Nord Stream 2 sur le point d'être relancé malgré l'opposition américaine

Le chantier du controversé gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie et l'Allemagne est sur le point de reprendre (Photo, AFP)
Le chantier du controversé gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie et l'Allemagne est sur le point de reprendre (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 06 décembre 2020

Nord Stream 2 sur le point d'être relancé malgré l'opposition américaine

  • Seuls 6% du gazoduc restent à achever, selon Nord Stream 2, soit 120 km dans les eaux danoises et 30 km en eaux allemandes
  • Le gouvernement allemand n'attend d'ailleurs pas de changement fondamental avec l'entrée en janvier à la Maison Blanche du démocrate Joe Biden

BERLIN: Interrompu depuis près d'un an, le chantier du controversé gazoduc Nord Stream 2 reliant la Russie et l'Allemagne est sur le point de reprendre, malgré une nouvelle mise en garde américaine. 

Le consortium de Nord Stream 2 n'a pas confirmé officiellement la reprise des travaux mais plusieurs signes laissent à penser que l'activité va être relancée pour achever ce projet pharaonique de plus de 9 milliards d'euros. 

L'Office allemand des voix navigables et de la navigation de Stralsund, au bord de la mer Baltique, a ainsi averti les navires que des travaux de pose de pipe-lines allaient être menés du 5 au 31 décembre, précisément sur la zone où doivent être posés les derniers kilomètres du gazoduc. 

Les navires russes Fortuna et Akademik Tscherski, spécialisés dans l'installation de pipe-line, sont par ailleurs en route vers le site du chantier, selon le site de navigation Marine Traffic. 

Discrétion 

« Nous ne pouvons donner aucune information sur les détails et la planification des projets », a déclaré samedi Nord Stream Allemagne, sans confirmer ni démentir la reprise imminente des travaux. 

Le consortium avait toutefois assuré le 28 novembre auprès de plusieurs médias russes qu'il prévoyait bien de « reprendre les travaux de pose de canalisations cette année, à l'aide d'un navire situé dans la zone économique exclusive de l'Allemagne ». 

Côté russe, la discrétion semble aussi de mise. « Bien sûr, nous protégerons nos intérêts », s'est borné à assurer vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé sur la réaction russe en cas de maintien des sanctions américaines. 

Nord Stream 2, dont la mise en service était initialement prévue début 2020, est un gazoduc censé doubler les capacités de livraison de gaz russe de son aîné Nord Stream 1, opérationnel depuis 2012, et garantir la sécurité des approvisionnements de l'Europe occidentale via la mer Baltique. 

Le projet associe principalement le géant russe Gazprom à cinq groupes européens : le français Engie, les allemands Uniper et Wintershall, l'autrichien OMV et l'anglo-néerlandais Shell. 

Bien que ses 1.230 kilomètres soient quasiment terminés, le projet avait été brutalement interrompu en décembre 2019 après que les Etats-Unis eurent décidé de sanctionner les entreprises engagées dans le projet. 

Seuls 6% du gazoduc restent à achever, selon Nord Stream 2, soit 120 km dans les eaux danoises et 30 km en eaux allemandes. 

Ces sanctions, dénoncées par Berlin et Moscou, comprenaient le gel des avoirs et la révocation des visas américains pour les entrepreneurs liés au gazoduc. 

« Outil » du Kremlin  

Nord Stream 2 est décrié en Europe par plusieurs pays, dont l'Ukraine, la Pologne et les pays baltes. 

Mais ce sont surtout les Etats-Unis qui combattent ce projet, susceptible de rendre l'Allemagne « prisonnière » de Moscou, avait prévenu Donald Trump en 2018. 

Avant la reprise des travaux dans les tout prochains jours, l'ambassadrice américaine par intérim en Allemagne a samedi demandé à l'Allemagne et à l'Union européenne un « moratoire » sur la construction du gazoduc. 

« Ce gazoduc n'est pas seulement un projet économique, mais aussi l'outil politique du Kremlin pour contourner l'Ukraine et diviser l'Europe », a dénoncé Robin Quinville dans le quotidien économique allemand Handelsblatt, critiquant le « comportement malveillant » de Moscou. 

La position américaine est loin d'être économiquement désintéressée. Les Etats-Unis, grand producteur de gaz naturel, se sont en effet récemment lancés dans une offensive commerciale à la recherche de nouveaux débouchés, lorgnant du côté de l'Europe. 

Le gouvernement allemand n'attend d'ailleurs pas de changement fondamental avec l'entrée en janvier à la Maison Blanche du démocrate Joe Biden. 

« Nous ne nous faisons pas d'illusions à ce sujet. Il n'y a guère de différences d'opinion entre les républicains et les démocrates », a ainsi admis samedi le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, dans l'hebdomadaire Der Spiegel. « Mais là aussi, un nouveau ton et une forme différente de débat nous aideront à progresser », veut croire le ministre allemand. 

A la suite de la tentative d'empoisonnement d'Alexeï Navalny, détracteur numéro un du Kremlin, l'Union européenne avait évoqué de possibles sanctions contre ce projet, sans donner suite à ce stade. 


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.