Le recrutement et les salaires au Moyen-Orient pénalisés par la Covid-19

Les invitations à des entretiens envoyées aux candidats basés aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite ont chuté respectivement de 14% et 3% (Photo fichier AFP)
Les invitations à des entretiens envoyées aux candidats basés aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite ont chuté respectivement de 14% et 3% (Photo fichier AFP)
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Publié le Jeudi 10 décembre 2020

Le recrutement et les salaires au Moyen-Orient pénalisés par la Covid-19

  • Selon l’étude de la société GulfTalent, les travailleurs expatriés originaires d'Inde et du Pakistan ont davantage été frappés par le ralentissement de l'emploi dans le Golfe
  • L’étude révèle également que la pandémie a entraîné une forte baisse des salaires, en raison de la modification de l’équilibre entre l’offre et la demande

RIYAD: Selon les dernières observations de la société de recrutement en ligne GulfTalent, l'impact économique du coronavirus (Covid-19) a conduit à une baisse de l’embauche  et des salaires des demandeurs d'emploi au Moyen-Orient, certains professionnels dans la région changeant même complètement de carrière.

Pour arriver à ce constat, l'étude de GulfTalent s’est basée sur une analyse du recrutement en 2019 et 2020, comprenant six millions de candidatures soumises par des demandeurs d'emploi, 350 000 invitations à des entretiens d’embauche émises par des employeurs, et des entretiens réalisés avec certains candidats dans le cadre de l’étude.

L'étude révèle que le nombre moyen d'invitations à des entretiens par demandeur d'emploi actif est en baisse de près de 50% dans certains segments du marché. La baisse la plus importante concerne les enseignants et les professionnels de la restauration, qui ont vu leurs invitations à des entretiens chuter respectivement de 48% et 35%. D'autres professions, dans les secteurs de l'ingénierie, du droit, du marketing, de l'informatique et de la finance ont subi des baisses moins importantes.

En revanche, la demande d'emploi a augmenté durant la pandémie pour un nombre limité de professions – notamment le personnel médical, qui a bénéficié d'une augmentation de la demande de 19%, suivi par les professionnels de la logistique (+12%), grâce à la croissance rapide des achats en ligne.

À la fin du mois dernier, le géant de la vente en ligne Amazon annonçait avoir créé 3 400 nouveaux emplois à travers le Royaume, dont 60% occupés par des ressortissants saoudiens. Prashant Saran, directeur des opérations d'Amazon pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, avait alors affirmé que le groupe avait «continué à investir en Arabie saoudite dans le cadre de notre engagement à long terme envers nos clients.»

Nette baisse du recrutement pour les Indiens et les Pakistanais

On constate des différences entre les différents pays qui font l’objet de l’étude: les invitations à des entretiens envoyées aux candidats basés aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite ont chuté respectivement de 14 et de 3%. Le léger impact subi par les demandeurs d'emploi en Arabie saoudite pourrait s’expliquer par la forte hausse de l’activité commerciale dans le Royaume, qui a atteint son  plus haut niveau en janvier 2020, selon un rapport communiqué la semaine dernière. 

L’enquête sur l’Indice des directeurs d’achat (PMI) d’IHS Markit a également révélé que la croissance de l’emploi en Arabie saoudite a repris pour la première fois depuis janvier. David Owen, économiste chez IHS Markit, a précisé qu’une «troisième hausse successive de l'indice du PMI en Arabie saoudite a indiqué que l'économie reprenait pied en novembre». En effet, l'emploi a commencé à progresser, dans un contexte où la confiance des entreprises s'est renforcée à la suite de nouvelles encourageantes sur les vaccins, et d'une croissance plus forte de la demande.

En revanche, les demandeurs d’emploi basés en Inde et au Pakistan à la recherche d'opportunités dans le Golfe ont été pénalisés par les annulations de vols et les fermetures de frontières qui ont paralysé le recrutement sur le plan international. Ils ont vu les offres d’emploi baisser respectivement de 46 et 41%.

Un ralentissement similaire a été observé dans le recrutement de candidats basés en Égypte et au Liban, pays qui par le passé fournissaient traditionnellement une partie importante de la main-d’œuvre pour les employeurs du Golfe.

L’étude de GulfTalent révèle enfin que la pandémie a entraîné une forte baisse des salaires, en raison de la modification de l’équilibre entre l’offre et la demande.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Il faut «vaincre totalement» le Hamas à Gaza pour «libérer tous les otages israéliens», dit Netanyahu

Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
Une vue de la bande de Gaza bombardée par Israël. (AFP)
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  • Israël doit "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour obtenir la libération "de tous les otages" israéliens encore captifs dans ce territoire palestinien, a déclaré mardi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu
  • "Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions'"

JERUSALEM: Israël doit "vaincre totalement" le Hamas à Gaza pour obtenir la libération "de tous les otages" israéliens encore captifs dans ce territoire palestinien, a déclaré mardi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

"Il est nécessaire de vaincre totalement l'ennemi à Gaza, de libérer tous nos otages et de s'assurer que Gaza ne constituera plus une menace pour Israël. Nous n'abandonnons aucune de ces missions'", a affirmé M. Netanyahu, selon un communiqué de ses services.

 

 


Israël se prépare à une nouvelle étape de la guerre à Gaza

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  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza
  • Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, doit réunir mardi son cabinet de sécurité en vue d'enclencher une nouvelle étape de la guerre dans la bande de Gaza, où il a réautorisé mardi l'entrée partielle des marchandises privées.

Cette réunion, annoncée par les médias mais dont la tenue n'a pas été confirmée officiellement dans l'immédiat, doit intervenir alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tient mardi une session consacrée à la question des otages israéliens à Gaza, initiée par Israël, qui veut porter le dossier "au centre de l'agenda mondial".

"Aujourd'hui (mardi), une réunion de sécurité restreinte se tiendra au cabinet du Premier ministre", réunissant notamment les ministres de la Défense et des Affaires stratégiques, et le chef d'état-major de l'armée,  a annoncé dans la matinée la chaîne de télévision N12.

La presse israélienne, citant des officiels s'exprimant sous couvert d'anonymat, est unanime à prédire la décision à venir:  "Netanyahu veut que l'armée israélienne conquière toute la bande de Gaza", résume la radio publique Kan.

"Le sort est jeté"

Plusieurs membres du cabinet ayant parlé avec le Premier ministre "ont confirmé qu'il a décidé d'étendre le combat aux zones où des otages pourraient être détenus", toujours selon Kan.

"Le sort en est jeté. Nous allons pour la conquête totale de la bande de Gaza", assure également le quotidien Ma'ariv.

En guerre contre le Hamas depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur son sol le 7 octobre 2023, le gouvernement israélien fait face à une pression croissante pour trouver une issue au conflit.

En Israël sur le sort des 49 otages du 7-Octobre - dont 27 déclarés morts par l'armée - , et dans le monde pour alléger les souffrances de plus de deux millions de Palestiniens entassés sur un territoire dévasté et menacé de "famine généralisé" selon l'ONU.

Mardi matin, le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile à Gaza, a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans l'enclave, de manière "contrôlée et progressive".

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon le Cogat.

Un nombre limité de commerçants locaux seront autorisés à envoyer dans Gaza "des produits alimentaires de base, aliments pour bébés, fruits et légumes et articles d'hygiène (...), sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", a détaillé le Cogat.

L'objectif reste de "prendre toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication" du Hamas dans "l'acheminement et la distribution de l'aide", selon le Cogat.

"Ramener les otages" 

Israël a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars au territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide internationale, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

La communauté internationale presse Israël d'y ouvrir en grand les vannes humanitaires. "Refuser l'accès à la nourriture aux civils peut constituer un crime de guerre, voire un crime contre l'humanité", a ainsi répété lundi le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Volker Türk.

Au moins 1.373 Palestiniens ont été tués depuis la mise en place le 27 mai d'un nouveau système de distribution d'aide via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF) soutenue par Israël et les Etats-Unis, la plupart par des tirs israéliens, "alors qu'ils cherchaient de la nourriture", a accusé l'ONU la semaine dernière.

Le Hamas accuse lui Israël d'entretenir volontairement le "chaos" et "d'organiser la famine".

L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 60.933 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

Des vidéos, publiées en fin de semaine dernière par le Hamas et le Jihad islamique, exhibant deux otages israéliens affaiblis et décharnés ont ravivé dans l'opinion publique le débat sur l'urgence d'un accord permettant le retour des captifs.

Familles d'otages en tête, de nombreux Israéliens exigent la fin des hostilités pour ramener "les otages chez eux". M. Netanyahu "mène Israël à sa ruine et les otages à leur mort", a accusé le Forum des familles, la principale organisation de familles des captifs à Gaza.


Israël réautorise l'entrée partielle des marchandises privées dans Gaza

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  • "L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source
  • Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité"

JERUSALEM: Israël a réautorisé l'entrée partielle des marchandises privées dans la bande de Gaza assiégée et menacée de famine, a annoncé mardi le Cogat, un organisme du ministère de la Défense en charge de l'administration civile de ce territoire palestinien.

"Un mécanisme a été approuvé pour reprendre progressivement et de manière contrôlée l'entrée de marchandises via le secteur privé à Gaza", indique un communiqué du Cogat.

"L'objectif est d'augmenter le volume de l'aide entrant dans la bande de Gaza, tout en réduisant la dépendance à l'égard de la collecte de l'aide par l'ONU et les organisations internationales", selon la même source.

Cette mesure est prise "suite à la décision du cabinet (du Premier ministre) d'élargir l'aide humanitaire et après un travail préparatoire mené par les services de sécurité".

Pour "mettre en place ce mécanisme, le système de sécurité a approuvé un nombre limité de commerçants locaux, sous réserve de plusieurs critères et d'un contrôle de sécurité rigoureux", détaille le Cogat.

Le paiement des marchandises "s'effectuera uniquement par virement bancaire, sous contrôle et supervision".

"Les marchandises approuvées comprennent des produits alimentaires de base, des aliments pour bébés, des fruits et légumes et des articles d'hygiène", affirme le Cogat.

Toutes les marchandises seront soumises à un contrôle rigoureux par l'Autorité des passages terrestres du ministère de la Défense avant leur entrée dans la bande de Gaza, souligne cet organisme.

L'armée israélienne, "par l'intermédiaire du Cogat et en collaboration avec les services de sécurité, continuera à mettre en œuvre des mécanismes de contrôle et de surveillance de l'entrée de l'aide dans la bande de Gaza, tout en prenant toutes les mesures possibles pour empêcher l'implication de l'organisation terroriste Hamas dans les processus d'acheminement et de distribution de l'aide", conclut le communiqué.

Depuis le début de la guerre, Israël assiège plus de deux millions de Palestiniens entassés dans un territoire de 365 km2, déjà soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans.

Il a levé fin mai le blocus humanitaire total qu'il avait imposé début mars, mais n'autorise l'entrée que de quantités très limitées, jugées insuffisantes par l'ONU.

Le territoire palestinien, totalement dépendant de l'aide humanitaire, est désormais menacé d'une "famine généralisée", selon l'ONU.