Le verger de l'Italie sous l'eau, 13 morts et des dégâts considérables

Un habitant porte un enfant dans une rue inondée de la ville de Lugo, le 18 mai 2023, après que de fortes pluies aient provoqué des inondations dans la région d'Émilie-Romagne, dans le nord de l'Italie. (Photo, AFP)
Un habitant porte un enfant dans une rue inondée de la ville de Lugo, le 18 mai 2023, après que de fortes pluies aient provoqué des inondations dans la région d'Émilie-Romagne, dans le nord de l'Italie. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 19 mai 2023

Le verger de l'Italie sous l'eau, 13 morts et des dégâts considérables

  • Une vingtaine de cours d'eau ont quitté leur lit dans les plaines de cette région de 4,5 millions d'habitants, prisée des touristes pour ses cités historiques comme Parme et Ravenne, ses paysages verdoyants, sa gastronomie et son littoral adriatique
  • Plus de 10 000 habitants ont dû quitter leur domicile

CESENA: Treize morts, des communes sinistrées, des cultures dévastées: l'Emilie-Romagne, riche région considérée comme "le verger de l'Italie", déplore jeudi des dégâts considérables provoquées par des inondations d'une rare intensité, signes selon les autorités de la "tropicalisation" du climat méditerranéen.

Une vingtaine de cours d'eau ont quitté leur lit dans les plaines de cette région de 4,5 millions d'habitants, prisée des touristes pour ses cités historiques comme Parme et Ravenne, ses paysages verdoyants, sa gastronomie et son littoral adriatique.

Selon tous les médias, treize personnes ont trouvé la mort, un chiffre que les sources officielles ne confirmaient pas jeudi soir.

Plus de 10 000 habitants ont dû quitter leur domicile.

L'Italie connaît un mois de mai pluvieux et frais mais un véritable déluge s'est abattu ces derniers jours sur l'Emilie-Romagne: d'immenses superficies agricoles ont été noyées sous les eaux, ravageant champs de céréales, maraîchages, fourrage pour le bétail, des villages entiers ont été lavés par les crues boueuses, des ponts se sont effondrés et 400 routes se sont affaissées, des glissements de terrain ont creusé le relief.

Localement, il est tombé en quelques heures l'équivalent de six mois de précipitations.

Les dégâts se compteraient en milliards d'euros, auxquels s'ajoutent deux milliards estimés après les inondations ayant déjà frappé la région au début du mois.

"Cinq mille exploitations agricoles ont fini sous l'eau: des serres, des pépinières, des étables dont les bêtes sont noyées, des dizaines de milliers d'hectares inondés de vigne, de kiwis, de poires, de pommes, de légumes et de céréales", a détaillé l'organisation jeudi.

Mur d'eau

Le maire de Ravenne, Michele De Pascale, a indiqué jeudi que si les habitants de certaines localités évacuées pouvaient retourner chez eux, d'autres devaient partir, des digues et berges de certains cours d'eau menaçant de rompre.

Stefano Bonaccini, président de la région d'Émilie-Romagne, a comparé jeudi l'amplitude et les conséquences de la catastrophe au séisme qui a frappé la région le 20 mai 2012 et qui avait fait plus de 10 milliards d'euros de dégâts matériels.

«Tropicalisation»

Là où les eaux refluaient, les habitants s'employaient à nettoyer maisons et rues recouvertes de boue et jonchées de débris.

A Lugo, Andrea Ancherani montre des traces de boue dans son appartement, envahi par la crue. "Personne ici ne se souvient d'avoir vécu ça. Hier soir ça a été très difficile mais aujourd'hui nous sommes là, nous travaillons, en attendant que quelqu'un vienne dégager les rues", a-t-il témoigné auprès de l'AFP.

Pour les autorités et les experts, ces calamités exceptionnelles vont devenir la norme. "Rien ne sera plus comme avant car ce processus de tropicalisation qui monte de l'Afrique touche aussi l'Italie", a averti mercredi le ministre de la Protection civile, Nello Musumeci.

Paradoxalement, ces trombes d'eau frappent un pays chroniquement touché par la sécheresse. Pour autant, elles ne permettront pas de résorber le déficit hydrique lié à la raréfaction de la neige en montagne et des précipitations moyennes, préviennent les spécialistes.

Selon les experts, le changement climatique dû à l'activité humaine accroît l'intensité et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les vagues de chaleur, les sécheresses et les incendies de forêt, mais aussi les tempêtes accompagnées de fortes pluies.

Ces inondations ont entraîné l'annulation du Grand Prix de Formule 1 d'Émilie-Romagne prévu dimanche à Imola, en raison de la montée inquiétante du niveau d'un cours d'eau proche du paddock.

"L'annulation du Grand Prix est un coup dur mais la chose la plus importante est que nous puissions aider tous ceux qui ont été évacués, tous ceux qui souffrent de ce climat extrême", a réagi dans une vidéo sur Twitter l'Espagnol Carlos Sainz, pilote de l'écurie de F1 Ferrari dont le berceau se trouve en Emilie-Romagne.

Aux abords du circuit, Frans Wijnen, venu des Pays-Bas pour voir courir le double champion du monde Max Verstappen, est tout autant désolé.

"Je respecte la décision de l'organisation et des autorités locales. Des gens ont perdu la vie près d'ici et le nombre de victimes continue de monter", déplore auprès de l'AFP ce Néerlandais coiffé d'une casquette orange portant des écussons aux couleurs de son pays et de l'Italie.


Naufrage au large de Djibouti: au moins 21 migrants morts et 23 disparus, selon l'ONU

Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
Une embarcation de migrants qui a coulé au large de Djibouti. Photo d'archives. (AFP).
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  • La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti)
  • Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants

NAIROBI: Au moins 21 migrants, dont des enfants, ont été tués et 23 autres sont portés disparus dans le naufrage de leur embarcation au large de Djibouti, a annoncé mardi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

La bateau transportait des Ethiopiens venant du Yémen, a indiqué sur X l'ambassadeur éthiopien à Djibouti, Berhanu Tsegaye, en précisant que l'accident a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi au large de Godoria (nord-est de Djibouti).

"Les opérations de recherche et sauvetage par les autorités locales et l'OIM sont en cours", a affirmé l'OIM sur X.

Sur les 77 migrants à bord de l'embarcation, 23 sont toujours portés disparus et 21 corps ont été retrouvés, dont ceux d'enfants, selon le chef de mission de l'OIM à Djibouti, Tanja Pacifico.

Le bateau était en route vers la côte djiboutienne après avoir quitté le Yémen lundi vers 19H30 (16H30 GMT), a-t-elle indiqué.

L'ambassadeur éthiopien à Djibouti a confirmé que 33 personnes, dont une femme, avaient survécu, exprimé sa "peine profonde (...) devant la succession d'horribles désastres", et réclamé l'adoption de "mesures légales" contre "les trafiquants d'êtres humains qui mettent les vies de nos citoyens en danger".

Il s'agit du deuxième naufrage rapporté par l'OIM au large de Djibouti en quelques semaines, après un autre le 8 avril dans lequel au moins 38 migrants, dont des enfants, ont péri.

« Route dangereuse »

La "route de l'Est", empruntée par les migrants venant de la Corne de l'Afrique pour rejoindre l'Arabie saoudite via le Yémen en guerre, est considérée par l'OIM comme "l'une des routes migratoires les plus dangereuses et les plus complexes d'Afrique et du monde".

Malgré les risques, "le nombre de personnes qui tentent de traverser est en constante augmentation", a affirmé Mme Ndege.

Le 8 avril, l'OIM estimait qu'au moins 698 personnes avaient péri le long de la "route de l'Est" en 2023. Mais "ce chiffre pourrait être plus élevé car certaines tragédies passent souvent inaperçues", ajoutait l'agence onusienne.

En novembre 2023, 64 migrants avaient disparu, présumés morts en mer, lors d'un naufrage au large des côtes du Yémen.

Outre les naufrages, les migrants sont confrontés le long du chemin à "la famine, aux risques sanitaires, aux trafiquants et autres criminels" et manquent "de soins médicaux, de nourriture, d'eaux, d'un abri", souligne l'organisation.

Selon l'OIM, les Éthiopiens représentent 79% des quelque 100.000 migrants arrivés au Yémen en 2023 depuis les côtes de Djibouti ou de Somalie, le reste étant des Somaliens.

La plupart d'entre eux évoquent des motifs économiques à leur départ, mais une partie met aussi en avant les violences ou les catastrophes climatiques dans leur pays.

Deuxième pays le plus peuplé d'Afrique, l'Ethiopie est déchirée par de nombreux conflits et plusieurs régions ont souffert ces dernières années d'une importante sécheresse. L'inflation est galopante et plus de 15% des 120 millions d'habitants dépendent de l'aide alimentaire.


L'Ukraine va annoncer des mesures pour faire rentrer ses hommes de l'étranger

Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
Des habitants locaux se tiennent devant une affiche de recrutement de la troisième brigade d'assaut ukrainienne alors qu'ils se réfugient dans une station de métro souterraine lors d'une alerte de raid aérien à Kiev le 23 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front
  • Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion

KIEV: Le chef de la diplomatie ukrainienne a indiqué mardi des "mesures" imminentes visant à faire rentrer en Ukraine les hommes en l'âge de combattre se trouvant à l'étranger.

L'Ukraine, qui combat depuis deux ans l'invasion russe, a cruellement besoin de soldats, d'autant que Kiev s'attend à ce que la Russie lance une nouvelle offensive dans les semaines ou mois à venir.

"Le fait de séjourner à l'étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers sa patrie", a déclaré Dmytro Kouleba sur X, annonçant avoir ordonné des "mesures pour rétablir l'équité entre les hommes en âge d'être mobilisés en Ukraine et ceux à l'étranger".

Il n'a pas précisé la nature de ces mesures se bornant à dire que le ministère allait "prochainement fournir des éclaircissements" sur de nouvelles procédures à suivre pour "accéder aux services consulaires".

L'Ukraine interdit aux hommes en âge de combattre de voyager à l'étranger à quelques exceptions près.

Déserteurs 

Mais, selon des estimations de médias, des dizaines de milliers d'hommes ont fui le pays illégalement pour éviter d'aller au front.

Des centaines de milliers d'Ukrainiens vivaient en outre à l'étranger avant l'invasion.

La déclaration du ministre intervient alors qu'un influent site d'information ukrainien ZN.UA a publié lundi soir ce qu'il affirme être une lettre officielle signée par un adjoint de M. Kouleba et préconisant aux consulats ukrainiens de suspendre à partir de mardi tout service consulaire pour les hommes âgés de 18 à 60 ans.

Selon des médias ukrainiens, plusieurs consulats ukrainiens ont cessé d'accepter ces dossiers.

La compagnie d'Etat Dokument qui facilite la délivrance de documents ukrainiens a annoncé mardi sur son site qu'elle "suspendait" les procédures à l'étranger pour des "raisons techniques".

L'Ukraine, dont l'armée est en difficulté face aux troupes russes, a adopté une loi sur la mobilisation visant à durcir les punitions pour les récalcitrants.

Elle a aussi baissé l'âge de mobilisation de 27 à 25 ans.


Début des discussions entre Washington et Niamey sur le retrait des troupes américaines du Niger

Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
Les manifestants réagissent alors qu'un homme brandit une pancarte exigeant que les soldats de l'armée américaine quittent le Niger sans négociation lors d'une manifestation à Niamey, le 13 avril 2024. (AFP)
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  • Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis
  • Washington a accepté de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait

WASHINGTON: Washington a entamé les discussions avec Niamey sur le retrait du Niger des troupes américaines qui y étaient déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste au Sahel, a déclaré lundi le Pentagone.

Le gouvernement du Niger, issu d'un coup d'Etat en juillet dernier, avait dénoncé en mars l'accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence américaine était désormais "illégale".

Washington a finalement accepté la semaine dernière de retirer du pays ses plus de 1 000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s'accorder sur les détails de ce retrait.

"Nous pouvons confirmer le début des discussions entre les Etats-Unis et le Niger sur le retrait ordonné des forces américaines du pays", a déclaré le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.

Une "petite délégation du Pentagone et du commandement militaire américain pour l'Afrique" participe aux discussions, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis vont "continuer à explorer les options possibles afin d'assurer que nous soyons toujours en mesure de faire face aux potentielles menaces terroristes", a-t-il encore dit.

A Niamey, le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakari Yaou Sangaré, a indiqué dans un communiqué avoir eu lundi "des discussions" avec l’ambassadrice des États-Unis à Niamey, Kathleen Fitzgibbon, portant "sur la question du départ des troupes militaires américaines du Niger".

L’entretien s’est déroulé en présence de Maria Barron, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) à Niamey, qui a assuré que l'agence allait "poursuivre sa coopération bilatérale" avec le Niger, annonçant "un nouvel accord devant remplacer celui en cours qui expire en septembre 2024", selon le communiqué.

Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d'une base de drone importante près d'Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars.

Après le coup d'Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum fin juillet, le nouveau régime militaire a rapidement exigé le départ des soldats de l'ancienne puissance coloniale française et s'est rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, également dirigés par des régimes militaires et confrontés à la violence de groupes jihadistes.