Carlos Ghosn intente un procès contre Nissan au Liban, réclamant un milliard de dollars

L’ancien PDG de Nissan, Carlos Ghosn, a intenté un procès au Liban contre le constructeur automobile japonais, réclamant plus d’un milliard de dollars de compensation à la suite de son licenciement. (Photo, AFP)
L’ancien PDG de Nissan, Carlos Ghosn, a intenté un procès au Liban contre le constructeur automobile japonais, réclamant plus d’un milliard de dollars de compensation à la suite de son licenciement. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 20 juin 2023

Carlos Ghosn intente un procès contre Nissan au Liban, réclamant un milliard de dollars

  • L’homme d’affaires Carlos Ghosn est poursuivi par le Japon et la France pour corruption
  • M. Ghosn accuse Nissan et douze de ses employés d’avoir «comploté pour l’évincer illégalement de l’entreprise en forgeant des accusations criminelles, en falsifiant des preuves et en le diffamant, l’insultant et le calomniant»

BEYROUTH: L’ancien PDG de Nissan, Carlos Ghosn, a intenté un procès au Liban contre le constructeur automobile japonais, réclamant plus d’un milliard de dollars (1 dollar = 0,92 euro) de compensation à la suite de son licenciement.

L’homme d’affaires est poursuivi par le Japon et la France pour corruption. Il s’est réfugié au Liban après avoir quitté le Japon fin 2019 et, il y a deux semaines, il a déposé une plainte auprès de la justice libanaise contre Nissan et douze de ses employés, selon une source judiciaire.

M. Ghosn a accusé Nissan d’avoir «comploté pour l’évincer illégalement de l’entreprise en forgeant des accusations criminelles, en falsifiant des preuves et en le diffamant, l’insultant et le calomniant», et a exigé «une compensation financière dépassant le milliard de dollars», a indiqué la source à Arab News.

«L’action en justice de M. Ghosn inclut les adresses des défendeurs. Par conséquent, la justice libanaise les notifiera par voie diplomatique ou par courrier. Une séance a été programmée pour les défendeurs le 18 septembre au palais de justice de Beyrouth», a ajouté la source, soulignant que le processus de notification «n’est pas encore achevé».

La justice libanaise pourrait demander une assistance juridique du Japon, a précisé la source.

M. Ghosn, 69 ans, a été licencié par Nissan en 2018. Il avait fait figure de pionnier au cours d’une carrière de gestion d’entreprises automobiles mondiales, mais les autorités japonaises l’ont accusé de fraude fiscale, d’abus de confiance et de détournement de fonds de l’entreprise, avant de l’arrêter.

M. Ghosn a nié les accusations et a échappé à l’assignation à résidence en se cachant dans une boîte à bord d’un jet privé en septembre 2019, se rendant en Turquie puis au Liban.

Carlos Ghosn a occupé le poste de PDG de Nissan, ainsi que celui de président du constructeur automobile français Renault et de la société russe AvtoVAZ. Il a également été PDG de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi.

Le Liban refuse d’extrader ses citoyens vers tout autre pays pour un procès, insistant sur le fait qu’ils doivent être jugés sur le sol libanais. Il s’agit de la troisième notice rouge d’Interpol que le Liban reçoit depuis que Ghosn a fui le Japon fin 2019.

Lundi, la juge Mirna Kallas a interrogé M. Ghosn à la suite d’un mandat d’arrêt français pour des délits qui lui sont imputés par la justice française et qui concernent «des paiements suspects à hauteur de 15 millions d’euros, des abus des biens sociaux, du blanchiment d’argent et de la corruption». 

Le nouveau mémorandum accuse M. Ghosn de liens possibles avec l’ancienne ministre française de la Justice, Rachida Dati, qui a été accusée d’avoir travaillé comme consultante pour lui pendant deux ans à partir de 2010.

Selon la source judiciaire M. Ghosn, a nié toutes les accusations portées contre lui et a ajouté qu’il «n’a fourni aucune somme d’argent à Mme Dati et que toutes ces accusations sont fausses».

M. Ghosn a été libéré sous caution et ses trois passeports (français, japonais et libanais) ont été confisqués par la justice libanaise. Il lui est interdit de quitter le pays. Une délégation judiciaire française s’est rendue au Liban en avril 2022 pour demander l’assistance de la justice libanaise et a interrogé M. Ghosn. Depuis, ni le Japon ni la France n’ont envoyé les dossiers de l’homme d’affaires aux autorités libanaises, qui leur ont demandé de le juger au Liban.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".