Débat Arab News: Les relations entre Riyad et Washington peuvent-elles être améliorées?

L'épisode spécial de mercredi de l'émission du Ray Hanania Radio Show a réuni un panel de personnalités : (en haut à gauche) Brian Katulis, spécialiste de la politique démocrate ; Salmane al-Ansari, commentateur saoudien (à gauche) ; et Rob Sobhani, auteur et universitaire (à droite) (Capture d’écran).
L'épisode spécial de mercredi de l'émission du Ray Hanania Radio Show a réuni un panel de personnalités : (en haut à gauche) Brian Katulis, spécialiste de la politique démocrate ; Salmane al-Ansari, commentateur saoudien (à gauche) ; et Rob Sobhani, auteur et universitaire (à droite) (Capture d’écran).
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Publié le Vendredi 16 juin 2023

Débat Arab News: Les relations entre Riyad et Washington peuvent-elles être améliorées?

  • Le chroniqueur Rob Sobhani déclare qu'il inviterait le prince héritier saoudien à la Maison-Blanche s'il était président, car les États-Unis ont plus que jamais besoin d'alliés
  • L’analyste démocrate Brian Katulis estime qu'il faut une «Vision 2030» pour les relations américano-saoudiennes et que l’Arabie saoudite est en train de vivre une transformation remarquable

CHICAGO: Discutant de l'avenir des relations saoudo-américaines lors d'un épisode spécial du Ray Hanania Radio Show, une émission hebdomadaire aux États-Unis parrainée par Arab News, Rob Sobhani est revenu sur un récent article d'opinion paru dans le Washington Times dans lequel il appelait à inviter le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, à la Maison-Blanche.

«Si j'étais le président des États-Unis, j'appellerais Mohammed ben Salmane, je l'inviterais à la Maison-Blanche, je lui dirais, mon ami, mon partenaire – pas par un coup de poing mais une poignée de main – et je lui dirais, mon ami, mon cher ami, résolvons ensemble certains de ces problèmes mondiaux», a déclaré Sobhani, auteur et professeur adjoint à l'université de Georgetown, lors de l'émission de mercredi.

Dans l'article publié le 7 juin, Sobhani recommande l'engagement saoudo-américain afin d'insister sur le fait que le maintien et le renforcement des relations bilatérales sont d'une importance vitale dans un monde de plus en plus multipolaire où les États-Unis ont plus que jamais besoin d'amis et d'alliés. «J'ai écrit cet article parce que je pense qu'il est important de comprendre ce qui motive le prince héritier, Mohammed ben Salmane», a révélé Sobhani. «Et c'est important parce que nous vivons dans un monde turbulent, où nous nous dirigeons vers un nouveau paradigme d'un monde multipolaire.

«Mais les États-Unis ont besoin de penseurs indépendants comme alliés, des alliés qui aiment leur propre pays, mais qui comprennent aussi la valeur qu'apporte une relation avec Washington. Et je crois vraiment, fermement que le prince héritier, Mohammed ben Salmane, peut être un partenaire très, très fort des États-Unis, en particulier au niveau des défis mondiaux, qu’il défend lui-même maintenant, tels que le climat, les questions de chaîne d'approvisionnement, la pandémie mondiale, etc.

Rob Sobhani: Écrivain, auteur et professeur adjoint à l'université de Georgetown spécialisé dans la politique américaine au Moyen-Orient et PDG, président et fondateur de Caspian Group Holdings, LLC (Capture d’écran). 

«Je pense donc que le président Biden et son équipe de politique étrangère doivent vraiment repenser la manière dont ils considèrent l'Arabie saoudite en général et, en particulier, le prince héritier, Mohammed ben Salmane.» 

La tribune de Sobhani a suscité un nouveau débat dans les cercles de politique étrangère américains sur la manière dont Washington gère les relations bilatérales. En effet, les perceptions de l'Arabie saoudite et du Moyen-Orient en général ont été particulièrement divisées ces dernières années.

Interrogé sur le fait de savoir s'il a eu du mal à convaincre le journal ou s’il a fait face à une opposition à la publication de son article dans le Washington Times, Sobhani a indiqué que le quotidien pouvait être juste mais aussi critique lorsqu'il le fallait. Il l'a comparé favorablement à de nombreux grands médias libéraux qui, selon lui, se sont trompés sur le Moyen-Orient, par le passé.

«Le Washington Times a été un journal très juste et équilibré en ce qui concerne l'Arabie saoudite», a signalé Sobhani lors de l'émission. «Le moment venu, il sera critique. Il publiera des articles critiques. Mais, dans l'ensemble, il a été extrêmement, extrêmement équilibré dans ses écrits et dans ses récits sur l'Arabie saoudite.

«Personnellement, j'ai préféré publier cet article dans le Washington Times parce que l'histoire indique qu'il y a quarante-cinq, quarante-six, quarante-sept ans, lorsque les médias libéraux de ce pays ont utilisé le terme "saint" pour désigner l'ayatollah Khomeini d'Iran, et que nous en voyons aujourd'hui les résultats, il est en effet important que le bon équilibre médiatique, des médias comme le Times, soit applaudi.»

Le commentateur démocrate Brian Katulis, chercheur principal et vice-président de la politique au Middle East Institute et rédacteur en chef du Liberal Patriot, a reconnu que les États-Unis devaient revoir leur position vis-à-vis de l'Arabie saoudite.

Après avoir plaidé en faveur d'un renforcement des relations entre l'Arabie saoudite et les États-Unis, Katulis a déclaré au Ray Hanania Radio Show que les responsables américains devaient comprendre que la dynamique avait changé depuis 1991, date à laquelle les États-Unis étaient la puissance prééminente dans un monde unipolaire.

Au lieu de cela, il a appelé à une «Vision 2030» pour les relations américano-saoudiennes, en s'inspirant de la réforme sociale et de la stratégie de diversification économique de l’Arabie saoudite, conçues pour s'éloigner de la dépendance aux hydrocarbures et pour s'ouvrir à de nouvelles industries, à de nouveaux investissements et à de nouvelles idées.

«L'Amérique a changé, elle très différente de ce qu’elle était à l’époque d'Obama, de Bush ou de Clinton», a déclaré Katulis lors de l'émission. «Je prendrais la vision saoudienne autoproclamée pour sa propre transformation sociale et économique. Elle existe depuis un certain temps, et je combinerais les deux concepts.                                                                                                                         

«J'ai parlé à de très hauts responsables américains et saoudiens de la nécessité de bien faire les choses et ils en sont conscients. Il faut donc que les deux parties aient une discussion à long terme, un dialogue stratégique, et il faut que ce soit une conversation. Un dialogue libre de toute restriction. Nous sommes des partenaires égaux, alors parlons-en. Ensuite, il faut établir un diagramme pour chacun des différents secteurs.»

Brian Katulis : Chercheur principal et vice-président de la politique de l'Institut du Moyen-Orient et rédacteur en chef de The Liberal Patriot (Capture d’écran).

À la question de savoir si les autorités saoudiennes s'entendent mieux avec les démocrates ou les républicains, Katulis répond qu'il existe en fait de nombreuses similitudes entre les deux partis sur les questions de sécurité nationale concernant le Moyen-Orient.

«Si l'on examine le document de stratégie de sécurité nationale de l'administration Biden et celui de l'administration Trump, on constate qu'il y a en fait beaucoup de similitudes entre les deux», a-t-il estimé.

«Je pense que si des pays comme l'Arabie saoudite parvenaient à mieux expliquer comment ils aideront Washington à promouvoir ses intérêts et même, dans une certaine mesure, certaines questions telles que les questions sociales et les valeurs, ils seraient beaucoup plus convaincants pour les hommes politiques des deux côtés de l'allée du Capitole.

«Et finalement, 2023 n'est pas non plus comme 2005 ou 2013 en ce sens que beaucoup de ces questions de sécurité nationale, et en particulier les questions de politique au Moyen-Orient, ne sont pas sur l'écran radar de la politique américaine comme elles l'étaient auparavant. C'est un avantage, mais c'est aussi un inconvénient.»

Salmane al-Ansari, homme d'affaires, écrivain et commentateur politique saoudien, a déclaré qu'il y avait beaucoup d'erreurs de communication sur les réalités de l'Arabie saoudite et que les responsables américains n'avaient pas une vision complète de la situation, notamment en ce qui concerne la position du pays sur la réadmission de la Syrie au sein de la Ligue arabe.

«Je pense que l'affaire n'a pas bien été comprise par le monde entier», a-t-il déclaré au Ray Hanania Radio Show. «Ce qui s'est passé a été expliqué par le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane.»

«Il a dit que les choses se feront étape par étape. Qu’est-ce que cela signifie ? Oui, nous avons admis le retour de la Syrie dans le giron du monde arabe. Mais cela ne signifie pas qu'ils en tireront un quelconque avantage économique.

«Mais l'impasse n'a pas été utile. C'est le point de vue de l'Arabie saoudite. Donc, si nous revenons au projet de loi du Congrès en ce qui concerne la Syrie, et au projet de loi César qui concerne les sanctions, il mentionne trois points principaux pour lever les sanctions contre la Syrie. Premièrement, il faut une réforme politique basée sur la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies. C'est ce que souhaite l'Arabie saoudite. Deuxièmement, pour que les sanctions soient levées, il faut expulser les milices. Les milices iraniennes et étrangères doivent quitter la Syrie. C'est ce que veut l'Arabie saoudite. Troisièmement, il faut accorder une amnistie et permettre à l'opposition et aux réfugiés de retourner en Syrie. C'est ce que veut l'Arabie saoudite.

«Je ne pense donc pas que les Saoudiens et les Américains ne soient pas sur la même longueur d'onde. En fait, ils sont exactement sur la même longueur d'onde. Ils ont le même objectif. Mais l'Arabie saoudite veut atteindre cet objectif en admettant ou en réadmettant la Syrie dans le giron arabe.»

Salmane al-Ansari : homme d'affaires, écrivain et commentateur politique saoudien, spécialisé dans la communication stratégique et politique (Capture d’écran).

En ce qui concerne le réchauffement des relations entre l'Arabie saoudite et la Chine, Al-Ansari a mentionné que les États-Unis ne devaient pas s'inquiéter.

«La Chine est le premier partenaire commercial de l'Arabie saoudite et de 130 autres pays, dont les États-Unis eux-mêmes. C'est donc une réalité et le royaume d’Arabie saoudite réévalue sa vision stratégique du monde en conséquence», a-t-il précisé.

«Nous ne devrions pas nier le fait que l'unipolarité est d'une certaine manière révolue. Et je pense que c'est une bonne chose parce que la multipolarité signifie plus de voix, plus de perspectives et plus de progrès. Le monde a besoin d'équilibre et la multipolarité apporte l'équilibre.

«Les États-Unis – je ne veux pas me tromper – resteront toujours le principal partenaire stratégique et sécuritaire de l'Arabie saoudite.»

Al-Ansari pense qu'une partie du problème des relations entre Riyad et Washington réside dans l'incapacité du Royaume à communiquer clairement son message au public américain. En fait, comme il l'a souligné, l'Arabie saoudite est le seul pays du G20 à ne pas disposer d'une chaîne d'information en langue anglaise.

«Une chaîne de télévision est très importante. Nous devrions avoir beaucoup de réseaux basés en anglais lorsqu'il s'agit des médias pour raconter nos histoires», a-t-il jugé.

«Et je suis optimiste quant à l'actuel ministre saoudien des Médias, qui travaille depuis longtemps dans le domaine et qui est un écrivain et un penseur capable de faire progresser l'approche saoudienne dans le monde entier.

«Ainsi, le fait que nous ne soyons pas compris est peut-être une question qui va dans les deux sens. De l'autre côté, nous avons vu qu'il existe une véritable phobie saoudienne, malheureusement, et que, quoi que nous fassions (ou pas), nous sommes toujours critiqués.

«On peut blâmer les États-Unis et les médias occidentaux pour cela. D'autre part, nous ne nous exprimons pas et nous n'avons pas d'institutions capables de raconter nos histoires exactes.»

En conséquence, Al-Ansari estime qu'il y a eu plusieurs occasions manquées de promouvoir certaines des réalisations de l’Arabie saoudite.

«On n'entend pas parler de ces réalisations dans les médias occidentaux, ni dans les médias partiaux, c'est certain. Et c'est l'une des raisons pour lesquelles nous ne bénéficions pas d'une bonne couverture médiatique», a-t-il expliqué.

Je me souviens que l'ambassadrice saoudienne auprès de l'UE, Haifa al-Judea, a souligné que l'Arabie saoudite avait supprimé tous les obstacles à l'entrée des femmes sur le marché du travail et a affirmé que le pays avait introduit des lois sur l'égalité de rémunération en 2019, que même de nombreux États membres de l'UE et les États-Unis n'ont pas encore adoptées.

«Ces choses sont donc étonnantes. Ces choses n'avaient pas été anticipées il y a seulement six, sept ou huit ans. Et maintenant, nous vivons cette sorte de renaissance saoudienne qui doit être vue avec admiration plutôt que d'être critiquée sans raison.»

Alors, que faudrait-il pour que les relations américano-saoudienne soient corrigées ? Outre l'invitation du prince héritier, Mohammed ben Salmane, à la Maison-Blanche, Sobhani a suggéré que les États-Unis et l'Arabie saoudite devraient identifier une poignée de domaines dans lesquels ils peuvent coopérer et faire la différence.

«Je vous garantis que si les dirigeants de la Maison-Blanche et le prince héritier se réunissaient dans une pièce et prenaient des décisions, nous capturerions les deux tiers de tout le carbone qui existe en plantant mille milliards d'arbres, le monde serait derrière», a assuré Sobhani, soulignant les deux initiatives saoudiennes : l’initiative verte saoudienne et l’initiative du Moyen-Orient, lancées par le prince héritier en 2021.

«Si nous proposons au prince héritier de construire le meilleur pôle de cancérologie au monde afin de résoudre le problème du cancer, il irait de l’avant.

«Parce que devinez quoi ? Le cancer ne comprend pas l'Arabie saoudite ou l'Amérique. Le cancer ne comprend pas les républicains ou les démocrates. Le cancer ne comprend pas le salafisme ou le wahhabite. Le cancer tue.

«Et si nous nous associons à l'Arabie saoudite et à Mohammed ben Salmane, ce serait une étape positive pour le monde.»

Sobhani a établi des parallèles entre le prince héritier saoudien et d'autres personnalités réformatrices célèbres de l'histoire du Moyen-Orient.

«Ataturk en Turquie, essayant de prendre un pays et de le faire avancer. Reza Chah en Iran, essayant de prendre un pays et de le faire avancer. Un ancien dirigeant de Singapour a transformé un pays insulaire en l'un des pays les plus prospères», a-t-il clarifié en faisant référence à Mustafa Kemal Ataturk, Mohammad Reza Chah et Lee Kuan Yew.

«Oui, le long de la route, il y a peut-être eu des obstacles pour Mohammed ben Salmane, mais il ne fait aucun doute qu'il est sur la bonne trajectoire pour être un leader pour son pays.»

Pour Katulis, malgré les inquiétudes suscitées par les divisions politiques aux États-Unis, le pays reste une force résistante et le meilleur allié possible pour l'Arabie saoudite.

«Ils (les Saoudiens) savent au fond qu'il n'y a pas de meilleur pays avec lequel s'associer, non seulement pour leur sécurité, mais aussi sur le plan économique à long terme», a-t-il souligné.

«Je pense en fait que Washington a une résilience étonnante et une capacité à se corriger en ce qui concerne son propre système. Et c'est parce que nous avons des médias libres, nous avons la liberté, nous avons beaucoup d'indépendance.

«C'est parfois chaotique. Et oui, il y a des divisions, mais je pense qu'il y a un véritable désir de partenariat avec les États-Unis et de réfléchir à l'avenir.»

En outre, Katulis estime que le moment est venu pour les États-Unis de s'engager pleinement sur le plan stratégique avec l'ensemble du Moyen-Orient.

Plutôt que de se restreindre ou de se retirer de la région, l’Amérique doit en fait doubler son engagement dans la région», a-t-il estimé.

«J'entends par là qu'il ne s'agit pas seulement de manœuvres militaires et d'aider les autres à se protéger des menaces, mais aussi de saisir les opportunités, les opportunités économiques, les opportunités de changement social. Et il serait préférable que les États-Unis le fassent», a soutenu Katulis.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.