«Un cas d'école»: matraqué au sol par un policier en 2016, il n'a jamais pu le faire identifier

Les policiers français trainent un manifestant au sol au cours des manifestations contre la loi de sécurité globale, à Paris le 28 novembre (Photo, Ameer AL-HALBI/AFP).
Les policiers français trainent un manifestant au sol au cours des manifestations contre la loi de sécurité globale, à Paris le 28 novembre (Photo, Ameer AL-HALBI/AFP).
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Publié le Samedi 05 décembre 2020

«Un cas d'école»: matraqué au sol par un policier en 2016, il n'a jamais pu le faire identifier

  • Le 17 mai 2016, ce lycéen de Montreuil (Seine-Saint-Denis) participe à une manifestation contre la loi Travail à Paris, il est alors interpelé par quatre policiers en civil
  • Les vidéos de l'arrestation montrent un agent, casque de moto intégral sur la tête et pistolet à la ceinture, porter deux coups de matraque sur le jeune homme à terre

PARIS: « On cherche à cacher les violences policières » : matraqué au sol par un policier lors de son arrestation en 2016, Paco Pompeani n'a jamais réussi à le faire identifier, malgré plusieurs vidéos qui démontrent des « manquements » de plusieurs agents, selon la Défenseure des droits.

Le 17 mai 2016, ce lycéen de Montreuil (Seine-Saint-Denis) participe à une manifestation contre la loi Travail à Paris. Alors âgé de 16 ans, il se retrouve sur la place Denfert-Rochereau, dans le sud de la capitale : des heurts opposent manifestants et policiers, les gaz lacrymogènes pleuvent.

Alors qu'il s'écarte du nuage, l'adolescent est interpellé par quatre policiers en civil. Trois d'entre eux le font tomber pour le maîtriser.

Les vidéos de l'arrestation montrent le quatrième agent, casque de moto intégral sur la tête et pistolet à la ceinture, porter deux coups de matraque sur le jeune homme à terre. Tous se replient ensuite derrière un cordon de CRS, en traînant le manifestant au sol.

Fin novembre, la Défenseure des droits Claire Hédon a adressé un rapport au ministère de l'Intérieur concernant cette arrestation.

Dans ce document, elle dénonce un usage de la matraque « disproportionné », « un manquement » de la part des trois policiers qui n'ont pas protégé le manifestant et « un manquement de l'ensemble de la chaîne hiérarchique » qui gérait cette manifestation car l'auteur des coups n'a jamais été identifié par la préfecture de police de Paris.

« Mon arrestation, c'est un cas d'école des violences policières. J'ai vraiment eu de la chance qu'il y ait plusieurs vidéos », explique Paco Pompeani qui a notamment eu le nez fracturé et l'œil tuméfié. Des blessures qui lui ont valu six jours d'incapacité totale de travail (ITT).

Aujourd'hui âgé de 20 ans, le jeune homme est « très inquiet » face à la loi sécurité globale, dont l'article 24, qui propose d'encadrer l'image des forces de l'ordre, a provoqué une vive polémique et doit désormais être complètement réécrit.

Initialement poursuivi car les policiers l'accusaient d'avoir jeté des projectiles sur les CRS, Paco reste persuadé que les vidéos ont permis sa relaxe par le tribunal pour enfants de Bobigny en 2018. « Les images montrent que les trois policiers mentent sur l'interpellation et donc elles jettent le discrédit sur l'ensemble de leur parole. »

« Effet tunnel »

Paco a obtenu qu'un juge d'instruction enquête sur son arrestation. Devant l'IGPN, la « police des polices »,comme face aux services de la Défenseure des droits, les trois agents « interpellateurs » ont reconnu que les coups de matraque étaient « totalement disproportionnés ». Tous ont également assuré ne pas avoir vu leur auteur à cause de « l'effet tunnel » qui focalisait leur attention sur le manifestant.

Confrontés aux images, ils ont expliqué ne pas le connaître et mis en doute le fait qu'il soit policier. Là où eux portent un brassard orange siglé « police », l'homme n'arbore aucun signe distinctif l'identifiant, ce qui est normalement obligatoire.

Sur d'autres images de la manifestation diffusées par le site Reporterre, le visage du quatrième policier est filmé : la visière de son casque est relevée et l'homme interagit avec le trio qui interpellera Paco quelques instants plus tard.  

La Défenseure des droits a transmis une photo du policier, extraite des vidéos, à la préfecture de police, qui n'a « pas été en mesure de l'identifier ». Dans son rapport, Hédon réitère « avec force » la nécessité d'équiper les forces de l'ordre pour « garantir (leur) identification » ou, « a minima », déterminer « à quels services ils appartiennent ».

« Sans ces vidéos, on n'aurait jamais su qu'il y avait un quatrième policier », tonne Emilie Bonvarlet, l'avocate de Paco, « qui n'a rien vu au milieu des gaz et des coups ». Elle dénonce « des policiers qui nient l'évidence et la hiérarchie qui les couvre ».

Depuis ce jour de 2016, « je ne suis pas serein quand je vois un uniforme et je n'ai jamais réussi à retourner dans une manifestation », confie Paco.

Contacté pour savoir si les policiers concernés s'étaient vu rappeler le code déontologique de la profession, comme le recommande la Défenseure des droits, le ministère de l'Intérieur n'était pas en mesure de répondre dans l'immédiat.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.