Au sommet de Paris, des petits pas financiers et un grand concert pour le climat

Emmanuel Macron (et son épouse Brigitte Macron accueillent le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres (R) à leur arrivée pour un dîner officiel à l'Elysée, en marge du sommet du nouveau pacte financier mondial, à Paris (Photo, AFP).
Emmanuel Macron (et son épouse Brigitte Macron accueillent le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres (R) à leur arrivée pour un dîner officiel à l'Elysée, en marge du sommet du nouveau pacte financier mondial, à Paris (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 23 juin 2023

Au sommet de Paris, des petits pas financiers et un grand concert pour le climat

  • Emmanuel Macron recevait pour dîner une partie des quelque quarante chefs d'Etat et de gouvernement qui participaient au Sommet
  • Sous le signe des différences Nord-Sud, la capitale française a vécu une soirée dédiée au réchauffement climatique et ses conséquences, financières notamment

PARIS: Davantage d'argent pour les pays du sud exposés au réchauffement climatique: un grand concert pour le climat a accueilli jeudi soir à Paris le président brésilien Lula aux côtés de chanteurs comme Lenny Kravitz ou Billie Eilish, au premier soir d'un Sommet organisé par l'Elysée pour tenter de rénover en urgence l'architecture financière internationale.

Sous le signe des différences Nord-Sud, la capitale française a vécu une soirée dédiée au réchauffement climatique et ses conséquences, financières notamment.

D'un côté, à l'Elysée, le président Emmanuel Macron recevait pour dîner une partie des quelque quarante chefs d'Etat et de gouvernement qui participaient au Sommet "pour un nouveau pacte financier" qui doit s'achever vendredi.

De l'autre, un concert réunissait au Champs de Mars Billie Eilish ou Lenny Kravitz. Le président Lula en costume sombre et chemise bleue y a redit son objectif de zéro déforestation de l'Amazonie, applaudi comme une rockstar, selon un journaliste de l'AFP sur place.

En quête d'un accord commercial des Européens avec le Mercosur, et avant de se rendre à l'Elysée pour rejoindre le dîner officiel, le président brésilien a surtout mis l'accent sur "la responsabilité des pays riches pour financer les pays en développement, qui ont des réserves forestières".

«Dette historique»
"Ce n’est pas le peuple africain qui a pollué le monde, ni le peuple latino-américain qui pollue le monde", a-t-il lancé. "Ceux qui ont réellement pollué la planète pendant les 200 dernières années sont ceux qui ont fait la révolution industrielle, et c'est pour cela qu'ils doivent payer la dette historique qu'ils ont avec la planète".

Dans la journée, au Sommet organisé dans le centre de Paris, le président français avait de son côté appelé à un "choc de financement public" face à la crise climatique et à la pauvreté qui minent le développement des pays du sud.

Le but: dégager les milliards de dollars indispensables à la transition énergétique et à l'adaptation des pays vulnérables au réchauffement de la planète, tout en faisant évoluer les structures financières internationales nées au lendemain de la Seconde guerre mondiale.

Lutte contre le réchauffement : Macron rappelle à la Chine sa responsabilité «particulière»

Le président français Emmanuel Macron a rappelé à la Chine "sa responsabilité toute particulière" dans la lutte contre le changement climatique, lors d'un entretien avec le Premier ministre Li Qiang jeudi à Paris en marge du sommet pour un nouveau pacte financier, a rapporté l'Elysée.

Emmanuel Macron "a saisi cette occasion pour rappeler l'importance qu'il accordait à travailler avec la Chine face aux défis globaux que sont la lutte contre le changement climatique, l'érosion de la biodiversité, ou encore l'insécurité alimentaire", a lié à la présidence française. "La Chine a une responsabilité toute particulière qui découle de sa contribution à l'économie mondiale", at-elle ajoutée.

Le président français se réunit jusqu'à vendredi un sommet international destiné à concilier lutte contre la pauvreté et contre le changement climatique, avec la participation d'une quarantaine de chefs d'État et de gouvernement ainsi que les dirigeants des grandes institutions financières internationales.

Au cours de cet entretien, Emmanuel Macron "a motivé les mesures prises par l'autorité pour la réallocation de droits de tirage spéciaux du FMI, la réforme des banques multilatérales de développement, la protection de la biodiversité (...) et le traitement de la dette des pays vulnérables", a dit l'Elysée.

Sur un plan bilatéral, Emmanuel Macron "a rappelé les attentes de la France en matière d'accès au marché chinois", a précisé la présidence.

"Les échanges ont aussi porté sur la situation en Ukraine ainsi que la relation entre les deux rives du détroit de Taïwan", at-elle ajouté sans plus de précisions sur le contenu des entretiens sur ces deux thèmes.

«Que la magie opère»
L'entourage du président français confiait dans la soirée espérer "que la magie opère" pour parvenir à un "vrai deal", notamment entre le public et le privé afin de dégager des marges de financement.

De la magie, il n'y a pas eu jeudi, mais des petits pas certainement. Mia Mottley, la Première ministre de la jeune république de la Barbade, a ainsi reçu de nombreux applaudissements après avoir exigé une "transformation absolue" du système financier, et pas seulement "une réforme". La Barbabe, île des Caraïbes, fait partie des pays parmi les plus vulnérables au changement climatique.

Dans la foulée, les pays créanciers de la Zambie, dont la Chine, se sont mis enfin d'accord pour restructurer une partie de sa dette. Un groupe de pays riches et de banques de développement se sont aussi engagés à mobiliser 2,5 milliards d'euros pour aider le Sénégal à réduire sa dépendance aux énergies fossiles.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a souhaité montrer que les choses avaient bougé, en annonçant que l'objectif de réallocation aux pays pauvres de 100 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux (DTS), un avoir de réserve du Fonds monétaire international pouvant servir pour le développement et la transition climatique avait été atteint.

"C'est le futur de l'Humanité qui est en train d'être discuté ici", a jugé Mme Georgieva.

Les travaux au palais Brongniart, dans le centre de Paris, ne doivent pas déboucher sur des décisions concrètes mais bénéficient du poids du parterre des invités. Le Premier ministre chinois Li Qiang, le chancelier allemand Olaf Scholz, ou la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva étaient présents au dîner de l'Elysée jeudi soir.

Tous dans la même m.
"Tout le monde regarde passivement en attendant que quelque chose se produise", a néanmoins remarqué jeudi la jeune militante suédoise pour le climat Greta Thunberg, lors d'une causerie à Paris.

Plusieurs chefs d'Etat africains haussent aussi le ton contre les pays riches, plus prompts selon eux à verser des milliards pour soutenir l'Ukraine en guerre.

Le président du Kenya William Ruto a, lui, déclaré à l'AFP qu'il était venu "non pas pour demander de l'aide" aux pays riches, mais pour qu'une réforme de l'architecture financière mondiale permette aux pays en développement de "participer à la solution". "Aujourd'hui, nous sommes tous dans la même m." face au réchauffement climatique, a-t-il lancé.

L'idée du sommet avait germé en novembre lors des négociations sur le climat de la COP27 en Egypte. L'objectif du sommet est de rénover en urgence l'architecture financière internationale, née des accords de Bretton Woods en 1944 avec la création du FMI et de la Banque mondiale.

L'accès à leurs financements est jugé difficile par les pays en développement, alors que leurs besoins sont immenses pour affronter canicules, sécheresses et inondations, et pour sortir de la pauvreté tout en s'affranchissant des énergies fossiles et en préservant la nature.

Parmi les nombreuses idées en débat, celle d'une réduction de dette contre des engagements à sauvegarder la nature, ou celle d'une taxe internationale sur les émissions carbone du transport maritime.


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention. 


Le partenariat stratégique franco-saoudien: une dynamique renforcée par la vision 2030

De gauche à droite, l’ancien ambassadeur de France en Arabie Bertrand Besancenot, l’ancien conseiller présidentiel Maurice- Gourdault montagne, et les deux anciens ambassadeurs an Arabie François Gouyette et Frédéric Pouille. (Photo Arlette Khouri)
De gauche à droite, l’ancien ambassadeur de France en Arabie Bertrand Besancenot, l’ancien conseiller présidentiel Maurice- Gourdault montagne, et les deux anciens ambassadeurs an Arabie François Gouyette et Frédéric Pouille. (Photo Arlette Khouri)
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  • L’Ambassadeur d’Arabie Saoudite en France et Monaco Fahad Al-Ruwaily a partagé les chiffres saisissants d’un programme de réformes nationales qui dépasse déjà largement ses objectifs
  • Dans ce contexte de mutation rapide, la relation entre la France et l’Arabie Saoudite s’est hissée à un niveau inédit d’intensité

PARIS: Organisé par l’Ambassadeur d’Arabie Saoudite en France et Monaco Fahad Al-Ruwaily, en collaboration avec le Forum Francophone des Affaires, le deuxième colloque sur « le partenariat stratégique saoudo-français à la lumière de la Vision 2030 » a illustré de manière éclatante la profondeur des transformations en cours au Royaume ainsi que la qualité grandissante des relations bilatérales entre Riyad et Paris. 

S’exprimant à l’ouverture du colloque Al-Ruwaily, a dressé un état des lieux des avancées impressionnantes du Royaume, tout en mettant en lumière les partenariats économiques, culturels, technologiques et diplomatiques qui unissent la France et l’Arabie Saoudite.

À l’occasion du neuvième anniversaire de la Vision 2030 lancée par le prince héritier d’Arabie, Al-Ruwaily a partagé les chiffres saisissants d’un programme de réformes nationales qui dépasse déjà largement ses objectifs initiaux. 

Selon le dernier rapport officiel, 93 % des cibles fixées ont été atteintes ou dépassées, a-t-il indiqué, citant parmi les exemples les plus marquants l’accueil par le royaume de 100 millions de touristes, bien avant l’échéance de 2030.

La diversification économique du pays s’est fortement accélérée, selon Al-Ruwaily le secteur non pétrolier occupe désormais une part croissante du PIB, porté par des investissements massifs dans les infrastructures, les nouvelles technologies, le divertissement ou encore le tourisme. 

Sur le plan social, les réformes en faveur des femmes ont permis d’atteindre un taux d’emploi féminin de plus de 33,5 %, tandis que des opportunités éducatives et professionnelles sont créées pour une jeunesse qui représente 70 % de la population saoudienne.

Ces transformations trouvent aussi leur expression sur la scène internationale, indique l’ambassadeur, Riyad se préparant à accueillir l’Exposition universelle de 2030, puis la Coupe du monde de football en 2034.

Tout cela souligne Al-Ruwaily vient s’ajouter à d’autres événements comme le Rallye Dakar ou les concerts d’artistes internationaux, positionnant le Royaume comme un acteur central de la culture globale.

Au cœur de cette dynamique se trouve le Fonds Public d’Investissement (PIF), véritable bras armé financier de la Vision 2030. 

Les liens d’amitié, de coopération et de partenariat sont plus étroits que jamais, comme l’a rappelé l’Ambassadeur Al-Ruwaily, et la visite d’État du Président Français Emmanuel Macron en décembre dernier a marqué un tournant symbolique, scellé par la signature d’un mémorandum sur le partenariat stratégique entre les deux pays.

Grâce à lui, des projets structurants voient le jour dans des secteurs aussi variés que les fintech, les énergies renouvelables, les biotechnologies ou encore la cybersécurité. 

Le PIF contribue à faire du pays un hub économique et technologique régional, voire mondial.

Des projets comme Neom, ville futuriste en construction dans le nord-ouest du pays, ou AlUla, combinant tourisme de luxe et durabilité environnementale, illustrent cette ambition, et sont le reflet d’un changement de paradigme où l’économie pétrolière laisse place à une société de la connaissance et de l’innovation.

France-Arabie saoudite, une relation en plein essor

Dans ce contexte de mutation rapide, la relation entre la France et l’Arabie Saoudite s’est hissée à un niveau inédit d’intensité. 

Les liens d’amitié, de coopération et de partenariat sont plus étroits que jamais, comme l’a rappelé l’Ambassadeur Al-Ruwaily, et la visite d’État du Président Français Emmanuel Macron en décembre dernier a marqué un tournant symbolique, scellé par la signature d’un mémorandum sur le partenariat stratégique entre les deux pays.

Un des exemples les plus éclatants de cette coopération est le projet d’AlUla, piloté conjointement par une commission royale saoudienne, et l’Agence Française pour le développement d’AlUla (AFALULA).

Prenant la parole lors du colloque, le président d'AFALLA Jean-Yves Le Drian estime que ce projet singulier incarne un modèle de développement culturel, touristique et environnemental durable. 

Le Drian, ancien ministre français de la Défense puis des Affaires étrangères, a souligné l’ambition du Royaume de faire d’AlUla un hub mondial de l’archéologie, tout en y intégrant des dimensions artistiques, économiques et sociales. 

Dans le domaine aérien, la compagnie Saudia a signé en 2024 un accord historique avec Airbus pour l’achat de 105 avions, dont une vingtaine d’A330 annoncés récemment à Toulouse.

Aujourd’hui, indique-t-il, 150 archéologues travaillent sur les sites historiques, et des projets comme la Villa Hegra viendront renforcer l’attractivité du lieu à l’automne prochain.

Le partenariat ne se limite pas au secteur culturel, mais s’étend à la santé, l’aéronautique, les infrastructures et l’environnement. 

La Vision 2030 redéfinit l’identité de l’Arabie saoudite

Mi-avril, le ministre saoudien de la Santé Fahad Aljalajel a effectué une visite officielle en France pour renforcer la coopération dans le domaine médical et pharmaceutique. 

Dans le domaine aérien, la compagnie Saudia a signé en 2024 un accord historique avec Airbus pour l’achat de 105 avions, dont une vingtaine d’A330 annoncés récemment à Toulouse.

Le groupe Suez, représenté au colloque par son directeur des affaires publiques Vincent Menuet, illustre aussi l’engagement du secteur privé français. 

Présent depuis les années 1950 au Moyen-Orient, Suez gère aujourd’hui l’eau et l’assainissement pour des villes stratégiques comme La Mecque, Djeddah et Taïf, couvrant près de 9 millions d’habitants, indique Menuet. 

Suez, ajoute-t-il, est également impliquée dans les projets Neom, et AlUla, avec des solutions intégrées combinant énergie renouvelable, traitement de l’eau et durabilité.

La transformation engagée par la Vision 2030 dépasse largement les objectifs économiques. Elle redéfinit l’identité du Royaume et renforce son ouverture sur le monde. 

Laurent Vigier, président du premier fonds français dédié à l’Arabie Saoudite et actuel directeur exécutif de Five Capital, a souligné que cette vision n’est plus un projet mais une réalité, bâtissant une centralité géopolitique et économique majeure dans le Moyen-Orient.

D’autres intervenants représentant de grands groupes français ont mis l’accent sur l’enthousiasme de la jeunesse saoudienne, le soutien constant de partenaires comme la France, et une capacité d’innovation et de projection rare, qui laissent croire que l’Arabie Saoudite semble désormais prête à jouer un rôle moteur dans la définition du monde de demain.