Médias: Le projet de loi européen avance, inquiétudes sur l'espionnage des journalistes

Lors d'une réunion des ambassadeurs des 27, seules la Pologne et la Hongrie, pays régulièrement épinglés pour la mainmise du pouvoir sur les médias, ont voté contre le texte qui contient des exigences de transparence sur la propriété des médias et sur l'attribution de la publicité d'État (Photo, AFP).
Lors d'une réunion des ambassadeurs des 27, seules la Pologne et la Hongrie, pays régulièrement épinglés pour la mainmise du pouvoir sur les médias, ont voté contre le texte qui contient des exigences de transparence sur la propriété des médias et sur l'attribution de la publicité d'État (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 22 juin 2023

Médias: Le projet de loi européen avance, inquiétudes sur l'espionnage des journalistes

  • Un projet de loi européen destiné à protéger la liberté des médias a passé une première étape cruciale mercredi
  • Ce texte prévoit une série de mesures pour défendre le pluralisme et l'indépendance des médias face aux «menaces croissantes, internes et externes à l'UE»

BRUXELLES: Un projet de loi européen destiné à protéger la liberté des médias a passé une première étape cruciale mercredi, avec un accord entre Etats membres, mais les dispositions laissant la porte ouverte à l'espionnage de journalistes au nom de la "sécurité nationale" suscitent l'inquiétude.

Ce texte prévoit une série de mesures pour défendre le pluralisme et l'indépendance des médias face aux "menaces croissantes, internes et externes à l'UE", a souligné la ministre suédoise de la Culture, Parisa Liljestrand, dont le pays exerce la présidence semestrielle du Conseil de l'UE.

Lors d'une réunion des ambassadeurs des 27, seules la Pologne et la Hongrie, pays régulièrement épinglés pour la mainmise du pouvoir sur les médias, ont voté contre le texte qui contient des exigences de transparence sur la propriété des médias et sur l'attribution de la publicité d'État.

Le règlement porte aussi sur le respect du secret des sources journalistiques par les gouvernements, et sur l'interdiction de déployer des logiciels espions dans les appareils utilisés par les journalistes. Des pratiques d'espionnage qui ont récemment touché plusieurs pays d'Europe, dont la Hongrie, la Pologne ou la Grèce.

Mais par rapport à la proposition initiale présentée par la Commission européenne en septembre, le compromis agréé mercredi élargit les possibilités d'exception et insiste sur la "responsabilité des Etats membres dans la protection de la sécurité nationale".

Ces exceptions ont été apportées à la demande de la France, soutenue par plusieurs pays.

Des dispositions dénoncées par Reporters sans frontières (RSF). "La possibilité de surveiller les journalistes au nom de la sécurité nationale est la porte ouverte à tous les abus", a souligné Julie Majerczak, directrice du bureau de RSF à Bruxelles.

«Coup porté à la liberté des médias»

La Fédération européenne des journalistes (FEJ), regroupant 71 syndicats et associations professionnelles dans 45 pays, a aussi fustigé un "coup porté à la liberté des médias".

"L'ajout d'une exemption basée sur la sécurité nationale (...) met les journalistes encore plus en danger et crée un effet dissuasif sur les lanceurs d'alerte et autres sources", a déclaré à l'AFP Renate Schroeder, directrice de la FEJ.

Du côté de l'exécutif européen, on se réjouit de voir tout de même avancer un texte qui au départ cristallisait diverses oppositions.

La vice-présidente de la Commission européenne, Vera Jourova, a salué l'accord des Etats membres comme "un important pas en avant vers de premières règles européennes pour protéger le pluralisme et la liberté des médias".

Le texte devra encore faire l'objet de négociations avec le Parlement européen, une fois que les eurodéputés se seront mis d'accord sur leur position à l'automne.

Modération

Parmi les autres sujets controversés en discussion figure aussi la question de la modération des reportages et articles de presse par les plateformes en ligne comme Twitter ou Facebook.

Pour éviter des retraits abusifs, la proposition de loi prévoit un traitement à part pour les médias: lorsqu'une plateforme identifie un de leurs contenus susceptible d'enfreindre ses règles d'utilisation, elle devrait avertir le média de son intention de supprimer ou de restreindre l'accès à ce contenu, et justifier sa décision.

Or il est prévu que les médias se déclarent eux-mêmes en tant que tels auprès des plateformes.

La CCIA, organisation représentant les intérêts des géants comme Google, Meta et Twitter, estime que cet article contient des "failles propices à la diffusion de désinformation".

"Des acteurs malhonnêtes pourraient abuser du système, étant donné que n'importe qui peut se déclarer en tant que média", souligne le lobby de la tech.

RSF de son côté prône "une approche positive obligeant les plateformes à promouvoir les sources journalistiques d'information fiables", qui "serait bien plus pertinent".


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.