Le «stress numérique», un risque à ne pas négliger au travail

Cette capture d'écran de Teamflow montre un espace de travail virtuel où les participants ont un cercle autour de leur photo, symbolisant la portée auditive entre les personnes. (Photo par Teamflow / AFP)
Cette capture d'écran de Teamflow montre un espace de travail virtuel où les participants ont un cercle autour de leur photo, symbolisant la portée auditive entre les personnes. (Photo par Teamflow / AFP)
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Publié le Dimanche 28 mai 2023

Le «stress numérique», un risque à ne pas négliger au travail

  • Pour le Pr Dab, «on va parler de +stress numérique+ quand la quantité d'informations disponibles que nous devons traiter dépasse notre capacité»
  • Pour l'épidémiologiste, cela signifie «une perte de sens, d'efficacité et de profondeur d'analyse ; on est peut être en train d'atteindre un seuil de toxicité»

PARIS : Les outils numériques prennent de plus en plus de place au travail et en sont un facilitateur. Mais ils portent aussi le risque d'un «stress numérique», alors qu'une étude récente indique que 31% des salariés sont exposés à une hyper-connexion.

«Les mails, les outils de télé-réunion, les messageries internes, l'accès à internet (...). Tous ces outils ont bouleversé notre vie», a rappelé cette semaine William Dab, épidémiologiste et ex-Directeur général de la santé lors d'une conférence intitulée «Le stress numérique, un risque émergent».

«Se pourrait-il que ces outils, ou plus exactement les usages de ces outils, soient en train de se retourner contre nous? «, a-t-il questionné, lors de cette intervention dans le cadre du salon Préventica dédié à la santé et la sécurité au travail.

«Ce que je trouve compliqué depuis relativement récemment, post-Covid et confinements, c'est la multiplication des canaux, qui fait qu'on ne sait plus d'où ça vient», entre les mails, messages par Teams, WhatsApp, Zoom, les SMS..., témoigne auprès de l'AFP Adrien Debré, avocat dans un cabinet d'affaires. «Ca rend la gestion des flux pénible. C'est comme des poupées russes qu'il serait nécessaire d'ouvrir», dit-il.

Avec le télétravail et des organisations «de plus en plus éclatées physiquement», «on est toute la journée derrière nos écrans», rapporte aussi Jérôme, cadre dans le secteur bancaire, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. Même au bureau, les réunions en visio s'enchainent «à un train d'enfer». «Ca fatigue», dit-il.

Pour le Pr Dab, «on va parler de +stress numérique+ quand la quantité d'informations disponibles que nous devons traiter dépasse notre capacité», un sujet «en train de monter» sous différentes appellations: «infobésité», «pénibilité numérique» ou «technostress».

- «Situation d'isolement» -

Aux yeux de l'épidémiologiste, «le phénomène central est celui de +surconnexion+» qui peut entraîner «une surcharge mentale». Il pointe «un cercle vicieux avec une sorte de pression continue qui nous fait zapper d'une source d'information à l'autre», et le sentiment à un moment de «perdre le contrôle». Une situation de stress «dont la forme extrême est le burn-out».

«Comme médecin, j'analyse cela comme une nouvelle forme d'addiction» dont on connait encore peu les conséquences même si celles du stress sont «très bien connues», dit William Dab.

«Pas que mentales», celles-ci sont associées à une «augmentation des risques cardio-vasculaires, des risques métaboliques», ainsi qu'à des effets «immunitaires».

Le stress diminue en outre les performances, et les outils numériques, «s'ils ont ouvert la porte au travail à distance, nous mettent aussi en situation d'isolement». «En somme, ces outils qui nous rendent tellement service peuvent également altérer la santé et la qualité de vie au travail», dit-il.

Pour illustrer les «quelques données» sur le sujet, M. Dab cite une étude publiée mi-mai.

Menée par l'Observatoire de l'infobésité et de la collaboration numérique, elle a été réalisée notamment via l'analyse d'emails de près de 9.000 personnes en continu pendant deux ans.

- «Seuil de toxicité» -

Sans prétendre avoir une valeur statistique au vu du faible échantillon d'entreprises (10), elle montre que 31% des salariés sont exposés à l'hyper-connexion en envoyant des emails après 20H00 plus de 50 soirs par an (117 soirs pour des dirigeants).

En outre, plus de 50% des emails ont une réponse en moins d'une heure et ces messages sont générateurs de «beaucoup de bruit numérique» avec 25% dus au «répondre à tous».

L'étude a aussi mesuré les créneaux de «pleine concentration» (une heure sans envois d'emails). Pour les dirigeants, leur part hebdomadaire n'est que de 11% (24% pour les managers et 42% pour les collaborateurs).

Pour l'épidémiologiste, cela signifie «une perte de sens, d'efficacité et de profondeur d'analyse». «On est peut être en train d'atteindre un seuil de toxicité».

Mais «nous pouvons agir», assure l'épidémiologiste: en restreignant les informations à «ce qui est réellement essentiel», en gardant «des plages où l'écran est fermé» ou encore par des activités physiques ou relaxantes.

Il s'agit, in fine, de «ne pas se laisser posséder comme on se laisse posséder par des drogues dures»...


Début du 5e Sommet économique France-Pays arabes à Paris

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  • Sous le haut patronage de Monsieur Emmanuel Macron Président de la République, le 5ème sommet économique France-Pays arabes 2024 a démarré à Paris
  • Le directeur de la Diplomatie économique au Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, Ludovic Pouille, était également présent.

PARIS: Sous le haut patronage de Monsieur Emmanuel Macron Président de la République, le 5ème sommet économique France-Pays arabes 2024 a démarré à Paris, sous le thème "Accroitre la place de la France dans le monde arabe" 

Le directeur de la Diplomatie économique au Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, Ludovic Pouille, était également présent. 


Une délégation saoudienne participe au premier cycle de négociations sur le libre-échange entre le CCG et le Japon

Le GAFT a dirigé la délégation saoudienne lors du premier cycle de négociations pour un accord de libre-échange entre le CCG et le Japon. (SPA)
Le GAFT a dirigé la délégation saoudienne lors du premier cycle de négociations pour un accord de libre-échange entre le CCG et le Japon. (SPA)
Le GAFT a dirigé la délégation saoudienne lors du premier cycle de négociations pour un accord de libre-échange entre le CCG et le Japon. (SPA)
Le GAFT a dirigé la délégation saoudienne lors du premier cycle de négociations pour un accord de libre-échange entre le CCG et le Japon. (SPA)
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  • Les principales exportations du Royaume comprennent des produits chimiques minéraux et organiques, tandis que le Japon exporte principalement des véhicules et des machines, ainsi que leurs pièces détachées respectives.
  • Le GAFT joue un rôle important dans le renforcement de la présence de l'Arabie saoudite sur la scène internationale et dans sa participation active aux organisations internationales.

RIYADH : L'Autorité générale du commerce extérieur a dirigé la délégation saoudienne lors du premier cycle de négociations en vue d'un accord de libre-échange entre le Conseil de coopération du Golfe et le Japon, qui s'est déroulé du 10 au 12 décembre.

Représentée par Fareed bin Saeed Al-Asali, gouverneur adjoint pour les accords et les organisations internationales et chef de l'équipe de négociation saoudienne, la délégation saoudienne supervise l'avancement des négociations. Elle se compose de neuf sous-comités axés sur les marchandises, les services, les textes et dispositions générales, le commerce électronique, la propriété intellectuelle, les marchés publics, les règles d'origine, l'investissement et l'évaluation économique.

Les sous-comités comprennent des membres de 46 entités gouvernementales qui travaillent ensemble pour préparer les positions de négociation du Royaume lors des discussions au sein de l'Organisation mondiale du commerce, des accords de libre-échange et des initiatives connexes. 

En 2023, les échanges commerciaux entre l'Arabie saoudite et le Japon s'élevaient à environ 6 000 milliards de yens (41 milliards de dollars). Le Royaume exporte principalement des produits minéraux et des produits chimiques organiques, tandis que le Japon exporte surtout des véhicules et des machines, ainsi que leurs pièces détachées respectives.

Le GAFT joue un rôle important dans le renforcement de la présence de l'Arabie saoudite dans le monde et dans sa participation active aux organisations internationales pour atteindre des objectifs communs.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


COP16: Le financement mixte est essentiel pour encourager l'entrepreneuriat durable, selon un fonctionnaire égyptien

Tamer Taha, conseiller en matière de numérisation et d'entrepreneuriat auprès du ministère égyptien de la coopération internationale. Capture d'écran).
Tamer Taha, conseiller en matière de numérisation et d'entrepreneuriat auprès du ministère égyptien de la coopération internationale. Capture d'écran).
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  • Selon un fonctionnaire, le concept de financement mixte, dans lequel des fonds publics, privés et d'entreprise sont fournis aux startups, est essentiel pour encourager l'entrepreneuriat durable à l'échelle mondiale.
  • Dans le contexte de l'appel mondial en faveur d'un avenir vert, le financement par actions des startups axées sur les technologies propres et le développement durable a chuté cette année.

RIYAD: Selon un fonctionnaire, le concept de financement mixte, dans lequel des fonds publics, privés et d'entreprise sont fournis aux startups, est essentiel pour encourager l'entrepreneuriat durable à l'échelle mondiale.

Lors de la COP16 qui s'est tenue à Riyad le 11 décembre, Tamer Taha, conseiller en matière de numérisation et d'entrepreneuriat auprès du ministère égyptien de la Coopération internationale, a souligné que les startups devraient s'efforcer d'attirer des investisseurs conscients des effets du changement climatique et de la nécessité d'adopter des pratiques durables.

Le financement mixte intègre la philanthropie, le financement public, les entreprises et les investisseurs du secteur privé ayant des attentes différentes en matière de risque et de rendement sous un même toit, qui est celui où ils investiront pour un projet particulier.

Dans le contexte de l'appel mondial en faveur d'un avenir vert, le financement par actions des startups axées sur les technologies propres et le développement durable a chuté cette année.

Selon les données obtenues par Crunchbase, les startups dans les catégories du développement durable, des VE et des technologies propres ont obtenu un financement d'une valeur de 9,6 milliards de dollars au cours du premier semestre de cette année, ce qui représente une baisse de 10 pour cent par rapport à la même période en 2023.

S'exprimant lors de l'événement à Riyad, Taha a déclaré: "L'entrepreneuriat durable est une activité qui concilie rentabilité et impact. Il aura une vision à long terme qui s'alignera sur les objectifs de développement durable des pays et des Nations unies".

Il a ajouté: "La région MENA ne reçoit que 1,5 pour cent du financement du capital-risque climatique, alors qu'elle est l'une des régions les plus touchées par le changement climatique. Encourager les entreprises à investir dans les startups, ainsi que rapprocher certains investissements des gouvernements et des fonds publics, pourrait aider les startups en phase de croissance".

Au cours de la discussion, il a également souligné que l'entrepreneuriat durable nécessitait également une coordination politique, une mise en réseau et un renforcement des capacités.

Taha a ajouté que les réglementations gouvernementales, qui comprennent l'octroi d'incitations et de subventions aux startups qui adhèrent aux initiatives de durabilité, sont également nécessaires pour encourager l'entrepreneuriat durable.

Il a également fait remarquer que le manque de compétences technologiques est l'un des principaux défis auxquels les startups sont confrontées lorsqu'elles poursuivent leur chemin vers la durabilité.

Selon Taha, la formation d'une équipe compétente sur le plan technologique et le maintien de compétences adéquates en matière de développement commercial sont essentiels pour résoudre ces problèmes.

"Nous devons laisser plus de place à la technologie et à l'innovation. Les startups devraient fournir des solutions ayant un impact réel pour transformer toutes les grandes promesses qui sont discutées dans ce type de conférences. Cela doit se faire par le biais d'une approche multipartite", a déclaré Taha.

Au cours de la même session, Hamza Rkha Chaham, cofondateur de la société de services agricoles SOWIT, s'est également fait l'écho de points de vue similaires et a déclaré que les investisseurs devraient être conscients de l'importance des impacts socio-économiques de leurs investissements et donner la préférence à la durabilité.

"L'entrepreneuriat durable est une initiative entrepreneuriale dont la durabilité est le cœur, l'ADN", a déclaré Chaham

Et d'ajouter: "Un entrepreneur doit savoir clairement ce qu'il veut accomplir. La rentabilité n'a rien à voir avec la capacité à nourrir la population. Il faut trouver un investisseur qui a la bonne temporalité en termes d'investissements à long terme, où l'environnement est une priorité".

Chaham ajoute qu'un soutien gouvernemental adéquat est essentiel pour que les startups atteignent leurs objectifs en matière de durabilité.

Le cofondateur de SOWIT a également déclaré que les startups, comparées aux grandes entreprises, peuvent adopter des pratiques de durabilité plus efficacement, car elles peuvent "déployer rapidement des équipes" et mettre en œuvre des actions de manière efficace.

"Face au changement climatique et aux situations géopolitiques actuelles, si nous ne prenons pas des mesures plus audacieuses, nous ne serons tout simplement pas en mesure de relever les défis qui se présentent", a ajouté Chaham

Lors d'une autre table ronde, Mohammed Al-Ariefy, vice-ministre saoudien de l'entrepreneuriat au ministère de la communication et des technologies de l'information, a déclaré que le Royaume préférait promouvoir les technologies alignées sur les objectifs définis dans Vision 2030.

Il a ajouté que le fait d'avoir un impact sur le développement durable "ajoutera de la valeur au succès potentiel des jeunes entreprises technologiques".

"Nous nous concentrons sur les politiques et les réglementations, en identifiant les lacunes entre les politiques et les réglementations. Un autre aspect est le renforcement des capacités. L'accès aux talents est un défi majeur pour la plupart des entreprises du secteur technologique, y compris en ce qui concerne l'eau et la sécurité alimentaire", a déclaré Al-Ariefy.

Il a ajouté: "Nous nous concentrons également sur l'accès au financement, aux différents programmes d'incitation et aux subventions. Nous avons le Programme national de développement technologique, qui a servi à de nombreuses entreprises dans le secteur de la sécurité alimentaire et de l'eau".

Le vice-ministre a ajouté que le ministère aidait les entreprises du secteur technologique à franchir les barrières et à accéder à davantage de marchés.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com