Les musulmans soutiennent la décision d’un Hajj restreint

Ces dernières années, plus de 2 millions de pèlerins ont effectué le pèlerinage à La Mecque. En 2020, seules les personnes résidant déjà en Arabie saoudite seront autorisées à y participer, et même pour eux, le nombre de places sera strictement limité à quelques milliers. (Huda BASHATAH/AN)
Ces dernières années, plus de 2 millions de pèlerins ont effectué le pèlerinage à La Mecque. En 2020, seules les personnes résidant déjà en Arabie saoudite seront autorisées à y participer, et même pour eux, le nombre de places sera strictement limité à quelques milliers. (Huda BASHATAH/AN)
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Publié le Mardi 28 juillet 2020

Les musulmans soutiennent la décision d’un Hajj restreint

  • La décision de l’Arabie saoudite a poussé les gouvernements du monde entier à annuler le pèlerinage de leurs citoyens
  • De nombreux pèlerins affectés à travers le monde, de l’Afghanistan au Royaume-Uni

DJEDDAH: La pandémie de Covid-19 a contraint à reporter ou à annuler d'innombrables événements et activités dans le monde entier, provoquant une grande déception pour de nombreuses personnes.

Parmi eux, des centaines de milliers de musulmans qui, après avoir épargné et planifié pendant des années, passeront à côté de ce qui représente pour beaucoup l'expérience d’une vie.

Le ministère saoudien du Hajj et de l’Omra a en effet annoncé en juin qu'il limitait sévèrement le nombre de pèlerins cette année pour préserver la santé publique mondiale.

Cette décision a incité les gouvernements des pays à majorité musulmane et les autorités du Hajj du monde entier à annuler le pèlerinage de leurs citoyens.

Ces dernières années, plus de 2 millions de pèlerins ont effectué le pèlerinage à La Mecque. En 2020, seules les personnes résidant déjà en Arabie saoudite seront autorisées à y participer, et même pour eux, le nombre de places sera strictement limité à quelques milliers. Parmi les heureux élus, 70% seront des expatriés et 30% des citoyens saoudiens.

Par conséquent, de nombreux Saoudiens qui ont déjà pu pratiquer le cinquième pilier de l’Islam à plusieurs reprises, ne pourront pas le faire cette année.

« Je me sens tellement chanceuse d’avoir eu la chance d’effectuer le Hajj 22 fois dans ma vie », explique Wafa Shaheen, une autrice saoudienne titulaire d’un master scientifique sur l'exégèse du Coran. « Je ne pourrais pas être plus reconnaissante à Allah. »

« Je n'ai pas été attristé de ne pas pouvoir faire le Hajj cette année car je sais qu'il existe de nombreuses façons de profiter de cette précieuse période spirituelle de l'année. Les bonnes actions peuvent être accomplies n'importe où si le cœur est avec Dieu Tout-Puissant ». Elle a ajouté que le fait de limiter le nombre de pèlerins était une précaution raisonnable pour protéger la santé des gens.

Abdulrahman Abdulkhaliq est un citoyen saoudien ingénieur chimiste qui s'est porté volontaire pour aider les pèlerins depuis plus de 10 ans. « Je ne peux pas imaginer que cette saison du Hajj passera et je ne serai pas là-bas, raconte t-il. Le Hajj de cette année est un défi et nous il nous servira d’expérience pour les années à venir. »

De nombreux pèlerins affectés à travers le monde

Après des mois de préparation, de nombreux pèlerins malais ont été déçus d’apprendre que le Hajj de cette année ait été annulé, mais ils comprennent bien cette décision.

Samsiah Muhammad, une retraitée de 62 ans, s’est dite « dévastée » de ne pouvoir effectuer le pèlerinage cette année, mais a déclaré à Arab News que « ce n’est la faute de personne.»

Pour Wan Mohamad Ali Wan Idrus, l'annulation est presque arrivée comme une bénédiction, car il envisageait déjà d'annuler son pèlerinage. « Ma lettre m'informant que j'étais présélectionné est arrivée le 30 janvier. J'ai été sélectionnée la première fois en 2009 pour effectuer mon Hajj avec ma famille, mais j'ai dû la refuser », déclare le jeune homme de 26 ans à Arab News.

Cette année, 31 600 Malais ont été sélectionnés pour effectuer le pèlerinage. Un responsable malais a déclaré que le gouvernement donnerait la priorité à leurs demandes lors de la saison du Hajj de l’année prochaine. Les pèlerins malais sont subventionnés par le gouvernement et paient environ 2 000 euros par personne pour le voyage et les cours de préparation au Hajj.

Dans de nombreux pays, les personnes qui peuvent se permettre de se rendre à La Mecque attendent souvent des années pour faire parti du quota de pèlerins accordé à leur pays, fixé par l’Arabie saoudite.

Au Pakistan, la déception est aussi très grande. Sanaullah Khan, 52 ans et un des 180 000 musulmans du pays, a vu également ses plans bouleversés par la décision de l’Arabie saoudite de limiter l'événement du Hajj de cette année à seulement 1 000.

« J'ai eu l'impression que le ciel m’était tombé sur la tête le jour où j'ai reçu un appel téléphonique de ma banque me demandant de venir récupérer la caution de pèlerinage », explique ce fermier de la ville pauvre de Gomal (proche du Waziristan du sud) à Arab news. A l’annonce de cette triste nouvelle, toute la communauté de Gomal a afflué dans la maison de Khan pour présenter ses condoléances et prier pour que son rêve se réalise l’année prochaine. Le destin semble s’acharner sur Khan, qui l’année dernière était déjà prêt à partir, mais avait retiré sa demande de Hajj à la dernière minute afin que son frère malade puisse voyager à sa place.

« Mon seul souhait à cet âge est de me rendre à La Mecque et à Médine », déclare le vieil homme, « si je suis toujours vivant et que je dispose encore des moyens de le faire. »

Sehzad Husain, âgé de 39 ans, un homme d'affaires basé à Londres, prévoyait quant à lui d'effectuer le Hajj cette année avec sa femme Aziza Husain, âgée de 38 ans et directrice adjointe d'une école primaire de la capitale britannique.

Sehzad affirme à Arab News qu'ils avaient réservé leurs forfaits Hajj en janvier et les avaient payés en totalité parce qu'ils étaient « extrêmement heureux » à l’idée de pouvoir enfin se rendre à la Mecque pour le pèlerinage. Cette année, le prix des forfaits Hajj au Royaume-Uni oscillaient entre 5 000 et 13 000 livres sterling (soit entre environ 5 500 et 14 200 euros) selon les types de forfait sélectionnés. « Je suis très triste de ne pas pouvoir effectuer le Hajj cette année, déplore t-il. Au début, j'étais très enthousiaste et j'avais hâte d'y être. J'avais déjà commencé à faire des préparatifs. »

Malgré l’augmentation du cas de coronavirus dans le monde et au Royaume-Uni, il pensait que le pèlerinage resterait possible. « Nous entendions des rumeurs selon lesquelles un nombre limité de personnes de chaque pays serait en mesure d'accomplir le Hajj. Nous étions convaincus que nous ferions partie de ces personnes car nous sommes jeunes, en forme et en bonne santé, et nous avions déjà payé l'intégralité de nos forfaits. Nous étions prêts à payer un supplément si le prix augmentait. »

Aider les pauvres en contrepartie

En Afghanistan, un Afghan utilise son temps et ses économies du Hajj pour aider les pauvres de son pays, depuis la décision de l'Arabie saoudite de limiter l’affluence au Hajj cette année. « Peut-être que le Hajj n’est pas mon destin cette année, nous pourrions aussi bien aider les personnes dans le besoin et cela en soi est similaire au Hajj », affirme ainsi Tajuddin Sangarwal à Arab News. Le résident, âgé de 42 ans originaire de Logar, au sud de Kaboul, explique que sa décision est motivée par le nombre qui se sont retrouvés sans emploi avec la pandémie, et n’arrivent plus à joindre les deux bouts.

« Sur la base des informations fournies par les prédicateurs des mosquées et des radios, les habitants de différentes régions d'Afghanistan ont été gravement touchés par le coronavirus et par conséquent, nous avons décidé de les aider de toutes les manières possibles. »

Himat Shah, un ancien de la tribu de la province de Samangan dans le nord de l'Afghanistan affirme dans ce sens: « Dieu n'a pas besoin de notre Hajj ou de l'adoration, mais Il aime que nous pratiquions la charité avec les gens, les aidant à réduire leur pauvreté et leur faim. »

Sangarwal et Shah ne sont pas seuls. Avec l'annulation du pèlerinage pour près de 30 000 Afghans, plusieurs personnes dans tout le pays se livrent à des actes de bienfaisance.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur ArabNews.com

Avec les contributions de :

Nada Hameed, de Djeddah
Ushar Daniele, de Kuala Lumpur
Rehmat Mehsud, de Peshawar
Zaynab Khojji, de Londres
Sayed Salahuddin, de Kaboul


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.


Trump avertit Israël de ne pas «interférer» avec la Syrie

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste. (AFP)
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  • Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump
  • "Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère"

WASHINGTON: Donald Trump a mis en garde Israël lundi contre toute ingérence en Syrie qui risquerait de compromettre la transition du pays arabe en "Etat prospère", après une incursion vendredi de forces israéliennes dans le sud de la Syrie.

Le président américain a échangé au téléphone avec Benjamin Netanyahu et l'a de nouveau invité à la Maison Blanche, ont affirmé les services du Premier ministre israélien peu après l'avertissement lancé par Donald Trump.

"Il est très important qu'Israël maintienne un dialogue fort et véritable avec la Syrie, que rien ne vienne interférer avec l'évolution de la Syrie en un Etat prospère", a déclaré le président américain sur sa plateforme Truth Social, affirmant que les Etats-Unis étaient "très satisfaits des résultats affichés" par Damas.

Une incursion vendredi des forces israéliennes dans un village du sud de la Syrie avait fait 13 morts, selon Damas, tandis que l'armée israélienne a affirmé avoir visé un groupe islamiste.

Depuis la chute il y a près d'un an du président Bachar al-Assad, renversé par une coalition islamiste, Israël a mené des centaines de frappes et conduit des incursions en Syrie. L'opération de vendredi est la plus meurtrière de celles-ci et le ministère syrien des Affaires étrangères a dénoncé un "crime de guerre".

Donald Trump avait reçu début novembre à la Maison Blanche le nouveau chef d'Etat syrien, Ahmad al-Chareh, pour une visite cordiale, au cours de laquelle l'ancien jihadiste avait annoncé que son pays rejoindrait la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI). Le président américain, qui a levé les sanctions contre Damas, pousse également pour qu'un accord de sécurité soit conclu entre Israël et la Syrie.

"Le nouveau président de la Syrie, Ahmad al-Chareh, travaille de manière assidue pour s'assurer que des bonnes choses arrivent et que la Syrie et Israël aient à l'avenir une relation longue et prospère ensemble", a déclaré lundi Donald Trump dans son post sur Truth Social.

"C'est une opportunité historique, et elle s'ajoute au SUCCÈS, déjà atteint, pour la PAIX AU MOYEN-ORIENT", a-t-il affirmé.

Invitation 

Lors de leur échange par téléphone lundi, Benjamin Netanyahu et Donald Trump ont évoqué un "élargissement" des accords de paix régionaux, selon un communiqué des services du Premier ministre israélien publié dans la foulée du post de Donald Trump.

"Trump a invité le Premier ministre Netanyahu à une rencontre à la Maison Blanche dans un avenir proche", ont-ils ajouté.

Benjamin Netanyahu a déjà effectué davantage de visites auprès de Donald Trump que n'importe quel autre dirigeant étranger depuis le retour du républicain au pouvoir.

"Les deux dirigeants ont souligné l'importance et le devoir de désarmer le Hamas et de démilitariser la bande de Gaza", précise le communiqué.

Depuis la chute de Bachar al-Assad, Israël a déployé des troupes dans la zone démilitarisée sur le plateau du Golan, au-delà de la ligne de démarcation entre la partie de ce territoire syrien annexée unilatéralement par Israël en 1981 et le reste de la Syrie.

Israël attache une "importance immense" à sa présence militaire dans la zone tampon en Syrie, avait déclaré le 19 novembre son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, lors d'une visite à des soldats israéliens déployés dans cette zone censée être sous le contrôle de l'ONU.

Cette visite avait été dénoncée par Damas et par l'ONU.

Pendant l'été, des contacts de haut niveau entre responsables israéliens et syriens ont eu lieu, avec l'aide de Paris et Washington, les deux parties indiquant vouloir parvenir à un accord de sécurité.

Mais Benjamin Netanyahu exige pour cela une démilitarisation de toute la partie du territoire syrien courant du sud de Damas jusqu'à la ligne de démarcation de 1974, instituée après la guerre israélo-arabe de 1973.

 


Le pape célèbre une messe en plein air à Beyrouth, moment fort de sa visite

Plus de 120.000 personnes sont attendues mardi à la messe en plein air présidée par Léon XIV à Beyrouth, moment fort de sa visite au Liban où il a été accueilli avec ferveur et a délivré un message de paix et d'unité. (AFP)
Plus de 120.000 personnes sont attendues mardi à la messe en plein air présidée par Léon XIV à Beyrouth, moment fort de sa visite au Liban où il a été accueilli avec ferveur et a délivré un message de paix et d'unité. (AFP)
Le Liban est la seconde étape du premier déplacement international du pape américain, après une visite en Turquie marquée par le dialogue pour l'unité des chrétiens. (AFP)
Le Liban est la seconde étape du premier déplacement international du pape américain, après une visite en Turquie marquée par le dialogue pour l'unité des chrétiens. (AFP)
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  • Au dernier jour de sa visite dans le pays meurtri par les conflits et une crise multiforme, il doit également se recueillir sur le site de la terrible explosion du port
  • Le Liban est la seconde étape du premier déplacement international du pape américain, après une visite en Turquie marquée par le dialogue pour l'unité des chrétiens

BEYROUTH: Plus de 120.000 personnes sont attendues mardi à la messe en plein air présidée par Léon XIV à Beyrouth, moment fort de sa visite au Liban où il a été accueilli avec ferveur et a délivré un message de paix et d'unité.

Au dernier jour de sa visite dans le pays meurtri par les conflits et une crise multiforme, il doit également se recueillir sur le site de la terrible explosion du port, qui a dévasté la capitale en 2020, faisant plus de 220 morts.

Le Liban est la seconde étape du premier déplacement international du pape américain, après une visite en Turquie marquée par le dialogue pour l'unité des chrétiens.

Son voyage qui s'achève mardi a apporté un souffle d'espoir au pays, qui sort d'une guerre meurtrière avec Israël et craint un renouvellement des violences.

Cette visite "nous a rendu le sourire (...) après toutes les difficultés que nous avons traversées", a confié à l'AFP Yasmine Chidiac, qui attendait lundi le passage du convoi papal pour l'acclamer.

Plus de 120.000 personnes se sont inscrites pour assister à la messe sur le front de mer et seront acheminées par bus, selon les organisateurs.

Dès lundi soir, les autorités ont interdit les accès à de larges parties du centre de Beyrouth, où des barrages de contrôle doivent être installés.

"Un avenir meilleur" 

Le chef de l'église catholique va également tenir une prière silencieuse sur le site de l'explosion du port de Beyrouth, le 4 août 202, une catastrophe qui a profondément meurtri le pays.

Il doit saluer certains proches des victimes et des survivants, qui, cinq ans après la catastrophe, continuent de réclamer justice.

La déflagration, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'Histoire, avait été provoquée par un incendie dans un entrepôt où était stocké sans précaution du nitrate d'ammonium malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables.

L'enquête n'a toujours pas abouti, des responsables politiques ayant fait obstruction au travail du juge indépendant qui en est chargé.

Peu avant, Léon XIV visitera un hôpital tenu par des religieuses dans la capitale.

Lundi, le souverain pontife a appelé les chefs des différentes communautés religieuses libanaises, réunis à l'occasion de sa visite, à combattre l'intolérance et la violence.

Il s'est également offert un bain de foule géant auprès de 15.000 jeunes du Liban au siège du patriarcat maronite à Bkerké, au nord de Beyrouth, qu'il a appelés à construire "un avenir meilleur".

"Vous avez l'enthousiasme nécessaire pour changer le cours de l'histoire!", a lancé Léon aux jeunes qui l'ont accueilli dans une ambiance survoltée.