Pour de nombreux Libanais, accomplir le Hajj est devenu difficile

Des fidèles musulmans et des pèlerins se rassemblent autour de la Kaaba, le sanctuaire le plus sacré de l'islam, dans la Grande Mosquée de la ville sainte de La Mecque, le 24 juin 2023, alors qu'ils arrivent pour le pèlerinage annuel du Hajj. (Photo, AFP)
Des fidèles musulmans et des pèlerins se rassemblent autour de la Kaaba, le sanctuaire le plus sacré de l'islam, dans la Grande Mosquée de la ville sainte de La Mecque, le 24 juin 2023, alors qu'ils arrivent pour le pèlerinage annuel du Hajj. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 25 juin 2023

Pour de nombreux Libanais, accomplir le Hajj est devenu difficile

  • L’année dernière, deux mille cinq cents pèlerins Libanais s’étaient rendus à La Mecque durant le mois de Dhou al-hijja
  • «Il y a beaucoup de gens qui n’ont plus les moyens de partir. D’autres ont peur de mourir avant d’avoir effectué le pèlerinage»

BEYROUTH: Six mille Libanais feront le grand pèlerinage de l’Adha cette année. C’est le deuxième grand Hajj après les années Covid et les quotas de chaque pays ont été revus à la hausse.

L’année dernière, selon les chiffres officiels, deux mille cinq cents pèlerins Libanais s’étaient rendus à La Mecque – alors que le quota était de deux mille sept cents – durant le mois de Dhou al-hijja, (celui du pèlerinage en français), le dernier mois du calendrier musulman, pendant lequel est célébrée, le 10e jour, la fête de l’Adha. 

Mais aujourd’hui, au Liban, où plus d’un habitant sur deux vit désormais dans la pauvreté, ce devoir religieux est devenu pour beaucoup difficile à accomplir, malgré les nombreuses aides de l’Arabie saoudite.

Le Royaume prévoit en effet un soutien matériel aux fidèles les moins nantis, dans le monde entier, afin qu’ils puissent se rendre une fois dans leur vie sur les lieux les plus saints de l’islam, comme le stipule la loi religieuse. 

Cette année, les Libanais ont rempli le quota fixé par l’Arabie saoudite, mais, selon différents organisateurs de campagnes de pèlerinage, le nombre de personnes qui désirent se rendre à La Mecque a chuté de moitié, les Libanais n’ayant plus les moyens de partir. De plus, un grand nombre de musulmans libanais avaient tendance à effectuer le pèlerinage plusieurs fois durant leur existence, ce qui est devenu presque impensable aujourd’hui. 

«Pour aller au Hajj, il faut compter au minimum 3 500 dollars [1 dollar = 0,91 euro]. Cela inclut le prix du passeport, du billet d’avion, du transport à La Mecque entre différents sites religieux, notamment la Kaaba, le Mont Arafat, et Mouzdalifa, la nourriture… Cela représente le budget de l’ensemble du voyage. Selon les moyens des pèlerins, ce prix peut atteindre 15 000 dollars.»

De plus, rares sont les personnes qui vont seulement en pèlerinage à La Mecque. En effet, la plupart des fidèles se disent: «Nous sommes déjà en Arabie saoudite, nous irons aussi à Médine. C’est ce que j’ai fait moi-même, comme beaucoup d’autres. Mais cette extension du voyage occasionne aussi des frais supplémentaires», souligne Riham*.

Cette jeune femme s’est déjà rendue en pèlerinage à La Mecque et à Médine et s’occupe de personnes dans le besoin à Ras el-Nabeh, un quartier de la capitale libanaise. Là, au cœur du Beyrouth sunnite, les habitants, issus de la classe moyenne dans leur immense majorité, ont sombré dans la pauvreté en raison de la crise économique qui touche le Liban depuis l’automne 2019.

«Il y a beaucoup de gens qui n’ont plus les moyens de partir. D’autres ont peur de mourir avant d’avoir effectué le pèlerinage. Ce sont des personnes âgées et des malades. Nous essayons d’aider celles et ceux que nous soutenons, par exemple en essayant de les mettre en contact avec des bienfaiteurs qui pourraient financer leur pèlerinage», ajoute Riham. 

«Rien n’est impossible à Dieu»

Khadija* a 50 ans. Cette femme divorcée a perdu son fils il y a deux ans. Il avait 27 ans. Il a été tué par une balle perdue. «Ma belle-fille vit désormais avec moi et je m’occupe avec elle de mes deux petits-enfants orphelins, âgés de 4 ans et de 2 ans et demi», confie-t-elle. «Ma vie n’a jamais était facile. Dans ma détresse, je priais, je savais qu’Allah m’entendait. Je rêvais d’aller en pèlerinage. Quand mon fils a grandi et qu’il a commencé à gagner sa vie, il m’a promis qu’il couvrirait les frais de mon pèlerinage, mais le destin en a voulu autrement», explique-t-elle avec tristesse. Elle soupire: «Aujourd’hui, nous vivons pratiquement de l’aumône. Parfois, je me dis que, pour moi, aller au Hajj relève de l’impossible. Mais rien n’est impossible à Dieu.»

Oula* habite Ras el-Nabeh. Elle fait partie de ces nouveaux pauvres du Liban qui, issus de la classe moyenne, ont sombré dans la pauvreté. Cette Beyrouthine pure souche est âgée de 80 ans, mais elle a la force de survie et la résilience de sa ville natale. «J’ai déjà été en pèlerinage une fois. C’était il y a environ vingt-cinq ans. Nous avions les moyens de la faire. Je n’oublierai jamais ces jours passés à La Mecque et à Médine. J’étais heureuse de voir s’accomplir la volonté de Dieu. Tout était beau, comme dans un rêve», se souvient-elle. Mère de cinq enfants, Oula était mariée à un homme qui travaillait dans l’administration et qui est décédé il y a quelques années. 

«L’une de mes filles est morte à 45 ans d’un cancer. Son frère, comme le permet la charia, conformément à son testament, est parti en pèlerinage à sa place après son décès. J’ai une autre fille âgée de 58 ans qui est profondément dépressive et qui souffre d’insuffisance rénale. Depuis la mort de sa sœur, elle rêve d’aller à La Mecque. Elle en parle tout le temps», raconte l’octogénaire.

«Elle dit qu’elle ne veut pas que quelqu’un aille en pèlerinage à sa place après sa mort comme c’est arrivé avec sa sœur. Elle est presque hantée par cette idée. Je fais tout pour la rassurer. Même si j’ai 80 ans, je veux accompagner ma fille au Hajj pour m’occuper d’elle. Elle ne peut pas y aller seule et je veux qu’elle réalise son rêve», explique-t-elle. «S’il n’y avait pas eu cette crise économique, si mon mari n’était pas mort, si notre argent n’était pas bloqué à la banque, comme c’est le cas de tous les déposants libanais depuis novembre 2019, nous aurions pu le faire.» Elle ravale ses larmes et chuchote comme pour conjurer le mauvais sort: «J’ai peur de mourir, je crains que quelque chose n’arrive à ma fille avant que nous puissions partir ensemble à La Mecque», ajoute-t-elle.

*Les prénoms ont été modifiés pour préserver l’anonymat des personnes interrogées.


Le président libanais juge le monopole des armes à l'Etat "nécessaire et inévitable"

le président libanais Joseph Aoun s'adressant à la nation à la veille de la fête de l'indépendance dans un discours télévisé depuis le quartier général du commandement du secteur sud du Litani de l'armée libanaise à Tyr, le 21 novembre 2025. (AFP)
le président libanais Joseph Aoun s'adressant à la nation à la veille de la fête de l'indépendance dans un discours télévisé depuis le quartier général du commandement du secteur sud du Litani de l'armée libanaise à Tyr, le 21 novembre 2025. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun affirme que le monopole des armes par l’État est “nécessaire et inévitable”, alors que l’armée prévoit de démanteler la présence militaire du Hezbollah au sud du Liban conformément au cessez-le-feu
  • Ce message intervient dans un contexte de fortes pressions américaines, de frappes israéliennes récurrentes et d’appels libanais à un soutien et un encadrement international pour sécuriser la mise en œuvre de ces engagements

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun, sous forte pression des Etats-Unis pour désarmer le Hezbollah, a jugé dans un discours prononcé vendredi dans le sud du Liban "nécessaire et inévitable" le monopole des armes à l'Etat.

Depuis le cessez-le-feu qui a mis fin il y a un an à une guerre meurtrière entre Israël et le mouvement pro-iranien, le Liban est sous forte pression de Washington pour qu'il pousse le Hezbollah à remettre ses armes à l'armée libanaise.

Conformément à l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

L'armée a ainsi soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque d'ici la fin de l'année, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais.

Dans son discours, prononcé à la veille de la fête nationale, le président libanais a jugé le monopole de l'Etat sur les armes "nécessaire et inévitable" tout en appelant le comité chargé de surveiller la trêve regroupant Etats-Unis, France, ONU, Liban et Israël, à "s'assurer que les forces armées libanaises contrôlent seules" le sud du pays.

Il a répété que le Liban était prêt à négocier, sous parrainage américain ou international, "tout accord qui mettra fin à ces agressions transfrontalières".

Joseph Aoun a enfin exhorté "les amis du Liban et les pays frères à superviser l'ensemble de ce processus en établissant un calendrier clair et en mettant en place un mécanisme international de soutien à l'armée libanaise".

Au cours des dernières semaines, l'armée israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban, accusant le Hezbollah de chercher à y reconstruire les infrastructures militaires détruites lors de sa guerre contre ce mouvement soutenu pro-iranien et allié au Hamas palestinien.

Selon le ministère de la Santé, une personne a été tuée lors d'une frappe vendredi dans le sud du Liban. Plus de 330 personnes ont été tuées au Liban et 945 blessées depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, selon la même source.

Morris Tidball-Binz, rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a dénoncé vendredi dans un communiqué le "schéma répété de meurtres illégaux et de violations du cessez-le-feu par Israël".


L'armée israélienne affirme que l'attaque au Liban a tué 13 militants du Hamas

Des personnes en deuil portent les cercueils des victimes de la frappe aérienne israélienne de mardi, lors d'un cortège funèbre dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ein El-Hilweh, dans la ville portuaire de Sidon, au sud du Liban, jeudi. (AP)
Des personnes en deuil portent les cercueils des victimes de la frappe aérienne israélienne de mardi, lors d'un cortège funèbre dans le camp de réfugiés palestiniens d'Ein El-Hilweh, dans la ville portuaire de Sidon, au sud du Liban, jeudi. (AP)
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  • L’armée israélienne affirme avoir tué 13 membres du Hamas, dont Jihad Saïdaoui, dans une frappe sur le camp d’Aïn el-Héloué, tandis que le Hamas dénonce un « massacre » visant des civils
  • Le lieu de la frappe est au cœur d’un récit contradictoire : Israël parle d’un camp d’entraînement, tandis que des témoins et le Hamas évoquent un terrain de sport fréquenté par des jeunes du camp

JERUSALEM: L'armée israélienne a affirmé vendredi avoir tué "13 terroristes du Hamas" dans sa frappe menée mardi soir sur le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn el-Héloué au Liban, dans laquelle les autorités libanaises ont annoncé 13 morts, sans préciser leur identité.

"Treize terroristes du Hamas ont été éliminés" dans cette frappe, "dont Jihad Saïdaoui, impliqué dans la formation de terroristes destinés à mener des attaques" contre Israël et ses soldats à partir territoire libanais, écrit dans un communiqué en hébreu l'armée qui avait aussi utilisé la graphie de "Jaouad Sidaoui".

A l'AFP qui lui demandait de lui fournir la liste nominative des douze autres personnes qu'elle dit avoir éliminées dans la frappe, l'armée israélienne a répondu n'avoir rien à ajouter à ce qui a été publié dans son communiqué.

Dans un avis de décès ayant circulé mercredi au Liban, le Hamas a publié la liste des noms des treize morts, en commençant par celui de Jihad Saïdaoui, avant de publier le lendemain sur Telegram, un message avec les photos de treize hommes d'apparence jeune, voire juvénile, accompagné d'un texte qualifiant la frappe "d'horrible massacre" ayant causé la mort de "plusieurs civils innocents".

Mardi, peu de temps après la frappe, l'armée israélienne avait annoncé avoir visé "des terroristes en opération dans un camp d'entraînement du Hamas".

"Les allégations (d'Israël) selon lesquelles le lieu ciblé serait un complexe d'entraînement appartenant au mouvement ne sont que pure calomnie (et visent) à justifier son agression criminelle et à inciter à la haine contre les camps et notre peuple palestinien", avait répliqué le Hamas, affirmant n'avoir "aucune installation militaire dans les camps palestiniens au Liban".

- "Terrain de sport" -

L'armée israélienne a diffusé ce qu'elle a présenté comme une vidéo de sa frappe montrant une attaque sur un bâtiment.

Mais le mouvement islamiste palestinien affirme que "ce qui a été pris pour cible est un terrain de sport ouvert fréquenté par les jeunes du camp (...) et que ceux qui ont été visés étaient un groupe de jeunes présents sur le terrain au moment de l'attaque".

"On a entendu trois explosions, nos maisons ont vacillé et les enfants tremblaient de peur", a déclaré à l'AFP au lendemain de l'attaque Mohammad Moustafa, habitant d'Aïn al-Heloué, le plus grand des camps de réfugiés palestiniens du Liban, près de la ville de Saïda, dans le sud du pays.

Agé de 67 ans, M. Moustafa a assuré que les morts étaient en majorité "des jeunes du camp qui jouaient au foot dans un terrain à l'intérieur du hangar" visé, dans lequel un correspondant de l'AFP a vu mercredi matin des taches de sang maculant le sol et des secouristes rassemblant des restes humains.

Lors des funérailles organisées à l'intérieur du camp pour 11 des 13 personnes tuées, un correspondant de l'AFP a vu des drapeaux aux couleurs du mouvement islamiste du Hamas, mais aussi des drapeaux palestiniens, sur les cercueils.

Les deux autres, dont une personne identifiée comme étant Jihad Saïdaoui, ont été enterrées dans un cimetière à l'extérieur du camp.

Le Liban "s'est engagé à désarmer les factions armées dans les camps palestiniens, mais les organisations terroristes continuent d'exploiter cyniquement la population et les infrastructures civiles" à leurs fins, écrit vendredi l'armée israélienne.

La frappe sur Aïn el-Héloué est survenue sur fond de trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza et alors que l'armée israélienne intensifie ses tirs sur le sud du Liban malgré un cessez-le-feu avec le Hezbollah, allié du Hamas, qu'elle accuse de chercher à se réarmer.


Nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, cinq morts selon les autorités locales

Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve. (AFP)
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  • Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux
  • Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants

GAZA: Cinq personnes dont un bébé ont été tuées jeudi dans la bande de Gaza, selon les autorités locales, au lendemain de la reprise de bombardements israéliens dans le territoire palestinien où Israël et le Hamas s'accusent de violer mutuellement la trêve.

Mercredi a été l'une des journées les plus meurtrières à Gaza depuis le 10 octobre et l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Le bilan de ce nouvel accès de violence s'élève à 32 morts, selon les annonces des autorités locales confirmées par les hôpitaux.

Dans la bande de Gaza, la reprise des bombardements fait peur aux habitants.

"Ma petite fille n'a cessé de me demander toute la nuit : la guerre va-t-elle revenir ?" a déclaré à l'AFP Lina Karaz à Gaza-ville.

"Nous sommes inquiets [...] Cette nuit, le bruit des bombardements et des explosions [...] était terrifiant", a-t-elle ajouté, "quand ce cauchemar prendra-t-il fin ?"

Pour Mohammed Hamdouna, déplacé de 36 ans vivant dans un camp de tentes dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande, "rien n'a changé, concrètement", depuis le 10 octobre.

 "Toujours sous la tente" 

"Les villes sont en ruines (et) nous vivons toujours sous la tente malgré le froid et la pluie qui a inondé (les tentes) il y a deux jours", déplore-t-il alors que la situation humanitaire reste catastrophique, selon l'ONU.

Selon la Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, cinq personnes ont été tuées dans des bombardements israéliens sur le sud du territoire, dans la partie du territoire restant sous le contrôle israélien à ce stade de la mise en oeuvre de l'accord de trêve.

L'hôpital Nasser de Khan Younès a confirmé avoir enregistré le décès de trois personnes de la même famille, dont une fillette d'un an.

"Nous dormions paisiblement, nous sommes pacifiques et nous ne voulons pas la guerre", a dit à l'AFP Sabri Abou Sabt, qui a perdu son fils et sa petite-fille dans une frappe à l'est de Khan Younès.

Sollicitée par l'AFP, une porte-parole de l'armée israélienne a confirmé que l'armée avait mené une frappe visant à "démanteler des infrastructures terroristes". "Rien d'inhabituel", a-t-elle affirmé.

"Israël a pris la décision de mener ces frappes aériennes de manière indépendante", a précisé la porte-parole du Premier ministre israélien, Shosh Bedrosian lors d'un point presse jeudi.

Néanmoins, "les Etats-Unis ont été prévenus (par Israël) avant les frappes", a indiqué un responsable américain à l'AFP sous le couvert de l'anonymat.

"Nous sommes profondément préoccupés par les frappes aériennes israéliennes que nous avons vues, au cours desquelles des civils auraient été tués et blessés hier, y compris des enfants", a déclaré jeudi soir Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

"Cela rappelle de façon frappante à quel point le cessez-le-feu est fragile. Nous avons besoin que chacun veille à ce que le cessez-le-feu tienne et continue de tenir", a-t-il ajouté.

"Escalade dangereuse" 

"Israël est sous pression internationale, les Américains mobilisent toute la région, liant la question de Gaza à celle de la normalisation et des accords d'Abraham avec l'Arabie Saoudite", a noté Eran Ortal, chercheur au Centre d'études stratégiques de Bar Ilan.

"Donc bien que le Hamas n'ait pas été désarmé, et qu'il y ait de fortes chances qu'il parvienne également à éviter le désarmement dans un avenir proche, le potentiel de reprise de la guerre à Gaza ne semble pas élevé", a-t-il estimé.

Deux autres personnes ont été tuées dans des frappes, également à l'est de Khan Younès, selon la Défense civile.

L'armée israélienne a affirmé jeudi avoir tiré jeudi en direction  de "deux terroristes" dans le sud de la bande de Gaza.

Le Hamas a dénoncé une "escalade dangereuse" et appelé les Etats-Unis, pays médiateur, à "exercer une pression immédiate" sur Israël.

Le Qatar, autre pays médiateur, a condamné "fermement les attaques brutales" qui menacent selon lui de compromettre la trêve.

La guerre à Gaza avait été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 qui a entraîné la mort de 1.221 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Plus de 69.500 Palestiniens ont été tués par la campagne militaire israélienne de représailles selon le ministère de la Santé de Gaza, des chiffres fiables selon l'ONU.