Sommet pour un nouveau pacte financier: Mohammed ben Salmane préside la délégation saoudienne

Le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane posent pour une photo alors qu'ils arrivent au Palais Brogniart pour le sommet du nouveau pacte financier mondial à Paris, le 22 juin 2023 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane posent pour une photo alors qu'ils arrivent au Palais Brogniart pour le sommet du nouveau pacte financier mondial à Paris, le 22 juin 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 23 juin 2023

Sommet pour un nouveau pacte financier: Mohammed ben Salmane préside la délégation saoudienne

  • Depuis vendredi à Paris, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, présidera la délégation lors de cet événement d’envergure
  • L’objectif est de trouver un consensus pour proposer un système financier international plus solidaire et susceptible de faire face aux nombreux défis qui se présentent au monde

PARIS: Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane était à la tête de la délégation saoudienne pour cette première journée consacrée au Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, jeudi à Paris.

Se tenant les 22 et 23 juin 2023 au palais Brongniart, à Paris, sous le haut patronage du président Emmanuel Macron, le sommet réunit plus de trois cents personnalités, parmi lesquelles des chefs d’État et de gouvernement, des directeurs et des représentants d’organisations internationales et d’organisations non gouvernementales (ONG), des partenaires du secteur privé, de nombreux philanthropes, des experts du climat ainsi que des membres influents de la société civile. 

De nombreux décideurs mondiaux sont également présents pour répondre aux ambitieux enjeux de ce rendez-vous: financement de la transition climatique et écologique, mobilisation des fonds destinés à assurer l’aide au développement, rétablissement des relations de confiance entre le Nord et le Sud, entre autres.

Dans son discours d'ouverture, Emmanuel Macron a appelé à une refonte du système mondial de prêt, pour permettre aux pays aux sources de revenus limitées à "ne pas avoir à choisir" entre la lutte contre le réchauffement climatique et l'amélioration des conditions de vie de leurs citoyens.

Nous pourrons travailler plus efficacement si cet argent est mis au service du progrès planétaire et qu'il sert à adresser le double défi que j'ai évoqué : la pauvreté et le réchauffement climatique", a-t-il affirmé.

Aussi présent lors du sommet, le chef de l'ONU Antionio Guterres a pour sa part fustigé un système de financement mondial "dépassé".

"Nous pouvons prendre des mesures dès maintenant et faire un pas de géant vers un monde juste. Je présente un plan détaillé pour une nouvelle architecture financière globale, en mesure de faire office de bouée de sauvetage pour tous les pays", a-t-il annoncé.

"Je ne me fais d'illusions", a-t-il poursuivi. "C'est une question de puissance et de volonté politique, et le changement ne vient pas en un jour, mais nous pouvons prendre des mesures dès aujourd'hui pour répondre aux besoins pressants des économies émergentes et en voie de développement", a-t-il conclu.

Le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial réunira notamment:

– le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres

– le directeur de la Banque mondiale, Ajay Banga

– la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva

– le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane

– le Premier ministre chinois, Li Qiang

– le chancelier allemand, Olaf Scholz

– la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen

– le président du Conseil européen, Charles Michel

– le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva

– le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi

– le président sud-africain, Cyril Ramaphosa

Lancé grâce à l’initiative du président français et de Mia Mottley, Première ministre de la Barbade, en novembre dernier, cet événement majeur a pour objectif de trouver un consensus pour proposer un système financier international plus solidaire et susceptible de faire face aux nombreux défis qui se présentent au monde. Hausse des dettes publiques, inflation record, augmentation de la pauvreté et des inégalités sociales, sans oublier les nombreux défis liés au changement climatique: telles sont les thématiques qui seront abordées lors de ces deux journées d’échanges de haut niveau.

Le président français Emmanuel Macron et le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane posent pour une photo alors qu'ils arrivent au Palais Brogniart pour le sommet du nouveau pacte financier mondial à Paris, le 22 juin 2023 (Photo, AFP).

Un consensus financier mondial pour faire face aux défis

Selon le président français, l’objectif de cet événement est de «trouver un consensus» qui permettrait de lutter contre la pauvreté, de décarboniser l’économie et de protéger la biodiversité. «Nous devons donc nous accorder conjointement sur la meilleure façon de faire face à ces défis dans les pays pauvres et les pays émergents du monde en développement, sur le montant des investissements, sur la réforme de l’ensemble des infrastructures comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, les fonds publics et privés», précise-t-il

«Nous devons construire, ensemble, un système financier international plus réactif, plus juste et plus solidaire, permettant de lutter contre les inégalités, de financer la transition climatique, et de nous rapprocher de l’atteinte des objectifs de développement durable», explique Mia Mottley, Première ministre de la Barbade.

«Nous devons construire, ensemble, un système financier international plus réactif, plus juste et plus solidaire, permettant de lutter contre les inégalités, de financer la transition climatique, et de nous rapprocher de l’atteinte des objectifs de développement durable», assure, de son côté, Mia Mottley, Première ministre de la Barbade.

Afin d’atteindre l’objectif de la refonte de l’architecture financière internationale en faveur du financement des enjeux mondiaux, les participants débattront, entre autres, de sujets cruciaux: les réformes institutionnelles en ce qui concerne les taxations, l’épineuse question de la restructuration des dettes des pays pauvres et l’éventuelle mise en place d’une taxe internationale sur les émissions de carbone, notamment dans le secteur du transport maritime, ou encore sur les transactions financières mondiales.

En bref

Le Sommet pour un nouveau pacte financier mondial réunira plus de 100 chefs d’État et de gouvernement, 40 organisations internationales, 120 organisations non gouvernementales (ONG) et 70 partenaires du secteur privé, ainsi que de nombreux philanthropes.


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
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  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
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  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
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  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com