Irak: deux sœurs syriennes mettent en musique les souffrances des Kurdes

Sur cette photo prise le 1er mai 2023, les réfugiées et musiciennes syro-kurdes Norshine Salih (à droite), 23 ans, et sa sœur Perwine Salih, 20 ans, se produisent à Erbil, la capitale de la région autonome kurde du nord de l'Irak. (Photo Safin HAMID / AFP)
Sur cette photo prise le 1er mai 2023, les réfugiées et musiciennes syro-kurdes Norshine Salih (à droite), 23 ans, et sa sœur Perwine Salih, 20 ans, se produisent à Erbil, la capitale de la région autonome kurde du nord de l'Irak. (Photo Safin HAMID / AFP)
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Publié le Vendredi 02 juin 2023

Irak: deux sœurs syriennes mettent en musique les souffrances des Kurdes

  • Un soir de printemps, Norshine et Perwine se produisent en plein air dans un restaurant d'Erbil. Perwine joue de la flûte arménienne, tandis que Norshine captive le public avec sa voix
  • Leur passage de la Syrie vers le Kurdistan d'Irak les a traumatisées. Avant de les laisser traverser la frontière, les soldats syriens leur ont demandé de leur jouer quelque chose

ERBIL: "Mes ailes sont brisées": Norshine et Perwine, deux soeurs kurdes de Syrie, chantent des airs mélancoliques kurdes qu'elles entendent préserver, comme un écho à leur propre destin, elles qui ont quitté Kobané pour la Turquie avant de s'installer au Kurdistan irakien.

"Nous aimons la musique folklorique kurde. Elle parle de ce que les Kurdes ont enduré, les guerres, l'émigration, les meurtres", explique Perwine Saleh, 20 ans, qui joue aussi bien du santour (cithare de table), du tambourin que du duduk (flûte arménienne).

Perwine et sa soeur Norshine, 23 ans, sont Kurdes de Syrie. En 2014, elles ont fui vers la Turquie, au plus fort du siège de leur ville de Kobané par le groupe Etat islamique (EI). L'année suivante, les combattants kurdes ont réussi à reprendre Kobané aux jihadistes avec le soutien des forces occidentales.

Rentrées chez elles en 2019, Norshine et Perwine ont finalement décidé de refaire leurs bagages en 2022, cette fois par crainte d'une offensive de la Turquie.

Aujourd'hui, elles vivent avec deux de leurs frères à Erbil, capitale de la région autonome du Kurdistan dans le nord de l'Irak. La musique leur permet de faire bouillir la marmite, mais aussi de préserver la mémoire de leur communauté.

Cela fait huit ans que les djihadistes ont été chassés de Kobané. Pourtant, Perwine dit être toujours "hantée" par ses souvenirs de l'EI: "des hommes en noir brandissant des drapeaux noirs qui voulaient faire sombrer nos vies dans le noir".

«Je suis une étrangère»

Un soir de printemps, Norshine et Perwine se produisent en plein air dans un restaurant d'Erbil. Perwine joue de la flûte arménienne, tandis que Norshine captive le public avec sa voix.

"Je suis une étrangère, sans toi, mère, mes ailes sont brisées/ Je suis une étrangère et la vie ailleurs ressemble à une prison", chante-t-elle.

La musique a toujours fait partie de la vie de Norshine et Perwine. Lorsqu'elles étaient petites, avant de dormir leur mère leur chantait un air, accompagnée par leur père et son tambourin.

Leur passage de la Syrie vers le Kurdistan d'Irak les a traumatisées. Avant de les laisser traverser la frontière, les soldats syriens leur ont demandé de leur jouer quelque chose. Et de les mettre en garde: s'ils n'aimaient pas ce que les deux sœurs jouaient... ils leur confisqueraient leurs instruments.

"Nous avons joué en pleurant. Quand nous avons fini, ils ont souri et dit : +maintenant vous pouvez passer+", se remémore Norshine.

A Erbil, le duo se produit généralement au restaurant Beroea. Ryad Othmane, l'un des propriétaires qui est lui-même Kurde de Syrie, dit ne "pas être surpris" d'apprendre que les sœurs ont bravé mille dangers pour s'enfuir de Kobané. Les Kurdes "ont passé toute leur vie à fuir", souffle-t-il.

Norshine et Perwine ne rêvent que d'une seule chose: pouvoir rentrer chez elles. "J'espère que la guerre finira bientôt pour que nous soyons enfin libres", dit Norshine. "En rentrant, nous pourrons jouer de la musique et l'apprendre aux enfants".


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.