Le Drian: Les Libanais doivent résoudre par eux-mêmes la crise présidentielle

 Le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, rencontre l'ancien ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Beyrouth, au Liban, le 22 juin 2023 (Photo, Reuters).
Le Premier ministre intérimaire du Liban, Najib Mikati, rencontre l'ancien ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, à Beyrouth, au Liban, le 22 juin 2023 (Photo, Reuters).
Le patriarche maronite du Liban, Bechara al-Rahi, rencontre le nouvel envoyé spécial de la France pour le Liban Jean-Yves Le Drian, à Bkerke, le 22 juin 2023 (Photo, AFP).
Le patriarche maronite du Liban, Bechara al-Rahi, rencontre le nouvel envoyé spécial de la France pour le Liban Jean-Yves Le Drian, à Bkerke, le 22 juin 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 23 juin 2023

Le Drian: Les Libanais doivent résoudre par eux-mêmes la crise présidentielle

  • Jean-Yves Le Drian déclare qu'il n'interviendra pas dans les affaires internes du Liban, mais qu'il sera «toujours là pour soutenir» le pays après ses rencontres avec les dirigeants libanais
  • Le leader de l'opposition libanaise, Samir Geagea, affirme que le pays a besoin de solutions souveraines et non d'une intervention internationale

BEYROUTH: L'envoyé présidentiel français a déclaré aux responsables politiques libanais qu'il s'efforcerait d'aider le pays à sortir de la crise présidentielle, mais que les solutions devaient «venir des Libanais eux-mêmes.»

Jean-Yves Le Drian a signalé lors de son voyage de deux jours à Beyrouth que la France n'avait «pas de propositions» sur la manière de faire élire un président, mais qu'elle serait «toujours là pour soutenir» le Liban.

Sa visite intervient une semaine après que le Parlement a échoué, pour la douzième fois, à élire un nouveau chef d'État. Cela fait maintenant près de huit mois que Michel Aoun a quitté son poste sans avoir été remplacé.

Le Hezbollah et le mouvement Amal soutiennent Sleiman Frangié, tandis que les blocs représentant les chrétiens au Parlement soutiennent l'ancien ministre Jihad Azour. Aucun des deux camps n'a pu obtenir la majorité nécessaire à l'élection de son candidat.

Au cours de sa deuxième journée dans le pays, Le Drian a rencontré le Premier ministre intérimaire, Najib Mikati, le leader de l'opposition et chef des Forces libanaises, Samir Geagea, et le patriarche maronite, Bechara Boutros al-Rahi.

Le bureau de Mikati a publié un communiqué de presse à l'issue de la réunion, indiquant que le gouvernement libanais avait achevé les «projets de réforme requis et signé un accord préliminaire avec le Fonds monétaire international, et que l'approbation de ces projets par le Parlement donnait un élan aux solutions économiques et sociales souhaitées.»

«Avec tout le respect que nous devons à la France, nous ne voulons pas de son intervention»

Après avoir rencontré le patriarche, Le Drian a indiqué : «Je communiquerai avec toutes les parties libanaises pour trouver une issue à la crise et je m'efforcerai d'établir un programme de réformes qui donne au Liban l'espoir de surmonter sa crise.

«J'écouterai tout le monde et cette visite sera suivie d'une autre pour trouver une issue à cette impasse.»

Le Drian est arrivé à Beyrouth mercredi, alors que certains hommes politiques libanais, dont Geagea, l'ont mis en garde contre toute ingérence dans les affaires du pays et que le Hezbollah a affirmé que la France souhaitait voir son candidat préféré au palais présidentiel.

Geagea a qualifié d'«exploratoire» la réunion qu'il a eue jeudi avec l'envoyé français.

«Avec tout le respect que nous devons à la France, nous ne voulons pas de son intervention, ni de celle de l'Iran», a-t-il prévenu. «Nous voulons une décision interne souveraine. Nous voulons seulement élire un président», a-t-il ajouté.

La question du vide présidentiel nécessite 128 députés et non une intervention internationale, a précisé Geagea à l'issue des discussions.

Le député réformiste Melhem Khalaf a déclaré que les responsables libanais devaient réfléchir de façon rationnelle et sortir de l'impasse avant que des parties étrangères ne recommencent à s'ingérer dans les affaires libanaises.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.