Ni Fatah, ni Hamas: Les Palestiniens n’ont pas confiance dans leurs dirigeants, révèle un sondage Arab News-YouGov

Le scepticisme des Palestiniens tire ses racines des politiques des gouvernements successifs de droite de Benjamin Netanyahou (à gauche), qui a été 15 ans Premier ministre depuis 1996 (Photo, AFP).
Le scepticisme des Palestiniens tire ses racines des politiques des gouvernements successifs de droite de Benjamin Netanyahou (à gauche), qui a été 15 ans Premier ministre depuis 1996 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 15 mai 2023

Ni Fatah, ni Hamas: Les Palestiniens n’ont pas confiance dans leurs dirigeants, révèle un sondage Arab News-YouGov

  • Le sondage montre que 75% des Palestiniens pensent que les dirigeants palestiniens actuels sont incapables de parvenir à un accord de paix avec Israël
  • Il montre également que les Palestiniens n'ont guère confiance dans un gouvernement israélien, qu'il soit de droite ou de gauche

LONDRES: Un nouveau sondage Arab News-YouGov révèle le désespoir de nombreux Palestiniens qui se sentent pris au piège entre un gouvernement israélien qui, selon eux, ne souhaite pas la paix et des dirigeants palestiniens incapables de parvenir à un accord de paix avec Israël.

L'enquête, intitulée «Nakba: 75 ans – Que pensent les Palestiniens ?», a été publiée à l'occasion du 75e anniversaire de la Nakba.

Le sondage révèle qu'une majorité écrasante de Palestiniens – 86% des 693 personnes qui se sont exprimées – pensent que l'actuel gouvernement israélien n'entend pas réellement signer un accord de paix, contre 14% seulement qui restent optimistes.

Ce scepticisme a été alimenté par les politiques des gouvernements de droite de Benjamin Netanyahou qui, depuis 1996, a été Premier ministre pendant 15 ans, répartis sur quatre mandats distincts.

Après la formation, en décembre 2022, du dernier gouvernement de coalition israélien, largement considéré comme le plus à droite dans l'histoire du pays, le parti Likoud de M. Netanyahou a déconcerté même ses alliés américains en annonçant des plans visant à «faire avancer et développer les colonies dans toutes les régions d'Israël – en Galilée, dans le désert du Néguev, sur les hauteurs du Golan et en Judée et Samarie (Cisjordanie)».

Haaretz, le journal israélien de gauche, a décrit le nouveau gouvernement comme «la coalition de droite la plus extrêmiste, la plus raciste, la plus homophobe et la plus théocratique de l'histoire d'Israël». Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, ne s'est pas départi de cette impression en déclarant en mars: «La nation palestinienne n'existe pas. Il n'y a pas d'histoire palestinienne.»

En janvier dernier, des manifestations ont éclaté dans tout Israël pour protester contre les projets de la coalition visant à réformer le système judiciaire, considérés comme une mesure destinée à mettre fin au contrôle judiciaire des politiques du gouvernement.

Les Palestiniens sont sceptiques quant aux intentions des Israéliens. En effet, 66% d'entre eux n'entrevoient aucun espoir de paix, même dans le cas improbable où le régime de droite de Benjamin Netanyahou serait remplacé par un gouvernement de gauche.

La gauche a exercé une influence réelle sur la politique israélienne pour la dernière fois lorsque le parti Meretz était à son apogée. Entre 1992 et 1996, il détenait 12 sièges et était le troisième plus grand parti de la Knesset. Le Meretz n'a remporté aucun siège lors des élections israéliennes de 2022.

Néanmoins, l'enquête montre que les Palestiniens n'ont guère confiance dans un gouvernement israélien, qu'il soit de droite ou de gauche. Seuls 15% d'entre eux estiment qu'un gouvernement de droite est susceptible de signer un accord de paix, ce chiffre n'augmentant que légèrement pour atteindre 19% dans le cas d'un futur gouvernement de gauche.

Curieusement, 63% des Palestiniens ne se sentent représentés ni par le Hamas ni par le Fatah, les deux factions n'attirant la confiance que de 11% et 19% respectivement.

Le journaliste, auteur et consultant en médias américano-palestinien Ramzy Baroud a déclaré à Arab News que les résultats du sondage YouGov étaient «cohérents avec la réalité sur le terrain. En effet, ce manque de leadership de la part de l'Autorité palestinienne, ajouté à la division entre les factions, a poussé les Palestiniens à se mobiliser autour d'un ensemble de valeurs différentes et d'un type de leadership différent».

La lente formation de ce nouveau leadership, «qui émerge au sein des communautés sur le terrain dans toute la Palestine occupée et parmi les prisonniers palestiniens en Israël contourne complètement l'Autorité palestinienne ainsi que le caractère factionnel des différents groupes politiques palestiniens».

Ce processus, estime-t-il, «conduira finalement à une certaine centralisation de la direction, qui reflète l'unité croissante des Palestiniens au niveau populaire».

En attendant, ajoute-t-il, «malgré l'absence d'une direction véritablement représentative, le peuple palestinien continue de faire savoir, encore et encore, que seuls la fin de l'occupation israélienne et le démantèlement du régime d'apartheid peuvent permettre d'entamer le processus visant à instaurer une paix et une justice véritables en Palestine».

Le Hamas, fondé en 1987 après la première Intifada, détient la majorité au sein du Conseil législatif palestinien, l'organe législatif de l'Autorité nationale palestinienne, mais conserve une aile militaire et est désigné comme organisation terroriste par les États-Unis et certains autres États, dont le Royaume-Uni.

Le Fatah est actuellement le deuxième parti du Conseil législatif palestinien. Fondé en 1959 par Yasser Arafat et d'autres sous le nom de Mouvement de libération nationale de la Palestine, le Fatah a une longue histoire de terrorisme avant de renoncer à la violence à la fin des années 1980 en faveur de la poursuite d'une voie diplomatique vers une solution à deux États.

Le sondage montre que seuls 25% des Palestiniens pensent que les dirigeants palestiniens actuels sont capables de parvenir à un accord de paix avec Israël. Une majorité écrasante de 75% n'est pas de cet avis.

«Les Palestiniens ont perdu confiance en leurs dirigeants il y a des années», a déclaré M. Baroud.

«Ce manque de confiance est intrinsèquement lié à la corruption endémique de l'Autorité palestinienne, mais aussi à l'incapacité totale des dirigeants palestiniens actuels à remporter une seule victoire politique significative qui pourrait potentiellement renouveler la confiance du peuple palestinien dans le prétendu processus de paix.»

Dans une interview accordée à Al Arabiya en 2020, le prince Bandar ben Sultan, ancien ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, a déploré l'incapacité des dirigeants palestiniens à trouver le chemin de la paix depuis de nombreuses années. Il réagissait au rejet catégorique par les dirigeants palestiniens de la déclaration de coopération entre les États-Unis, Israël et les Émirats arabes unis, décrite par un responsable palestinien comme «un coup de poignard empoisonné dans le dos du peuple palestinien et une tentative de contourner la légitimité internationale».

Ces propos, a déclaré le prince Bandar, «ont été vraiment pénibles à entendre. Nous ne nous attendons pas à un discours aussi bas de la part de responsables qui cherchent à rallier le monde à leur cause. Ce discours répréhensible constitue une transgression à l'égard des dirigeants des États du Golfe et est tout à fait inacceptable.»

Il n'est pas surprenant, a-t-il ajouté, de constater la rapidité avec laquelle ces dirigeants utilisent des termes tels que «trahison» et «coup de poignard dans le dos», car c'est ainsi qu'ils se traitent les uns les autres.

«Il aurait été préférable de concentrer les efforts de ces dernières années sur la cause palestinienne, les initiatives de paix et la protection des droits du peuple palestinien afin de parvenir à un point où cette cause juste, bien que détournée, puisse enfin voir la lumière – et quand je dis détournée, je pense aussi bien à Israël qu'aux dirigeants palestiniens.»

Lorsqu'on leur demande leur avis sur les raisons de l'échec de tous les pourparlers et initiatives de paix antérieurs, la politique d'intimidation, de colonisation et d'annexion menée par Israël apparaît comme la première cause perçue, suivie de près par le parti pris des États-Unis à l'égard d'Israël.

Ce parti pris s'est particulièrement manifesté sous la présidence de Donald Trump. En novembre 2019, le secrétaire d'État Mike Pompeo a déclaré que les États-Unis ne considéraient plus les colonies israéliennes en Cisjordanie comme illégales, revenant sur une position tenue par les États-Unis depuis une décision juridique de 1978 du département d'État.

Toutefois, en février dernier, Antony Blinken, l'actuel secrétaire d'État américain, a publié une déclaration condamnant les mesures prises par Israël pour accélérer son programme de colonisation illégale. Les États-Unis, a-t-il affirmé, sont «profondément troublés par la décision prise hier par Israël d'avancer, semble-t-il, de près de 10 000 unités de peuplement et d'entamer un processus de légalisation rétroactive de neuf avant-postes en Cisjordanie qui étaient auparavant illégaux en vertu de la loi israélienne».

«Nous nous opposons fermement à ces mesures unilatérales, qui exacerbent les tensions et compromettent les perspectives d'une solution négociée à deux États», a-t-il ajouté.

Malgré le manque de confiance dans le Hamas et le Fatah, les personnes interrogées hésitent à imputer l'échec des négociations de paix aux activités des milices armées palestiniennes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de l'ONU met en garde contre le « point de rupture » et appelle à une action immédiate lors de la conférence sur la Palestine

Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et a appelé à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement vers une solution à deux États. (Capture d'écran/UNTV)
Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et a appelé à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement vers une solution à deux États. (Capture d'écran/UNTV)
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  • Antonio Guterres exhorte les dirigeants mondiaux à ne pas laisser la conférence devenir "un autre exercice de rhétorique bien intentionné, mais un tournant décisif sur la voie de la création d'un État palestinien".
  • Rien ne peut justifier l'anéantissement de Gaza qui s'est déroulé sous les yeux du monde entier", souligne le Secrétaire général de l'ONU.

NEW YORK : Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lancé lundi un avertissement brutal aux dirigeants mondiaux participant à la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine, déclarant que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et exhortant à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement de la voie vers une solution à deux États.

S'exprimant lors de la séance de clôture de la conférence à New York, M. Guterres a félicité la France et l'Arabie saoudite d'avoir organisé cette rencontre, la qualifiant d'"occasion rare et indispensable" de passer de la rhétorique à l'action.

"Nous sommes ici aujourd'hui les yeux grands ouverts, pleinement conscients des défis qui nous attendent", a-t-il déclaré. "Le conflit israélo-palestinien dure depuis des générations, défiant les espoirs, la diplomatie, les innombrables résolutions et le droit international.

Mais, a insisté M. Guterres, sa persistance "n'est pas inévitable. Il peut être résolu. Cela exige une volonté politique et un leadership courageux. Et cela exige la vérité.

"La vérité, c'est que nous sommes à un point de rupture : Nous sommes à un point de rupture. La solution à deux États est plus éloignée que jamais".

Tout en condamnant sans équivoque les "horribles attentats terroristes du 7 octobre perpétrés par le Hamas et la prise d'otages", M. Guterres a souligné que "rien ne peut justifier l'anéantissement de Gaza qui s'est déroulé sous les yeux du monde".

Rien ne justifie, a-t-il ajouté, "la famine de la population de Gaza, le meurtre de dizaines de milliers de civils, la fragmentation du territoire palestinien occupé, l'expansion des colonies israéliennes, la montée de la violence des colons, la démolition des maisons palestiniennes et les déplacements forcés, les changements démographiques sur le terrain, l'absence d'un horizon politique crédible et le soutien ouvert, y compris dans une récente déclaration de la Knesset, à l'annexion de la Cisjordanie".

"Soyons clairs : l'annexion progressive de la Cisjordanie occupée est illégale. Elle doit cesser", a déclaré M. Guterres. "La destruction massive de Gaza est intolérable. Elle doit cesser. Les actions unilatérales qui compromettraient à jamais la solution des deux États sont inacceptables. Elles doivent cesser.

"Il ne s'agit pas d'événements isolés", a-t-il ajouté. "Ils font partie d'une réalité systémique qui démantèle les fondements de la paix au Moyen-Orient.

En exhortant les dirigeants mondiaux à ne pas laisser la conférence devenir "un autre exercice de rhétorique bien intentionné", António Guterres a déclaré qu'elle devait au contraire être un "tournant décisif, qui catalyse des progrès irréversibles vers la fin de l'occupation et la réalisation de notre aspiration commune à une solution viable à deux États".

Il a réaffirmé la vision de deux États indépendants, souverains, démocratiques et d'un seul tenant - Israël et la Palestine - vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, sur la base des lignes d'avant 1967 et avec Jérusalem comme capitale des deux États.

"Cela reste le seul cadre ancré dans le droit international, approuvé par cette Assemblée et soutenu par la communauté internationale", a-t-il déclaré. "C'est la seule voie crédible vers une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. Et c'est la condition sine qua non de la paix dans l'ensemble du Moyen-Orient".

M. Guterres a souligné la nécessité d'un "leadership audacieux et fondé sur des principes" de la part d'Israël, de la Palestine et d'autres acteurs. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com