Loi anti-casseurs: Les syndicats de police en appellent à Macron et aux parlementaires

Ces initiatives viennent soutenir le ministre de l'Intérieur, qui mardi, au lendemain de manifestations du 1er mai émaillées de violences notamment à Paris, avait de nouveau appelé de ses voeux l'élaboration d'une loi anti casseurs (Photo, AFP).
Ces initiatives viennent soutenir le ministre de l'Intérieur, qui mardi, au lendemain de manifestations du 1er mai émaillées de violences notamment à Paris, avait de nouveau appelé de ses voeux l'élaboration d'une loi anti casseurs (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 06 mai 2023

Loi anti-casseurs: Les syndicats de police en appellent à Macron et aux parlementaires

  • Les syndicats regroupés au sein du bloc syndical mené par Alliance, ont adressé une lettre au chef de l'Etat jeudi et obtenu dès vendredi un rendez-vous
  • «Il s'agit d'une première étape. Notre objectif est d'être reçus par le chef de l'Etat», a expliqué un porte-parole d'Alliance, Eric Henry

PARIS: Les syndicats de police ont réclamé dans un courrier à Emmanuel Macron "une loi anti casseurs" également demandée par Gérard Darmanin, en assurant que les policiers vivent une "situation apocalyptique" face aux "violences" qui émaillent les manifestations.

Un autre syndicat a fait la même demande aux présidents des groupes parlementaires.

Les syndicats regroupés au sein du bloc syndical mené par Alliance, ont adressé une lettre au chef de l'Etat jeudi et obtenu dès vendredi un rendez-vous. Ils sont attendus le 12 mai à 10H00 à l'Elysée où ils seront reçus par le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda et le conseiller sécurité du président, Frédéric Rose, ont-ils annoncé.

"Il s'agit d'une première étape. Notre objectif est d'être reçus par le chef de l'Etat", a expliqué un porte-parole d'Alliance, Eric Henry.

A peu près dans le même temps, le secrétaire général d'Unité SGP police, Grégory Joron, a envoyé à tous les présidents de groupes parlementaires, à l'exception de celui de LFI, une lettre insistant sur la nécessité de "légiférer" pour "interdire les manifestations (aux) éléments violents et dangereux aussi pour notre démocratie".

Ces initiatives viennent soutenir le ministre de l'Intérieur, qui mardi, au lendemain de manifestations du 1er mai émaillées de violences notamment à Paris, avait de nouveau appelé de ses voeux l'élaboration d'une loi anti casseurs.

Mais mercredi, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran s'était montré circonspect, en faisant valoir qu'il n'y avait "pas de réponse à ce stade" sur la nécessité d'une nouvelle loi.

M. Véran a rappelé d'ailleurs qu'en 2019 le Conseil constitutionnel avait vidé de son objectif un texte semblable, en censurant la possibilité pour les préfets de prononcer des interdictions administratives de manifester.

Néanmoins, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti et M. Darmanin doivent étudier la question.

Dans son courrier à Emmanuel Macron, le bloc syndical, majoritaire au sein de la police, dénonce "la violence inouïe" à laquelle les forces de l'ordre doivent faire face lors des manifestations.

Il demande "une réponse pénale avec peine minimale pour les agresseurs des forces de l'ordre dès le premier fait commis", "la création d'une infraction d'incitation à la haine ou à commettre un crime à l'encontre des forces de l'ordre", "l'urgence absolue d'une loi anti-casseurs", et la "sanctuarisation juridique de l'usage des drones à des fins préventives et judiciaires", ainsi que des mesures de revalorisation salariale.

Grégory Joron souligne dans son courrier, daté du 3 mai, que "la présence massive d'éléments radicaux ultra-violents" pose "une réelle question de sécurité dans les manifestations pour les policiers mais aussi pour les manifestants ainsi que les riverains".

"Faudra t-il attendre qu’un drame intervienne dans les rangs de la police ou des manifestants pour qu’enfin le pouvoir politique et le législateur prennent conscience de la gravité de la situation (...)?", demande le secrétaire général d'Unité SGP police.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.