Algérie: Le mois du patrimoine, un riche programme culturel à travers le territoire

Restauration de la casbah d'Alger. (Photo fournie)
Restauration de la casbah d'Alger. (Photo fournie)
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Publié le Lundi 29 mai 2023

Algérie: Le mois du patrimoine, un riche programme culturel à travers le territoire

  • Sous le thème «Patrimoine culturel algérien et ses prolongements africains», cette manifestation a été inaugurée le 18 avril 2023 par Soraya Mouloudji, ministre de la Culture et des Arts
  • «Le vaste Sahara algérien a joué un rôle essentiel dans l'émergence de l'humanité en donnant naissance à des cultures et des civilisations depuis près de deux millions d’années»

PARIS: Séminaires et rencontres académiques, conférences, ateliers de formation, journées d’étude et expositions sont au programme dans les musées à travers tout le territoire national à l’occasion de la célébration du mois du patrimoine organisé par le ministère de la Culture et des Arts.

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L'intérieur du musée bardo à Alger (Photo fournie).

Sous le thème «Patrimoine culturel algérien et ses prolongements africains», cette manifestation a été inaugurée le 18 avril 2023 par Soraya Mouloudji, ministre de la Culture et des Arts, en présence de nombreuses personnalités du monde de la culture, des arts et des sciences. Son objectif principal est d'évaluer les progrès réalisés dans le programme de restauration, de conservation et de mise en valeur du riche patrimoine culturel et historique de l'Algérie. Des visites guidées et des ateliers ont été organisés pour l’occasion par l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC) dans les musées et sites archéologiques tels que le musée de Tipasa, le mausolée du roi Massinissa à Constantine, le fort de Santa Cruz à Oran, le site de Timgad à Batna ou encore le musée des antiquités et des arts islamiques à Alger.

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Timgad, vue du ciel. (Photo fournie)

Le Musée national de Cherchell propose au public la découverte de l’Histoire de la Numidie à travers la Maurétanie Césarienne, sous le règne de Juba II. De son côté, le Musée national Cirta de Constantine organise des journées portes ouvertes, des conférences académiques ainsi que des ateliers pour enfants. À Alger, le palais de la Culture abrite, quant à lui, une exposition sur les diverses traditions et coutumes du patrimoine algérien et africain. Il s’agit de pièces qui ont permis de démontrer les spécificités et les liens culturels, historiques et spirituels unissant les pays africains.

musée cherchell
Le Musée national de Cherchell. (Photo fournie)

Algérie, carrefour de la culture africaine

Lors de son intervention à une conférence organisée au Musée national de Sétif, Djawhar Brahim, chercheur de l’institut d’archéologie de l’université Alger, a indiqué que l’Algérie constitue «un carrefour des cultures africaines». Il a rappelé que ce lien culturel remonte à la préhistoire avec des sites datant de 2,4 millions d’années, à l’exemple des sites d’Aïn Boucherit, dans la commune de Guelta Zerka, à l’est de Sétif, et le site de Gona, en Éthiopie, présentant de nombreuses similitudes. L’universitaire a précisé que les migrations humaines ont favorisé les influences mutuelles entre les cultures algériennes et celles des autres pays d’Afrique.

Soraya Mouloudji a annoncé l’inauguration en juin 2023 du projet de construction d’un musée africain qui sera «un phare pour l’Algérie et l’Afrique et jouera un rôle important dans la promotion et la valorisation du patrimoine africain».

De son côté, Soraya Mouloudji a souligné l’extrême importance accordée par le pays au patrimoine culturel, avec toutes ses composantes. La ministre a annoncé l’inauguration en juin 2023 du projet de construction d’un musée africain qui sera «un phare pour l’Algérie et l’Afrique et jouera un rôle important dans la promotion et la valorisation du patrimoine africain».

«L’appartenance et l’Histoire communes nous imposent de coopérer et de déployer plus d’efforts afin de renforcer des visions constructives qui visent à protéger le patrimoine culturel humain algérien et africain», a-t-elle affirmé. Elle a souligné que «l’Algérie demeure fidèle à ses engagements envers le continent, à travers le Centre régional pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Afrique qui accompagne tous les pays africains dans la préservation et l’inscription du patrimoine immatériel».

Le Sahara à travers les civilisations et les cultures préhistoriques

Lors d’une conférence tenue à l’École nationale supérieure de conservation et de restauration des biens culturels à Tipasa, le thème abordé était «Le Sahara à travers les civilisations et les cultures préhistoriques». Farid Ighilahriz, universitaire et chercheur au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), a souligné que «le vaste Sahara algérien, qui n’a pas toujours été aride, a joué un rôle essentiel dans l'émergence de l'humanité en donnant naissance à des cultures et des civilisations depuis près de deux millions d’années». Le chercheur ajoute que «les habitants du Sahara algérien ont créé des œuvres superbes, imprégnées d’une esthétique remarquable, tant dans la peinture que dans la gravure».

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Les fresques de Tassili n'Ajjar. (Photo fournie)

 

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.