Ahmed Aboul Gheit: Le Conseil de sécurité de l’ONU doit mieux accorder la priorité aux crises mondiales

Rosemary DiCarlo, secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix de l’ONU, pense que le rôle des pays arabes serait «essentiel» pour mettre fin au conflit au Soudan. (AFP)
Rosemary DiCarlo, secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix de l’ONU, pense que le rôle des pays arabes serait «essentiel» pour mettre fin au conflit au Soudan. (AFP)
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Publié le Samedi 10 juin 2023

Ahmed Aboul Gheit: Le Conseil de sécurité de l’ONU doit mieux accorder la priorité aux crises mondiales

  • La menace d'une guerre nucléaire est réelle, estime le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit
  • Le manque d’aide aux «millions de personnes souffrantes» a été évoqué lors d’un événement organisé par les Émirats arabes unis

NEW YORK: Jeudi, la Ligue des États arabes a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à ne pas laisser la guerre en Ukraine prendre le pas sur d’autres conflits mondiaux et sur les crises humanitaires qui en découlent, en particulier dans la région arabe, notamment au Yémen, en Syrie, en Somalie et au Soudan.

Le secrétaire général de la Ligue, Ahmed Aboul Gheit, a déclaré aux membres du Conseil que le monde se trouvait à un «moment très critique», marqué par l’aggravation des tensions et la polarisation des grandes puissances. Cette situation a poussé le monde «au bord du précipice d’une confrontation nucléaire», les effets atténuants d’une action collective devenant de moins en moins probables.

Selon M. Aboul Gheit, cette situation a entraîné une réponse inadéquate aux défis modernes, tels que la lutte contre le terrorisme, le changement climatique, les perturbations causées par les avancées technologiques et la prolifération des armes de destruction massive.

Les propos de M. Aboul Gheit ont été tenus lors d’une réunion du Conseil organisée par les Émirats arabes unis, qui assurent la présidence du Conseil de sécurité pour le mois de juin, afin de discuter des moyens de renforcer l’action commune de l’ONU et de la Ligue arabe sur diverses questions, notamment la sécurité régionale et les défis humanitaires.

La note conceptuelle des Émirats arabes unis pour la réunion souligne que ces défis, notamment les conflits en cours en Libye, en Syrie, au Soudan et au Yémen, ainsi que la situation israélo-palestinienne, «ont entraîné des souffrances inimaginables pour des millions de personnes».

«En outre, des pays comme le Liban et la Somalie sont confrontés à des crises économiques profondes, à un taux de chômage élevé et à une inflation galopante, ce qui exacerbe les fragilités et les besoins humanitaires.»

La note indique que les tremblements de terre qui ont secoué la Syrie et la Turquie au début de l’année ont accentué les souffrances dans la région, entraînant une destruction massive des logements et des infrastructures, un nombre élevé de morts et le déplacement de millions de personnes.

«Si la réponse humanitaire a été substantielle, elle s’est heurtée à des obstacles considérables, en particulier en ce qui concerne la coordination de l’aide fournie par les différents donateurs.»

D'après M. Aboul Gheit, «les tensions qui règnent au plus haut niveau de l’ordre international réduisent les possibilités de résoudre les conflits régionaux. Ces tensions nuisent également à l’attention globale qui devrait être accordée à l’aide humanitaire et au secours.»

Depuis deux mois, le Soudan connaît une «situation sans précédent dans son histoire contemporaine, Khartoum se transformant en champ de bataille», où les décès, les déplacements, les pillages et le démantèlement des institutions de l’État se poursuivent, a ajouté M. Aboul Gheit.

«La Ligue des États arabes est consciente de la gravité de la situation au Soudan et dans les pays voisins et travaille activement, en coordination avec d’autres organisations régionales, notamment l’Union africaine, à la cessation totale des hostilités (et) à la création d’un environnement propice à la reprise de l’action politique.» 

Il a exhorté les États membres à œuvrer pour le maintien de «l’objectif d’un Soudan unifié sans que son intégrité territoriale ne soit menacée et sans que ses institutions nationales ne soient affaiblies».

Par ailleurs, les Palestiniens continuent de pâtir de l’occupation persistante, de «l’oppression et de la violence accrues de la part du gouvernement israélien», dont les pratiques et les «idéologies extrêmes reflètent un virage à droite sans précédent.»

«C’est un gouvernement qui choisit l’annexion et la colonisation au lieu de la paix», a déclaré M. Aboul Gheit aux ambassadeurs du monde entier.

«Chaque jour, ce gouvernement met en œuvre des politiques et des pratiques qui font fi du droit international, sapant ainsi toute perspective d’avenir pour une solution à deux États.»

«Ce qui est le plus préoccupant aujourd’hui, c’est le sentiment de découragement et de désespoir que ressent le peuple palestinien, qui a perdu tout espoir de relancer le processus de règlement politique.»

Le secrétaire général a appelé le Conseil à renouveler son engagement en faveur d’une solution à deux États, l’un des «piliers» de la Ligue arabe, car c’est la «seule voie, et je le répète, la seule voie pour parvenir à une paix durable».

En ce qui concerne le retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, il devrait constituer une étape vers la résolution de la crise dans ce pays, qui dure depuis dix ans, estime M. Aboul Gheit.

«Peut-être cette étape nous obligerait-elle tous à œuvrer activement en faveur d’un règlement politique en Syrie, conformément à la résolution n°2254 du Conseil de sécurité.»

Il a fait part de son espoir que les pays arabes accueillant des réfugiés syriens puissent «parvenir à une solution pour le retour volontaire, dans la dignité, des réfugiés syriens en créant un environnement propice à ce retour».

Au Yémen, malgré les violations commises par les Houthis, la trêve a considérablement contribué à la désescalade des tensions, a affirmé M. Aboul Gheit.

En dépit de la crise humanitaire «catastrophique» qui sévit dans le pays, une solution politique reste possible, «surtout si des efforts suffisants sont déployés de la part des Houthis», a poursuivi le secrétaire général. Il a ajouté que l’accord de rapprochement conclu en mars dernier entre l’Arabie saoudite et l’Iran «ouvre de nouvelles perspectives qu’il convient d’optimiser afin de parvenir à une désescalade et peut-être même à un règlement au Yémen».

Il a réaffirmé le soutien de la Ligue arabe aux efforts de l’ONU en Libye et a rappelé que les élections dans ce pays sont la seule voie vers une solution durable à la crise prolongée qui y sévit.

Rosemary DiCarlo, secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix de l’ONU, a indiqué que ces dernières années, «le multilatéralisme a été mis à rude épreuve. La confiance dans les institutions et les processus a été mise à rude épreuve. Le non-respect du droit international et des normes qui nous lient rend la coopération internationale et régionale pour le maintien de la paix et de la sécurité de plus en plus difficile.»

Elle a toutefois ajouté que «dans un contexte aussi tendu, il est encourageant de constater que les relations entre l’ONU et la Ligue des États arabes restent solides».

Mme DiCarlo pense que le rôle des pays arabes serait «essentiel» pour mettre fin au conflit au Soudan. Elle a salué les efforts de paix de la Ligue arabe, de l’Union africaine, de l’Autorité intergouvernementale pour le développement et d’autres partenaires.

La responsable onusienne a noté que l’accord de Djeddah, négocié par l’Arabie saoudite et les États-Unis le 20 mai, «a suscité beaucoup d’espoir, (mais) malheureusement, les parties n’ont pas réussi à (le) mettre en œuvre.»

«Par ailleurs, les Forces armées soudanaises ont annoncé qu’elles suspendaient leur participation aux pourparlers, invoquant les violations du cessez-le-feu par les Forces de soutien rapide.» 

«Il est essentiel que les parties restent engagées à respecter l’accord de cessez-le-feu. Mais cela ne suffira pas. Nous avons besoin d’une cessation permanente des hostilités et, à terme, d’une reprise du processus politique.» 

Rosemary DiCarlo a également fait écho à l’appel de M. Aboul Gheit en faveur d’un engagement renouvelé pour une solution à deux États dans le conflit israélo-palestinien et a salué les efforts de la Ligue arabe pour tenter de trouver une solution à la crise libyenne.

Concernant la Syrie, Mme DiCarlo a évoqué les réunions arabes d’Amman et de Djeddah, ainsi que la résolution adoptée lors du sommet de Djeddah, «qui reflète l’importance de la résolution n° 2254 (2015) du Conseil de sécurité, la seule feuille de route convenue au niveau international pour résoudre le conflit syrien.»

«Si le regain d’attention de la région pour la Syrie se traduit par des actions, nous pourrions assister à un élan vers un règlement politique négocié du conflit», a-t-elle expliqué, ajoutant qu’«il est essentiel de se pencher sur le sort des détenus et des personnes portées disparues afin de se rapprocher d’une paix durable».

Elle a appelé toutes les parties à «prendre des mesures concrètes à cette fin» et a exhorté les États membres à soutenir la création d’un organisme chargé d’élucider le sort des personnes portées disparues.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le Soudan du Sud annonce un accord avec les belligérants soudanais sur un champ pétrolier frontalier

Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi. (AFP)
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  • Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises
  • "Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes"

JUBA: Les autorités du Soudan du Sud ont annoncé mercredi avoir conclu un accord avec les belligérants du conflit au Soudan voisin, chargeant l'armée sud-soudanaise de sécuriser un champ pétrolier-clé situé sur une zone frontalière, dont les paramilitaires soudanais se sont emparés lundi.

Le site de Heglig, qui abrite la principale installation de traitement du pétrole sud-soudanais destiné à l'exportation via Port-Soudan, est situé à l'extrême sud de la région soudanaise méridionale du Kordofan, frontalière du Soudan du Sud.

Le Kordofan est devenue l'épicentre actuel des combats, après la prise de contrôle en octobre de la totalité de celle du Darfour, dans l'ouest du pays, par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) qui affrontent les Forces armées soudanaises (SAF) depuis 2023.

"Un accord tripartite a été conclu entre les SSPDF (Forces armées sud-soudanaises), les SAF et les FSR, accordant aux SSPDF la responsabilité principale de la sécurité du champ pétrolier de Heglig (...) dans un contexte de tensions croissantes", a déclaré le porte-parole du gouvernement du Soudan du Sud, Ateny Wek Ateny.

Le Soudan du Sud, préoccupé par l'insécurité croissante le long du champ pétrolier, a "toujours plaidé en faveur d'une solution pacifique et diplomatique", a souligné M. Ateny lors d'une conférence de presse, sans donner de détails supplémentaires sur le contenu de l'accord.

Importantes réserves pétrolières 

"La production pétrolière se poursuit", a assuré le porte-parole, assurant ne pas avoir d'informations sur des "dégâts importants ayant pu faire cesser la production".

L'AFP n'a pas pu vérifier ces informations.

Contactés par l'AFP, le RSF et l'armée soudanaise n'ont pas réagi dans l'immédiat sur l'accord.

Les FSR ont annoncé en début de semaine avoir pris le contrôle de Heglig "après la fuite de l'armée" soudanaise.

Selon Juba, quelque 1.650 sous-officiers et 60 officiers ayant abandonné leurs positions sur le site pétrolier et déposé leurs armes au Soudan du Sud devraient être rapatriés vers le Soudan.

Les FSR ont cette semaine accusé l'armée soudanaise d'avoir mené une attaque de drone contre le champ pétrolier, qui aurait tué "des dizaines" de personnes, dont des ouvriers et des ingénieurs.

Lors de son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a hérité de 75% des réserves pétrolières du Soudan pré-sécession, mais, enclavé, continue de dépendre des infrastructures soudanaises pour l'exporter.

Malgré l'exploitation de ce pétrole, le plus jeune pays du monde connaît depuis des années une grande instabilité et un très fort taux de pauvreté.

Au Soudan, la guerre entre l'armée et les paramilitaires a tué depuis deux ans et demi des dizaines de milliers de personnes et provoqué le déplacement de douze millions d'habitants, mais aussi dévasté les infrastructures du pays.


Le Premier ministre espagnol appelle à «élever la voix» pour ne pas «oublier» les Palestiniens

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. (AFP)
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  • Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien"
  • "Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a appelé mercredi à "élever la voix" pour que "la situation dramatique" des Palestiniens ne soit pas oubliée, au cours d'une rencontre à Madrid avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Se prononçant une nouvelle fois à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, "la seule solution possible" pour mettre fin au conflit opposant Israéliens et Palestiniens, le chef du gouvernement espagnol s'est engagé à la promouvoir en "élevant la voix pour que la situation dramatique dans laquelle se trouve le peuple palestinien ne tombe pas dans l'oubli".

"Oui, il y a eu un accord de cessez-le-feu mais cet accord doit être réel ; il ne peut pas être factice. C’est pourquoi nous ne nous reposerons pas tant que les attaques contre la population n'auront pas cessé et qu'il n'y aura, par conséquent, plus aucune victime", a-t-il poursuivi,

Pedro Sánchez a également assuré de son "soutien" l'Autorité palestinienne, celle-ci devant "jouer un rôle central et fondamental dans la conception des mécanismes de gouvernance qui définiront l’avenir du peuple palestinien".

"Cette année 2025, qui touche à sa fin, a été terrible pour le peuple palestinien", a-t-il encore déclaré.

"Pour reconstruire l'espoir, nous avons besoin d'une véritable paix et cette véritable paix doit reposer sur la justice. C’est pourquoi je veux être très clair : (...) les responsables de ce génocide devront rendre des comptes, tôt ou tard, afin que les victimes obtiennent justice, réparation et un certain apaisement", a-t-il ajouté.

A ses côtés, Mahmoud Abbas a quant à lui notamment remercié l'Espagne, qui avait reconnu l'Etat de Palestine en mai 2024, "pour son rôle moteur dans la création d’une coalition internationale visant à obtenir une reconnaissance plus large de notre pays", appelant également à "mettre fin à la violence sous toutes ses formes", dans la bande de Gaza mais aussi en Cisjordanie.

L'Espagne, où la cause palestinienne est très populaire, est en Europe l'un des critiques les plus véhéments de l'offensive militaire d'Israël dans la bande de Gaza déclenchée après les attaques du 7 octobre 2023 commises par le Hamas.


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.