Les Syriens sans-abri depuis les séismes, toujours en quête d’un logement

Des habitants touchés par le tremblement de terre du 6 février assistent à un Iftar dans la ville d'Atareb, dans la campagne occidentale de la province d'Alep, le 31 mars 2023 (Photo, AFP).
Des habitants touchés par le tremblement de terre du 6 février assistent à un Iftar dans la ville d'Atareb, dans la campagne occidentale de la province d'Alep, le 31 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 10 mai 2023

Les Syriens sans-abri depuis les séismes, toujours en quête d’un logement

  • Près de 1 900 maisons ont été détruites dans le nord-ouest de la Syrie et plus de 8 800 autres sont inutilisables
  • L'ampleur de la pénurie de logements a submergé les autorités, laissant de nombreuses familles dans l'incertitude

LONDRES: Depuis que deux tremblements de terre dévastateurs ont frappé le nord-ouest de la Syrie et le sud de la Turquie le 6 février, les survivants vivent dans des abris temporaires et des camps non officiels, dans l'attente de nouvelles sur leur réinstallation.

L'ampleur de la pénurie de logements a submergé les ONG et les autorités locales, laissant dans l'incertitude les familles qui ont perdu leurs maisons. De nombreux survivants traumatisés par la catastrophe ont encore trop peur de rentrer chez eux.

Lorsque les secousses ont frappé la ville d'Alep, à l'ouest de la Syrie, aux premières heures de la journée fatidique, «les gens se sont réfugiés dans les parcs et les cimetières, rassurant leurs enfants en leur disant que ce n'était rien de plus qu'un pique-nique prolongé», a déclaré à Arab News Fatima Mardini, qui travaille bénévolement dans les camps non officiels. «Du moment qu'il n'y avait rien d'autre que le ciel au-dessus de leurs têtes.»

Les tremblements de terre ont aggravé une situation déjà désastreuse dans le nord-ouest de la Syrie, où douze années de guerre civile ont réduit de nombreuses maisons et bâtiments publics en ruines, certains ménages et communautés ayant été déplacés à plusieurs reprises par les combats.

L'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a estimé en février que quelque 5,37 millions de personnes en Syrie avaient besoin d'une aide à l'hébergement à la suite des tremblements de terre.

Près de 1 900 maisons ont été détruites dans le nord-ouest du pays et plus de 8 800 autres sont inutilisables, selon le Global Shelter Cluster, un comité permanent inter-agences qui coordonne les réponses en matière d'abris.

Les tremblements de terre ont causé des dégâts matériels directs estimés à 5,1 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,91 euro) en Syrie, selon un rapport mondial d'évaluation rapide de la Banque mondiale publié le 3 mars. Les bâtiments résidentiels ont représenté près de la moitié des dommages.

Un rapport récent de l'ONG Action for Humanity, basée au Royaume-Uni, a révélé que 98% des personnes vivant actuellement dans des camps avaient été déplacées à la suite des tremblements de terre.

Des personnes marchent le long d'une allée entre des tentes dans un camp de déplacés érigé à la suite du tremblement de terre meurtrier du 6 février, à Jindayris, dans le nord-ouest de la Syrie, le 19 février 2023 (Photo, AFP).

Le rapport, publié en mars, a révélé que neuf personnes sur dix dans les camps du nord-ouest «avaient déjà été déplacées par le conflit au moins une fois lorsqu'elles ont été déplacées par ces tremblements de terre».

Quelque 12% des résidents de ces camps ont été déplacés une ou deux fois, 65% entre trois et sept fois, et environ 23% ont été contraints de fuir leur domicile huit fois ou plus, a précisé le rapport.

Dans les zones contrôlées par les rebelles dans le nord-ouest de la Syrie, les tentes sont presque devenues un luxe, avec des prix allant de 150 à 300 dollars, et parfois même 500 dollars, à un moment où le revenu mensuel moyen est de 50 à 75 dollars, a signalé Yaser Alchhada, directeur national de SKT Welfare, à Arab News.

En attendant, plus de quatre millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie continuent de dépendre de l'aide humanitaire pour satisfaire leurs besoins les plus élémentaires, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA).

La majorité de ces abris temporaires sont des écoles, des mosquées et des stades, où la surpopulation, le manque d'accès à l'eau potable et un système d'égouts endommagé ont augmenté le risque de maladies.

FAITS MARQUANTS

  • Plus de 7 000 morts et 10 400 blessés enregistrés en Syrie à la suite du tremblement de terre.
  •  4,1 millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie dépendent de l'aide humanitaire.
  •  Les Nations unies ont distribué plus de 16,56 millions de dollars à 500 000 Syriens affectés dans les régions du nord-ouest depuis janvier.

Récemment, l'Organisation mondiale de la santé et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), en partenariat avec d'autres ONG internationales et les autorités sanitaires locales, ont lancé une campagne de vaccination contre le choléra dans les zones les plus touchées, par crainte d'une nouvelle épidémie.

La situation n'était peut-être que légèrement meilleure dans les zones contrôlées par le gouvernement. Mardini, une bénévole basée à Alep, a déclaré à Arab News qu'elle avait parlé à des jeunes femmes qui n'avaient pas pu se laver pendant un mois depuis les tremblements de terre.

«L'une d'entre elles m'a dit avec fierté qu'elle s'était douchée il y a deux jours. Lorsque je lui ai demandé comment, elle m'a répondu que, bien que craignant une nouvelle réplique, elle s'était rapidement lavée dans la salle de bain de leur maison à moitié détruite avant de retourner en courant au refuge.»

Au cours des semaines qui ont suivi les tremblements de terre, les conditions d'hébergement étaient catastrophiques, a déclaré à Arab News Mohammed al-Jaddou, un activiste civil qui a créé la Fondation Ammerha pour apporter une réponse d'urgence à Jableh, au sud de Lattaquié, et à Alep.

«Un grand nombre de personnes était entassé dans des pièces», a-t-il révélé, ajoutant que les abris de Jableh et d'Alep n'étaient pas équipés d'installations suffisantes.

Des Syriens déplacés vivant dans des bâtiments endommagés par la guerre dans la ville de Raqa, dans le nord de la Syrie, le 1er mars 2023, alors que l'on craint que les habitations déjà fragiles ne résistent pas à un autre tremblement de terre (Photo, AFP).

À Jableh, l'équipe d'Al-Jaddou a distribué des repas et des kits d'abris aux familles déplacées, dont beaucoup, craignant les répliques, restaient dans les mosquées et les parcs malgré les rigueurs de l'hiver.

Des quartiers entiers ont été vidés de leurs habitants, même ceux qui sont encore intacts, pendant des semaines après les premiers tremblements de terre, en raison de l'absence de services publics et du traumatisme résiduel.

«Dans les quartiers bien desservis de la capitale, Damas, nous n'avons au mieux que deux heures d'électricité toutes les quatre heures», a indiqué Al-Jaddou. «Mais la situation est encore pire dans les zones touchées par le tremblement de terre à Jableh et Alep.»

Trois mois après les tremblements de terre, les associations locales ont réussi à reloger quelques familles, tandis que d'autres ont choisi de s'installer chez des proches.

Des Syriens qui se sont retrouvés sans abri après le tremblement de terre dévastateur qui a frappé leur pays reçoivent une aide humanitaire alors qu'ils s'installent dans un camp de fortune installé dans une école de la ville d'Atareb, dans la campagne occidentale de la province d'Alep, le 10 février 2023 (Photo, AFP).

Toutefois, ces associations ne peuvent fournir une aide au logement que pendant six mois. Après cela, les ménages doivent trouver un moyen de payer leur loyer au milieu de difficultés financières et d'effondrement de l'économie. De nombreuses personnes se sont retrouvées sans abri.

Al-Jaddou ne croit pas que la situation du logement s'améliorera dans un avenir proche. «Il y a des bâtiments qui ont été détruits depuis 2011 sans qu'aucun effort ne soit fait pour les restaurer», a-t-il déclaré.

Selon Mardini, dans les parties du gouvernorat contrôlées par le gouvernement, des initiatives individuelles ont permis de reloger une centaine de familles, tandis que celles qui ont les moyens de payer un loyer ont eu recours à des logements bon marché dans les quartiers les plus pauvres.

Le gouvernement a également accordé des subventions d'un an à plusieurs ménages, tout en logeant temporairement d'autres dans des appartements inachevés, a affirmé à Arab News Marwan Alrez, directeur général de l'équipe de bénévoles Mart.

Cependant, après un premier élan de bonne volonté, l'aide de l'État s'est rapidement tarie. «Il y avait de nombreux abris, notamment des écoles, pour accueillir les familles», a expliqué Alrez. «Il y avait beaucoup de tentes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.»

Des Syriens construisent un camp temporaire pour héberger les familles sans abri à la suite du tremblement de terre meurtrier, dans la ville d’Harim, dans la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie, à la frontière avec la Turquie, le 8 février 2023 (Photo, AFP).

«Les abris à l'intérieur de la ville d'Alep ont été suspendus. Il n'y a plus que deux abris en dehors de la ville, dans la campagne, à Jibrin et dans une autre ville.

«Il y a deux jours, j'ai visité une école dans le cadre d'une campagne de soutien à environ 150 enfants, mais on m'a dit que l'établissement devait fermer bientôt», alors que de nombreuses familles qui y sont hébergées sont au chômage et ont tout perdu.

Le 24 mars, Action for Humanity a ouvert le village de Massa dans le district d'Al-Bab, au nord-ouest de la Syrie, pour accueillir 500 familles déplacées qui vivaient dans des tentes et des abris informels.

Malgré les efforts déployés au niveau national et international pour héberger les personnes touchées par les tremblements de terre, l'ampleur des besoins reste considérable. Pourtant, les fonds fournis par les donateurs internationaux sont loin d'être suffisants.

Dans une déclaration publiée le 7 mars, un groupe de 47 ONG syriennes et internationales, dont Action for Humanity, Hand in Hand et le Conseil danois pour les réfugiés, a prévenu que «le financement de la réponse humanitaire en Syrie est à la traîne».

Les agences ont indiqué que l'appel d'urgence pour le tremblement de terre en Syrie n'était «que de 52%, alors qu'un tiers seulement des 206 millions de dollars promis a été versé aux partenaires et que cette somme est disponible pour la réponse.»

«Les ONG syriennes sont négligées de manière disproportionnée concernant les allocations de fonds alors qu'elles fournissent l'essentiel de la réponse en Syrie, que ce soit directement ou en tant que partenaires des Nations unies et des ONG internationales», a soutenu la déclaration des ONG.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.