La guerre à Khartoum prive les Soudanais de leur argent

Une Soudanaise passe devant deux banques fermées dans une rue déserte de la capitale du Soudan, Khartoum, le 4 juin 2019. ( AFP / Ebrahim HAMID)
Une Soudanaise passe devant deux banques fermées dans une rue déserte de la capitale du Soudan, Khartoum, le 4 juin 2019. ( AFP / Ebrahim HAMID)
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Publié le Vendredi 19 mai 2023

La guerre à Khartoum prive les Soudanais de leur argent

  • En raison des combats meurtriers, les transports de fonds ont été interrompus. Les employés de banque ne peuvent donc que remettre de petites sommes à un nombre restreint de clients
  • Dans un souci d'apaisement, la Fédération des banques du Soudan publie régulièrement des communiqués pour «assurer à ses clients que leurs économies (...) sont entièrement préservées»

KHARTOUM, Soudan : Coffres pillés, direction aux abonnés absents et serveurs indisponibles: après un mois de guerre à Khartoum, le système bancaire est quasi à l'arrêt au Soudan, plongeant de nombreux habitants dans l'incertitude.

Devant une agence de la Bank of Khartoum à Madani, à 200 kilomètres au sud de la capitale, Ibrahim Saïd attend, assis par terre avec des dizaines d'autres déplacés, sous un soleil toujours brûlant en fin d'après-midi.

«Je suis là depuis 07H00 dans l'espoir de sortir l'argent que j'ai sur mon compte», raconte à l'AFP ce père de famille.

Comme un demi-million de Soudanais, Ibrahim Saïed a fui les combats à Khartoum, pilonnée depuis le 15 avril par l'aviation de l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et l'artillerie des paramilitaires de son rival le général Mohamed Hamdane Daglo.

Ichraq al-Rih, elle, vient depuis trois jours à la banque. A chaque fois, dit-elle à l'AFP, c'est le même scénario: «vers 15H00, ils ouvrent les portes et ne font rentrer qu'un tout petit nombre de gens».

En raison des combats meurtriers, les transports de fonds ont été interrompus. Les employés de banque ne peuvent donc que remettre de petites sommes à un nombre restreint de clients.

«Les malchanceux doivent revenir le lendemain», poursuit Ichraq al-Rih alors qu'autour d'elle des policiers tentent de faire respecter l'ordre de la file d'attente.

Ahmed Abdelaziz, lui, avait mis toutes ses économies à la Omdurman National Bank, dont les portes sont fermées aujourd'hui.

- «On n'y comprend rien» -

«On a de l'argent à la banque mais on ne peut pas y toucher, on n'y comprend plus rien», dit à l'AFP ce fonctionnaire de 45 ans.

Mohammed Abdelaziz, expert du secteur bancaire, avance des explications.

«Les serveurs qui contrôlent les opérations des banques se trouvent à leurs sièges sociaux à Khartoum», explique-t-il à l'AFP. «Or, avec les combats, aucun employé ne peut s'y rendre pour les faire fonctionner», pas plus que les opérateurs qui validaient les opérations des agences dans les différents Etats du Soudan.

Quant aux échanges interbancaires, ils sont interrompus jusqu'à nouvel ordre, raconte un employé de la Sudanese French Bank sous le sceau de l'anonymat.

«Les systèmes de versement de banque à banque sont coupés, je ne peux faire aucun virement d'un compte de ma banque vers un compte d'une autre banque», affirme-t-il à l'AFP. Sans parler des problèmes d'électricité et d'Internet.

Après 20 ans d'embargo, le système bancaire était déjà peu développé au Soudan, qui figure sur la liste des «pays pauvres très endettés» des bailleurs internationaux.

Il ne permet ni les paiements en carte bancaire ni les virements internationaux entre particuliers.

- «Sommes astronomiques» -

Le pays compte 37 banques, dont quatre publiques qui détiennent 14% des actifs bancaires et sept banques étrangères qui comptent pour 23% des actifs bancaires du pays, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Fin 2019, l'ensemble de ces actifs représentaient à peine 11 milliards d'euros et déjà, le FMI jugeait le système bancaire «vulnérable avec plusieurs banques sous-capitalisées».

Difficile de savoir aujourd'hui ce qu'il reste: chaque jour, de nouvelles images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des banques saccagées et des coffres-forts vidés par des combattants.

La première semaine de la guerre, l'armée avait accusé les paramilitaires d'avoir «volé des sommes astronomiques» dans une agence de la Banque centrale à Khartoum.

Et le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de facto du pays depuis le putsch de 2021, a récemment annoncé le gel des comptes bancaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.

Dans un souci d'apaisement, la Fédération des banques du Soudan publie régulièrement des communiqués pour «assurer à ses clients que leurs économies (...) sont entièrement préservées».

Elle dit aussi «chercher à rétablir les services bancaires dès que les conditions le permettront».

En attendant, Ibrahim, Ichraq, Ahmed et les autres devront acheter de la farine --deux fois plus chère qu'avant la guerre-- ou de l'essence --20 fois plus onéreuse-- avec les quelques billets qui leur restent.


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com