Istanbul se tourne vers le financement étranger car les banques publiques ferment leurs portes à la ville

Le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a déclaré samedi que les banques publiques turques refusaient continuellement d’accorder des prêts à la municipalité. (AFP)
Le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a déclaré samedi que les banques publiques turques refusaient continuellement d’accorder des prêts à la municipalité. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 décembre 2020

Istanbul se tourne vers le financement étranger car les banques publiques ferment leurs portes à la ville

  • Lors d’une conférence de presse à Istanbul mercredi, le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a annoncé que la municipalité a émis sa première euro-obligation pour des marchés de capitaux internationaux afin de financer ses nouveaux projets d’infrastructure
  • « Les tentatives de sanctionner Imamoglu pourraient mal tourner et finir par nuire aux dirigeants de la Turquie, surtout à Erdogan »

ANKARA : Le refus par les banques publiques turques d’accorder des prêts à Istanbul pousse la municipalité à demander des prêts de l’étranger.

Lors d’une conférence de presse à Istanbul mercredi, le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, a annoncé que la municipalité a émis sa première euro-obligation pour des marchés de capitaux internationaux afin de financer ses nouveaux projets d’infrastructure.

Grâce à cette euro-obligation, la municipalité a obtenu 580 millions de dollars pour financer quatre grands projets de métro dans la ville.

« Notre relation avec les sources de financement étrangères se poursuivra à travers une autre émission d’obligations, un projet de financement ou par un autre moyen », a affirmé Imamoglu.

Ce dernier a déclaré qu’il se focaliserait sur les projets de métro en 2021 à la suite des appels répétés des Istanbuliotes pour réduire les embouteillages dans la deuxième ville la plus congestionnée du monde.

Imamoglu s’est imposé en tant qu’opposant fort au parti du président turc Recep Tayyip Erdogan, le Parti de la justice et du développement (AKP), puisqu’il a remporté deux élections locales en mars puis en juin pour être élu maire de 16 millions de personnes.

Les projets locaux qu’il a mis en œuvre jusqu’à présent ont attiré de nombreuses couches de la société puisqu’ils répondaient à leurs besoins quotidiens. Imamoglu devrait également défier Erdogan lors des prochaines élections présidentielles de 2023.

Les banques publiques turques ont fermé leurs portes à la municipalité après avoir soutenu les municipalités affiliées à l’AKP pour les 25 dernières années.

« Tout le monde sait qu’Erdogan se sentait menacé par le fait qu’Istanbul appartienne à l’opposition. Initialement, il a refusé d’accepter cette perte et a demandé de nouvelles élections qu’Imamoglu a remportées de manière encore plus décisive – ce qui était embarrassant pour Erdogan. Imamoglu est désormais un candidat sérieux aux élections présidentielles de 2023 et a donc une cible dans le dos », a expliqué Paul T. Levin, directeur de l'Institut des études turques à l'université de Stockholm.

« Il n’est pas surprenant que l’AKP utilise son pouvoir sur les banques publiques pour compliquer la tâche au maire de l’opposition, mais ce sont les habitants de la ville qui paieront pour cela en fin de compte », a-t-il précisé à Arab News.

Étant donné l’importance d’Istanbul pour l’économie du pays, M. Levin prévient que les tentatives de sanctionner Imamoglu pourraient mal tourner et finir par nuire aux dirigeants de la Turquie, surtout à Erdogan.

FAITRAPIDE

Imamoglu s’est imposé en tant qu’opposant fort au parti du président turc Recep Tayyip Erdogan, le Parti de la justice et du développement (AKP), puisqu’il a remporté deux élections locales en mars puis en juin pour être élu maire de 16 millions de personnes.

 

Par ailleurs, le gouvernement n’a pas abandonné le projet controversé de Kanal Istanbul à 9 milliards de dollars, surnommé le « projet fou » d’Erdogan, qui vise à relier la mer Noire et la mer de Marmara par une voie navigable artificielle. Ce projet a été largement critiqué par Imamoglu pour des raisons environnementales et financières, car il pourrait causer des tremblements de terre.

La sécurité autour du maire d’Istanbul a récemment été renforcée à la suite de graves allégations de complot d’assassinat lié à Daech.

Selon Berk Esen, analyste politique de l’Université de Sabanci à Istanbul, la décision des banques publiques de ne pas accorder de prêts aux municipalités contrôlées par l’opposition est un autre signe du régime de plus en plus autoritaire en Turquie.

« Le gouvernement AKP a fait de la bureaucratie d’État sa machine partisane, utilisant des ressources publiques pour favoriser la base du parti et sanctionner les électeurs de l’opposition », a-t-il expliqué.

« C’est une tentative délibérée par le gouvernement de laisser les maires des partis de l’opposition sans suffisamment de fonds pour rembourser les dettes de la municipalité et réaliser des projets publics importants simultanément », a-t-il indiqué.

De même, un haut responsable à la municipalité d’Ankara a confirmé que les banques publiques n’octroient pas non plus de prêts à la capitale.

Lors des élections de mars 2019, le candidat de l’opposition Mansur Yavas a mis fin à 25 ans de règne par des maires affiliés à l’AKP qui bénéficiaient continuellement de prêts pour des projets urbains étranges et impopulaires, tels que des parcs de dinosaures.

D’après M. Esen, les élites de l’AKP estiment que ces projets pourraient aider les maires de l’opposition à attirer des électeurs de leur base, sapant ainsi l'hégémonie politique de l'AKP.

« Les banques publiques sont un outil pratique pour cette stratégie. Sous le règne de l’AKP, les banques publiques se sont plutôt transformées en distributeurs de billets pour les commerces pro-gouvernementaux qui soutiennent ouvertement Erdogan », a-t-il ajouté.

 

 

 


L'Arabie saoudite salue la reconnaissance de la Palestine par quatre États occidentaux

 L'Arabie saoudite a salué dimanche la décision du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et du Portugal de reconnaître l'État de Palestine, la qualifiant d'étape importante pour faire avancer le processus de paix. (AFP)
L'Arabie saoudite a salué dimanche la décision du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et du Portugal de reconnaître l'État de Palestine, la qualifiant d'étape importante pour faire avancer le processus de paix. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni et le Canada sont les premiers pays du G7 à franchir le pas
  • Le Royaume a déclaré que cette décision démontrait "l'engagement sérieux des pays amis" à soutenir les efforts en faveur d'une solution à deux États, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, a rapporté l'agence de presse saoudienne

RIYAD: L'Arabie saoudite a salué dimanche la décision du Royaume-Uni, de l'Australie, du Canada et du Portugal de reconnaître l'État de Palestine, la qualifiant d'étape importante pour faire avancer le processus de paix.

Le Royaume a déclaré que cette décision démontrait "l'engagement sérieux des pays amis" à soutenir les efforts en faveur d'une solution à deux États, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, a rapporté l'agence de presse saoudienne (Saudi Press Agency).

Il a ajouté qu'il espérait que d'autres pays suivraient cet exemple et prendraient d'autres mesures positives qui aideraient le peuple palestinien à réaliser ses aspirations à vivre en paix et permettraient à l'Autorité palestinienne d'assumer ses responsabilités, a ajouté l'agence de presse saoudienne.

L'Arabie saoudite a réitéré sa position en faveur d'un règlement juste et global qui garantisse la sécurité, la stabilité et la prospérité du peuple palestinien.

Dimanche, la Grande-Bretagne, l'Australie, le Canada et le Portugal ont reconnu l'existence d'un État palestinien, marquant ainsi un tournant décisif dans des décennies de politique étrangère occidentale.

Le Royaume-Uni et le Canada sont devenus les premiers pays du G7 à franchir le pas. La France et d'autres pays devraient suivre lors de l'assemblée générale annuelle des Nations unies qui s'ouvre lundi à New York.


Le prince héritier et le président français s'entretiennent avant le sommet sur la solution à deux États

Le prince héritier Mohammed ben Salmane s’est entretenu par téléphone samedi avec le président français Emmanuel Macron. (SPA/AFP/Photo d’archives)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane s’est entretenu par téléphone samedi avec le président français Emmanuel Macron. (SPA/AFP/Photo d’archives)
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  • Les deux dirigeants ont examiné les résultats de la conférence internationale de haut niveau sur la résolution de la question palestinienne.

RIYAD: Le prince héritier Mohammed ben Salmane a eu un entretien téléphonique, samedi, avec le président français Emmanuel Macron, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les deux dirigeants ont passé en revue les résultats de la conférence internationale de haut niveau consacrée à la résolution pacifique de la question palestinienne, notamment à travers la mise en œuvre de la solution à deux États, une initiative coprésidée par l’Arabie saoudite et la France.

Ils ont également discuté des préparatifs en vue de la reprise de la conférence au niveau des chefs d’État, prévue pour le 22 septembre, dans le cadre des efforts visant à mettre fin à la guerre à Gaza et à parvenir à une paix durable menant à la création d’un État palestinien.

L’appel a également mis en lumière l’adoption de la Déclaration de New York, issue de la conférence et largement approuvée par l’Assemblée générale des Nations unies.

Les deux parties ont souligné le nombre croissant de pays exprimant leur intention de reconnaître un État palestinien, reflétant un large consensus international en faveur d’un avenir pacifique garantissant au peuple palestinien son droit légitime à l’indépendance, selon SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Une délégation saoudienne se rend à New York pour assister à la 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le 28 septembre 2024. (AFP/File)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le 28 septembre 2024. (AFP/File)
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  • Une délégation de haut niveau, dirigée par le ministre des Affaires étrangères saoudien, participe à la 80e session de l’AGNU à New York, avec un agenda axé sur la paix, le développement et la coopération internationale
  • L’Arabie saoudite présidera des événements majeurs autour de la question palestinienne et renforcera ses engagements en matière de diplomatie humanitaire et de développement durable

RIYAD: Le ministre des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite s’est envolé vendredi pour New York afin de diriger la délégation du Royaume participant à la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU).

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a précisé que la délégation conduite par le prince Faisal ben Farhane comprend la princesse Reema bent Bandar Al Saud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis ; Adel ben Ahmed Al-Jubeir, ministre d’État aux Affaires étrangères et envoyé pour le climat ; Faisal ben Fadhil Alibrahim, ministre de l’Économie et de la Planification ; le Dr Abdullah Al Rabeeah, directeur général du centre d’aide humanitaire saoudien KSRelief ; Abdulrahman Al-Rassi, vice-ministre chargé des affaires multilatérales internationales et superviseur général de la diplomatie publique ; ainsi qu’Abdulaziz Alwasil, ambassadeur saoudien auprès de l’ONU.

En marge de l’AGNU80, le Royaume organisera plusieurs initiatives et réunions visant à renforcer la sécurité et la stabilité régionales et internationales, et à faire progresser les efforts diplomatiques, humanitaires et de développement, indique le communiqué.

L’Arabie saoudite présidera également la Conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États au niveau des dirigeants, ainsi que la réunion ministérielle de haut niveau de l’Alliance mondiale pour la mise en œuvre de la solution à deux États.

Le prince Faisal et sa délégation participeront également aux célébrations du 80e anniversaire de l’ONU, en plus d’un large éventail de réunions officielles visant à renforcer la coopération multilatérale, examiner les développements régionaux et internationaux, soutenir les efforts en faveur de la paix et de la sécurité mondiales, et coordonner l’action conjointe pour atteindre les Objectifs de développement durable.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com