Liban: Les députés vont tenter d'élire un successeur à Aoun

Jihad Azour est un ancien ministre et le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI (Photo, AFP).
Jihad Azour est un ancien ministre et le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 13 juin 2023

Liban: Les députés vont tenter d'élire un successeur à Aoun

  • Azour et Frangié annoncent leur candidature à la présidence
  • L'envoyé français Jean-Yves Le Drian arrive à Beyrouth la semaine prochaine pour des entretiens stratégiques

BEYROUTH: Les députés libanais tenteront mercredi pour la douzième fois d'élire un successeur à Michel Aoun, dont le mandat présidentiel s'est achevé en octobre.

Les anciens ministres Sleiman Frangié et Jihad Azour ont officiellement annoncé leur candidature à la présidence deux jours avant la douzième session du vote parlementaire.

Le patriarcat maronite a déclaré se tenir «à équidistance de tous les candidats».

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a indiqué lundi que Jean-Yves Le Drian, l'envoyé français pour le Liban, arriverait à Beyrouth la semaine prochaine pour des consultations sur le dossier de la présidence.

Les députés sunnites – soit 27 des 128 députés – ne devraient pas jouer un rôle décisif car leurs votes sont divisés entre les candidats. En effet, le camp d'Azour, y compris les blocs chrétiens, s'oppose au Hezbollah.

Candidat pour l’unité du Liban

Lundi, Jihad Azour a déclaré dans un communiqué n’être «ni un candidat de confrontation, ni le produit d'une expérimentation partisane, dans le respect total des partis libanais», ajoutant, «je ne suis pas le défenseur d'une confession contre une autre ou contre d'autres confessions.»

Azour considère sa candidature comme «une invitation à l'unité, à la rupture des alignements et à la recherche d'un terrain d'entente pour surmonter la crise».

«Il est vrai que les problèmes du Liban ne sont pas faciles à résoudre, mais ils peuvent être traités», poursuit-il.

«Ne voyez-vous pas que nous sommes préoccupés par des discours de division et d'intimidation, alors que notre pays est complètement isolé de toutes les voies de réconciliation, de rapprochement et des développements en cours dans la région ?»

Azour affirme appartenir à «l'école du dialogue et de la convergence».

«Je tends la main pour inclure toutes les composantes et les forces politiques qui sont des partenaires de la nation, sur la base du principe de convergence pour parvenir à un consensus national dont le Liban a plus que jamais besoin», affirme-t-il.

Il souligne la nécessité d'une «indépendance totale à l'égard de toute ingérence extérieure, de la protection du territoire et de l'entière souveraineté, du rétablissement du prestige de l'État et de ses institutions, de l'adhésion à la Constitution et de la consolidation du document d'entente nationale en le mettant en œuvre dans son intégralité, car il s'agit du terrain d'entente supérieur et de la véritable base de la coexistence».

«Je travaillerai en coopération avec tout le monde pour rétablir les liens qui ont été rompus avec notre environnement arabe et avec les autres pays du monde», poursuit-il.

«Le président de tous les Libanais»

La semaine dernière, Azour a annoncé qu'il avait temporairement renoncé à ses fonctions de directeur du département du Moyen-Orient et de l'Asie centrale au FMI afin d'éviter toute impression de conflit d'intérêts.

Son rival Frangié, chef du mouvement Marada, soutenu par le Hezbollah, le mouvement Amal et ses alliés, a officiellement annoncé sa candidature dimanche soir.

«Si je deviens président, je serai le président de tous les Libanais», a-t-il déclaré, soulignant sa préoccupation face à «l'incapacité d'élire un président dans ces circonstances».

«Nous nous dirigeons vers des divisions politiques.»

Frangié a émis des critiques visant ses opposants ainsi que l'ancien ministre Ziad Baroud, qui avait été choisi par certains blocs parlementaires.

Il a soigneusement évité d’évoquer des sujets tels que l’armement du Hezbollah, de sa stratégie de défense, la question des réfugiés syriens et la crise économique frappant le pays.

Pour sa part, le député Bilal Hashimi, qui soutient la candidature d'Azour, a indiqué à Arab News que «les députés indécis doivent assumer leurs responsabilités, d'autant plus qu'il n'y a plus assez de temps pour manœuvrer, choisir un troisième candidat ou recourir au vote blanc.»

Hashimi a également prévenu que l'équipe du Hezbollah continuerait à «manœuvrer et à jouer sur le temps jusqu'à la capitulation de l'opposition, comme cela s'est déjà produit par le passé».

Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammed Raad, a accusé les partisans d'Azour d'avoir «l'intention de présenter un candidat qui rivalise avec le mouvement de résistance et de l'utiliser uniquement pour empêcher le candidat de la résistance d'accéder à la présidence».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.


Gaza 2025: 15 journalistes tués, selon le Syndicat des journalistes palestiniens

 Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
Les violences contre les journalistes interviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. (AFP)
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  • Le dernier rapport du syndicat fait état d'une augmentation des arrestations, des menaces et du harcèlement des journalistes par les Israéliens
  • Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes

LONDRES: Au moins 15 professionnels des médias ont été tués à Gaza depuis le début de l'année 2025, selon un nouveau rapport publié par le Syndicat des journalistes palestiniens.

Le rapport, publié ce week-end par le comité des libertés du syndicat chargé de surveiller les violations commises par Israël à l’encontre des journalistes, souligne la persistance du ciblage direct des professionnels des médias.

Sept journalistes ont été tués en janvier et huit en mars, selon le rapport.

Par ailleurs, les familles de 17 journalistes ont été endeuillées, tandis que les habitations de 12 autres ont été détruites par des tirs de roquettes et d’obus. De plus, 11 personnes ont été blessées au cours de ces attaques.

Le rapport note que la violence à l'encontre des équipes de journalistes ne se limite pas aux attaques mortelles. Il fait état de l'arrestation de 15 journalistes, à leur domicile ou alors qu'ils étaient en mission. Certains ont été libérés quelques heures ou quelques jours plus tard, tandis que d'autres sont toujours en détention.

Le syndicat a également enregistré 49 menaces de mort proférées à l'encontre de journalistes, dont beaucoup ont été avertis d'évacuer les zones qu'ils couvraient.

Le rapport relève également une intensification du harcèlement judiciaire, avec plus d’une dizaine de cas où des journalistes – en majorité issus du quotidien Al-Quds, basé en Cisjordanie – ont été convoqués pour interrogatoire et se sont vu interdire de couvrir des événements aux abords de la mosquée Al-Aqsa et dans la vieille ville de Jérusalem.

En Cisjordanie occupée, environ 117 journalistes ont été victimes d'agressions physiques, de répression ou d'interdictions de reportage, en particulier à Jénine et à Jérusalem. La commission a également recensé 16 cas de confiscation ou de destruction de matériel de travail.

Les violences à l'encontre des journalistes surviennent dans le cadre d'une nouvelle campagne militaire israélienne à Gaza, à la suite de l'échec d'un accord de cessez-le-feu avec le Hamas. Les forces israéliennes ont intensifié leur offensive, coupant les approvisionnements vitaux des 2,3 millions d'habitants de Gaza, laissant l'enclave au bord de la famine.

Les actions d'Israël font désormais l'objet d'audiences à la Cour internationale de justice de La Haye, où Tel-Aviv est accusé de violer le droit international en restreignant l'aide humanitaire à Gaza.

Le bilan humanitaire est catastrophique.

Selon le ministère de la santé de Gaza, plus de 61 700 personnes ont été tuées à Gaza depuis qu'Israël a lancé son offensive le 7 octobre 2023. Plus de 14 000 autres sont portées disparues et présumées mortes, les civils constituant la grande majorité des victimes.

Le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance de la liberté de la presse basé à Washington, a également lancé un signal d’alarme face au nombre élevé de journalistes tués, indiquant qu’au moins 176 d’entre eux – en grande majorité des Palestiniens – ont perdu la vie depuis le début de l’offensive israélienne sur les territoires occupés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com