Pour Ciotti, Mélenchon est «un danger pour la République»

Le président du parti de droite français Les Républicains (LR) et député Eric Ciotti donne un discours lors de l'assemblée générale du parti de droite Les Républicains (LR) au Cirque d'Hiver à Paris, le 17 juin 2023. (Photo, AFP)
Le président du parti de droite français Les Républicains (LR) et député Eric Ciotti donne un discours lors de l'assemblée générale du parti de droite Les Républicains (LR) au Cirque d'Hiver à Paris, le 17 juin 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 02 juillet 2023

Pour Ciotti, Mélenchon est «un danger pour la République»

  • M. Mélenchon a appelé vendredi «notamment les plus jeunes» à «ne pas toucher» aux écoles ou aux bibliothèques, en ajoutant que «jamais les Insoumis n'ont été pour la violence»
  • Pour M. Ciotti, qui s'exprimait dimanche après cinq nuits de violences consécutives à la mort d'un adolescent tué par un policier, «cette phrase est un appel à pouvoir attaquer en toute liberté (...) les autres bâtiments»

PARIS: Le patron des Républicains Eric Ciotti a jugé dimanche que Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis étaient "des dangers pour la République", estimant que ce sera "à la justice d'apprécier" leurs propos dans lesquels il voit un "appel à l'émeute".

M. Mélenchon a appelé vendredi "notamment les plus jeunes" à "ne pas toucher" aux écoles ou aux bibliothèques, en ajoutant que "jamais les Insoumis n'ont été pour la violence".

Pour M. Ciotti, qui s'exprimait dimanche après cinq nuits de violences consécutives à la mort d'un adolescent tué par un policier, "cette phrase est un appel à pouvoir attaquer en toute liberté (...) les autres bâtiments, y compris les commissariats et les mairies".

"M. Mélenchon est un factieux" et "un danger pour la République", "il n'est plus dans l'arc républicain", a accusé le député des Alpes-Maritimes auprès de Cnews-Europe 1-Les Echos.

Plus largement "les Insoumis sont des dangers pour la République", de même que d'autres élus à gauche comme l'écologiste Sandrine Rousseau qui "a justifié les pillages", a appuyé M. Ciotti.

Selon lui, "il y a des réponses judiciaires qui devront être activées". "Il faudra que des magistrats apprécient ceux qui ont allumé les mèches" des émeutes depuis mardi en France.

"Quand on refuse d'appeler au calme, c'est un sujet majeur aujourd'hui", a-t-il affirmé, avant de se rendre à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis).

"Le comportement de la gauche ces derniers jours est impardonnable", a aussi jugé le président du Rassemblement national Jordan Bardella au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

"La gauche Nupes et M. Mélenchon en premier ont incité à brûler des écoles, à brûler des bibliothèques", a-t-il affirmé, accusant le leader Insoumis d'être "un danger public". "M. Mélenchon, c'est le rebelle, mais depuis son salon", a-t-il ajouté.

Chez LFI, "ils veulent la révolution, ils soufflent sur les braises et c'est irresponsable", a aussi critiqué Hervé Marseille, chef de file des sénateurs centristes, à Radio J. Et de lancer: "C'est la politique non pas de la terre brûlée, mais de la démocratie brûlée".

Auprès de France Inter-franceinfo-Le Monde, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a évoqué le "cynisme" de LFI. Leurs propos, "je ne sais pas vous dire si ça correspond à une véritable pensée politique construite ou à du cynisme électoral pur et simple", a-t-il dit.

La nuit de samedi à dimanche a été marquée en France par de nouvelles émeutes consécutives à la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre lors d'un contrôle routier, mais dans l'ensemble leur intensité a été moindre que lors des précédentes.


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.


Nouvelle-Calédonie: un mort lors d'une nouvelle nuit d'émeutes, lés députés votent la révision constitutionnelle

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
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  • Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP
  • Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville

NOUMEA: Une personne a été tuée par balle dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une deuxième nuit consécutive d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, alors que les députés votaient à Paris la révision constitutionnelle du corps électoral à l'origine de la colère du camp indépendantiste.

Selon le représentant de l'Etat dans l'archipel français du Pacifique Sud, cette personne, touchée par des tirs avec deux autres personnes, est décédée des suites de ses blessures à l'hôpital de Nouméa.

Le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a précisé devant la presse que la victime n'avait pas été victime "d'un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu'un qui a certainement voulu se défendre".

Malgré le couvre-feu mis en place dans la principale ville du territoire dès 18h00 locales mardi (9h00 à Paris), les graves violences qui ont débuté lundi dans l'archipel ont repris dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et  échanges de tirs, y compris contre les forces de l'ordre.

Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville.

"On est dans une situation que je qualifierais d'insurrectionnelle", a déploré M. Le Franc, "L'heure doit être à l'apaisement (...) l'appel au calme est impératif", a-t-il insisté. "Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettaient à tirer sur des gens armés".