Le développement économique en tête des priorités palestiniennes, selon une enquête d’Arab News-YouGov

Le sondage d'Arab News révèle qu’une majorité des Palestiniens (64%) s’oppose à la normalisation des relations entre les États arabes et Israël avant toute résolution de la question palestinienne (Photo, AFP).
Le sondage d'Arab News révèle qu’une majorité des Palestiniens (64%) s’oppose à la normalisation des relations entre les États arabes et Israël avant toute résolution de la question palestinienne (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 15 mai 2023

Le développement économique en tête des priorités palestiniennes, selon une enquête d’Arab News-YouGov

  • Une majorité de 41% des réponses ont attribué au développement économique et à la création d'emplois la première place sur la liste des priorités
  • Les Palestiniens «continuent de rejeter massivement la normalisation car le monde arabe et musulman sert historiquement de profondeur stratégique à la Palestine»

LONDRES: Selon un sondage réalisé par Arab News-YouGov, les Palestiniens sont convaincus que l'économie devrait être la priorité d'un futur État palestinien indépendant.

Les personnes interrogées ont été invitées à classer six priorités politiques potentielles sur une échelle d'importance de 1 à 6. Une majorité de 41% des réponses ont attribué au développement économique et à la création d'emplois la première place sur la liste des priorités.

Près de 30% ont placé le contrôle des frontières et la sécurité intérieure en tête des priorités.

Il reste toutefois clair que tant que la question de la croissance économique n'est pas traitée, il est peu probable que les électeurs palestiniens se préoccupent des autres principales fonctions du gouvernement d'un futur État palestinien.

Le système de santé, par exemple, n'est une priorité que pour 5% des répondants. Les infrastructures (7%), les relations internationales (8%) et l'éducation (10%) bénéficient également de peu d’intérêt.

«Je suis tout à fait d'accord pour dire que le développement économique et la création d'emplois doivent être une priorité absolue», souligne Jason Greenblatt, ancien envoyé de la Maison Blanche au Moyen-Orient sous l'administration Trump et auteur de l'ouvrage In the Path of Abraham: How Donald Trump Made Peace in the Middle East, paru en 2022.

«Je pense que les mots “État palestinien indépendant” sont l'une des questions les plus souvent passées sous silence dans le conflit», affirme-t-il.

«Je pense que ce projet n'est pas réalisable dans un avenir proche, compte tenu de l'histoire du conflit.»

En revanche, ajoute-t-il, «je pense que ce que nous avons créé dans le cadre du plan de paix de Trump donne aux Palestiniens des outils qu'ils pourraient transformer en un immense succès».

C'est pourquoi, selon lui, les Palestiniens commettent une «grave erreur» en s'opposant aux accords d'Abraham.

Le sondage d'Arab News révèle qu'une majorité (64%) reste opposée à la normalisation des relations entre les États arabes et Israël avant toute résolution de la question palestinienne, malgré l'importance accordée par l'initiative au développement économique.

«Tout d'abord, les Palestiniens ont bénéficié du soutien financier des pays du Golfe pendant des décennies», rappelle M. Greenblatt.

«Ils devraient en être reconnaissants et ne pas critiquer des pays comme les Émirats arabes unis et d'autres.»

Les Émirats arabes unis ont normalisé leurs relations avec Israël en août 2020, suivis par le Soudan, Bahreïn et le Maroc. En mai 2022, Israël et les Émirats arabes unis ont signé un accord de libre-échange, une première historique pour un pays arabe.

L'accord de partenariat économique global, entré en vigueur le 1er avril dernier, met en place un «environnement ouvert et non discriminatoire pour le commerce transfrontalier avec Israël». Il accorde ainsi aux produits et services des Émirats arabes unis un accès plus important au marché israélien.

Les Palestiniens, affirme M. Greenblatt, «pourraient participer au succès économique des accords d'Abraham sans renoncer à leurs positions de négociation».

«Imaginez le nombre de vies palestiniennes qui pourraient être améliorées, même en l'absence de paix avec Israël, si les Palestiniens participaient à la nouvelle économie des accords d'Abraham.»

Selon lui, il s'agit d'une «occasion historique, et encore une fois manquée, pour les Palestiniens».

En revanche, le journaliste, auteur et consultant en médias américano-palestinien Ramzy Baroud pense que les Palestiniens «continuent de rejeter massivement la normalisation car le monde arabe et musulman sert historiquement de profondeur stratégique à la Palestine».

«Les Palestiniens comprennent qu'il ne s'agit pas uniquement de leur combat, mais d'un combat pour la paix et la justice dans l'ensemble de la région. Ils comprennent également que le développement économique sans droits politiques et juridiques est inutile», déclare-t-il à Arab News.

«Israël a déjà tenté ce type d'approche, la soi-disant paix économique, et a échoué lamentablement.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le pape appelle les Libanais à «rester» dans leur pays

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves". (AFP)
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  • Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël
  • Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a exhorté dimanche les Libanais à "rester" dans leur pays, où l'effondrement économique a aggravé l'émigration massive, et appelé à la "réconciliation" pour surmonter les profonds clivages politiques et communautaires au Liban.

Arrivé de Turquie dans le cadre de son premier déplacement international, Léon XIV est venu porteur d'un message de paix au Liban, qui craint le retour d'un conflit ouvert avec Israël.

Dans un discours au palais présidentiel peu après son arrivée, il a insisté sur la situation intérieure et la nécessité d’œuvrer pour la "paix" - un mot répété 27 fois - sans évoquer les tensions régionales ni les récents bombardements israéliens.

Léon XIV a également souligné le besoin "d’autorités et d’institutions qui reconnaissent que le bien commun est supérieur à celui d’une partie", et appelé la classe dirigeante à "se mettre au service du peuple avec engagement et dévouement".

La crise économique inédite qui a éclaté à l'automne 2019 et ruiné les Libanais a été imputée en grande partie à la négligence de la classe politique, régulièrement accusée de clientélisme communautaire et de corruption.

Evoquant "une hémorragie de jeunes et de familles" quittant le pays, il a reconnu qu'"il arrive parfois qu'il soit plus facile de fuir ou, tout simplement, plus pratique d'aller ailleurs". "Il faut vraiment du courage et de la clairvoyance pour rester ou revenir dans son pays", a-t-il déclaré.

L'effondrement économique depuis 2019 a accentué l'émigration massive depuis le pays, notamment des jeunes parmi lesquels un grand nombre de chrétiens.

En l'absence de chiffres officiels, un centre de recherche indépendant, al-Doualiya, estime que 800.000 Libanais ont émigré entre 2012 et 2024. La population actuelle est estimée à 5,8 millions d'habitants, dont plus d'un million de réfugiés syriens.

"Résilience" 

Dans son discours devant les responsables, la société civile et le corps diplomatique, accueilli par des applaudissements, le pape américain a appelé le Liban à "emprunter la voie difficile de la réconciliation" pour refermer les "blessures personnelles et collectives".

"Si elles ne sont pas soignées, si l'on ne travaille pas à une guérison de la mémoire, à un rapprochement entre ceux qui ont subi des torts et des injustices, il sera difficile d'avancer vers la paix", a-t-il mis en garde.

Le pays a connu une longue guerre civile (1975-1990) au sortir de laquelle aucun travail de mémoire ni de véritable réconciliation n'a été fait.

La dernière guerre avec Israël a approfondi les clivages, le Hezbollah chiite ayant ouvert le front contre Israël en octobre 2023 pour soutenir le Hamas palestinien, soulevant l'opposition d'une grande partie des autres communautés, dont les chrétiens.

Le pape américain a salué la "résilience" d'un "peuple qui ne succombe pas, mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves".

"Vous avez beaucoup souffert des conséquences d’une économie qui tue, de l'instabilité mondiale qui a également, au Levant, des répercussions dévastatrices de la radicalisation des identités et des conflits, mais vous avez toujours voulu et su recommencer", a lancé le chef de l'Eglise catholique.

Pour sa part, le président libanais Joseph Aoun, seul chef d'Etat chrétien du monde arabe, a assuré dans son discours que "la sauvegarde du Liban, unique modèle de coexistence" entre chrétiens et musulmans, "est un devoir pour l’humanité".

"Car si ce modèle venait à disparaître, nul autre lieu ne pourrait le remplacer", a-t-il ajouté.

"Dites au monde entier que nous ne mourrons pas, nous ne partirons pas, nous ne désespérerons pas et nous ne nous rendrons pas (...) Nous demeurons l’unique espace de rencontre, dans notre région - et si j’ose dire dans le monde entier", a encore dit le président libanais.

 


L’Arabie saoudite fournit plus de 142 milliards de dollars d’aide à 173 pays

Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
Al-Rabeeah a déclaré que le Royaume avait mené à bien 8 406 projets humanitaires, d'aide, de développement et caritatifs d'une valeur totale de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays. (Fourni)
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  • Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient considérablement intensifiés

LONDRES : Le Dr Abdullah Al-Rabeeah, directeur général de KSrelief, a souligné le rôle de premier plan joué par l'Arabie saoudite dans l'action humanitaire mondiale.

Lors d’une conférence sur l’humanité en médecine au Zayed Centre for Research into Rare Disease in Children, au Great Ormond Street Hospital de Londres, Al-Rabeeah a indiqué que le Royaume avait réalisé 8 406 projets humanitaires, de secours, de développement et caritatifs, pour une valeur de plus de 142 milliards de dollars dans 173 pays.

Cela le classe au premier rang du monde arabe et en fait l’un des principaux donateurs au niveau international.

Al-Rabeeah a ajouté que, sous la direction du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane, les efforts humanitaires du Royaume s’étaient fortement développés.

Depuis sa création en 2015, KSrelief a à lui seul mis en œuvre 3 881 projets d’une valeur de plus de 8,25 milliards de dollars dans 109 pays, couvrant des secteurs clés tels que la santé, la sécurité alimentaire, l’éducation et l’eau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les forces israéliennes tuent 13 personnes lors d'une opération dans le sud de la Syrie

Un homme assis sur des décombres dans un site endommagé à la suite d'un raid israélien vendredi à Beit Jinn, en Syrie. (Reuters)
Un homme assis sur des décombres dans un site endommagé à la suite d'un raid israélien vendredi à Beit Jinn, en Syrie. (Reuters)
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  • Des troupes israéliennes ont arrêté des membres présumés de ce que l’armée a appelé l’organisation Jemaah islamique lors d’une opération nocturne dans le village syrien de Beit Jinn
  • Au moins 10 personnes auraient été tuées lors du raid, selon la télévision d’État syrienne.

DUBAÏ : Au moins 13 personnes ont été tuées et 24 blessées par les forces israéliennes lors d’un raid nocturne sur le village de Beit Jinn, dans le sud de la Syrie, selon l’agence syrienne SANA.

Le ministère syrien des Affaires étrangères a condamné l’opération comme un « crime de guerre » et accusé Israël de vouloir « enflammer la région ».

« Nous dormions quand nous avons été réveillés à trois heures du matin par des tirs », a raconté le blessé Iyad Taher à l’AFP depuis l’hôpital Al-Mouwassat à Damas.

« Nous sommes sortis pour voir ce qui se passait et nous avons vu l’armée israélienne dans le village, des soldats et des chars. Puis ils se sont retirés, l’aviation est arrivée et les obus ont commencé à tomber. J’ai été touché au cou par des éclats. »

Un responsable local a indiqué à l’AFP que les forces israéliennes avaient fait irruption dans le village pour capturer trois hommes, déclenchant des affrontements.

« Après les affrontements, les forces d’occupation israéliennes ont bombardé la zone à l’artillerie et aux drones », a déclaré le responsable du village, Abdul Rahman Al-Hamrawi.

À l’hôpital, Ahmad Kamal a raconté à l’AFP que lui et d’autres « avaient ouvert le feu sur la patrouille israélienne pour se défendre et les empêcher de nous emmener. Mon frère a été tué et j’ai été blessé. »

Les troupes israéliennes affirment avoir arrêté des membres présumés de la Jamaa Islamiya, groupe basé au Liban et allié au Hamas palestinien, lors de l’opération nocturne.

Selon l’armée israélienne, les soldats ont essuyé des tirs et ont riposté avec un soutien aérien, faisant six blessés dans leurs rangs.

L’armée affirme que toutes les cibles recherchées ont été arrêtées et que plusieurs combattants ont été tués, ajoutant que des troupes restent déployées dans la zone.

Israël a mené de nombreuses frappes en Syrie en 2025, visant des secteurs autour de Damas et dans le sud du pays, affirmant vouloir contrer des menaces et protéger la communauté druze proche de la frontière.

Israël dit agir contre des groupes qu’il considère comme hostiles, tandis que les autorités syriennes affirment que les frappes ont tué des soldats.

Depuis la chute du président syrien Bachar Al-Assad en décembre 2024 et l’arrivée d’un nouveau leadership à Damas, Israël a mené des centaines de frappes en Syrie.

Israël a également envoyé des troupes dans la zone tampon patrouillée par l’ONU, qui sépare les forces israéliennes et syriennes sur le plateau du Golan depuis 1974.

Israël occupe le Golan syrien depuis 1967 et l’a annexé en 1981, une décision non reconnue par la communauté internationale.

Dans une résolution adoptée le 6 novembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a réaffirmé son ferme soutien à la « souveraineté, l’indépendance, l’intégrité territoriale et l’unité nationale » de la Syrie.

Au cours de l’été, des contacts de haut niveau ont eu lieu entre responsables israéliens et syriens, avec l’aide de Paris et Washington.

L'envoyée spéciale adjointe de l’ONU pour la Syrie, Najat Rochdi, a condamné l’attaque israélienne, la qualifiant de « violation grave et inacceptable de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Syrie ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com