Soudan: Premiers raids aériens de l'armée sur une ville du sud, selon des témoins

Des avions de combat ont bombardé une ville du sud du Soudan pour la première fois depuis le début il y a deux mois des hostilités (Photo, Reuters).
Des avions de combat ont bombardé une ville du sud du Soudan pour la première fois depuis le début il y a deux mois des hostilités (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Jeudi 15 juin 2023

Soudan: Premiers raids aériens de l'armée sur une ville du sud, selon des témoins

  • L'armée de l'air a mené «des frappes aériennes pour la première fois sur El-Obeid au Soudan», une ville à 350 kilomètres au sud de la capitale Khartoum
  • Depuis huit semaines, les combats sont concentrés essentiellement à Khartoum, la capitale de cinq millions d'habitants

KHARTOUM: Des avions de combat ont bombardé mercredi une ville du sud du Soudan pour la première fois depuis le début il y a deux mois des hostilités entre l'armée et des forces paramilitaires, qui ont plongé le pays dans une grave crise humanitaire.

L'armée de l'air a mené "des frappes aériennes pour la première fois sur El-Obeid", une ville à 350 kilomètres au sud de la capitale Khartoum, "qui est encerclée par les forces paramilitaires depuis le début des combats", ont raconté à l'AFP plusieurs témoins.

Les combats avaient éclaté le 15 avril entre l'armée commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan, et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, son adjoint devenu son rival.

Depuis huit semaines, les combats sont concentrés essentiellement à Khartoum, la capitale de cinq millions d'habitants, et dans la vaste région du Darfour, dans l'ouest. Ils ont fait plus de 1.800 morts, selon l'ONG Acled, et deux millions de déplacés, selon l'ONU.

Les civils qui n'ont pas fui n'ont plus "ni nourriture, ni eau, ni médicaments", raconte à l'AFP un habitant de Khartoum, Ahmed Taha.

"Nous n'avons plus rien. Le pays est dévasté. Où que vous regardiez, vous voyez les impacts des bombes et des balles", selon ce témoin.

Pendant plusieurs semaines, l'Arabie saoudite et les États-Unis ont servi de médiateurs à des négociations entre les deux camps dans la ville saoudienne de Djeddah, en vue d'obtenir un cessez-le-feu.

Conférence d'aide au Soudan
Mais les nombreuses trêves annoncées n'ont été quasiment jamais respectées et l'aide humanitaire est restée bloquée ou est parvenue aux civils en quantité très insuffisante.

Vingt-cinq millions des 45 millions d'habitants du Soudan, l'un des pays les plus pauvres du monde, dépendent désormais de l'aide humanitaire pour survivre, selon l'ONU.

Vendredi, le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Soudan, Alfonso Verdu Perez, a déploré que "seuls 20% des établissements de santé fonctionnent encore à Khartoum".

Des quartiers entiers sont privés d'eau courante et l'électricité ne fonctionne que quelques heures par semaine.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a "condamné fermement" mercredi "les attaques croissantes contre des installations de santé", affirmant qu'entre le 15 avril et le 8 juin, 46 de ces attaques ont fait huit morts et 18 blessés.

"Nous souffrons et souffrons encore de cette guerre depuis deux mois", témoigne Soha Abdelrahmane, une habitante de Khartoum, ajoutant que plusieurs villes du Darfour, comme El-Geneina et Nyala, sont en "état de siège".

Le chef de la mission de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, s'est dit mardi "particulièrement alarmé" par la situation au Darfour où les violences pourraient constituer des "crimes contre l'humanité".

Le parti Oumma, principale formation politique du pays, a affirmé mercredi que El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest, s'était transformée en "zone de catastrophe", appelant les organisations internationales à envoyer de l'aide.

Le parti a qualifié les violences qui s'y déroulent de "crime humanitaire à part entière" et estimé dans un communiqué que plus de 1.000 personnes étaient mortes "lors d'un siège abject et de violences systématiques contre les citoyens".

Le Darfour a été dévasté dans les années 2000 par une guerre civile qui a fait environ 300.000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU.

L'Arabie saoudite a annoncé mardi la tenue le 19 juin d'une conférence internationale consacrée à l'aide au Soudan.


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Short Url
  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Short Url
  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

Short Url
  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.