L'opposition turque s’acharne contre la corruption des anciens maires

La Turquie est classée 91e sur 198 pays dans le dernier index de corruption de Transparency International (Photo, AFP)
La Turquie est classée 91e sur 198 pays dans le dernier index de corruption de Transparency International (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 09 décembre 2020

L'opposition turque s’acharne contre la corruption des anciens maires

  • Les dossiers de 40 affaires majeures de corruption et de mauvaise gestion qui impliquent l’AKP ont déjà été soumis au bureau du procureur.
  • La corruption a mis à sec un budget déjà très affaibli par l'effet combiné de la Covid-19 et les problèmes économiques

JEDDAH: Depuis le début de cette semaine, les maires d'Istanbul et d'Ankara, aiguillonnés par l'opposition, s'emploient à dénoncer la corruption de leurs prédécesseurs, qui ont laissé les deux villes en ruine économique. 

Les deux maires ont promis lors de leur élection l'année dernière une transparence absolue des finances municipales, et de mettre fin au favoritisme et à l'acheminement des fonds publics vers le cercle rapproché et les membres de la famille. 

Leurs promesses de mener des enquêtes sur d'anciennes allégations de corruption ont enfin commencé à se concrétiser. 

Cette action n'a cependant pas reçu un accueil chaleureux de tous les partis. Lundi, des membres du Parti pour la justice et le développement (AKP) au pouvoir et son allié de droite au Conseil municipal d'Ankara, le Parti du mouvement nationaliste (MHP), ont quitté la réunion au moment où le maire Mansur Yavas a annoncé son intention de dénoncer les activités de corruption de l’ancien maire, membre de l'AKP, Melih Gokcek. 

Pendant le règne de Gokcek de la ville, qui a duré près d'un quart de siècle, la perte publique s'est élevée à environ 3 quadrillions de livres turques (380 billions de dollars), et n’a connu que trois affaires de corruption. Ceux-là concernaient des projets coûteux et superflus, tels que l'installation de statues de dinosaures de 10 mètres de long ou des gorilles gonflables à divers quartiers de la ville. 

Ces investissements ont été durement critiqués par beaucoup, car complètement incompatibles avec la culture urbaine, l'histoire et la mémoire architecturale de la vile. La ville était déjà confrontée à des problèmes d'infrastructure, notamment l'accès à l'eau potable, tandis que la classe dirigeante se concentrait sur des projets peu populaires dont plusieurs entreprises pro-gouvernementales profitaient considérablement. 

À Ankara, Les dossiers de 40 affaires majeures de corruption et de mauvaise gestion qui impliquent l’AKP ont déjà été soumis au bureau du procureur. Les plaintes concernent des pot-de-vin et des commissions illicites sur les appels d'offres municipaux. 

Yavas, maire de la capitale depuis mars 2019, priorise une bonne gestion des ressources quasi-épuisées de la municipalité, et révèle les cas de corruption qui ont mis à sec un budget déjà très affaibli par l'effet combiné de la Covid-19 et les problèmes économiques. 

En mai, Yavas a intenté une action en justice contre son prédécesseur Gokcek pour avoir dirigé des fonds municipaux destinés au renouvellement d’une installation de traitement des eaux usées vers d’autres fins. Il a de plus accusé l’ancien maire d’abus de pouvoir. 

La lutte, qui se veut décisive, entre les figures de l'opposition contre le népotisme, le favoritisme et les affaires de corruption manifeste, s’est poursuivi cette semaine sur plusieurs fronts. 

Lundi, le chef du principal parti d'opposition du Parti républicain du peuple (CHP) Kemal Kilicdaroglu a annoncé lors d’un discours au parlement qu'il se chargera d’exproprier les possessions illégitimes de la «Bande des Cinq» une fois que le CHP aura pris les règnes de la Turquie. Kilicdaroglu a récemment reçu des menaces de mort de la part d’un chef de la mafia, réputé proche du MHP nationaliste.  

 Le «Bande des Cinq» désigne les cinq grandes entreprises de construction qui continuent encore de recevoir la part du lion des fonds publics malgré de nombreuses critiques. Ces cinq entreprises sont connues pour avoir acquis le plus grand nombre d'appels d'offres publics au monde. 

Le maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, a de son côté commencé lundi à révéler certains détails des affaires de corruption et d’irrégularités qui datent du mandat précédent. La municipalité se penche actuellement sur une quarantaine de fichiers de données, dont ceux des dépenses illégales des municipalités de l'ère AKP. 

Cela est sans doute le tout premier dossier de corruption majeur qui sera révélé durant le mandat d’Imamoglu. 

La municipalité d'Istanbul a déposé une plainte pénale contre 23 personnes, dont le ministre des Transports de l'époque, pour la perte d'environ 15,4 millions de lires de fonds publics (environ 1,97 million de dollars). Les fonds auraient été versés en paiements illégaux à une firme de relations publiques proche du pouvoir. 

La Turquie est classée 91e sur 198 pays dans le dernier index de corruption de Transparency International. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier et le président français s'entretiennent avant le sommet sur la solution à deux États

Le prince héritier Mohammed ben Salmane s’est entretenu par téléphone samedi avec le président français Emmanuel Macron. (SPA/AFP/Photo d’archives)
Le prince héritier Mohammed ben Salmane s’est entretenu par téléphone samedi avec le président français Emmanuel Macron. (SPA/AFP/Photo d’archives)
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  • Les deux dirigeants ont examiné les résultats de la conférence internationale de haut niveau sur la résolution de la question palestinienne.

RIYAD: Le prince héritier Mohammed ben Salmane a eu un entretien téléphonique, samedi, avec le président français Emmanuel Macron, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Les deux dirigeants ont passé en revue les résultats de la conférence internationale de haut niveau consacrée à la résolution pacifique de la question palestinienne, notamment à travers la mise en œuvre de la solution à deux États, une initiative coprésidée par l’Arabie saoudite et la France.

Ils ont également discuté des préparatifs en vue de la reprise de la conférence au niveau des chefs d’État, prévue pour le 22 septembre, dans le cadre des efforts visant à mettre fin à la guerre à Gaza et à parvenir à une paix durable menant à la création d’un État palestinien.

L’appel a également mis en lumière l’adoption de la Déclaration de New York, issue de la conférence et largement approuvée par l’Assemblée générale des Nations unies.

Les deux parties ont souligné le nombre croissant de pays exprimant leur intention de reconnaître un État palestinien, reflétant un large consensus international en faveur d’un avenir pacifique garantissant au peuple palestinien son droit légitime à l’indépendance, selon SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Une délégation saoudienne se rend à New York pour assister à la 80e session de l’Assemblée générale de l’ONU

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le 28 septembre 2024. (AFP/File)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le 28 septembre 2024. (AFP/File)
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  • Une délégation de haut niveau, dirigée par le ministre des Affaires étrangères saoudien, participe à la 80e session de l’AGNU à New York, avec un agenda axé sur la paix, le développement et la coopération internationale
  • L’Arabie saoudite présidera des événements majeurs autour de la question palestinienne et renforcera ses engagements en matière de diplomatie humanitaire et de développement durable

RIYAD: Le ministre des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite s’est envolé vendredi pour New York afin de diriger la délégation du Royaume participant à la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU).

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a précisé que la délégation conduite par le prince Faisal ben Farhane comprend la princesse Reema bent Bandar Al Saud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis ; Adel ben Ahmed Al-Jubeir, ministre d’État aux Affaires étrangères et envoyé pour le climat ; Faisal ben Fadhil Alibrahim, ministre de l’Économie et de la Planification ; le Dr Abdullah Al Rabeeah, directeur général du centre d’aide humanitaire saoudien KSRelief ; Abdulrahman Al-Rassi, vice-ministre chargé des affaires multilatérales internationales et superviseur général de la diplomatie publique ; ainsi qu’Abdulaziz Alwasil, ambassadeur saoudien auprès de l’ONU.

En marge de l’AGNU80, le Royaume organisera plusieurs initiatives et réunions visant à renforcer la sécurité et la stabilité régionales et internationales, et à faire progresser les efforts diplomatiques, humanitaires et de développement, indique le communiqué.

L’Arabie saoudite présidera également la Conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États au niveau des dirigeants, ainsi que la réunion ministérielle de haut niveau de l’Alliance mondiale pour la mise en œuvre de la solution à deux États.

Le prince Faisal et sa délégation participeront également aux célébrations du 80e anniversaire de l’ONU, en plus d’un large éventail de réunions officielles visant à renforcer la coopération multilatérale, examiner les développements régionaux et internationaux, soutenir les efforts en faveur de la paix et de la sécurité mondiales, et coordonner l’action conjointe pour atteindre les Objectifs de développement durable.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: deux morts dans des frappes israélienne dans le sud

Les frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué deux personnes et en ont blessé 11 autres vendredi, selon le ministère libanais de la Santé. Il s'agit des dernières attaques en date malgré le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. (X/@AmalKhalil83)
Les frappes israéliennes sur le sud du Liban ont tué deux personnes et en ont blessé 11 autres vendredi, selon le ministère libanais de la Santé. Il s'agit des dernières attaques en date malgré le cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah. (X/@AmalKhalil83)
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  • Deux personnes ont été tuées et onze blessées dans des frappes israéliennes au sud du Liban, dont l’une a visé un véhicule à l’entrée d’un hôpital à Tebnine, selon le ministère libanais de la Santé
  • L’ONU et l’armée libanaise alertent sur les risques d’escalade, évoquant plus de 4.500 violations du cessez-le-feu par Israël depuis novembre 2024

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées et onze autres blessées vendredi dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban, a indiqué le ministère libanais de la Santé.

Ces frappes interviennent au lendemain d'une série de raids aériens sur cinq localités du sud du pays, dont les habitants ont été sommés par l'armée israélienne d'évacuer.

L'armée israélienne mène régulièrement des attaques au Liban, affirmant cibler le Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à une guerre meurtrière.

Dans un communiqué, le ministère de la Santé a indiqué qu'une "frappe de l'ennemi israélien a visé une voiture devant l'entrée de l'hôpital gouvernemental de Tebnine", faisant un mort et 11 blessés.

Une autre frappe a visé un véhicule dans la ville d'Ansar, également dans le sud du Liban, faisant un mort, a ajouté la même source.

L'armée israélienne n'a pas commenté dans l'immédiat.

Jeudi, elle avait affirmé avoir frappé plusieurs installations de stockage d'armes appartenant à l'unité al-Radwan, force d'élite du Hezbollah pro-iranien.

Dans un communiqué, les Casques bleus déployés dans le sud du Liban ont estimé que ces attaques "mettent en danger la stabilité fragile qui a été instaurée depuis novembre" 2024.

Ils ont appelé Israël à "s'abstenir de toute nouvelle frappe et à se retirer complètement du territoire libanais", où l'armée israélienne occupe toujours cinq positions.

L'armée libanaise a indiqué que les frappes de jeudi portaient à 4.500 les "violations" du cessez-le-feu par Israël, ajoutant qu'elles entravaient les efforts pour désarmer le Hezbollah.

Sous pression américaine, le gouvernement libanais a ordonné le mois dernier à l'armée d'élaborer un plan visant à désarmer le Hezbollah, sorti très affaibli de la guerre.