Un important narcotrafiquant français arrêté en Algérie

L'interpellation a été effectuée par la police algérienne à Oran (Photo d'illustration, AFP).
L'interpellation a été effectuée par la police algérienne à Oran (Photo d'illustration, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 22 juin 2023

Un important narcotrafiquant français arrêté en Algérie

  • Mohamed Djeha, dit «Mimo», qui a commencé son ascension criminelle à Marseille, a été arrêté jeudi dernier en Algérie après des années de traque
  • Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a remercié les enquêteurs pour leur travail et «les autorités algériennes pour leur coopération»

MARSEILLE: Présenté comme un des plus gros trafiquants de drogue de France, Mohamed Djeha, dit "Mimo", qui a commencé son ascension criminelle à Marseille, a été arrêté jeudi dernier en Algérie après des années de traque.

"C'est une très grosse prise parce que c'est quelqu'un qui peut être considéré comme le numéro 1 du trafic de drogue sur Marseille, mais il organisait également l'importation de produits stupéfiants pour d'autres régions françaises", que ce soit du cannabis ou de la cocaïne, a commenté auprès de l'AFP une source proche du dossier: "Il fait partie des plus gros trafiquants français" et figurait sur la liste des "cibles d'intérêt prioritaire" de l'Office français antistupéfiants (Ofast).

L'interpellation a été effectuée par la police algérienne jeudi à Oran (Nord-Ouest de l'Algérie), ont précisé à l'AFP la procureure de Marseille Dominique Laurens et des sources policières, confirmant une information du Journal du Dimanche.

Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a remercié les enquêteurs pour leur travail et "les autorités algériennes pour leur coopération".

"Cette interpellation a eu lieu après le déplacement en mai de l’Ofast (Office antistupéfiants français, ndlr) en Algérie, puis du directeur général de la police et le directeur centrale de la police judiciaire en juin, pour évoquer la coopération entre les deux pays et notamment la situation de M. Djeha", a indiqué à l’AFP une autre source proche du dossier.

"Les autorités judiciaires françaises ont dénoncé les faits (pour lesquels il a été condamné en France, ndlr) à l’Algérie pour qu’il puisse être jugé sur place", a ajouté cette source, récusant a priori toute possibilité d’extradition pour ce quadragénaire qui possède la double nationalité franco-algérienne.

Né le 21 septembre 1981 à Béjaïa (250 kilomètres à l'est d'Alger), Mohamed Djeha Idri, 41 ans, surnommé "Mimo" mais aussi parfois "Papipaolo" ou "Suarez", faisait l'objet d'un mandat d'arrêt depuis 2019 après une condamnation à une peine de 10 ans de prison dans une vaste affaire de blanchiment de trafic de stupéfiants à Marseille, à la cité de La Castellane.

Assassinat

Il avait aussi été condamné en mai de cette année, en son absence, à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises d'Aix-en-Provence, reconnu coupable d'avoir commandité un assassinat commis sur l'autoroute A55 près de Marseille en 2017.

De nombreux quartiers de la deuxième ville de France sont gangrénés par le trafic de drogue - majoritairement du cannabis - et les guerres pour le contrôle des points de vente sont de plus en plus meurtrières.

En 2022, une trentaine de personnes ont perdu la vie dans des règlements de compte liés au trafic. Depuis le début de cette année, 23 personnes ont été tuées, dont une mère de famille, qui pourrait être une victime collatérale, le 10 mai.

Les victimes sont en général de jeunes hommes, parfois des adolescents, situés en bas de l'échelle des trafics, les grands chefs, comme Mohamed Djeha, se cachant à l'étranger, au Moyen-Orient, au Maghreb ou en Espagne.

«Entre Dubaï, l'Algérie et le Maroc»

"Depuis 2018 et le premier procès, 'Mimo' ne résidait plus en France. On savait qu'il voyageait entre Dubaï, l'Algérie et le Maroc", raconte à l'AFP une source proche du dossier.

Ce n'est que récemment que les enquêteurs ont eu la certitude qu'il s'était établi en Algérie et qu'il évitait Dubaï par peur d'y être arrêté puis remis à la justice française.

Depuis quelques années, l'Ofast s'est fixé comme priorité de traquer les gros trafiquants, souvent basés à l'étranger, grâce notamment à un "pôle renseignement" d'une trentaine de personnes, avec quelques succès de taille.

En mars 2021, un autre trafiquant considéré comme un baron de la drogue sur le territoire français, le Franco-Algérien Moufide Bouchibi, avait été arrêté à Dubaï puis transféré en France. Quelques mois plus tard, un homme soupçonné de piloter un important trafic de drogue à Marseille, Hakim Berrebouh, avait lui aussi été arrêté à Dubaï et remis à la justice française.

Plus récemment, Karim Harrat alias "Rantanplan", un Marseillais recherché pour une série d'homicides en bande organisée perpétrés entre 2018 et 2020 en lien avec le trafic de stupéfiants et qui avait fui à Dubaï puis au Maroc, a été extradé vers la France.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Short Url
  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
Short Url
  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.


Turquie: le principal parti d'opposition dans l'attente d'une décision judiciaire cruciale

Short Url
  • "Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !"
  • "Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes"

ANKARA: Le principal parti d'opposition au président turc Recep Tayyip Erdogan, le CHP, attend lundi une décision judiciaire cruciale qui pourrait chambouler sa direction en raison d'une accusation de fraudes.

Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dimanche à Ankara à la veille de cette audience pour soutenir le CHP (Parti républicain du peuple, social démocrate) qui rejette les accusations et estime que les autorités tentent de l'affaiblir par un "procès politique".

"Ecoute cette place Erdogan", a lancé dimanche soir le président de ce parti, Özgür Özel, devant les manifestants qui scandaient "Erdogan, démission !".

"Aujourd'hui, nous sommes confrontés aux graves conséquences de l'abandon du train de la démocratie par le gouvernement démocratiquement élu en Turquie, qui a choisi de gouverner le pays par l'oppression plutôt que par les urnes. Quiconque représente une menace démocratique pour lui est désormais sa cible", a affirmé M. Özel.

"Ce procès est politique, les allégations sont calomnieuses. C'est un coup d'État et nous résisterons", a-t-il martelé.

"Il ne s'agit pas du CHP mais de l'existence ou de l'absence de démocratie en Turquie", a déclaré pour sa part Ekrem Imamoglu aux journalistes vendredi, après avoir comparu devant un tribunal pour des accusations sans lien avec cette affaire.

Lorsque Özgür Özel a pris sa direction en novembre 2023, le CHP était en crise mais, en mars 2024, il a conduit le parti à une éclatante victoire aux élections locales.

Depuis l'arrestation du maire d'Istanbul en mars dernier, M. Özel a su galvaniser les foules, s'attirant les foudres du pouvoir en organisant chaque semaine des rassemblements, jusque dans des villes longtemps considérées comme des bastions du président Erdogan.

Peines de prison 

L'audience doit débuter à 10H00 (07H00 GMT), devant le 42e tribunal civil de première instance de la capitale turque. Elle doit statuer sur la possible annulation des résultats du congrès du CHP en novembre 2023.

Pendant ce congrès, les délégués avaient évincé le président de longue date du parti, Kemal Kilicdaroglu, tombé en disgrâce, et élu Özgür Özel.

L'acte d'accusation désigne M. Kilicdaroglu comme étant la partie lésée et réclame des peines de prison pouvant aller jusqu'à trois ans pour M. Imamoglu et dix autres maires et responsables du CHP, accusés de "fraude électorale".

Si la justice le décidait, M. Özel pourrait donc se voir démettre de ses fonctions à la tête de cette formation.

Le 2 septembre, un tribunal a destitué la direction de la branche d'Istanbul du CHP en raison d'accusations d'achats de votes au cours de son congrès provincial et nommé un administrateur pour prendre le relais.

Cette décision, qui a été largement perçue comme pouvant faire jurisprudence, a déclenché de vives protestations et entraîné une chute de 5,5% de la Bourse, faisant craindre que le résultat de lundi ne nuise également à la fragile économie de la Turquie.

Si le tribunal d'Ankara déclarait les résultats du congrès du CHP nuls et non avenus, cela pourrait annoncer le retour de son ancien leader Kemal Kilicdaroglu, qui a accumulé une série de défaites électorales ayant plongé le parti dans une crise.

Selon certains observateurs, l'affaire s'apparente à une tentative des autorités de saper le plus ancien parti politique de Turquie, qui a remporté une énorme victoire contre l'AKP (Parti de la justice et du développement, conservateur) du président Erdogan aux élections locales de 2024 et gagne en popularité dans les sondages.

Sa popularité a augmenté depuis qu'il a organisé les plus grandes manifestations de rue de Turquie en une décennie, déclenchées par l'emprisonnement en mars de son candidat à la présidence de la République, le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu.

Dans une tentative de protéger sa direction, le CHP a convoqué un congrès extraordinaire le 21 septembre. Si le tribunal destituait M. Özel et rétablissait M. Kilicdaroglu, les membres du parti pourraient donc tout simplement réélire Özgür Özel six jours plus tard.