Le représentant de l'UE sur les droits humains à Cuba en novembre

Le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, prononce un discours à La Havane le 26 mai 2023 (Photo, AFP).
Le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, prononce un discours à La Havane le 26 mai 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 27 mai 2023

Le représentant de l'UE sur les droits humains à Cuba en novembre

  • L'ONG de défense des droits humains 11J, dont le siège est en dehors de l'île, estime que 768 personnes sont toujours emprisonnées
  • «L'UE a tenu de nombreux dialogues avec Cuba sur les droits humains, mais on n'en voit pas les résultats»

LA HAVANE: Le représentant spécial de l'Union européenne pour les droits humains se rendra à Cuba en novembre, a annoncé vendredi à La Havane le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, après s'être entretenu sur ce sujet avec les autorités cubaines.

"J'ai le plaisir d'annoncer (...) la visite (à Cuba) du représentant spécial de l'Union européenne pour les droits humains Eamon Gilmore", a déclaré M. Borrell, à l'issue du troisième Conseil conjoint UE-Cuba qui s'est tenu vendredi dans le cadre de l'Accord de dialogue politique et coopération signé en 2016 entre l'île et le bloc européen.

Devant la presse, Josep Borrell a indiqué que La Havane et Bruxelles ouvriront fin novembre "un très important dialogue sur le sujet" des droits humains, auquel participera M. Gilmore.

Il a également dit avoir abordé avec les autorités cubaines "la situation créée avant, pendant et après les manifestations et arrestations du mois de juillet 2021" et que ce sujet serait repris par Eamon Gilmore à l'occasion de sa prochaine visite.

Le 11 juillet 2021, des milliers de Cubains avaient manifesté leur colère dans les rues de l'île aux cris de "Liberté" et "Nous avons faim". Selon le dernier décompte des autorités, près de 500 manifestants ont été condamnés, certains jusqu'à 25 ans de prison.

L'ONG de défense des droits humains 11J, dont le siège est en dehors de l'île, estime que 768 personnes sont toujours emprisonnées.

Lettre d’Amnesty International et Human Rights Watch

Lundi, huit ONG, dont Amnesty International et Human Rights Watch, avaient adressé une lettre à Josep Borrell lui demandant que la question des droits humains soit "au centre des relations entre l'UE et Cuba".

"Nous avons parlé de cela et avons exprimé notre volonté de continuer à en discuter", a indiqué M. Borrell, qui a notamment échangé avec le ministre cubain de la Justice, Oscar Silvera. Des entretiens avec le président Miguel Diaz-Canel et l'ex-dirigeant cubain, Raul Castro, sont également à l'agenda.

"L'UE a tenu de nombreux dialogues avec Cuba sur les droits humains, mais on n'en voit pas les résultats", a critiqué sur Twitter la dissidente Marta Beatriz Roque.

Sur le même réseau social, un autre dissident, Guillermo Fariñas, prix Sakharov 2010, a demandé à M. Borrell de "ne pas aller demander" au gouvernement communiste "des concessions commerciales ou des facilités d'investissement pour les entreprises européennes, au prix de la violation des droits des citoyens cubains".


Le pape François opéré d'une hernie abdominale à Rome

Le pape François s'est rendu brièvement à l'hôpital principal de Rome mardi pour des examens et est rentré au Vatican, deux mois après avoir été hospitalisé pour une bronchite aiguë. (AFP)
Le pape François s'est rendu brièvement à l'hôpital principal de Rome mardi pour des examens et est rentré au Vatican, deux mois après avoir été hospitalisé pour une bronchite aiguë. (AFP)
Short Url
  • Cette intervention chirurgicale entraînera « plusieurs jours» d'hospitalisation, a précisé dans un communiqué le directeur du service de presse du Vatican, Matteo Bruni.
  • Le secrétaire d'Etat et N.2 du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a précisé que cette opération n'impliquait « aucune vacance», « ni un remplacement temporaire du pape dans l'exercice de ses fonctions»

ROME: Le pape François, 86 ans, doit être opéré d'une hernie abdominale sous anesthésie générale mercredi après-midi à Rome, sur fond de préoccupations régulières autour de la santé du pontife argentin.

Cette intervention chirurgicale entraînera "plusieurs jours" d'hospitalisation, a précisé dans un communiqué le directeur du service de presse du Vatican, Matteo Bruni.

Après avoir présidé comme chaque semaine l'audience générale place Saint-Pierre et salué les fidèles à bord de sa "Papamobile", le pape a été emmené sous escorte policière à l'hôpital Gemelli, dans le nord-ouest de la capitale italienne, où il est arrivé en fin de matinée, a constaté l'AFP.

En début d'après-midi, il doit subir une opération chirurgicale de laparotomie (incision de l'abdomen) et pose d'une prothèse, a précisé M. Bruni.

"L'opération, organisée ces derniers jours par l'équipe médicale qui assiste le Saint-Père, est devenue nécessaire en raison d'une hernie abdominale qui provoque des syndromes subocclusifs récurrents, douloureux et en voie d'aggravation", a-t-il ajouté.

Le secrétaire d'Etat et N.2 du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, a précisé que cette opération n'impliquait "aucune vacance", "ni un remplacement temporaire du pape dans l'exercice de ses fonctions".

Après l'opération, l'exercice de son ministère reprendra, "même si c'est depuis un lit d'hôpital", a-t-il expliqué aux journalistes. "En cas de dossiers urgents, ils lui seront portés à l'hôpital Gemelli."

Antécédents médicaux
Mardi, le chef de l'Eglise catholique s'était déjà rendu à l'hôpital Gemelli pour des "examens" médicaux, mais le Vatican n'avait pas précisé pour quelles raisons

En juillet 2021, l'évêque de Rome avait déjà été hospitalisé une dizaine de jours dans cet hôpital pour une colectomie gauche, consistant à l'ablation d'une partie du côlon.

Il affirme avoir gardé des "séquelles" de l'anesthésie, qui l'ont poussé à écarter jusqu'ici une intervention chirurgicale au genou, dont il souffre depuis de longs mois.

En janvier, il avait révélé de nouveau souffrir de diverticulite, une inflammation des diverticules, hernies ou poches qui se forment sur les parois de l'appareil digestif.

Opéré du poumon à l'âge de 21 ans, affecté par des problèmes de hanches et de genou, François, élu pape en 2013, est régulièrement contraint d'alléger son agenda en raison de problèmes de santé , qui alimentent inquiétudes et spéculations.

Fin mars, il était déjà retourné à l'hôpital Gemelli pour une infection respiratoire, qui avait nécessité un traitement antibiotique pendant trois jours.

Il y a deux semaines, lors d'une interview avec la télévision hispanophone Telemundo, il avait confié que cette "pneumonie" avait été traitée "à temps". "Si on avait attendu quelques heures de plus, ça aurait été bien plus grave", a-t-il reconnu.

Voyages et agenda chargé
Après son opération mercredi, le pape devrait une nouvelle fois séjourner au dixième étage de l'hôpital Gemelli réservé aux papes , dans la même chambre que celle utilisée à de nombreuses reprises par Jean Paul II.

Jorge Bergoglio souffre aussi de douleurs chroniques au genou, qui l'obligent à se déplacer en fauteuil roulant ou à l'aide d'une canne.

Ces derniers mois, les spéculations sur l'éventualité d'une renonciation à sa charge et sa succession ont redoublé d'intensité.

Il a déclaré à plusieurs reprises qu'il envisagerait de démissionner -- comme son prédécesseur Benoît XVI, décédé en décembre -- si sa santé venait à faiblir, mais il a affirmé récemment que ce n'était pas d'actualité.

Malgré ces alertes médicales à répétition, François conserve un emploi du temps chargé au Vatican, avec parfois une dizaine de rendez-vous dans la même matinée.

Il continue également de voyager: il doit se rendre au Portugal début août, en Mongolie début septembre et à Marseille le 23 septembre.


La Slovénie revendique des sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU pour les Arabes et les Africains

Tanja Fajon a affirmé que l’une des priorités de son pays était de renforcer l’efficacité de l’ONU. (Photo, ONU)
Tanja Fajon a affirmé que l’une des priorités de son pays était de renforcer l’efficacité de l’ONU. (Photo, ONU)
Short Url
  • Les réformes pourraient inclure l’augmentation du nombre de membres permanents et non permanents pour aider à mieux relever les défis complexes et en constante évolution à la paix et à la sécurité internationales
  • La Slovénie, qui est membre de l’Union européenne et de l’Otan, a obtenu 153 voix à l’Assemblée générale, battant aisément la Biélorussie

NEW YORK: Toute négociation sur les réformes du Conseil de sécurité de l’ONU doit inclure des discussions sur les sièges permanents de l’Union africaine et de la Ligue arabe, a déclaré mardi la vice-Première ministre et ministre des Affaires étrangères de Slovénie à Arab News.

Tanja Fajon a tenu ces propos au siège de l’ONU à New York à la suite d’un vote de l’Assemblée générale qui a élu son pays parmi les cinq nouveaux membres non permanents du conseil – l’organe de l’ONU chargé de maintenir la paix et la sécurité mondiales.

Elle a affirmé que l’une des priorités de son pays était de renforcer l’efficacité de l’ONU.

«Le simple fait que 80% de l’ordre du jour» soit dédié au Conseil de sécurité sur les questions africaines sans que le continent dispose d’un siège permanent véhicule «un message important», celui de la nécessité de «trouver des compromis» et de prendre des mesures pour «réformer le conseil en vue de le rendre plus efficace».

Les discussions et les débats à l’ONU se sont intensifiés ces derniers mois, surtout depuis le début de la guerre en Ukraine. Ils portent sur la nécessité de mettre en place des réformes importantes au sein du conseil pour tenir compte de l’évolution des besoins de la gouvernance mondiale en matière de paix et de sécurité, notamment les appels croissants des pays du Sud pour une présence plus efficace.

Les réformes pourraient inclure l’augmentation du nombre de membres permanents et non permanents pour aider à mieux relever les défis complexes et en constante évolution à la paix et à la sécurité internationales.

Outre les nombreux défis en Afrique qui sont à l’ordre du jour du conseil, il existe plusieurs questions arabes importantes sur lesquelles peu de progrès ont été réalisés ces dernières années. Notons que certaines d’entre elles se trouvent dans une impasse, notamment celles qui concernent la Syrie, le Yémen et le conflit entre les Palestiniens et les Israéliens.

Arab News a demandé à Tanja Fajon si, en plus de l’Union africaine, la Ligue arabe méritait un siège permanent au Conseil de sécurité, et si elle plaiderait pour une telle décision lorsque le mandat de la Slovénie en tant que membre non permanent commencera, en janvier 2024. La ministre a répondu en ces termes: «Oui, si nous parlons d’élargissement, il faudrait l’appliquer dans les deux catégories. Nous devons trouver un compromis.»

Elle a rappelé que son pays était déterminé à poursuivre les réformes de l’organe le plus puissant de l'ONU et a ajouté: «Nous avons une bonne expertise, nous savons comment aller de l’avant et nous continuerons à renforcer le dialogue avec nos partenaires.»

«Nous devons rendre cette organisation plus efficace. Je suis consciente des défis. J’ai parlé avec de nombreux collègues de la nécessité de la réforme. Nous travaillerons donc à cet égard pour trouver des compromis sur la manière de réformer le Conseil de sécurité pour le rendre plus efficace.»

La Slovénie, qui est membre de l’Union européenne et de l’Otan, a obtenu 153 voix à l’Assemblée générale, battant aisément la Biélorussie, qui a obtenu 38 voix dans ce vote à bulletin secret. Les deux pays étaient en compétition pour le siège du conseil attribué à l’Europe de l’Est.

Les autres pays élus pour un mandat de deux ans au conseil sont le Guyana (191 voix), la Sierra Leone (188), l’Algérie (184) et la Corée du Sud (180). Leurs mandats débuteront le 1er janvier en remplacement de l’Albanie, du Brésil, du Gabon, du Ghana et des Émirats arabes unis, dont le mandat de deux ans prendra fin le 31 décembre.

À la question de savoir si la Slovénie, en tant que membre de l’Otan, serait influencée au Conseil de sécurité par la position des États-Unis, la ministre a répondu: «Pour simplifier les choses, nous désirons avoir une chance de prouver que nous sommes capables de travailler avec tout le monde, que nous sommes très confiants dans notre politique étrangère et que nous travaillerons dur pour appréhender les besoins de tous.»

Par ailleurs, elle a précisé que, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères, elle a rencontré l’année dernière plus de 150 représentants de gouvernements mondiaux. Les Slovènes «ont suffisamment confiance en eux et nous disposons d’un réseau diplomatique solide pour faire ce que nous estimons être le mieux non seulement pour la Slovénie et notre région, mais pour le monde».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Pologne : la Cour suprême ordonne le renvoi en justice de deux ministres

Le Tribunal se prononçait sur un cas remontant à huit ans, lorsque le président Andrzej Duda a gracié deux hommes politiques du même bord condamnés à trois ans de prison pour des abus de pouvoir. (Photo, AFP)
Le Tribunal se prononçait sur un cas remontant à huit ans, lorsque le président Andrzej Duda a gracié deux hommes politiques du même bord condamnés à trois ans de prison pour des abus de pouvoir. (Photo, AFP)
Short Url
  • Mardi, la Cour Suprême a ignoré une décision prise la semaine dernière par le Tribunal constitutionnel, sur la compétence du chef de l'Etat à accorder sa grâce
  • La grâce est intervenue avant même que le verdict ne prenne force de droit. Selon nombre de juristes, la loi polonaise ne connaît pas de recours à la grâce présidentielle pendant un processus judiciaire en cours

VARSOVIE: La Cour suprême polonaise a ordonné mardi le renvoi en justice de deux ministres, graciés il y a huit ans par le président, en contradiction avec une décision prise la semaine dernière par le tribunal constitutionnel.

Le gouvernement polonais a dénoncé un acte de "rébellion".

Ce nouveau conflit de compétences entre institutions de l'Etat s'inscrit dans le cadre du dérèglement du système judiciaire introduit par les réformes du parti populiste Droit et Justice (PiS) et ses alliés au pouvoir, vivement critiquées par une bonne partie des magistrats, l'opposition et Bruxelles.

Mardi, la Cour Suprême a ignoré une décision prise la semaine dernière par le Tribunal constitutionnel, sur la compétence du chef de l'Etat à accorder sa grâce.

Le Tribunal se prononçait sur un cas remontant à huit ans, lorsque le président Andrzej Duda, issu de la majorité conservatrice, a gracié deux hommes politiques du même bord condamnés à trois ans de prison pour des abus de pouvoir commis à l'époque où ils étaient chef et chef adjoint de l'Office national anticorruption.

Les deux hommes, Mariusz Kaminski et Maciej Wasik, sont respectivement ministre et vice-ministre de l'Intérieur dans le gouvernement actuel.

La grâce est intervenue avant même que le verdict ne prenne force de droit. Selon nombre de juristes, la loi polonaise ne connaît pas de recours à la grâce présidentielle pendant un processus judiciaire en cours.

Le vice-ministre de la Justice Sebastian Kaleta, a réagi en dénonçant "une rébellion" de la Cour suprême.

"Une nouvelle fois, en l'espace des dernières années, la Cour suprême représentée par un jury qui, de fait, n'a pas reconnu les résultats des élections successives depuis 2015, a pris une décision qui ignore le partage des compétences et des prérogatives attribuées par la Constitution, ainsi que les verdicts du Tribunal constitutionnel", s'est élevé M. Kaleta sur Twitter.

Lundi, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a jugé qu'un important volet de la réforme polonaise de la justice, relatif notamment au système disciplinaire des juges et à leur indépendance, enfreignait le droit communautaire, une décision violemment critiquée à Varsovie.