La Russie affirme avoir éliminé les combattants infiltrés depuis l'Ukraine

Une capture de vidéo publiée par le ministère russe de la Défense, montre ce qu'il a qualifié d'attaque aérienne des forces armées russes contre des militants ukrainiens dans la région de Belgorod, dans un lieu inconnu, le 23 mai 2023 (Photo, Reuters).
Une capture de vidéo publiée par le ministère russe de la Défense, montre ce qu'il a qualifié d'attaque aérienne des forces armées russes contre des militants ukrainiens dans la région de Belgorod, dans un lieu inconnu, le 23 mai 2023 (Photo, Reuters).
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Publié le Mercredi 24 mai 2023

La Russie affirme avoir éliminé les combattants infiltrés depuis l'Ukraine

  • Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé que cette nouvelle incursion signifie qu'il faut «plus d'efforts» pour assurer la sécurité de la Russie
  • Alors que se profile une vaste contre-offensive ukrainienne, le territoire russe a été ces derniers mois et semaines la cible d'un nombre croissant de sabotages, d'attentats et d'attaques de drones imputés à Kiev, mais jamais revendiqués par l'Ukraine

MOSCOU: La Russie a affirmé mardi avoir "écrasé" avec son aviation et son artillerie le groupe ayant attaqué la veille depuis l'Ukraine la région frontalière de Belgorod, dans la plus spectaculaire incursion en territoire russe depuis le début du conflit.

Lundi, des combattants entrés en Russie depuis l'Ukraine ont attaqué plusieurs localités de la région de Belgorod, qui a également essuyé des tirs d'artillerie et des attaques de drones qui ont poussé les habitants à fuir.

Le Kremlin a exprimé sa "profonde préoccupation" et appelé à faire "plus d'efforts" pour empêcher ces incursions, en pleine multiplication d'attaques sur le sol russe ces derniers mois, qui ont soulevé des questions sur la solidité des défenses.

Le ministère russe de la Défense a assuré mardi avoir repoussé cette incursion après une opération qui a notamment mobilisé l'aviation et l'artillerie.

"Les formations nationalistes ont été bloquées et écrasées", a dit le ministère russe dans un communiqué, désignant ainsi les combattants venus d'Ukraine lors de cette incursion.

"Le reste des nationalistes ont été repoussés sur le territoire de l'Ukraine, où les frappes (...) se sont poursuivies jusqu'à leur élimination totale", a encore indiqué le ministère, affirmant avoir tué "plus de 70 terroristes ukrainiens".

Ces déclarations étaient invérifiables de source indépendante dans l'immédiat.

«Légion» russe

En réponse à l'incursion, la Russie avait décrété lundi un régime "antiterroriste" dans toute la région de Belgorod, qui a été levé mardi en fin d'après-midi. Cette mesure octroyait des pouvoirs étendus aux forces de l'ordre.

La Russie a accusé Kiev d'être derrière cette attaque, mais les autorités ukrainiennes nient toute implication.

"Nous ne livrons pas de guerre sur des territoires étrangers", a ainsi assuré mardi la vice-ministre ukrainienne de la Défense Ganna Maliar, y voyant une "crise interne russe".

Des Russes interrogés à Moscou par l'AFP mardi ont fait part de leur crainte de nouvelles attaques.

"Ce n'est pas seulement Belgorod, mais tous les territoires frontaliers. L'ensemble de la nation russe est anxieuse à l'idée que (les bombardements) puissent se produire plus loin, à Moscou", déclare Alexandre, un ingénieur de 42 ans qui préfère taire son nom.

"Les habitants de Belgorod devraient réfléchir, ne pas rester allongés sur leur canapé, mais se gratter la tête et se demander si tout va bien au sein de l'Etat russe", fustige Sergueï Roussakov, un ingénieur industriel à la retraite de 70 ans.

Les Ukrainiens interrogés à Kiev étaient eux davantage préoccupés par les combats dans leur propre pays.

"Nos militaires doivent reprendre ce que les Russes ont pris - les villes d'Ukraine. Nous n'avons pas besoin de la Russie", lance Olga, 26 ans, employée dans une crèche.

"Nous voulons une victoire plus rapide et un plus grand succès à Bakhmout, la libération de Marioupol, la libération de la Crimée", abonde Oleksandre, un retraité.

L'attaque à Belgorod a été revendiquée sur une chaîne Telegram qui se présente comme appartenant à la "Légion Liberté pour la Russie", un groupe de Russes combattant côté ukrainien, qui avait déjà assuré être à l'origine d'incursions précédentes dans la même région.

Un autre groupe similaire participerait à l'opération, le "Corps des volontaires russes".

La Russie dit avoir intercepté deux bombardiers américains au-dessus de la Baltique

"Après le retrait des avions de guerre étrangers de la frontière de la Russie, le chasseur russe est retourné à son aérodrome d'origine" sans incident, a indiqué le ministère russe de la Défense sur Telegram.

Selon le ministère, les deux appareils en question étaient des bombardiers stratégiques B-1B de l'US Air Force qui "s'approchaient de la frontière de la Russie", précisant avoir fait décoller un chasseur Su-27 pour aller à leur rencontre.

La frontière russe n'a pas été violée, a-t-il précisé.

"Le vol de l'avion de combat russe s'est déroulé dans le strict respect des règles internationales relatives à l'espace aérien", a encore affirmé le ministère russe.

L'interception a été confirmée par le porte-parole du Pentagone, le général Pat Ryder, qui a précisé que ces bombardiers participaient à un "exercice prévu de longue date en Europe".

Poutine silencieux

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé que cette nouvelle incursion signifie qu'il faut "plus d'efforts" pour assurer la sécurité de la Russie. "Ces efforts continuent d'être fournis et l'opération militaire spéciale (en Ukraine) se poursuit pour que cela n'arrive plus", a-t-il ajouté.

Le gouverneur de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, a déclaré que plusieurs localités, dont Graïvoron, chef-lieu du district du même nom, avaient été soumises à de "nombreux" bombardements, au moyen de pièces d'artillerie, de lance-roquettes multiples et de drones.

Neuf localités ont par ailleurs été évacuées, a indiqué le gouverneur, qui a fait état d'un total d'au moins 12 civils blessés.

Alors que se profile une vaste contre-offensive ukrainienne, le territoire russe a été ces derniers mois et semaines la cible d'un nombre croissant de sabotages, d'attentats et d'attaques de drones imputés à Kiev, mais jamais revendiqués par l'Ukraine.

Le président russe Vladimir Poutine ne s'est pas exprimé au sujet de l'incursion, se bornant, lors d'une cérémonie de remise de décorations au Kremlin mardi, à parler de manière générale du conflit.

"Oui, la Russie fait face à des temps difficiles, mais ce jour est un moment particulier pour notre consolidation" nationale, a-t-il dit.

Lundi, son porte-parole avait indiqué qu'il avait été informé de l'incursion dans la région de Belgorod.


Faim dans le monde: Haïti, le Sahel et le Soudan en alerte maximale, selon l'ONU

Des ouvriers d'usine manifestent pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail à Port-au-Prince le 9 mai 2023. Des employés du secteur de la confection ont participé à une manifestation pour réclamer un minimum de 2 500 gourdes (16 $) par jour. (AFP).
Des ouvriers d'usine manifestent pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail à Port-au-Prince le 9 mai 2023. Des employés du secteur de la confection ont participé à une manifestation pour réclamer un minimum de 2 500 gourdes (16 $) par jour. (AFP).
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  • "Haïti, le Sahel (Burkina Faso et Mali) et le Soudan ont été élevé aux plus hauts niveaux de préoccupation" en terme d'alimentation des populations, indiquent la FAO et le PAM
  • La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril  entre le chef de l'armée et son rival, devrait probablement "avoir des ramifications significatives pour ses pays voisins", met en garde le rapport

PARIS: Haïti, le Sahel et le Soudan font désormais partie des zones en alerte maximale, où le risque d'insécurité alimentaire pour ses populations est le plus préoccupant, et qui nécessitent une attention "urgente" de la communauté internationale, a mis en garde l'ONU lundi.

"Haïti, le Sahel (Burkina Faso et Mali) et le Soudan ont été élevé aux plus hauts niveaux de préoccupation" en terme d'alimentation des populations, indiquent l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) dans un rapport commun.

"Cela est dû aux graves restrictions de mouvement des personnes et des biens en Haïti, ainsi qu'au Burkina Faso et au Mali, ainsi qu'à l'éruption récente du conflit au Soudan", expliquent-ils.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril  entre le chef de l'armée et son rival, devrait probablement "avoir des ramifications significatives pour ses pays voisins", met en garde le rapport.

Afghanistan, Nigeria, Somalie, Soudan du Sud et Yémen

Ces quatre pays rejoignent ainsi la liste de ceux (Afghanistan, Nigeria, Somalie, Soudan du Sud et Yémen) qui étaient déjà placés en alerte maximale et requièrent "l'attention la plus urgente".

Une partie de leur population est exposée à la famine ou risque de la subir, correspondant à la phase "catastrophe" (phase 5), la plus élevée de la classification sur la sécurité alimentaire (CIP), ou les habitants de ces pays risquent une détérioration vers des conditions catastrophiques car ils sont déjà en situation d'urgence (phase 4).

Le rapport s'intéresse à un total de 18 "points chauds" de la faim dans le monde, comprenant 22 pays, et tente de dresser  des perspectives à six mois.

Il s'inquiète également pour ces régions déjà fragiles du retour probable du phénomène climatique El Niño, qui aurait 82% de chances de revenir durant la période mai-juillet, selon une étude citée par le rapport.

El Niño est généralement associé à une augmentation des températures, une sécheresse accrue dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d'autres.

"Ce changement des régimes climatiques peut avoir des implications significatives pour différentes régions du monde" et notamment pour "plusieurs points chauds de la faim", craignent la FAO et le PAM.


Ukraine: Kiev de nouveau frappée par des drones et des missiles

Cette photo prise et diffusée par le service d'urgence de l'État ukrainien le 28 mai 2023 montre un sauveteur en train d'éteindre un incendie dans un bâtiment suite à la chute de débris après une attaque massive de drones visant principalement la capitale ukrainienne, à Kiev. (AFP).
Cette photo prise et diffusée par le service d'urgence de l'État ukrainien le 28 mai 2023 montre un sauveteur en train d'éteindre un incendie dans un bâtiment suite à la chute de débris après une attaque massive de drones visant principalement la capitale ukrainienne, à Kiev. (AFP).
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  • L'Ukraine a intercepté 37 missiles de croisière et 29 drones de combat russes pendant une nouvelle attaque nocturne de Moscou, a ainsi précisé le commandant en chef de l'armée ukrainienne Valery Zaloujny
  • Dans la nuit de samedi à dimanche, deux personnes avaient été tuées et trois autres blessées dans ce que les autorités ukrainiennes ont appelé "l'attaque de drones la plus importante" sur Kiev depuis le début de l'invasion russe en février 2022

KIEV: Kiev a été à nouveau frappée dans la nuit de dimanche à lundi par des drones explosifs et des missiles, selon les autorités militaires, moins de 24 heures après avoir subi sa plus importante attaque de drones depuis le début de la guerre.

"Plus de 40 cibles aériennes ont été détectées et détruites par notre défense aérienne. Les attaques sur Kiev ont été repoussées", a affirmé l'administration civile et militaire de Kiev sur sa chaîne Telegram.

L'Ukraine a intercepté 37 missiles de croisière et 29 drones de combat russes pendant une nouvelle attaque nocturne de Moscou, a ainsi précisé le commandant en chef de l'armée ukrainienne Valery Zaloujny.

"Cette nuit, les occupants ont attaqué des sites militaires et ceux d'infrastructures essentielles de l'Ukraine" en lançant "jusqu'à 40 missiles de croisière" depuis des avions au-dessus de la Caspienne et "environ 35 drones" depuis le Nord et le Sud, a-t-il indiqué sur Telegram.


Italie: quatre morts dans un naufrage sur le lac Majeur

Un homme monte sur son bateau avec un garçon et un chien le 10 septembre 2022 au Lido di Venezia à Venise, en Italie (Photo, AFP).
Un homme monte sur son bateau avec un garçon et un chien le 10 septembre 2022 au Lido di Venezia à Venise, en Italie (Photo, AFP).
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  • Le bateau de seize mètres de long s'est retourné dimanche soir au large de Lisanza, à l'extrémité Sud du lac, alors que le temps était soudainement devenu orageux
  • Le lac Majeur, qui se trouve dans le Sud des Alpes, est le deuxième plus grand lac d'Italie et une destination touristique prisée

ROME: Quatre personnes ont trouvé la mort dans le chavirement d'un bateau de tourisme sur le lac Majeur dans le Nord de l'Italie, survenu alors que le vent soufflait fortement, a-t-on appris lundi auprès des pompiers.

Le bateau de seize mètres de long s'est retourné dimanche soir au large de Lisanza, à l'extrémité Sud du lac, alors que le temps était soudainement devenu orageux.

"Les corps de quatre personnes ont été retrouvés", a déclaré à l'AFP un porte-parole des pompiers, Luca Cari.

Le président de la région Lombardie, Attilio Fontana, avait déploré dimanche soir un "incident très grave" provoqué par un "tourbillon".

Une vingtaine de survivants parmi les passagers ont été sortis de l'eau par d'autres bateaux ou ont pu nager vers le rivage, ont rapporté des médias italiens.

Le bateau transportait des touristes tant italiens qu'étrangers et a coulé rapidement, emportant l'une des victimes avec lui, selon ces informations de presse.

Une vidéo filmée par les pompiers a montré un hélicoptère de recherche survolant des eaux houleuses où flottaient des chaises et d'autres débris.

Le lac Majeur, qui se trouve dans le Sud des Alpes, est le deuxième plus grand lac d'Italie et une destination touristique prisée.