Des fonctionnaires de l’ONU avertissent le Conseil de sécurité des risques régionaux majeurs du conflit au Soudan

Des fonctionnaires de l’ONU ont mis en garde contre les conséquences humanitaires et politiques désastreuses du conflit pour le Soudan et son voisin du sud. (Photo, AFP)
Des fonctionnaires de l’ONU ont mis en garde contre les conséquences humanitaires et politiques désastreuses du conflit pour le Soudan et son voisin du sud. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 10 mai 2023

Des fonctionnaires de l’ONU avertissent le Conseil de sécurité des risques régionaux majeurs du conflit au Soudan

  • La stabilité de la région partagée d’Abiyé, riche en ressources, est menacée
  • Le cessez-le-feu et les pourparlers de paix sont une «priorité», a affirmé l’envoyée spéciale pour la Corne de l’Afrique lors d’une réunion du Conseil de sécurité

NEW YORK: La «priorité» de l’ONU est de contribuer aux pourparlers de paix qui mettraient fin au conflit au Soudan et au retour d’un gouvernement civil de transition, ce qui permettrait également de stabiliser le Soudan du Sud et les régions partagées comme Abiyé, riche en ressources.

C'est ce qu’a déclaré mardi Hanna Serwaa Tetteh, envoyée spéciale du secrétaire général pour la Corne de l’Afrique, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, au cours de laquelle d’autres fonctionnaires de l’ONU ont mis en garde contre les conséquences humanitaires et politiques désastreuses du conflit pour le Soudan et son voisin du sud.

«Notre priorité actuelle est de mettre fin aux combats entre les Forces armées du Soudan (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF) afin d’aboutir à un cessez-le-feu permanent et au retour d’un gouvernement civil de transition», a souligné Mme Tetteh.

Le conflit au Soudan, qui a débuté le 15 avril, a affecté la situation sécuritaire déjà fragile dans les provinces du Nil Bleu, du Kordofan du Sud et du Soudan du Sud.

Les SAF sont dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhane et les RSF par Mohammed Hamdane Dagalo. Les RSF sont une milice lourdement armée qui était alignée sur l’armée avant le début du récent conflit. Les combats actuels ont fait plus de 600 morts et des milliers de blessés, selon l’ONU et d’autres groupes humanitaires internationaux.

Ces combats pourraient également avoir un impact majeur sur le fragile cessez-le-feu conclu entre le Soudan et le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (MPLS-N), dirigé par son chef de longue date, Abdelaziz al-Hilo.

Le MPLS-N, qui contrôle la province méridionale du Kordofan du Sud et une partie de la province du Nil Bleu, cherche à obtenir la reconnaissance constitutionnelle des provinces sous son contrôle.

M. Al-Hilo et Abdel Fattah al-Burhane se sont rencontrés en janvier dans la capitale Khartoum pour discuter de l’avancement des pourparlers sur l’unité et de l’avenir du Soudan, mais sans résultat concret.

Le conflit au Soudan a également eu des répercussions sur les relations avec le Soudan du Sud, notamment en ce qui concerne la sécurité des frontières, les réfugiés et la région contestée d’Abiyé. Abiyé est une vaste bande de terres tribales située aux frontières du Soudan et du Soudan du Sud après la partition du Soudan en deux États en 2011.

Avant le début du conflit, les relations entre Khartoum et Djouba, capitale du Soudan du Sud, étaient apparemment stables, avec des réunions régulières au plus haut niveau, mais le conflit au Soudan risque d’exacerber les tensions, notamment au sujet de la région d’Abiyé, riche en gisements d’hydrocarbures.

Le Soudan du Sud connaît une situation sécuritaire délicate et est en proie à sa propre guerre civile depuis quelques années. Le conflit dans le nord a accru le risque de contrebande transfrontalière d’armes et de munitions, selon les fonctionnaires de l’ONU.

«Les combats au Soudan ont provoqué un afflux de réfugiés et de groupes armés dans la région», a affirmé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l’ONU pour l’Afrique, lors de la réunion du Conseil de sécurité mardi.

La Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour Abiyé (Fisnua), qui est chargée du maintien de la paix à Abiyé, a évacué une partie de son personnel de la région pour des raisons de sécurité, selon Mme Pobee.

Avant le début du conflit, environ 800 000 réfugiés sud-soudanais vivaient au Soudan, mais depuis le début des combats le mois dernier, environ 200 000 d’entre eux sont retournés dans leur pays, le Soudan du Sud, avec d’autres réfugiés soudanais qui ont fui les combats et se sont réfugiés dans les États voisins.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
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  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com