À Khartoum, l'eau potable se fait de plus en plus rare

Une femme porte un seau d'eau sur sa tête dans la région d'al-Takamul-Hillat Salha, à 15 km au sud-ouest d'Omdurman, la ville jumelle de la capitale soudanaise Khartoum, le 21 mars 2023 (Photo, AFP).
Une femme porte un seau d'eau sur sa tête dans la région d'al-Takamul-Hillat Salha, à 15 km au sud-ouest d'Omdurman, la ville jumelle de la capitale soudanaise Khartoum, le 21 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 26 mai 2023

À Khartoum, l'eau potable se fait de plus en plus rare

  • Après 40 jours sans eau courante, les habitants de la banlieue nord de Khartoum peinent à s'abreuver, sous une chaleur torride
  • Depuis le début des affrontements, les 300 000 personnes qui vivent dans plusieurs quartiers de Khartoum-Nord n'ont plus vu un filet d'eau sortir de leurs robinets

KHARTOUM: Remplir des casseroles avec l'eau du Nil, rouvrir des puits et ne plus faire de lessive: après 40 jours sans eau courante, les habitants de la banlieue nord de Khartoum peinent à s'abreuver, sous une chaleur torride.

Quand les deux généraux aux commandes du Soudan sont entrés en guerre pour le pouvoir le 15 avril, la station de traitement des eaux du Nil – qui alimente plusieurs quartiers de Khartoum-Nord en eau courante – a été touchée par les combats.

Depuis, les 300 000 personnes qui vivent dans ces quartiers n'ont plus vu un filet d'eau sortir de leurs robinets.

"Au début de la guerre, nous prenions l'eau des puits des usines de la zone industrielle, mais au bout d'une semaine, les paramilitaires les ont occupées", raconte Adel Mohammed, un habitant.

Face aux tirs croisés des combattants qui s'affrontent jusque dans les maisons et les hôpitaux, il a dû attendre plusieurs jours avant de pouvoir sortir chercher de l'eau plus loin.

Depuis lors, dès que les combats observent une petite accalmie, Adel Mohammed part avec des voisins sur une des rives du Nil, dont les coudes découpent Khartoum et ses banlieues, pour puiser de l'eau dans des casseroles, bassines et autres brocs, alors que les températures dépassent les 40 degrés.

Eau impropre en raison des affrontements au Soudan

Ensemble, ils remplissent une camionnette et retournent distribuer quelques litres aux familles qui vivent encore à Khartoum-Nord.

C'est ce rationnement qui a fait fuir Rached Hussein vers Madani, à 200 kilomètres au sud de Khartoum. Ce père de famille a préféré rejoindre les nombreux déplacés – un million selon la dernière estimation des Nations unies – plutôt que de ne pouvoir offrir à ses enfants ni de quoi boire, ni de quoi se doucher.

"C'est l'absence d'eau et non pas les bombardements ni les combats qui m'ont forcé à abandonner ma maison" aux pilleurs et aux paramilitaires, qui installent parfois leur QG dans les appartements des familles parties, dit-il.

Selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), les maladies causées par une eau impropre à la consommation ou par le manque d'hygiène sont l'une des principales causes de mortalité des enfants de moins de cinq ans.

Un fléau qui frappait déjà avant la guerre au Soudan où 17,3 millions d'habitants n'avaient pas accès à l'eau potable.

Salah Mohammed, lui, a préféré rester car il avait trouvé un point d'eau près de chez lui, le puits de l'hôpital Ahmed Qassem dont l'eau est traitée par les médecins.

Mais là aussi, depuis une semaine, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) s'en sont emparé et les habitants ne peuvent plus en approcher.

Rachida al-Tijani, elle, a trouvé un autre puits, à l'hôpital de Khartoum-Nord.

Pour réussir à prendre un peu d'eau, elle tend l'oreille. "Dès qu'on entend plus de tirs, je file au plus vite", confie-t-elle.

Mais "je n'ai pas pu laver un seul vêtement depuis le début de la guerre", déplore-t-elle auprès de l'AFP.

«On a été obligés de l'enterrer sans pouvoir laver son corps»

Au Soudan, l'un des pays les plus pauvres au monde après deux décennies d'embargo, les infrastructures et les services publics ont toujours été déliquescents. Mais depuis le 15 avril, tout est à l'arrêt.

Les fonctionnaires sont en congé "jusqu'à nouvel ordre" et les belligérants occupent nombre d'hôpitaux, d'usines et de bâtiments publics.

Pour les remplacer, les "comités de résistance", ces groupes informels de quartier qui organisaient la mobilisation contre le pouvoir militaire avant que ne débute la guerre, ont mobilisé leurs militants.

Ensemble, ils montent des hôpitaux de campagne, créent des stations de distribution de nourriture ou conduisent des camionnettes pour collecter et acheminer de l'eau auprès des habitants.

"Depuis le début de la guerre, nous fournissons les habitants en eau", dit l'un de ces militants, qui se fait appeler Ahmed.

"Au début, nous allions à la zone industrielle, mais depuis plus d'un mois nous devons rouler sept kilomètres vers des quartiers plus au nord", explique-t-il, refusant de donner son véritable nom, car militaires comme paramilitaires traquent les membres des "comités de résistance".

Lors d'un de ces trajets, son ami Yassine a été "tué par balle".

L'eau, encore une fois, manquait. "On a été obligés de l'enterrer sans pouvoir laver son corps avant de le mettre en terre."


Israël appelle à des évacuations dans deux villages du sud du Liban en prévision de frappes

L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
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  • L’armée israélienne a appelé les habitants de Deir Kifa et Chahour à évacuer, affirmant que des infrastructures militaires du Hezbollah s’y trouvent et annonçant des frappes imminentes
  • Malgré le cessez-le-feu de novembre 2024, Israël poursuit des attaques ciblées au Liban avec le soutien tacite des États-Unis, accusant le Hezbollah de reconstruire ses capacités militaire

JERUSALEM: L'armée israélienne a appelé mercredi la population à évacuer les zones de bâtiments abritant selon elle des installations militaires du mouvement islamiste libanais Hezbollah dans deux villages du sud du Liban, annonçant son intention de les frapper sous peu.

"Les forces [israéliennes] attaqueront prochainement des infrastructures militaires appartenant au groupe terroriste Hezbollah dans différentes zones du sud du Liban, en réponse aux tentatives illégales de l'organisation de se rétablir dans la région", annonce le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne dans un message en arabe sur X.

L'officier appelle précisément la population à évacuer sans tarder les alentours de deux bâtiments dont il précise, cartes à l'appui, la localisation dans les villages de Deir Kifa et Chahour.

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener, avec l'aval tacite des Etats-Unis, des attaques régulières au Liban contre ce qu'elle présente comme des membres ou des installations du mouvement chiite, qu'elle accuse de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

Le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran - ennemi juré d'Israël, a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël, et Washington a accru la pression ces dernières semaines sur les autorités libanaises pour qu'elles obtienne son désarment, ce que le mouvement islamiste refuse pour l'heure.


L'Arabie saoudite et les États-Unis signent des accords pour approfondir leur partenariat stratégique

La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
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  • Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques
  • Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales

RIYAD: L'Arabie saoudite et les États-Unis ont signé mardi un certain nombre d'accords visant à renforcer leurs liens stratégiques, à l'occasion de la visite du prince héritier Mohammed bin Salman à la Maison Blanche.

Lui et le président américain Donald Trump ont signé des accords sur la défense stratégique, l'intelligence artificielle, l'énergie nucléaire, les métaux critiques, les investissements saoudiens, le partenariat financier et économique, l'éducation et la formation, et les normes de sécurité des véhicules.

Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques.

Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales.

La réunion était coprésidée par M. Trump et le prince héritier, et de hauts responsables saoudiens et américains y ont assisté.

L'accord de défense affirme que les deux pays sont des partenaires de sécurité capables de travailler ensemble pour faire face aux défis et menaces régionaux et internationaux, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Il approfondit la coordination de la défense à long terme, améliore les capacités de dissuasion et la préparation, et soutient le développement et l'intégration des capacités de défense entre les deux pays, a ajouté l'agence de presse saoudienne.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid bin Salman, a déclaré que l'accord "souligne l'engagement ferme des deux nations à approfondir leur partenariat stratégique, à renforcer la sécurité régionale et à faire progresser la paix et la stabilité dans le monde".

L'ambassadrice saoudienne aux États-Unis, la princesse Reema bint Bandar, a déclaré que les "accords stimuleront les investissements dans les deux pays, généreront des opportunités d'emploi pour les Saoudiens et les Américains, et renforceront notre engagement commun en faveur de la sécurité régionale et mondiale".

Un peu plus tôt, dans le bureau ovale, M. Trump a accueilli chaleureusement le prince héritier, qui a annoncé que les investissements américains du Royaume seraient portés à près de 1 000 milliards de dollars, contre une promesse de 600 milliards de dollars annoncée par Riyad au début de l'année.

"Aujourd'hui est un moment très important de notre histoire", a déclaré le prince héritier. "Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous travaillons pour l'avenir.


Un mort et trois blessés dans une attaque près de colonies en Cisjordanie

Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne. (AFP)
Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne. (AFP)
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  • L'attaque a eu lieu au carrefour du Goush Etzion, situé à l'entrée de colonies israéliennes, sur la route entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron
  • La victime a été identifiée comme Aaron Cohen, un habitant de la colonie de Kyriat Arba, au sud du lieu de l'attaque, selon un communiqué de la mairie

TERRITOIRES PALESTINIENS: Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne.

L'attaque a eu lieu au carrefour du Goush Etzion, situé à l'entrée de colonies israéliennes, sur la route entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée. Cet endroit a été le théâtre de plusieurs attaques anti-israéliennes depuis fin 2015.

Le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a annoncé le décès d'un homme d'une trentaine d'années.

La victime a été identifiée comme Aaron Cohen, un habitant de la colonie de Kyriat Arba, au sud du lieu de l'attaque, selon un communiqué de la mairie.

Le MDA a également déclaré que ses services avaient évacué dans des hôpitaux de Jérusalem trois autres personnes, dont un adolescent de 15 ans "présentant des plaies profondes" et une femme d'environ 40 ans.

L'hôpital Hadassah de Jérusalem a précisé dans un communiqué que la femme, "blessée par balle", avait été hospitalisée dans un état grave.

Selon des médias locaux, elle aurait été blessée durant l'attaque par un tir de soldats visant les assaillants.

L'armée israélienne a précisé que ses "soldats ont éliminé deux terroristes sur place" et que des explosifs ont été "découverts" dans leur véhicule. "Les soldats de l'armée israélienne procèdent à des fouilles et ont mis en place des barrages routiers encerclant la zone", a-t-elle précisé.

L'Autorité générale des affaires civiles palestiniennes a identifié les assaillants comme Imran al-Atrash et Walid Sabbarna, tous les deux âgés de 18 ans et originaires de la région d'Hébron.

"Il s'agit de la deuxième attaque au carrefour du Goush Etzion en un an qui se solde par de graves conséquences", a déclaré à la presse Yaron Rosental, président du conseil régional du Goush Etzion, un bloc de colonies dans la zone du lieu de l'attaque.

Violences records 

Plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

"Avec l'armée, nous ferons également payer un prix très élevé aux terroristes et à tout leur entourage, et nous renforcerons également la colonisation", a ajouté M. Rosental.

La veille, des colons extrémistes avaient attaqué le village palestinien de Jabaa, près de Bethléem, après que les forces de sécurité israéliennes ont fait démolir et évacuer l'avant-poste de colonisation juive dit de Tzour Misgavi, dans le bloc de colonies du Goush Etzion.

Les mouvements palestiniens du Hamas et du Jihad islamique, considérés comme des organisations terroristes par les Etats-Unis, l'Union européenne, et Israël, ont salué l'attaque dans des communiqués distincts.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.

Selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, civils et soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Dans le même temps, au moins 1.006 Palestiniens, combattants et civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Ces violences n'ont pas cessé avec la trêve en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre. Selon l'ONU, la Cisjordanie a d'ailleurs connu en octobre un pic inédit de violences en près de deux décennies.