à une chemise recyclée fabriquée à partir de divers textiles ; et l'ensemble deux pièces jaune doux de Chaldene, qui incarne un charme sans effort, avec des détails délicats tels que des boutons naturels et des tissus aérés. (Instagram : moekhoja, nasibahafiz et chaldene)
De gauche à droite : Une création étonnante de Khoja, ornée de motifs complexes et abstraits qui rendent hommage aux récits culturels tout en exhalant une élégance moderne ; une création audacieuse et artistique de Nasibah Hafiz, qui met en valeur la mode durable grâce à une chemise recyclée fabriquée à partir de divers textiles ; et l'ensemble deux pièces jaune doux de Chaldene, qui incarne un charme sans effort, avec des détails délicats tels que des boutons naturels et des tissus aérés. (Instagram : moekhoja, nasibahafiz et chaldene)
Short Url
  • Grâce à la production de masse et à l'exportation de vêtements bon marché - un phénomène de la mondialisation connu sous le nom de "fast fashion" - les consommateurs du monde entier ont eu accès à une gamme presque illimitée de tenues abordables
  • Conformément aux objectifs de durabilité du programme de réforme Vision 2030 de l'Arabie saoudite et à son approche de l'économie circulaire, le Royaume encourage les consommateurs et les fabricants à réduire, réutiliser et recycler les vêtements

RIYAD : Grâce à la production de masse et à l'exportation de vêtements bon marché - un phénomène de la mondialisation connu sous le nom de "fast fashion" - les consommateurs du monde entier ont eu accès à une gamme presque illimitée de tenues abordables.

Si ce boom de la fabrication et de la vente au détail a stimulé la croissance, créé des emplois et répondu à la demande des consommateurs, il a également exercé une pression considérable sur la main-d'œuvre qui fabrique ces vêtements et sur l'environnement.

Conformément aux objectifs de durabilité du programme de réforme Vision 2030 de l'Arabie saoudite et à son approche de l'économie circulaire, le Royaume encourage les consommateurs et les fabricants à réduire, réutiliser et recycler les vêtements afin d'alléger le fardeau environnemental.

--

Avec plus de 80 milliards de vêtements produits dans le monde chaque année, l'industrie a contribué à la pollution de l'environnement, à l'utilisation excessive des ressources et à une culture du jetable qui s'est traduite par d'énormes tas de déchets.

À l'échelle mondiale, un camion à ordures de textiles est mis en décharge ou incinéré toutes les secondes, ce qui épuise les ressources naturelles et augmente les émissions de gaz à effet de serre. Les experts préviennent que l'industrie pourrait être responsable d'un quart des émissions mondiales de carbone d'ici à 2050.

--
Les déchets textiles représentent 10 % des émissions de gaz à effet de serre, selon les chiffres des Nations unies. (AFP)

La mode rapide, l'une des industries les plus polluantes au monde, est responsable de 10 % des émissions de gaz à effet de serre, selon des chiffres publiés par les Nations unies, ce qui dépasse les émissions combinées des vols internationaux et du transport maritime.

Pour aggraver le problème, un rapport de la Fondation Ellen MacArthur révèle que moins de 1 % des vêtements usagés sont recyclés en nouveaux vêtements, perpétuant ainsi un cycle destructeur d'épuisement des ressources et de gaspillage.

--
Un design frappant de Khoja, qui met en valeur la mode saoudienne moderne avec un mélange de tradition et de futurisme. (Instagram : moekhoja)

"La durabilité dans la mode n'est pas seulement une tendance, c'est une nécessité", a déclaré Mohammed Khoja, fondateur de la marque de vêtements saoudienne Hindamme, à Arab News.

"Nous nous concentrons sur la création de pièces intemporelles de haute qualité, conçues pour transcender les tendances. Nous évitons ainsi la surproduction et veillons à ce que nos vêtements puissent devenir des pièces vintages chères aux générations futures.

L'accent mis par Khoja sur le "design intemporel" s'aligne sur les objectifs de Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire les déchets et à promouvoir la consommation durable.

Pour résoudre le problème des déchets, l'Arabie saoudite investit dans la mode circulaire, un modèle axé sur la réutilisation, le recyclage et l'upcycling des vêtements pour prolonger leur cycle de vie.

La Commission de la mode, qui fait partie du ministère saoudien de la culture, a lancé des initiatives telles que le GFX Fashion Swap à Riyad, qui encourage l'échange de vêtements de haute qualité tout en éduquant les participants sur les avantages environnementaux de la prolongation de l'utilisation de la garde-robe.

"Nous n'avons pas besoin d'acheter sans cesse de nouveaux articles", a déclaré Nasiba Hafiz, une créatrice de mode saoudienne. "Pourquoi ne pas utiliser les articles que nous possédons déjà et les réutiliser ? De cette façon, nous pouvons réduire les déchets et devenir des consommateurs plus conscients".

Nasiba Hafiz collabore avec l'association caritative Al-Oula Women's Charitable Society pour transformer les tissus excédentaires en nouveaux vêtements, réduisant ainsi les déchets tout en favorisant l'émancipation des femmes issues de milieux défavorisés dans le sud de Djeddah.

Le centre de recherche sur les matériaux durables est une autre initiative importante. Établi en partenariat avec l'université King Abdullah de science et de technologie, ce centre développe des textiles écologiques pour les vêtements traditionnels tels que les abayas et les thobes.

En associant l'innovation au patrimoine culturel, le Royaume fait progresser les solutions de conception durable.

L'impact de la fast fashion va au-delà des déchets de consommation, avec un impact important, mais souvent négligé, sur les ressources en eau. Les usines des pays en développement, où sont produits la plupart des vêtements, consomment de grandes quantités d'eau et d'énergie.
Par exemple, la production d'une seule paire de jeans nécessite environ 3 781 litres d'eau, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement, soit suffisamment pour répondre aux besoins d'hydratation d'une personne pendant plus de cinq ans.

Les usines textiles rejettent également des déchets dangereux qui polluent les rivières et les nappes phréatiques, les processus de teinture et de traitement contribuant fortement à la contamination de l'eau.

La Banque mondiale estime que l'industrie de la mode génère 20 % des eaux usées mondiales, souvent chargées de produits chimiques toxiques.

--
Les déchets des usines textiles sont rejetés dans la rivière Dravyavati au Rajasthan, en Inde. Les processus de teinture et de traitement dans les usines textiles contribuent fortement à la contamination de l'eau. (AFP)

En Arabie saoudite, où l'eau est rare, des créateurs comme Chaldene se font les champions de la durabilité. La marque utilise des matériaux respectueux de l'environnement, tels que des boutons en coquille de noix de coco, afin de réduire la dépendance à l'égard d'autres solutions gourmandes en ressources.

"Chaque détail de notre collection reflète notre engagement à minimiser les déchets et à honorer la nature", ont déclaré à Arab News les cofondatrices de Chaldene, Asma Al-Othaimeen et Ghada Al-Majed.

En effet, les créateurs saoudiens sont à la tête du mouvement de la mode durable dans le Royaume, et sont les pionniers d'approches innovantes visant à réduire l'impact de l'industrie sur l'environnement.

Ghaydaa Majdaly, l'une d'entre elles, utilise la technologie 3D pour transformer des bouteilles en plastique recyclées en tissu, garantissant ainsi une approche "zéro déchet".
"La technologie nous permet de réimaginer ce qui est possible dans la mode tout en relevant les défis environnementaux de la fast fashion", a déclaré Ghaydaa Majdaly.

Dans le même esprit, Nasiba Hafiz, en collaboration avec Al-Oula, réutilise les tissus mis au rebut pour en faire de nouveaux vêtements. Ce partenariat permet non seulement de réduire les déchets, mais aussi d'apporter un soutien économique aux femmes du sud de Djeddah.

"En réutilisant les matériaux, nous pouvons prolonger leur durée de vie et créer quelque chose de beau et de significatif", a déclaré Hafiz.