Maroc: un journaliste incarcéré en mauvaise santé, victime de « persécutions»

Une vue générale prise le 8 mars 2018 montre des personnes se rassemblant avant le procès de l'éditeur et journaliste marocain Taoufiq Bouachrine à Casablanca. (Photo, AFP)
Une vue générale prise le 8 mars 2018 montre des personnes se rassemblant avant le procès de l'éditeur et journaliste marocain Taoufiq Bouachrine à Casablanca. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 18 mai 2023

Maroc: un journaliste incarcéré en mauvaise santé, victime de « persécutions»

  • M. Bouachrine, 54 ans, fondateur et éditorialiste du quotidien Akhbar Al Yaoum, souffre de diabète et est la cible de « persécutions» et de « mauvais traitements infligés par l'établissement pénitentiaire à son encontre»
  • L'établissement pénitentiaire a accepté qu'il poursuive ce traitement en dehors de la prison mais à condition qu'il soit menotté et porte l'uniforme des criminels, ce qui a été refusé par le journaliste

RABAT: Le journaliste marocain Taoufik Bouachrine, incarcéré depuis 2018, subit des "mauvais traitements" de la part de l'administration pénitentiaire, a affirmé jeudi sa famille qui s'inquiète de la détérioration de son état de santé et appelle à "intervenir d'urgence".

M. Bouachrine, 54 ans, fondateur et éditorialiste du quotidien Akhbar Al Yaoum, souffre de diabète et est la cible de "persécutions" et de "mauvais traitements infligés par l'établissement pénitentiaire à son encontre", a affirmé son épouse Asmae Moussaoui dans un message adressé à l'AFP.

En raison de complications liées à son diabète, il "souffre depuis trois ans de douleurs terribles dans son épaule (...) et le médecin traitant de la prison lui a conseillé de poursuivre les soins dans un hôpital situé à l'extérieur de la prison", explique-t-elle.

L'établissement pénitentiaire a accepté qu'il poursuive ce traitement en dehors de la prison "mais à condition qu'il soit menotté et porte l'uniforme des criminels, ce qui a été refusé par le journaliste, y voyant une atteinte à sa dignité et à son humanité", détaille Mme Moussaoui.

Dans un autre communiqué publié sur sa page Facebook, l'épouse du journaliste appelle "à intervenir d'urgence par tous les moyens possible pour lui porter secours".

Sollicitée par l'AFP, l'administration pénitentiaire (DGAPR) n'a pas immédiatement réagi, mais dans une "mise au point" publiée le week-end dernier elle avait assuré que "le détenu T.B (...) bénéficie des soins de santé nécessaires aussi bien au sein de l'établissement pénitentiaire que dans les hôpitaux extérieurs".

Taoufik Bouachrine a été condamné à 15 ans de prison  pour "viol", "traite des êtres humains" et "agressions sexuelles" à l'encontre de plusieurs femmes. Il a nié ces accusations.

Face aux critiques, les autorités marocaines répondent que M. Bouachrine a été jugé dans le cadre d'une affaire de droit commun qui n'a aucun lien avec sa liberté d'expression, en mettant en avant "l'indépendance de la justice".

L'ONG Amnesty International a récemment accusé l'administration pénitentiaire de "priver du droit de lire et d'écrire" des défenseurs des droits humains et des journalistes emprisonnés, dont M. Bouachrine, Omar Radi et Soulaimane Raissouni. Des accusations récusées par l'administration pénitentiaire.

Dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF) pour l'année 2023, le Maroc a glissé à la 144e place (-9).

Une récente résolution du Parlement européen s'inquiétant de la dégradation de la liberté de la presse au Maroc a déclenché les foudres de la classe politique et des médias marocains.

La justice marocaine a par ailleurs rejeté jeudi le pourvoi en cassation de l'opposant Mohamed Ziane, ex-ministre des droits de l'Homme, selon son avocat.

Avocat célèbre, ayant notamment défendu Taoufik Bouachrine, M. Ziane a été arrêté et incarcéré le 21 novembre dernier après avoir été condamné en appel à trois ans de prison ferme.

Agé de 80 ans, il était poursuivi, en vertu d'une plainte du ministère de l'Intérieur, pour onze chefs d'accusation, dont "outrage à des fonctionnaires publics et à la justice", "injure contre un corps constitué", "diffamation", "adultère" ou encore "harcèlement sexuel".

L'ancien bâtonnier de Rabat, qui n'a pas ménagé ses critiques envers le pouvoir ces dernières années, affirme avoir été jugé "à cause de ses opinions".

Dans un rapport publié en juillet 2022, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a dénoncé au Maroc l'utilisation de procès pour des crimes de droit commun, en particulier sexuels, comme "techniques de répression" visant à faire taire des journalistes et des opposants.


Le prince héritier saoudien déclare à M. Pezeshkian que les attaques israéliennes contre l'Iran violent le droit international

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
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  • Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales
  • Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

RIYAD : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a exprimé la condamnation par le Royaume des attaques israéliennes contre l'Iran lors d'un appel téléphonique avec le président Masoud Pezeshkian samedi.

Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne, selon laquelle le prince héritier a déclaré.

Le prince héritier a déclaré que les attaques israéliennes ont perturbé le dialogue en cours pour résoudre la crise autour du programme nucléaire iranien et ont entravé les efforts de désescalade et de recherche de solutions diplomatiques.

Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

Vendredi, Israël a lancé une attaque sans précédent contre l'Iran, tuant de hauts commandants de l'armée, des scientifiques nucléaires et d'autres hauts responsables, dans un tir de missiles qui, selon Téhéran, a fait 78 victimes. Les deux pays ont échangé des coups samedi.

Le prince héritier a exprimé ses condoléances et sa sympathie à M. Pezeshkian, au peuple iranien et aux familles des victimes des attaques. Il a prié pour que les blessés se rétablissent rapidement.

M. Pezeshkian a remercié le roi Salman d'avoir répondu aux besoins des pèlerins iraniens et de leur avoir facilité l'accès aux services jusqu'à leur retour dans leur pays.

Auparavant, le prince Mohammed a discuté des répercussions des opérations militaires israéliennes contre l'Iran avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'un appel téléphonique.

Le prince Mohammed et M. Starmer ont discuté des derniers développements dans la région et de l'importance de déployer tous les efforts pour désamorcer et résoudre les différends par des moyens diplomatiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed s'est également entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux dirigeants ont passé en revue les développements dans la région à la suite des frappes israéliennes sur l'Iran, a indiqué l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


« Nous nous apprêtons à reconnaître l'État palestinien », annonce le président français à Asharq

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
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  • Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York
  • Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel

Dans un entretien accordé à Asharq en marge d'une rencontre avec des journalistes et des représentants d'organisations de la société civile palestinienne et israélienne, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ce que son pays reconnaisse l'« État de Palestine » lors de la conférence que la France et l'Arabie saoudite accueilleront prochainement à New York.

En réponse à une question sur les conditions à la reconnaissance d'un État palestinien, M. Macron a déclaré : « Il n'y a aucune condition. La reconnaissance se fera selon un processus incluant la fin de la guerre, la reprise de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.»

« Il s'agit d'un ensemble de mesures, » a-t-il souligné.

Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, soulignant que la situation actuelle empêche le président palestinien Mahmoud Abbas de se rendre à New York en raison de la suspension des vols dans la région.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime devant la presse à Paris, le 13 juin 2025- Asharq.

M. Macron a expliqué s'être entretenu à plusieurs reprises vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président palestinien Mahmoud Abbas, et qu'il avait été convenu de « reporter la réunion à une date proche ».

Il a indiqué que le président indonésien lui avait promis de reconnaître Israël si la France reconnaissait l'État palestinien, soulignant « la nécessité de poursuivre cette dynamique ».

Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne

Le document de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne, prévue à New York du 17 au 20 juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, stipule que la conférence se tiendrait sur la base de la « solution à deux États », que sa mise en œuvre s’accompagnerait d’un calendrier précis, que des engagements concrets seraient pris par l’ensemble des parties, et que des mécanismes internationaux seraient instaurés pour en garantir la continuité.

Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel, et garantir la pleine reconnaissance de l’État de Palestine comme composante essentielle de la solution politique, tout en assurant le respect des droits des peuples ainsi que de leur aspiration à la paix et à la sécurité.

Le document souligne que les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre contre Gaza ont entraîné une escalade de la violence sans précédent, des pertes humaines massives, la pire crise humanitaire jamais enregistrée, des destructions généralisées et d'immenses souffrances pour les civils des deux camps, notamment les détenus, leurs familles et les habitants de Gaza.

Le document indique que les activités de colonisation menacent la solution à deux États, seule voie permettant de parvenir à une paix juste, durable et globale dans la région. Elles ont un impact négatif sur la paix, la sécurité et la prospérité régionales et internationales.

Le document explique également que la conférence vise à changer de cap en s'appuyant sur des initiatives nationales, régionales et internationales et en adoptant des mesures concrètes pour renforcer le respect du droit international et promouvoir une paix juste, durable et globale qui garantisse la sécurité de tous dans la région et favorise l'intégration régionale.

La conférence réaffirme l’engagement indéfectible de la communauté internationale en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et de la solution à deux États, ainsi que l’urgence d’agir pour atteindre ces deux objectifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq.com


Le ministre saoudien et l'envoyé américain ont discuté des événements récents lors d'un appel téléphonique

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
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  • les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

RIYAD : L'agence de presse saoudienne rapporte que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu samedi un appel téléphonique de l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack.

Au cours de cet appel, les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

Leurs discussions ont également porté sur l'actualité régionale et internationale.  

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com