Le séisme survenu dans la ville de Zahlé au Liban découlerait de l’explosion d’une carrière

Selon l’enquête, le tremblement de terre survenu à 14h15 a été «causé par une explosion dans des carrières de la région de Tweiti, détenues par deux personnes de la famille Abou Hamdan». (Photo, AFP)
Selon l’enquête, le tremblement de terre survenu à 14h15 a été «causé par une explosion dans des carrières de la région de Tweiti, détenues par deux personnes de la famille Abou Hamdan». (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 14 juin 2023

Le séisme survenu dans la ville de Zahlé au Liban découlerait de l’explosion d’une carrière

  • Le séisme de magnitude 3 sur l’échelle de Richter, selon Marleine Brax, directrice du Centre national de géophysique, «a été précédé d’un bruit d’explosion»
  • Le rapport fournit un compte rendu détaillé de toutes les carrières, mines et sites de concassage dans tous les territoires libanais, mettant en évidence des profits considérables

BEYROUTH: Une explosion de carrière a provoqué un tremblement de terre au Liban qui a été ressenti par les habitants de Zahlé, dans la vallée de la Bekaa, le 3 juin, selon les forces de sécurité intérieure.

Les autorités ont cherché à déterminer la cause du tremblement et elles ont constaté que son épicentre se trouvait dans la région de Qaa al-Rim, à quatre kilomètres de la ville de Zahlé.

Selon l’enquête, le tremblement de terre survenu à 14h15 a été «causé par une explosion dans des carrières de la région de Tweiti, détenues par deux personnes de la famille Abou Hamdan».

Le séisme de magnitude 3 sur l’échelle de Richter, selon Marleine Brax, directrice du Centre national de géophysique, «a été précédé d’un bruit d’explosion».

Nasser Yassin, ministre de l’Environnement du gouvernement intérimaire, déclare: «Nous avions pris la décision de fermer cette carrière il y a quelque temps, et il y a un ordre judiciaire pour la sceller à la cire rouge.»

Selon l’enquête menée par un expert technique, «l’explosion a été causée par l’utilisation de grandes quantités de matières explosives introduites profondément dans le sol de cette zone de carrières».

Le Dr Nelson Rizk, expert en géologie, explique à Arab News: «Ceux qui effectuent les travaux de dynamitage des carrières utilisent un type de dynamite qui provoque des explosions moyennes, mais consécutives, ce qui affecte les couches géologiques. Cela n’a rien à voir avec le nitrate d’ammonium. Ce type de dynamite est considéré comme très puissant et il est interdit dans le monde entier, mais au Liban, on trouve toutes les sortes de matériaux interdits.»

Le Dr Rizk ajoute: «L’utilisation de ces substances interdites génère des vibrations, a un effet néfaste sur l’environnement et produit des substances toxiques qui portent atteinte à la santé

«Les carrières empiètent illégalement sur des zones proches de la faille de Yammouné, qui est une faille active et mobile. Des explosions peuvent l’affecter et augmenter les mouvements sismiques. Jusqu’à présent, l’effet était très limité et le déplacement de la faille nécessite des vibrations d’une magnitude de près de 4 ou 4,5 sur l’échelle de Richter.»

Les secousses de Zahlé font suite au tremblement de terre destructeur qui a frappé la Turquie et la Syrie le 6 février.

Le sismologue Dr Tony el-Nemr déclare: «La secousse qui s’est produite à Zahlé est étrangement similaire au tremblement qui s’est produit dans le Kesrouan (mont Liban) le 6 mai de l’année dernière en termes de date (samedi après-midi) et de lieu (une carrière).»

Le Centre national de géophysique a publié, en collaboration avec l’Institut national des sciences de la Terre de Grenoble, en France, un rapport sur les mouvements de la croûte terrestre dans le bassin oriental de la Méditerranée. Il attire l’attention des géologues sur «la concentration des tremblements de terre observés au Liban pendant la journée et les jours fériés».

M. Yassin soutient: «Il existe 1 235 sites d’extraction de roches sur le territoire libanais, d’après l’enquête menée par l’armée libanaise, dont des dizaines enfreignent les règles. Par ailleurs, certains opèrent sur des points sismiques critiques. Cependant, l’application de la loi sur le terrain relève de la responsabilité des forces de sécurité et des administrations locales.»

M. Yassin déclare à Arab News que le secteur des carrières, des concasseurs et des carrières de sable devait au Trésor public au moins 2,4 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) pour les matériaux extraits entre 2007 et 2018, dont près de 1 milliard de dollars en frais et taxes. «Cela n’inclut pas le coût des souffrances et des empiétements que la justice a pour rôle d’évaluer, et ce que les personnes concernées sont censées réclamer en compensation», indique-t-il.

Il ajoute que le ministère de l’Environnement travaille avec le ministère de la Justice «en vue d’étudier les méthodes juridiques les plus appropriées pour poursuivre l’affaire, car il s'agit d'une étape fondamentale pour collecter les fonds du Trésor et mettre fin aux pratiques antérieures dans ce secteur et donc le réformer».

Cependant, Ghayath Yazbek, chef de la Commission parlementaire de l’environnement, soutient que les autorités n’ont toujours pas décidé, dix jours après le séisme, «s’il s’agit d’un tremblement de terre naturel ou d’un acte humain».

Lors d’une réunion parlementaire organisée mardi, la Commission a entendu des représentants des agences des ministères de l’Environnement, des Travaux publics et des Finances. Elle a également entendu des témoignages de l’armée et des forces de sécurité intérieure.

M. Yazbek indique: «Les enquêtes sont toujours en cours et nous n’avons pas encore pu identifier la nature de cette explosion. Était-ce un mouvement sismique ou le produit de l’activité humaine? Ce que nous avons entendu est très inquiétant, car les carrières de la région de Zahlé sont censées être scellées à la cire rouge.»

Les propriétaires de carrières de la région ont rapidement nié que des travaux aient eu lieu. Ghayath Yazbek précise toutefois qu’un responsable au sein des forces de sécurité intérieure «a confirmé une activité intermittente».

L’Autorité nationale du fleuve Litani a été chargée par le gouvernement d’élaborer un rapport sur les carrières de sable et les mines dans le bassin du fleuve Litani, mettant en lumière les fonds détournés résultant de l’exploitation des carrières.

Le rapport fournit un compte rendu détaillé de toutes les carrières, mines et sites de concassage dans tous les territoires libanais, mettant en évidence des profits considérables, des zones endommagées et une évasion fiscale généralisée.

Selon ce rapport, quelque 65 millions de mètres carrés à travers le Liban ont été endommagés par l’activité de 1 356 carrières, concasseurs et mines de sable. On estime que près d’1,6 milliard de mètres cubes de matières premières ont été extraits des sites, générant des bénéfices de 24 milliards de dollars.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington annonce avoir arrimé la jetée à Gaza, prête à recevoir de l'aide

Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
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  • Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël
  • Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation

JERUSALEM: Les Etats-Unis ont annoncé avoir achevé jeudi une jetée provisoire sur la côte de Gaza, devant permettre d'acheminer plus d'aide dans le territoire ravagé par sept mois de guerre et dont les principaux points d'entrée sont bloqués depuis plus d'une semaine.

Des militaires américains "soutenant la mission humanitaire de livraison d'aide supplémentaire aux civils palestiniens dans le besoin, ont arrimé la jetée temporaire à la plage de Gaza", indique sur X le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient (Centcom).

"Il est prévu que des camions chargés d'aide humanitaire commencent à accoster dans les prochains jours", poursuit le Commandement, précisant que l'aide sera remise à l'ONU qui "coordonnera sa distribution dans Gaza".

Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a toutefois indiqué que les négociations se poursuivaient concernant la distribution de l'aide.

"Nous finalisons nos plans opérationnels pour assurer que nous sommes prêts à gérer (l'aide) quand la jetée flottante sera totalement opérationnelle, tout en assurant la sécurité de notre personnel", a-t-il déclaré.

Répétant la préférence de l'ONU pour la voie terrestre, il a estimé que l'aide humanitaire "ne peut pas et ne devrait pas dépendre d'une jetée flottante loin de là où les besoins sont les plus aigus".

Que l'aide arrive "par la mer ou par la route, sans carburant elle n'arrivera pas aux gens qui en ont besoin", a-t-il insisté.

Interrogé sur ces inquiétudes, un porte-parole du Département d'Etat américain, Vedant Patel, a indiqué que les Etats-Unis travaillaient avec l'ONU sur les modalités. Mais "de notre point de vue, nous pensons que c'est prêt à fonctionner et que l'aide va commencer à arriver dès que possible".

Le vice-amiral Brad Cooper du Centcom, a annoncé l'arrivée "d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours (...) réparties entre plusieurs bateaux".

"Des milliers de tonnes d'aide sont dans les tuyaux", a-t-il ajouté, précisant que l'aide sera contrôlée en amont à Chypre. "Il n'y aura pas de soldat américain au sol à Gaza."

A terme, Washington espère l'arrivée de l'équivalent de "150 camions par jour", a précisé une porte-parole du Pentagone.

Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël, allié historique des Etats-Unis, à l'acheminement terrestre de l'aide vers la bande de Gaza.

Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation.

Il doit y débarquer environ 100 tonnes d'abris temporaires pour les habitants de Gaza, quelque 2,4 millions de personnes dont environ 70% ont été déplacées par la guerre, dans un territoire déjà surpeuplé et assiégé depuis sept mois.

La marine et des troupes d'infanterie encadrent cette "opération humanitaire", a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne, Nadav Shoshani.

Mercredi, plus de 200 camions sont entrés à Gaza, via le passage d'Erez-Ouest et celui de Kerem Shalom, chargés notamment de farine et de carburant (76.000 litres) et "nous allons les transférer au Programme alimentaire mondial pour approvisionner les organisations et les boulangeries à travers Gaza", a-t-il déclaré.

Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza en riposte à une attaque sanglante sur son sol de commandos du Hamas et ses alliés, le 7 octobre.

L'aide internationale, strictement contrôlée par les autorités israéliennes, arrivait déjà au compte-gouttes, mais son entrée à Gaza est désormais largement entravée aux deux principaux points de passage -Kerem Shalom depuis Israël et Rafah depuis l'Egypte.

L'armée israélienne s'est emparée le 7 mai du côté palestinien du passage de Rafah, par lequel transitait la totalité du carburant indispensable au fonctionnement des infrastructures et hôpitaux de Gaza et à la logistique humanitaire.

Depuis, l'Egypte refuse de coordonner l'acheminement de l'aide avec Israël par Rafah, les deux pays se renvoyant la responsabilité du blocage.

Fermé plusieurs jours début mai après avoir essuyé des tirs de roquettes du Hamas, Kerem Shalom est officiellement ouvert, mais des organisations humanitaires affirment ne pas pouvoir y collecter l'aide acheminée, faute de carburant et en raison de combats alentour.


Un pèlerin français traverse treize pays pour accomplir l’Omra

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
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  • M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres
  • «C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar

MÉDINE: Le pèlerin français Mohammed Boulabiar a passé huit mois à parcourir treize pays pour accomplir l’Omra, a rapporté mercredi l’agence de presse saoudienne (SPA).

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres.

Il est parti de Paris le 27 août 2023 et a traversé la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine, la Grèce, la Turquie et la Jordanie avant d’arriver en Arabie saoudite.

Muni uniquement d’une carte et d’un sac contenant des provisions de première nécessité et une tente ne pesant que 25 kilos, M. Boulabiar raconte avoir passé la plupart de ses nuits dans des mosquées situées le long de la route ou chez des étrangers généreux qui l’ont accueilli dans leur maison.

Pour M. Boulabiar, l’aspect le plus difficile du voyage était la météo.

«Je suis parti en été et je suis arrivé au printemps, traversant l’automne et l’hiver, affrontant les tempêtes et le tonnerre. À un moment donné, une tempête de neige à la frontière grecque a retardé mon voyage d’une semaine», se souvient-il.

«C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien s’entretient avec des dirigeants arabes en marge du sommet de Manama

Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
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  • Le prince héritier a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne
  • Il a souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne»

RIYAD: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré plusieurs dirigeants arabes en marge du Sommet de la Ligue arabe, qui se tient aujourd’hui à Manama.

Le prince héritier s’est entretenu avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, le roi Abdallah de Jordanie, le président syrien, Bachar al-Assad, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Le sommet portait essentiellement sur la guerre entre Israël et le Hamas. Le prince héritier a déclaré dans son discours que le Royaume «insistait sur la nécessité d’une collaboration continue pour faire face à l’agression brutale contre la Palestine».

Il a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne et en garantissant l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

Le prince héritier a également souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne sur la base des résolutions légitimes de l’ONU et de l’Initiative de paix arabe, garantissant ainsi le droit du peuple palestinien à établir un État indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com