Le roi Salmane invite Najib Mikati au sommet de la Ligue arabe

Le Premier ministre libanais sortant, Najib Mikati (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais sortant, Najib Mikati (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 mai 2023

Le roi Salmane invite Najib Mikati au sommet de la Ligue arabe

  • L'invitation de l'Arabie saoudite intervient dans un contexte d'inquiétude croissante concernant les réfugiés syriens au Liban
  • Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés affirme qu’il collabore avec les autorités libanaises dans le partage des données

BEYROUTH: Le roi Salmane d'Arabie saoudite a invité le Premier ministre libanais sortant Najib Mikati à participer au sommet de la Ligue arabe le 19 mai.

L'ambassadeur du Royaume au Liban, Walid Bukhari, a remis l'invitation à M. Mikati lundi. Les deux hommes ont également discuté de la situation au Liban et des relations entre les deux pays, a indiqué le bureau de presse du Premier ministre.

Cette rencontre a eu lieu dans un contexte marqué par la crainte que les réfugiés syriens au Liban, dont le nombre s'élève à environ 1,5 million, ne restent indéfiniment dans le pays. Seule la moitié des personnes déplacées sont enregistrées auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), les autres étant réparties dans des camps aléatoires.

La situation en Syrie a également fait l'objet d'une réunion lundi entre M. Mikati et le coordonnateur résident et coordonnateur humanitaire des Nations Unies au Liban, Imran Riza.

Selon le bureau de presse, M. Riza a félicité le Liban «pour avoir unifié sa position sur la question des réfugiés syriens et a remercié l'État libanais pour ses efforts et sa compréhension, saluant le professionnalisme dont il a fait preuve dans le traitement de cette question».

Les deux hommes ont par ailleurs évoqué la conférence qui se tiendra le mois prochain à Bruxelles sur la crise des réfugiés syriens.

Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste libanais, a insisté sur la mise en place d’une autorité centrale pour traiter la question des réfugiés avec calme. Ses propos ont été tenus à l'issue d'une réunion avec le président du Parlement, Nabih Berri, dimanche soir.

«Il est nécessaire qu'une seule autorité s'occupe de cette question afin d'éviter des poursuites à gauche et à droite», a-t-il déclaré.

«Il y a des personnes déplacées de force et d'autres qui n'ont pas été déplacées, et il y a des résidents qui vont et viennent depuis des décennies, mais ce sont des résidents et l'économie libanaise, même en cette période de crise suffocante, dépend d'eux», a-t-il ajouté.

Le père Tony Khadra, directeur de l'organisation non gouvernementale libanaise Labora, a déclaré lundi que les répercussions économiques de la question des réfugiés syriens «touchent l'essence même de l'entité libanaise».

L'incapacité à contrôler l'augmentation considérable du nombre de travailleurs syriens a fait grimper en flèche le nombre de jeunes Libanais quittant le pays, a-t-il ajouté.

«Le changement démographique au Liban revêt deux aspects : l'achat systématique de terres par des étrangers et les réfugiés syriens, qui constituent aujourd'hui une crise dont la complexité dépasse celle des réfugiés palestiniens», a indiqué Talal Douaihy, chef du Lebanese Land Movement.

Selon lui, la situation pourrait imploser à tout moment, compte tenu de la négligence du gouvernement et des défaillances des autorités judiciaires, sécuritaires et administratives.

Pour l'économiste Jassem Ajaka, le Liban vit dans un état de déclin économique depuis 2011, année du début de la crise syrienne.

«Le pourcentage d'immigrants ou de réfugiés autorisés à s'installer sur le plan économique est inférieur à 1% de la population chaque année. Cependant, au Liban, ce taux dépasse 50% sur 11 ans, comparé à 0,83%, par exemple, pour les réfugiés ukrainiens en Europe», a-t-il affirmé.

L'avocat Amin Bashir a accusé le HCR de «négligence ou au moins de non-coopération quant à la légalité de l'asile au Liban».

L'agence des réfugiés doit immédiatement s'abstenir de fournir toute assistance à ceux qui ne sont pas enregistrés auprès d'elle, a-t-il ajouté.

Mardi, un comité ministériel libanais a donné au HCR une semaine pour fournir aux autorités des données concernant les noms et les lieux de résidence des réfugiés. Il n'est toutefois pas certain que l'agence ait le droit de divulguer ces informations, car cela pourrait mettre les réfugiés en danger.

Le mois dernier, le HCR s'est opposé à l'expulsion par le Liban d'une cinquantaine de Syriens au motif qu'ils étaient entrés illégalement dans le pays.

«Notre objectif premier est de protéger les plus vulnérables au sein de la communauté d'accueil ainsi que les réfugiés, et d'assurer une adhésion continue aux principes du droit international», a déclaré Lisa Abou Khaled, porte-parole du HCR, à Arab News.

«Conformément à sa mission de protection, le HCR continue de s'engager dans des propositions constructives pour traiter la situation des réfugiés au Liban et assurer leur protection, y compris les questions liées au partage des données, à l'enregistrement et à d'autres aspects importants.»

Mais l'agence est prête à s'engager dans des discussions sur la question du partage des données, a-t-elle souligné.

«Le HCR et la Sûreté générale libanaise ont convenu de former un comité technique pour progresser dans le cadre des normes internationales en matière de partage et de protection des données», a déclaré Mme Abou Khaled.

«L'agence a toujours coopéré avec le gouvernement libanais pour le partage des données sur les réfugiés syriens, y compris les données sur les réfugiés syriens enregistrés avant la suspension de l'enregistrement par le gouvernement libanais, ou sur l'enregistrement des naissances.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les corps d'otages retrouvés à Gaza se trouvaient dans des tunnels 

Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter ont été "pris en otage" et "brutalement assassinés" le 7 octobre par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova près de la bande de Gaza, tandis que Ron Benjamin, 53 ans, a été tué à l'intersection de Mefalsim, un kibboutz du sud d'Israël, d'où son corps a été emmené à Gaza, avait déclaré l'armée, la semaine dernière. (AFP).
Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter ont été "pris en otage" et "brutalement assassinés" le 7 octobre par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova près de la bande de Gaza, tandis que Ron Benjamin, 53 ans, a été tué à l'intersection de Mefalsim, un kibboutz du sud d'Israël, d'où son corps a été emmené à Gaza, avait déclaré l'armée, la semaine dernière. (AFP).
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  • Les corps de Ron Benjamin, Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter ont été rapatriés en Israël à l'issue d'une opération menée sur la base de renseignements obtenus lors d'interrogatoires
  • Les dépouilles ont été extraites "de tunnels souterrains à Jabalia dans le nord de Gaza", a précisé l'armée dans un communiqué tard lundi soir

JERUSALEM: L'armée israélienne a indiqué lundi que les corps de quatre otages retrouvés dans la bande de Gaza la semaine dernière se trouvaient dans des tunnels de Jabalia, où ont lieu des combats intenses ces derniers jours.

Les corps de Ron Benjamin, Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter ont été rapatriés en Israël à l'issue d'une opération menée sur la base de renseignements obtenus lors d'interrogatoires, selon l'armée israélienne, qui a indiqué que ces quatre personnes ont été tuées lors de l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël.

Les dépouilles ont été extraites "de tunnels souterrains à Jabalia dans le nord de Gaza", a précisé l'armée dans un communiqué tard lundi soir.

Les forces israéliennes ont inspecté un bâtiment suspect dans lequel se trouvait une entrée de tunnel, selon le communiqué.

"Les soldats sont ensuite entrés dans le tunnel souterrain lors d'une opération de nuit, et ont mené des combats à l'intérieur", ajoute l'armée.

Lors de cette opération, les soldats "ont localisé les corps d'otages et les ont extraits des tunnels", selon la même source.

Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerenter ont été "pris en otage" et "brutalement assassinés" le 7 octobre par le Hamas en tentant de fuir le festival de musique Nova près de la bande de Gaza, tandis que Ron Benjamin, 53 ans, a été tué à l'intersection de Mefalsim, un kibboutz du sud d'Israël, d'où son corps a été emmené à Gaza, avait déclaré l'armée, la semaine dernière.

Sur les 252 personnes prises en otages le 7 octobre, 124 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée israélienne.

Plus de 360 personnes sont mortes au festival de musique électronique Nova, où des milliers de jeunes s'étaient réunis les 6 et 7 octobre, selon le décompte d'Israël, soit près du tiers des 1.170 personnes, majoritairement des civils, tuées lors de l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Israël, qui a juré de détruire le Hamas, a ensuite lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza qu'elle a assiégée, entraînant la mort d'au moins 35.562 personnes, pour la plupart des civils, selon des données lundi du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

L'armée a déclaré à l'AFP vendredi que les combats à Jabalia étaient "peut-être les plus acharnés" depuis octobre. Les affrontements ont repris dans le nord et le centre de la bande de Gaza, quand Israël a débuté son opération le 7 mai à Rafah, ville du sud du territoire, frontalière avec l'Egypte.


Lancement du programme des jeunes leaders de la diplomatie régionale entre l’Union Européenne et les pays du CCG

Membres du programme des jeunes leaders de la diplomatie régionale entre l’Union Européenne et les pays du CCG (Fournie)
Membres du programme des jeunes leaders de la diplomatie régionale entre l’Union Européenne et les pays du CCG (Fournie)
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  • Ce programme, le premier du genre, rentre dans le cadre de l’engagement permanent de l’UE à renforcer les contacts interpersonnels entre les pays du Conseil de coopération du Golfe et l'Union européenne.
  • Ce programme a permis aux diplomates du CCG de rencontrer de hauts fonctionnaires de l’UE, des représentants d'éminents groupes de réflexion européens.

RIYAD : l'Union Européenne a accueilli à Bruxelles et à Bruges, du 12 au 17 mai 2024, la première édition du programme « Les jeunes leaders de la diplomatie régionale » ou le « Young Leaders in Regional Diplomacy »

Coordonné par le bureau du représentant spécial de l'UE pour le Golfe, Luigi Di Maio, ce programme a été mis en œuvre avec le soutien du Service des instruments de politique étrangère de la Commission européenne.

Il a été lancé lors du forum de haut niveau du 22 avril 2024 à Luxembourg et a réuni pour la première fois les ministres des affaires étrangères de l'UE et du CCG dans le cadre d'un dialogue informel et franc sur la sécurité et la coopération régionales.

Ce programme, le premier du genre, rentre dans le cadre de l’engagement permanent de l’UE à renforcer les contacts interpersonnels entre les pays du Conseil de coopération du Golfe et l'Union européenne a coïncidé avec le deuxième anniversaire de la communication conjointe de l'UE sur un partenariat stratégique avec le Golfe, publiée en mai 2022, et les conclusions du Conseil du 20 juin 2022 qui s'y rapportent. 

Cette communication conjointe définit la vision des relations UE-Golfe et vise à élargir, à approfondir la coopération de l'UE avec le Conseil de coopération du Golfe et ses États membres Elle présente des propositions concrètes pour renforcer la coopération en matière d'énergie, de transition écologique et de changement climatique, de commerce et de diversification économique, de stabilité régionale et de sécurité mondiale, de défis humanitaires et de développement, et de contacts plus étroits entre les peuples. 

La première édition du programme « Les jeunes leaders de la diplomatie régionale » a réuni 14 jeunes diplomates des États membres du Conseil de coopération du Golfe, ainsi que le Secrétariat général du CCG, y compris deux diplomates du ministère des affaires étrangères de l'Arabie saoudite, avec leurs jeunes collègues diplomates européens à l'Académie diplomatique européenne au Collège d'Europe à Bruges.

M. Luigi Di Maio, représentant spécial de l'UE pour la région du Golfe a déclaré à cette occasion: " Je crois fermement à l'effet magique de ces rencontres et à l'énergie positive de nos jeunes pour construire des liens qui durent, pour mieux comprendre les sensibilités respectives, pour s'écouter et se respecter. C'est un grand investissement dans notre diplomatie, notre sécurité et notre prospérité communes ». 

Ce programme a permis aux diplomates du CCG de rencontrer de hauts fonctionnaires de l’UE, des représentants d'éminents groupes de réflexion européens. Ils ont échangé leurs points de vue avec leurs jeunes collègues diplomates, sur des domaines stratégiques d'intérêt commun et des priorités à prendre en compte pour l'avenir des relations bilatérales et régionales. Ils ont eu aussi l’opportunité de se familiariser avec les principes et le fonctionnement de l'UE et de son service.


Israël et le Hamas dénoncent les mandats d'arrêt réclamés à la CPI

Le Premier ministre israélien a "rejeté avec dégoût la comparaison du procureur de La Haye entre Israël", pays "démocratique", et "les meurtriers de masse du Hamas". (AFP).
Le Premier ministre israélien a "rejeté avec dégoût la comparaison du procureur de La Haye entre Israël", pays "démocratique", et "les meurtriers de masse du Hamas". (AFP).
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  • Le Premier ministre israélien a "rejeté avec dégoût la comparaison du procureur de La Haye entre Israël", pays "démocratique", et "les meurtriers de masse du Hamas"
  • Le mouvement islamiste palestinien a dénoncé de son côté "les tentatives du procureur (...) d'assimiler la victime au bourreau"

RAFAH, TERRITOIRES PALESTINIENS: Israël et le Hamas, qui se livrent de violents combats dans la bande de Gaza menacée de famine, dénoncent chacun les mandats d'arrêt réclamés à la Cour pénale internationale (CPI) contre leurs dirigeants pour crimes de guerre présumés.

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a déclaré lundi avoir demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes tels que "le fait d'affamer délibérément des civils", "homicide intentionnel" et "extermination et/ou meurtre".

Les accusations portées contre des dirigeants du Hamas également visés par cette demande de mandats d'arrêt, notamment son chef à Gaza Yahya Sinouar, incluent "l'extermination", "le viol et d'autres formes de violence sexuelle" et "la prise d'otages en tant que crime de guerre".

Le Premier ministre israélien a "rejeté avec dégoût la comparaison du procureur de La Haye entre Israël", pays "démocratique", et "les meurtriers de masse du Hamas".

Son ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a fustigé une "décision scandaleuse" et "un déshonneur historique" pour la cour de La Haye.

Le mouvement islamiste palestinien a dénoncé de son côté "les tentatives du procureur (...) d'assimiler la victime au bourreau".

Le président américain, Joe Biden, principal allié d'Israël, a jugé "scandaleux" le mandat d'arrêt réclamé contre M. Netanyahu, estimant qu'"il n'y a pas d'équivalence" entre Israël et le Hamas. Il a "rejeté" le terme de "génocide" pour qualifier l'offensive israélienne à Gaza, lors d'une réception pour la communauté juive à la Maison Blanche.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a également qualifié ces mandats de "honteux", prévenant que ceux-ci "pourraient compromettre" les négociations sur un cessez-le-feu à Gaza, et ajoutant que la CPI n'a pas "juridiction" sur Israël.

La guerre a été déclenchée par une attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes alors emmenées comme otages, 124 sont toujours détenues à Gaza, dont 37 sont mortes selon l'armée.

Les corps de quatre otages, retrouvés la semaine dernière à Gaza, l'ont été dans des tunnels de Jabalia (nord), a précisé lundi soir l'armée, selon laquelle Ron Benjamin, Shani Louk, Amit Buskila et Itzhak Gelerente avaient été tués dès le 7 octobre sur le sol israélien et leurs dépouilles transportées à Gaza.

Israël a juré de détruire le Hamas qui avait pris le pouvoir à Gaza en 2007 et qu'il qualifie de terroriste, tout comme les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza qu'elle a assiégée, entraînant la mort d'au moins 35.562 personnes, pour la plupart des civils dont 106 ces dernières 24 heures, selon des données lundi du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

Les opérations militaires ont aussi provoqué une catastrophe humanitaire. La majorité des quelque 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine et plus de la moitié déplacés, d'après l'ONU.