Agriculture: face aux suicides, un difficile travail de prévention

Gilles Chatelain, agriculteur au GAEC Champ des Preles, pose dans son champ à Bassy, dans le centre-est de la France, le 3 septembre 2022. En raison de la sécheresse, le respect des cahiers des charges des étiquettes alimentaires est compliqué et les demandes de dérogations fleurissent. (Photo, AFP)
Gilles Chatelain, agriculteur au GAEC Champ des Preles, pose dans son champ à Bassy, dans le centre-est de la France, le 3 septembre 2022. En raison de la sécheresse, le respect des cahiers des charges des étiquettes alimentaires est compliqué et les demandes de dérogations fleurissent. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 17 juin 2023

Agriculture: face aux suicides, un difficile travail de prévention

  • À Pau, dans les locaux de la Mutualité sociale agricole (MSA), des salariés sont formés depuis mars à mieux aborder les situations de détresse pour réduire les risques de passage à l'acte
  • Concrètement, les sentinelles - salariés ou élus d'instances agricoles, conseiller technique, administrateur de coopérative, employé bancaire, vétérinaire, etc. - servent d'oreilles aux structures d'accompagnement pour identifier les cas préoccupants

PAU, France: Au moins un suicide tous les deux jours: pour tenter d'enrayer ce fléau du monde paysan, un réseau de "sentinelles" se développe dans les campagnes afin d'amplifier un travail de prévention qui reste difficile.

À Pau, dans les locaux de la Mutualité sociale agricole (MSA), des salariés sont formés depuis mars à mieux aborder les situations de détresse pour réduire les risques de passage à l'acte.

"J'en attends beaucoup", glisse une salariée de l'accueil, inquiète à l'idée d'être confrontée à des personnes en souffrance. "Un collègue a reçu un jour un appel d'un agriculteur en colère qui voulait venir avec un fusil et le lendemain, on a appris qu'il s'était suicidé."

Concrètement, les sentinelles - salariés ou élus d'instances agricoles, conseiller technique, administrateur de coopérative, employé bancaire, vétérinaire, etc. - servent d'oreilles aux structures d'accompagnement pour identifier les cas préoccupants.

Christine Vito, référente mal-être à la MSA paloise, y voit "un geste de premier secours" car "quand quelqu'un n'est pas bien, on ne sait pas à quel moment ça peut ressortir".

Une dizaine de signalements ont été effectués au printemps dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques, "avec différents niveaux de gravité". Aléas climatiques, épizooties, impasses financières, conflits familiaux... Les écueils sont nombreux.

Une épouse d'agriculteur, récemment prise en charge, voyait s'accumuler les impayés après avoir baissé les bras face à la comptabilité. "Elle avait une culpabilité énorme, n'osait rien dire à son mari, elle ne trouvait plus d'issue, alors qu'on peut mettre en place des aides", explique l'assistante sociale.

Objectif 5 000 sentinelles

Selon une enquête de Santé Publique France portant sur la période 2007-2011, un agriculteur se suiciderait tous les deux jours. Peut-être davantage: rien qu'en 2016, 529 personnes ont mis fin à leurs jours parmi les 1,6 million d'assurés de la MSA, selon les derniers chiffres disponibles.

Après deux rapports parlementaires en 2020 et 2021, le gouvernement a présenté une feuille de route de "prévention du mal-être", visant notamment à structurer, dans chaque département, un réseau de sentinelles.

Selon le coordinateur national du plan, Olivier Damaisin, près de 1 500 personnes ont été formées depuis, portant le nombre de "sentinelles actives" à 2 850 environ à fin mars - chiffre qui inclut des effectifs pré-existants - dont un quart de salariés de la MSA.

"L'objectif est d'atteindre 5 000 sentinelles intégrées dans le réseau national, soit une moyenne de 50 par département", indique l'ex-député du Lot-et-Garonne.

Taiseux

Cécile Leroy, 53 ans, a dû arrêter d'élever des chevaux dans la Creuse après un grave accident du travail en 2018. "Des idées noires, j'ai été la première à en avoir. Quand tout s'arrête du jour au lendemain, on pense que ça ne vaut plus le coup de vivre."

Changer de métier ? Elle ne voulait pas quitter sa ferme. Des agents de la MSA locale ont encadré depuis deux ans sa reconversion dans la production de veaux de lait. "C'est eux qui sont venus vers moi (...) Les agriculteurs ne font pas la démarche spontanément. C'est pas dans notre mentalité d'aller se plaindre", souligne-t-elle.

Pour Jean-Louis Bouillet, représentant du réseau associatif Solidarité Paysans dans le Limousin, toute la complexité de l'exercice réside dans "ce côté taiseux", surtout pour "les plus isolés" qui sont "les plus difficiles à aller chercher".

Les sentinelles doivent être formées en psychologie pour "aider directement" ceux qui sont en détresse car "s'il s'agit juste de les signaler à un organisme sans les prévenir, c'est non", tranche-t-il. "Être montrés du doigt, ils n'en ont vraiment pas besoin."

Au dernier Salon de l'Agriculture, Solidarité Paysans a jugé que la feuille de route gouvernementale ne répondait pas "à la gravité de la situation", réclamant d'agir plutôt sur les causes du mal-être comme "la course à la compétitivité".

D'autres acteurs déplorent un empilement des dispositifs, pas toujours connus et qui "pourraient paraître en concurrence entre eux", admet le ministère. Son plan vise précisément à mieux piloter la prévention, localement et nationalement.

À la MSA du Limousin, pourtant pionnière dans ce domaine, on confie avoir "découvert par hasard une liste de numéros de téléphone sur Google": celle donnée par le "réseau agri-sentinelles" sur son site lancé depuis 2019 qui préfigurait le dispositif actuel.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".