Défaut de paiement américain: L'espoir d'un accord politique grandit

Le chef de la minorité parlementaire américaine, Hakeem Jeffries, démocrate de New York, arrive pour s'exprimer lors d'une conférence de presse sur les négociations relatives au plafond de la dette au Capitole à Washington, DC, le 25 mai 2023. (Photo by SAUL LOEB / AFP)
Le chef de la minorité parlementaire américaine, Hakeem Jeffries, démocrate de New York, arrive pour s'exprimer lors d'une conférence de presse sur les négociations relatives au plafond de la dette au Capitole à Washington, DC, le 25 mai 2023. (Photo by SAUL LOEB / AFP)
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Publié le Samedi 27 mai 2023

Défaut de paiement américain: L'espoir d'un accord politique grandit

  • Au cours des deux premières semaines du mois de juin, 302 milliards de dollars devront être déboursés, mais 199 milliards seulement entreront dans les caisses
  • Une hypothèse pourrait être de retarder les paiements jusqu'à ce qu'il y ait suffisamment d'argent dans les caisses

WASHINGTON : Un accord enfin en vue? La Maison Blanche et les négociateurs ont continué vendredi à échafauder un compromis riche d'arrière-pensées politiques pour éviter un défaut de paiement américain, qui pourrait survenir le 5 juin au lieu du 1er, offrant un court délai supplémentaire.

Le président Joe Biden s'est montré assez "optimiste" en fin d'après-midi, disant espérer savoir "d'ici ce soir si nous sommes en mesure de conclure un accord".

"Nous sommes plus proches (d'un accord) mais ce n'est pas encore fait", avait confié plus tôt une source proche des discussions, sceptique sur la possibilité d'une annonce dès vendredi.

Le président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy, principal protagoniste républicain de ce feuilleton politico-financier, avait noté des progrès.

Mais "rien n'est acquis tant que tout n'a pas fait l'objet d'un accord", avait-il ajouté, histoire de maintenir la pression sur le président.

De la pression, il n'en manque pas dans cette affaire difficile à comprendre hors des Etats-Unis et plus généralement hors de la bulle de Washington.

La date à laquelle le Trésor américain se trouvera incapable d'honorer ses engagements financiers a cependant été affinée, désormais fixée au 5 juin, contre le 1er juin auparavant, offrant quelques jours de répit.

"Sur la base des données les plus récentes disponibles, nous estimons maintenant que le Trésor ne disposera pas de ressources suffisantes pour satisfaire aux obligations du gouvernement si le Congrès n'a pas relevé ou suspendu le plafond de la dette d'ici au 5 juin", a détaillé vendredi la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, dans une lettre aux élus du Congrès.

Plus de 130 milliards de dollars de paiements en retraites, santé et pour les anciens combattants notamment, sont prévus au cours des deux premiers jours de juin, ce qui "laissera le Trésor avec un niveau de ressources extrêmement bas", a-t-elle précisé.

«Otage» 

L'enjeu est d'amener le Congrès --la Chambre républicaine et le Sénat démocrate-- à voter rapidement pour relever le plafond d'endettement public, sans quoi les Etats-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement, une situation inédite aux implications économiques, financières et sociales potentiellement catastrophiques.

Cette manoeuvre parlementaire a longtemps été une formalité pour les deux partis. Mais cette fois les républicains exigent, en échange de leur feu vert, une réduction des dépenses publiques.

Officiellement, Joe Biden refuse de négocier, estimant être retenu en "otage".

En réalité, les conseillers des deux camps discutent non-stop depuis des jours et, selon plusieurs médias américains, se sont déjà entendus sur quelques grandes lignes.

L'accord gèlerait certaines dépenses mais sans toucher aux budgets consacrés à la défense et aux anciens combattants, rapportent par exemple le New York Times et le Washington Post.

Il permettrait de repousser pour deux ans, jusqu'après la prochaine élection présidentielle, le risque d'un défaut de paiement.

Réduire la dette 

Chaque camp veut limiter la casse au niveau politique.

Kevin McCarthy, qui a besoin d'affirmer sa stature de président de la Chambre, pourrait se targuer d'avoir insufflé davantage de rigueur budgétaire, tandis que les démocrates affirmeraient avoir protégé les prestations sociales ou les grands projets d'investissement.

Le président américain, en campagne pour une réélection, a expliqué jeudi que "deux visions opposées" étaient à l'oeuvre dans ces discussions.

Il s'est posé en champion de la justice sociale et fiscale. Mais selon la presse, le démocrate de 80 ans aurait renoncé dans ces négociations à augmenter autant qu'il le voulait les moyens consacrés à la lutte contre la fraude fiscale.

Si un accord est trouvé, il faudra encore qu'il soit adopté par le Sénat, contrôlé de justesse par les démocrates, et par la Chambre des représentants, dans laquelle les conservateurs ont une fragile majorité.

Le calendrier parlementaire est contraint: nombre d'élus sont retournés dans leurs fiefs pour une pause de plusieurs jours, à l'occasion du weekend prolongé du "Memorial Day".

Par ailleurs, certains progressistes au sein du parti démocrate, tout comme certains élus du parti républicain, ont menacé de ne pas ratifier, ou de retarder au maximum un texte qui ferait trop de concessions au camp adverse.

La directrice générale du FMI Kristalina Georgieva a jugé vendredi que trouver une solution était "primordial" pour l'économie mondiale tout en soulignant que les Etats-Unis devaient faire "plus pour réduire la dette publique".


TotalEnergies veut produire plus de carburant aérien durable à Grandpuits

Le logo de TotalEnergies sur le site de la raffinerie Total Energies, à Gonfreville-l'Orcher, près du Havre, dans le nord-ouest de la France, le 5 octobre 2022. (Photo, AFP)
Le logo de TotalEnergies sur le site de la raffinerie Total Energies, à Gonfreville-l'Orcher, près du Havre, dans le nord-ouest de la France, le 5 octobre 2022. (Photo, AFP)
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  • En 2020, le groupe visait une production de 170 000 tonnes de SAF à Grandpuits en 2024, sur 400 000 tonnes de différents carburants au total pour le site
  • Un objectif porté à 210 000 tonnes par an en septembre 2022

PARIS: TotalEnergies a annoncé mercredi sa volonté d'augmenter encore la capacité de production de carburants durables d'aviation (SAF) à 285 000 tonnes par an dans sa bioraffinerie de Grandpuits à la suite de l'abandon d'un projet de fabrication de bioplastiques.

La reconversion de l'ancienne raffinerie de TotalEnergies à Grandpuits a commencé en septembre 2020 avec l'installation d'une bioraffinerie, d'une unité de recyclage de plastique et d'un site de production de plastique biodégradable, d'une centrale photovoltaïque ainsi qu'une unité de production d'hydrogène.

TotalEnergies explique mercredi avoir "pris acte de la décision de son partenaire Corbion de mettre fin au projet de production de bioplastiques en raison de la hausse des coûts", annoncé ce jour dans un communiqué distinct par le producteur néerlandais d'acide lactique.

"Corbion annonce aujourd'hui ne plus poursuivre son projet d'une usine de bioplastiques à Grandpuis" après une "nouvelle étude" financière, explique l'entreprise.

TotalEnergies confirme pour autant "le maintien de 250 emplois sur site conformément aux engagements pris en septembre 2020".

Grandpuits "sera un site majeur en France pour la production de carburant aérien durable" pour répondre aux objectifs européens d'utiliser plus de SAF dans le transport aérien, a déclaré Bernard Pinatel, directeur général de la branche Raffinage-Chimie de TotalEnergies.

En 2020, le groupe visait une production de 170 000 tonnes de SAF à Grandpuits en 2024, sur 400 000 tonnes de différents carburants au total pour le site - un objectif porté à 210 000 tonnes par an en septembre 2022.

Il s'agit d'une petite partie des 300 millions de tonnes de SAF produites en 2022 dans le monde. La production doit plus que doubler pour suivre les objectifs européens d'utilisation de ces carburants, vus comme la principale solution pour réduire l'impact environnemental du transport aérien.

En avril, l'Union Européenne a dévoilé un accord qui prévoit 2% d'utilisation de SAF dès 2025, puis 6% en 2030, avec une augmentation progressive jusqu'à 70% d'ici 2050.


L’Arabie saoudite va établir un institut pour le Forum mondial de la cybersécurité

Le Forum mondiale de la sécurité annuel réunira des experts et des décideurs du monde entier pour discuter de la protection des personnes les plus vulnérables dans le cyberespace (Twitter: @gcfriyadh).
Le Forum mondiale de la sécurité annuel réunira des experts et des décideurs du monde entier pour discuter de la protection des personnes les plus vulnérables dans le cyberespace (Twitter: @gcfriyadh).
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  • Cet institut a pour objectif d’exploiter le potentiel du cyberespace et de soutenir les efforts visant à renforcer la cybersécurité à l’échelle mondiale
  • Par l’intermédiaire de l’institut, le Forum mondial de la sécurité réunira des experts et des décideurs pour discuter de la protection des personnes les plus vulnérables dans le cyberespace

RIYAD: Mercredi, le roi Salmane a émis un décret royal pour l’établissement d’un nouvel institut pour le Forum mondial de la cybersécurité (GCF) à Riyad, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Cet institut a pour objectif d’exploiter le potentiel du cyberespace et de soutenir les efforts visant à renforcer la cybersécurité à l’échelle mondiale.

«L’Institut du GCF s’attaquera aux problèmes de cybersécurité les plus complexes auxquels sont confrontés les gouvernements, les entreprises et les particuliers. Il servira de catalyseur pour l’échange d’idées, favorisera le leadership éclairé et développera la recherche afin d’orienter les solutions et les actions politiques», a ajouté la SPA.

Par l’intermédiaire de l’institut, le GCF annuel réunira des experts et des décideurs du monde entier pour discuter de la protection des personnes les plus vulnérables dans le cyberespace, tout en maximisant ses avantages pour tout le monde.

La création de l’institut intervient après que «le dialogue entre les principaux acteurs mondiaux de la cybersécurité a souligné la nécessité d’établir une nouvelle entité qui puisse fournir une plate-forme orientée vers l’action, conçue pour développer des solutions aux problèmes les plus urgents dans le cyberespace», a indiqué la SPA.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le secteur non pétrolier du Koweït devrait croître de 3,8% en 2023 selon le FMI

Selon le rapport du FMI, le Koweït a connu une reprise satisfaisante face aux conséquences de la pandémie. (Shutterstock)
Selon le rapport du FMI, le Koweït a connu une reprise satisfaisante face aux conséquences de la pandémie. (Shutterstock)
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  • «Bénéficiant de la production ainsi que des prix élevés du pétrole, la reprise économique du Koweït se poursuit»
  • «La prédominance du pétrole dans l'économie, associée aux tendances mondiales de décarbonation, nécessite des réformes fiscales pour renforcer la durabilité»

RIYAD: La croissance non pétrolière du Koweït devrait augmenter de quelque 3,8% en 2023 en raison d'une solide communauté d'expatriés, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI).

Alors que la croissance globale devrait chuter à 0,1% cette année, l'économie non pétrolière sera renforcée grâce à la relance financière et à la reprise partielle de l'emploi des expatriés, selon la dernière analyse du FMI sur le Koweït.

Le pays connaîtra une progression en dépit de la lente croissance du crédit réel, indique le rapport, ajoutant: «Bénéficiant de la production ainsi que des prix élevés du pétrole, la reprise économique du Koweït se poursuit.»

Le rapport souligne que le Koweït a montré une reprise satisfaisante face aux retombées de la pandémie, l'inflation ayant été maîtrisée compte tenu des effets limités de la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l'énergie.

Cette situation est la conséquence de la gestion des prix et des subventions, ainsi que du renforcement général de la politique monétaire, en accord avec les principales banques centrales.

L'équilibre budgétaire du Koweït s'est développé, sachant que son excédent budgétaire global devrait avoir augmenté de 22,5% du produit intérieur brut (PIB)en 2022, contre 6,4% en 2021.

Quant à la balance extérieure du pays, l'excédent du compte courant aurait augmenté à 33% du PIB l'année dernière, contre 26,6% en 2021.

De plus, la stabilité financière du pays a été préservée, car son secteur bancaire maintient un niveau efficace de capital et de liquidités.

Menaces économiques

L'instabilité des prix et de la production du pétrole provoquée par des facteurs externes présente des dangers pour la balance extérieure, les finances publiques, la croissance et l'inflation du Koweït, selon le rapport.

L'économie du Koweït pourrait également être menacée par le ralentissement de la croissance mondiale dû à un nouveau resserrement de la politique monétaire, ou à des pressions dans les secteurs bancaires des principales économies développées.

Le rapport note également que le pays est susceptible de retarder la mise en œuvre des réformes financières et structurelles nécessaires, ce qui pourrait conduire à la poursuite de la politique budgétaire publique actuelle.

Cela pourrait à son tour nuire à la confiance des investisseurs, tout en limitant les progrès vers la diversification de l'activité économique et le renforcement de sa compétitivité.

«La prédominance du pétrole dans l'économie, associée aux tendances mondiales de décarbonation, nécessite des réformes fiscales pour renforcer la durabilité, ainsi que des réformes structurelles pour stimuler la croissance conduite par le secteur privé non pétrolier», indique le rapport, ajoutant: «L'impasse politique entre le gouvernement et le Parlement a entravé les progrès de la réforme, qui pourraient être réalisés maintenant en position de force.»

 Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com